Les centres de rétention (C.R.A), répartis dans tout le pays, sont l’outil principal de l’État dans sa politique de harcèlement, de déshumanisation et d’expulsion des étranger-es jugé-es indésirables. Des milliers de personnes sont enfermées et entassées dans des lieux de privation de liberté puis éloignées de force du territoire après leur détention (56000 éloignements en 2012 ).
Archives par mot-clé : solidarités
(Grèce) Occupation De L’ Agence France Presse d’Athènes. Pour Rémi Fraisse, assassiné par l’Etat Français
Une cinquantaine de personne ont occupé ce soir les bureaux de l’Agence France Presse d’Athènes comme une minime réponse à l’assassinat de Rémi Fraisse par l’État Français.
La responsable de l’A.P.F., fidèle à son métier de journaliste, a fait tous ce qu’elle pouvait pour empêcher la diffusion de l’intervention. Comme une vrai fille de Voltaire, elle était d’accord avec ce qu’on disait, mais elle a défendu le droit de l’État Français de se taire et de faire taire.
(Ariège) assemblées partout, police nulle part ! : réflexions de retour du Testet
Voici un texte de réflexions de retour du Testet écrit collectivement par une assemblée d’une vingtaine de personnes en Ariège.
Police PArtout ! Assemblées itou?
réflexions collectives de retour du testet
Nous nous constituons en assemblée depuis plus d’un an en Ariège. Nous nous réunissons une fois par mois pour apprendre à discuter, hors de l’urgence, de nos pratiques collectives et des luttes auxquelles nous participons. Certain.es d’entre nous se sont rendu.es au rassemblement du 25 octobre au Testet au cours duquel un manifestant a été tué par les gardes mobiles. Face à la confusion politicienne et médiatique, nous voulions soulever quelques questions qui nous semblent essentielles pour les luttes à venir.
Réunion du réseau Anti-rafle 13 lundi 10 novembre à 18h au Kiosque
Le conflit social de retour aux Prud’hommes : Mobilisation contre le licenciement de Zora Berriche
Rassemblement ce jeudi 6 novembre 2014 à 14 h devant le conseil des Prud’hommes • 6 rue Rigord 13007 Marseille
Au Merlan scène nationale, nos collègues et camarades, Zora BERRICHE et Patricia PLUTINO ont été sanctionnée pendant les congés d’été. Zora est licenciée pour « insubordination » et Patricia reçoit un avertissement pour « déloyauté ». Ces sanctions sont la suite logique d’une politique managériale délétère dans laquelle la direction s’est enfermée depuis plusieurs années.
Il est reproché à Patricia, déléguée du personnel SYNPTAC-CGT, et Zora, militante respectée et reconnue dans le quartier du grand Saint Barthelemy, de ne pas s’être présentées à une réunion (sans caractère obligatoire), le 24 juin 2014, pour gérer la soirée de « départ » de Nathalie MARTEAU, annulée dans le contexte de la grève des intermittents.
Jeudi 6 novembre, le dossier de Zora Berriche fera l’objet de la procédure dite de conciliation aux prudhommes.
Nous devons être nombreuses et nombreux pour montrer notre détermination à défendre nos valeurs : autant sur le respect du droit du travail que sur la défense d’une culture de qualité et populaire, bien commun en lien avec les populations de notre territoire.
Un rassemblement est prévu pour accompagner Zora BERRICHE :
le 6 novembre à 14 H devant le conseil de Prud’hommes de Marseille
6 rue Rigord 13007 Marseille (arrêt du métro Estrangin-Préfecture)
Nous comptons sur vous.
Pensez à faire remonter les pétitions ou à signer à l’adresse ci-dessous.
https://www.change.org/p/au-c-a-et-…
Appel signé de : la section locale du SYNPTAC-CGT au Merlan scène nationale (synptac.cgt.sectionmerlan@gmail.com), SYNPTAC-CGT PACA, UL CGT- La Rose
Mort de Rémi Fraisse : Émission de radio Zapzalap
Chères auditrices, chers auditeurs,
Cela fait un peu plus d’une semaine que Rémi Fraisse a été assassiné lors d’une manifestation contre la construction d’un barrage sur la ZAD du Testet, dans le Tarn. Depuis, les manifs s’enchainent partout en France et même au-delà (Barcelone, Turin, Milan, Genève, Lausanne, Bruxelles, Londres, ...) malgré les tentatives de division par les politiciens et leurs relais médiatiques. Et aussi malgré la terreur que
l’Etat tente de mettre en place pour étouffer « l’affaire ».
L’émission de cette semaine revient sur la mort de Rémi Fraisse et sur les mobilisations qui ont suivi.
Vous pouvez la télécharger ou l’écouter en direct sur : http://zapzalap.wordpress.com/
A bon entendeur.
La police assassine… Ni oubli ni pardon !
Depuis plus d’une semaine, des actions et des manifs ont lieu partout en France et ailleurs suite à la mort de Rémi Fraisse qui manifestait contre la construction d’un barrage à Sivens (Tarn). Cette mort survient après de violentes interventions policières répétées contre des opposants à des projets capitalistes.
Pour défendre l’ordre social, l’Etat et sa police utilisent de manière systématique du matériel militaire : grenades offensives, tasers, flashballs, lacrymogènes, etc. qui provoquent de plus en plus souvent des blessures graves et des mutilations, parfois la mort. Dans les quartiers, dans les luttes, en prison et aux frontières la
police tue !
Si l’on parle aujourd’hui d’un mort en manif, il ne faut pas oublier que
la police, la justice et l’Etat mutilent et tuent de manière quasi
quotidienne et plus discrète dans les rues, dans les prisons, aux frontières comme à
Calais. Ce sont toujours les mêmes qui sont visés : habitant-es des quartiers
populaires, précaires, pauvres, personnes en lutte.
Médias et politiques omettent de parler de ces violences policières pour
se focaliser sur quelques dégâts matériels lors des révoltes et
manifestations. Ils tentent ainsi de diviser et de faire oublier les raisons de la
colère alors que la multiplicité des modes d’action fait la force des luttes.
Il faut replacer le meurtre de Rémi dans une histoire longue de la
police apparaît très clairement pour ce qu’elle est : un appareil d’Etat chargé
de maintenir l’ordre économique, politique et social (capitaliste, raciste
et patriarcal) par l’usage de la violence.
Elle est chargée de dominer, bannir et soumettre les couches sociales
qui auraient le plus intérêt à se débarrasser de ce système parce qu’elles
en bénéficient le moins.
De Zyed et Bouna (2005 en Seine Saint-Denis) à Lahoucine Ait Omghar (2013
dans le Pas de Calais) et à Rémi Fraisse (2014)
Nous ne vous oublierons pas __________________________________________________________________________________________________
Il n’y a pas de mauvais résistant !
Dimanche 26 octobre, un jeune manifestant écologiste meurt sous les grenades de la police. Rémi Fraisse luttait à la ZAD (zone à défendre) du Testet dans le Tarn contre la construction d’un barrage géant destiné à subvenir aux besoins d’irrigation de quelques exploitations agricoles intensives. Ce projet est celui d’une agriculture capitaliste qui, dans une continuelle course en avant, tente de trouver des solutions aux
dérèglements climatiques (ici la sécheresse) pour maintenir des profits tout en
sacrifiant des territoires et des populations. Depuis des mois, une résistance
s’organise, elle prend plusieurs formes (occupation, recours au
tribunal, etc) mais doit faire face à des attaques policères toujours plus violentes .
La mort de Rémi n’est pas une bavure mais le résultat d’une guerre de « basse intensité» menée depuis des mois par les pouvoirs politiques concernés. Cette mort a entraîné des mouvements de colère et de protestation un peu partout en France. Les médias et les politiques se sont empressés de crier au loup en désignant les manifestants comme les « violents » tout en reconnaissant dans la même phrase que le manifestant tué était un pacifiste…
Rémi n’était pas là par hasard, il manifestait activement et sans
clivage avec des camarades. La réalité des luttes, c’est qu’il y a de nombreuses
manières de lutter, chacun selon ses moyens et ses colères. À travers
l’utilisation du terme « pacifiste », l’État promeut une façon de s’opposer, plus
légitime à ses yeux car moins susceptible de le mettre en péril, au détriment de
pratiques « violentes », soi-disant irrationnelles. Or l’expérience de ces
dernières années nous montre que ces moyens d’actions ne sont pas
opposés. Ils se complètent et se répondent, et nous avons vu du Val de Suse à
Notre-Dame- des-Landes que réunis, ils sont la condition même de la victoire .
Cette séparation entre bons et mauvais manifestants est là pour diviser et
casser le mouvement, ne soyons pas dupes et restons unis.
Enfin, cette mort nous rappelle la violence d’État qui via sa police/ armée protège ses intérêts économiques et répriment les résistances pour maintenir un ordre social bien défini. Cet assassinat et les mutilations qui ont eu lieu dans d’autres manifestations (oeil crevé nez arraché, etc) mettent le doigt sur la vraie violence. Une violence organisée par de nouvelles armes dites « non-létales » qui pourtant apportent la mort, une violence aussi judiciaire qui tente de broyer individuellement des luttes collectives
par des arrestations arbitraires, des gardes à vue, des comparutions immédiates.
Les vrais agitateurs sont les « forces de l’ordre »
Rémi n’est malheureusement qu’un nouveau nom dans une longue liste de
victimes de la violence d’État . Nous ne maintenons aucune illusion sur
le rôle de la police et de l’armée, ils sont là, comme tant d’autres, pour
maintenir une domination sociale et économique. Cette répression touche
tout le monde et pas seulement un petit milieu dit « radical ».
Dans les quartiers, avec les contrôles au faciès, les arrestations arbitraires, etc ; la police mènent une guerre aux classes populaires, laissées pour compte du système capitaliste et qui tentent de survivre par tous les moyens. Comme le manifestant politique, le « jeune des quartiers » devient un ennemi intérieur. En 2005, deux jeunes, Zyed et Bouna meurt dans un transformateur à Clichy-sous-Bois alors que la police les poursuivait. En 2013, dans le Pas-de-Calais, Lahoucine Ait Omghar est tué de plusieurs
coups de feu car on le soupçonnait d’un vol. La sanction est toujours disproportionnée et ainsi la police tue entre 10 et 15 habitants des quartiers
populaires par an en moyenne .
Au travail, la pression et la répression sont plus diffuses mais des managers à pôle Emploi, la logique reste la même, celle du cadrage d’une force de travail effective ou potentielle qu’il faut discipliner pour qu’elle continue à faire tourner la machine. Et lorsque des luttes sociales contre cette soumission émergent, la police est logiquement appelée à la rescousse. La répression s’abat alors sur des délégués syndicaux comme lors de la grêve de la Poste 92 qui a durée 170 jours ou sur de simples manifestants comme lors des dernières grandes grêves de 2010 pour des motifs de lutte collective : occupation/blocage de voies de communication.
Aux frontières et dans les prisons, la répression est la plus crue. A Calais, les migrants sont chassés dans les rues et enfermés dans le centre de rétention de Coquelles. Ils sont réduits à se cacher dans des « jungles » insalubres et chaque mois, des personnes meurt écrasées ou noyées en tentant de fuir cette pression. Dans les prisons, on entasse et on tabasse.
Qu’est ce que nous réclamons ?
En premier lieu, l’interdiction des armes « non-létales » (flashball, grenades défensives et offensives, etc) qui en fait tuent et mutilent. Cette revendication peut paraître naîve car avec ou sans ces armes, la police tuera toujours mais sur le terrain et pour le rapport de force dans les luttes celapeut avoir son importance. Cela dit, notre objectif n’est pas de réformer la police mais de continuer à la dénoncer et à la combattre.
L’antirépression parle à toutes et tous, c’est une porte d’entrée à une critique plus globale et radicale de notre société. Servons-en nous pour nous rassembler et discuter dans des AG de lutte et construire une solidarité active et un rapport de force concret qui sera le seul à même de faire bouger les choses.
Nous ne serons pas les pions du jeu qu’ils voudraient nous faire jouer. Avoir pour seule perspective de trouver un emploi stable, s’esquinter pour se réconforter dans des divertissements toujours plus abrutissants. Attendre des jours meilleurs et finalement, regarder la catastrophe arriver ? Nos envies ne s’achètent pas. Nos désirs dépassent les horizons auxquels ils nous bornent. Si nous avons des envies de destruction, c’est que nous aimons la vie. S’opposer ici et là à des projets nuisibles (aeroport, barrage,
etc) ou lutter dans les quartiers ou au travail contre la soumission, c’est
mettre un coup d’arrêt à cette logique et construire en chemin d’autres rencontres et
d’autres possibles.
A Lille, à Calais, au Testet comme ailleurs, la répression tue.
Organisons-nous pour la combattre. Nous ne leur ferons pas cadeau de notre silence.
Les sources :
Voir la chronologie de la lutte du Testet sur http://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com
Notre-Dame-des-Landes : http://zad.nadir.org/
Lire le témoignage de ce manifestant parisien embarqué lors d’une manifestation parisienne : http://paris-luttes.info/qui-sont-les-agitateurs-de-la
Lire l’interview de Matthieu Rigouste qui contextualise cette violence
d’Etat latente : http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1602
http://resistons.lautre.net/
Voir http://grevedespostiersdu92.tumblr.com/
A Rémi, A la Vie, A nous autres! RDV au Kiosque des réformés à Marseille ce Vendredi 7 Novembre à 18h.
A Rémi, A la Vie, A nous autres!
Si aujourd’hui c’est toute la France qui gronde, c’est que mater les
révoltes et les vies qui s’y lient à coup de mort et de mutilation, ne
peut pas nous laisser insensibles.
Il y a au fond de nous bien plus que de la tristesse. Il y a tout ce
qui est nécessaire pour que cette mort ne soit pas une de plus mais la
dernière. C’est l’avenir des luttes et de nos vies qui est en jeu.
Ne pas se résigner face aux violences policières, face à ces menaces de
mort, mais au contraire se rassembler de plus en plus nombreux pour
faire mouvement et faire force, à Marseille comme partout en France.
Venez avec l’intelligence de vos tripes.
RDV au Kiosque des réformés ce Vendredi 7 Novembre à 18h
Collectif tout les coup-bas on les rendras
Communiqué du TESTET à diffuser dans tous les réseaux
Pour l’abandon définitif du projet de barrage à Sivens !
Pour la réappropriation de nos vies et de nos territoires !
Pour le désarmement total des forces de police et de gendarmerie !
Pour l’amnistie complète des inculpé-es de Sivens !
Notre mouvement se renforce et ne se laisse plus diviser entre catégories aussi limitantes et grossières que « bons » ou « mauvais »manifestants, « non-violents » ou « djihadistes verts ».
Notre résistance fait écho en Fance et ailleurs, partout où nos vies n’ont plus de placee dans les logiques mortifères du système marchand. L’Etat s’est enfermé dans cette impasse et n’a su proposer pour dialogue que mépris et répression.
Ne nous laissons plus intimider par leurs tirs et n’hésitons plus à venir protégé-es en manif (lunettes, masques, casques, boucliers…)
Nous sommes déterminés à en finir avec toutes les violences de l’Etat !
Appel à Rassemblement national
Toulouse, place Jean Jaurès
Samedi 8 Novembre 2014, 14h
Le T.E.S.T.E.T. (Tous Ensemble pour Sauver le Testet et Tout le reste)
[Lutte contre le barrage de Sivens] Nantes, Toulouse, Dijon, Rennes, Paris : un point sur les manifestations, les émeutes, les arrestations et garde-à-vue
Publié les 1er et 2 novembre 2014 dans les Brèves du désordre (http://cettesemaine.free.fr/spip/article.php3?id_) et tiré de la presse fRançaise
Manifestations pour Rémi Fraisse : violences à Toulouse, Nantes, Lilles et Dijon
Six jours après le décès du le militant écologiste, Rémi Fraisse, tué par l’explosion d’une grenade offensive lancée par un gendarme sur le site du barrage de Sivens, plusieurs manifestations « contre les violences policières » se tenaient samedi 1er novembre en France. Des rassemblements étaient notamment prévus à Dijon, à Lille ou encore à Nice.
La manifestation dégénère à Nantes (le Monde) : La manifestation a commencé à dégénérer dans l’artère principale de Nantes, sur le cours des 50-Otages. Les heurts se poursuivaient en début de soirée entre manifestants et forces de l’ordre. Un protestataire a été atteint par un coup de matraque dans la tempe et deux autres ont été atteints aux jambes par des éclats de grenades de désencerclement. Deux membres de forces de l’ordre ont été légèrement blessés selon la préfecture.
Le préfet de la Loire-Atlantique, Henri-Michel Comet, a affirmé en début de soirée que les manifestants avaient « lancé des bouteilles remplies d’acide sur les forces de sécurité ». « Un policier a été blessé par l’une de ces bouteilles », a-t-il précisé. L’agent a été touché à la main, précise une source préfectorale.
Le défilé avait démarré vers 14 h 45, lorsqu’un cortège de plusieurs centaines de personnes est parti de la préfecture, arborant deux banderoles portant « Solidarité contre les violences policières » et « 22 février, 3 yeux perdus. 26 octobre, un mort », en référence à une importante manifestation qui s’était déroulée le 22 février à Nantes contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Des protestataires avaient le visage masqué et défilaient aux cris de « La police mutile, la police assassine » ou « Flics, porcs, assassins ». Passant devant l’important dispositif policier, ils ont scandé « assassins » et « police nationale, milice du capital ».
De premiers incidents ont été observés après des jets d’objets, dont des œufs et des chaises, en direction des forces de l’ordre. Ces dernières ont répondu par des tirs de grenades lacrymogènes et assourdissantes.
A la suite des violences de lundi dernier, lors d’une précédente manifestation, plusieurs organisations opposées à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, dont Europe Ecologie-Les Verts (EELV), l’Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d’aéroport (Acipa) et le Collectif d’élus doutant de la pertinence de l’aéroport (Cedpa), principales associations institutionnelles d’opposants, se sont désolidarisées de l’appel à manifester samedi.
Des commerces vandalisés à Toulouse (le Monde) : A Toulouse, où un autre rassemblement se tenait pour la mort de Rémi Fraisse, quelque 1 000 manifestants se sont rassemblés dans le calme en début d’après-midi dans le centre-ville, selon le correspondant du Monde, Philippe Gagnebet. Les alentours de la place du Capitole étaient bouclés par des barrages policiers. La manifestation a ensuite dégénéré et les policiers ont tenté de disperser les manifestants, rapporte notre correspondant.
Sur une grande artère du centre-ville, la devanture d’une agence bancaire a été brisée à la masse, des distributeurs automatiques bancaires vandalisée, des poubelles incendiées. Peu avant 17 heures, quelque 300 manifestants se sont déplacés vers une grande artère du centre, survolée par un hélicoptère des forces de l’ordre. Les CRS ont essuyé des tirs de canettes de bière et de pierres, pendant qu’une partie des commerces fermaient. Aux abords du palais de justice, les forces de l’ordre coursaient différents groupes de jeunes qui incendiaient des poubelles.
Dans le quartier Esquirol, les CRS ont affronté plusieurs dizaines de jeunes gens décidés à en découdre. Au moins six personnes ont été interpellées, a constaté un photographe de l’AFP.
Incidents à Dijon (AFP) : Des vitrines cassées au marteau et de nombreux tags sur les façades du centre-ville : une manifestation contre « les violences policières » et « en mémoire de Rémi Fraisse » mort le 26 octobre sur le site du barrage contesté de Sivens, a dégénéré samedi à Dijon, selon la préfecture.
Environ 250 personnes avaient pris part dès 17H00 à ce rassemblement non déclaré dans la rue principale de la capitale bourguignonne, où une compagnie de CRS avait été déployée. Les manifestants ont ensuite arpenté les rues. Au fil du parcours, un « noyau dur » composé d’une « vingtaine de casseurs » cagoulés a commencé à briser des vitrines de magasins à coups de marteau, protégés des regards par la fumée des très nombreux fumigènes, a relaté à l’AFP la préfecture. Une dizaine de commerces ont été touchés. Des manifestants ont également couvert de tags de nombreuses façades du centre-ville et mis le feu à quelques poubelles. La manifestation s’est ensuite dispersée vers 18h30 sans autre incident. Il n’y a eu aucune interpellation.
Démonstration de force à Lille « contre la violence d’État » (La Voix du Nord) : On les attendait place de la République, à Lille, à partir de 18 heures, ce samedi. Les militants de différents syndicats et mouvements autonomistes, tout de noir vêtus, souhaitant rendre hommage à Rémi Fraisse se sont finalement regroupés place du général de Gaulle, à partir de 14h30. En milieu de journée, le siège du Parti Socialiste à Lille, rue Lyderic, a été attaqué avec des billes d’acier par des manifestants.
Après une heure sur place, le cortège – moins d’une centaine de personnes – s’est soudain mis en branle. À partir de là, l’effet de surprise a compensé le nombre. En pleine heure d’affluence, pétards assourdissants et peinture se sont mis à pleuvoir. Sur la Chambre de commerce et d’industrie, tout comme sur la boutique Orange ou encore l’agence Caisse d’Épargne de la rue Neuve, bondée. Au passage, des badauds ont été aspergés, alors que d’autres tressaillaient ou pressaient le pas au son des détonations. Rue du Molinel, une fusée a également atteint une fenêtre d’appartement avant d’atterrir sur le trottoir.
Le Parti Socialiste en ligne de mire
Les protestataires ont progressé en distribuant des tracts, appelant les passants à « la révolte ». Ils surveillaient également la police, adaptant leur trajet aux différents dispositifs. Le siège du Parti socialiste, rue Lyderic, a été tagué et a reçu des projectiles. Il a également été couvert de l’inscription : « Rémi, ils paieront ! » La police a ramassé des billes d’acier.
Manifestations pour Rémi Fraisse : un point sur la répression et les arrestations
Nantes : Les 21 personnes interpellées samedi à Nantes ont été remises en liberté dimanche et n’ont pas fait l’objet d’une comparution immédiate. Dans la nuit et la matinée de dimanche, 16 ont été remises en liberté. Sur le total de 19, au moins sept ont fait l’objet d’un rappel à la loi, sept seront convoqués devant le tribunal correctionnel pour « outrages », « port d’armes » ou « violences sur policiers ». L’un d’entre eux a accepté de comparaître en « plaider coupable », et trois mineurs seront convoqués devant le juge pour enfants.
Toulouse : sept manifestants déférés, sept toujours en garde à vue.
Dijon : « L’un des casseurs ayant participé aux dégradations lors de la manifestation samedi à Dijon à la mémoire de Rémi Fraisse, l’opposant au barrage de Sivens (Tarn), a été interpellé dans la soirée, a annoncé dimanche la préfecture de Côte-d’Or. Le jeune homme, blessé à la cuisse en brisant une vitrine , était dimanche en garde à vue à l’hôtel de police, a indiqué le préfet de Côte-d’Or Eric Delzant, au cours d’un point-presse. (AFP, 02.11.2014, 12h53 ) »
Rennes : « Deux hommes, notamment soupçonnés d’avoir voulu préparer des actes de dégradations lors de la manifestation de jeudi soir à Rennes, ont été présentés hier au parquet. Au cours de la soirée de jeudi, une manifestation dénonçant la mort du jeune Rémi Fraisse, à Sivens (Tarn) avait été le théâtre de dégradations dans le centre-ville de Rennes. Dans la matinée, les deux hommes, âgés de 21 et 30 ans, avaient été arrêtés en flagrant délit de vol dans un magasin de bricolage. Ils venaient de dérober des gants et des masques de protection contre la fumée. La perquisition menée chez l’un d’eux avait permis aux enquêteurs de découvrir selon le parquet » du matériel susceptible de pouvoir soit permettre de commettre des dégradations soit d’en faciliter la commission » comme une masse (!!!). Ils ont été présentés, samedi matin au parquet de Rennes, à l’issue de leur garde à vue. Tous deux sont poursuivis pour vols en réunion et pour association de malfaiteurs en vue de la commission de destructions et de dégradations. Laissés libres sous contrôle judiciaire, ils seront convoqués le 24 novembre prochain devant le tribunal » (Le Telegramme, 2 novembre 2014).
Paris : 75 interpellations à Stalingrad
A Stalingrad, quelque trois cents manifestants se sont retrouvés vers 15 heures sur la place pour un rassemblement non autorisé, selon notre journaliste sur place Soren Seelow. L’imposant dispositif policier déployé par la Préfecture de police a permis la dispersion des participants vers 17 h 30 sans incident majeur ni débordements. Les forces de l’ordre ont procédé à 75 interpellations en amont du rassemblement, contribuant à expurger le cortège de ses éléments les plus vindicatifs.
Dix-neuf personnes ont été placées en garde à vue : trois pour port d’armes prohibées (marteaux, poings américains ou projectiles), quatorze pour attroupement en vue de commettre des violences et deux pour refus de se soumettre à des vérifications, selon la Préfecture de police de Paris. L’essentiel des gardés à vue appartient à la mouvance contestataire radicale, aux courants anarchiste ou autonome.
Une poignées d’éléments radicaux sont néanmoins parvenus à déjouer les barrages filtrant pour se glisser parmi les dizaines de manifestants pacifistes réunis sur la place. Parmi eux, Martin (le prénom a été modifié), explique qu’il a boudé le sit-in du champs de mars car il le trouve « trop pacifiste ». « Zadiste énervé », comme il se définit lui-même, il ne manifeste pas uniquement à la mémoire de Rémi Fraisse, mais contre « ce qui se passe à Sivens et les violences policières en général ». Profitant d’un mouvement de flottement consécutif à un usage – le seul de la journée – de bombe lacrymogène par les CRS, il sort de son sac une bouteille d’acide chlorhydrique et un bâton de papier d’aluminium. « Tu mets l’alu dans la bouteille, tu refermes bien, tu attends et ça pète », explique-t-il. Il n’aura pas l’occasion de s’en servir.
Après l’interdiction des manifs pour Gaza, leur procès
Publié le 1er novembre 2014 sur le site http://paris-luttes.info/manifs-interdites-la-solidarite
Compte rendu de procès récents contre les « organisateurs » des manifs parisiennes de soutien au peuple palestinien qui avaient été interdites, et quelques participant·e·s qui avaient osé y participer.
Après avoir tenté de diaboliser cet été le mouvement de solidarité avec la population de Gaza en interdisant certaines manifestations.
Criminaliser la solidarité avec le peuple palestinien, c’était déjà le but de la circulaire d’Alliot Marie. Les militants-tes de la campagne BDS sont régulièrement poursuivis, tout comme un certain nombre de militants-tes ayant participé aux manifestations interdites.
Il, elles étaient convoqués-es au tribunal de grande instance le mercredi 29 octobre, tandis qu’Alain Pojolat avait été convoqué une semaine auparavant pour avoir déclaré à la préfecture ces manifestations… interdites par la suite…
Procès du 22 octobre contre Alain Pojolat, « l’organisateur »
Les médias aux ordres donnaient le ton : François Bazin, du Nouvel Observateur, rejoignait le vol noir des corbeaux.
À l’initiative de l’Association France-Palestine solidarité (AFPS), du Parti de gauche (PG), de Solidaires, de l’union départementale CGT 75 et du NPA, un rassemblement unitaire pour dénoncer cette criminalisation était appelé place Saint-Michel à 8h30, au moment où Alain Pojolat était convoqué au tribunal.
Plusieurs dizaines de personnes se rassembleront et les prises de parole se succéderont avant la dispersion.
L’argumentaire développé par Alain Pojolat et son défenseur : le vide du dossier, sa responsabilité en tant que personne ayant déposé la manifestation s’arrêtait à devoir prévenir de l’interdiction, le maintien ou non de ces manifestations étant une décision collective, et A.P n’ayant pas le pouvoir à lui seul faire descendre les manifestants-tes dans la rue.
Il n’y a aucune preuve d’un appel personnel à manifester, comme le souligne son avocat ; Il aurait été compréhensible de poursuivre le NPA en tant que personne morale mais, ajoute-t-il, c’est compliqué de poursuivre une organisation politique. Il concluait :
« Evidemment il doit être relaxé sauf à estimer qu’organiser une manifestation pro-palestinienne est un délit en soi. Evidemment il s’agit de remettre en cause la solidarité avec les palestiniens ».
Alain Pojolat obtenait la relaxe.
Mais à peine relaxé des poursuites engagées, le parquet, triste émanation du ministère faisait appel de cette décision, faisant fi du mouvement de solidarité national et international, l’Etat Rançais étant le seul a avoir interdit ces manifestations.
Procès du 29 octobre : des participantes
Les deux jeunes et Johan sont passées au bout de deux heures d’attente. Motif de comparution pour les deux jeunes femmes : appel à une manif par distribution de tracts. Pour la troisième, appel à une manif interdite à l’aide d’un mégaphone.
Le procureur demande une amende de 300 à 500 € d’amende.
Argumentaire de la défense :
il est rarissime de poursuivre en France des participants à une manif interdite ;
dans tous les pays d’Europe aucune manif de solidarité avec la Palestine n’a été interdite sauf en France ;
relaxe la semaine passée du prétendu organisateur des manifs interdites.
on ne poursuit pas les partis politiques ou organisations qui ont fait appel à ces manifs mais seulement trois militants de base ;
dans le dossier la police leur demande de se déplacer, puis les ordres sont donnés de les arrêter ;
au moment de leur arrestation le Conseil d’État n’avait pas confirmé l’interdiction ;
à 15h plusieurs milliers de personnes se réunissaient sur la place de la République = rassemblement toléré !
les trois militants de la cause palestinienne n’appartiennent à aucun parti ;
le dossier est vide.
la distribution de tracts n’est pas un délit. Et le tract en question n’est même pas dans le dossier ;
c’est un procès politique qu’on vous impose (parquet). Si la justice était vraiment indépendante, elle devrait relaxer ces trois militants ;
elle n’a même pas eu le courage de poursuivre les partis et organisation organisateurs. Elle préfère s’attaquer à trois militants pris au hasard.
ce sont toujours les militants de gauche ou d’extrême gauche qui sont incriminés. Par exemple, les militants anti-avortement qui se rassemblent régulièrement ne sont jamais arrêtés…
Le verdict : sera rendu le 10 décembre…
- Paris, 26 juillet 2014, manifestation interdite devenu rassemblement toléré mais des dizaines d’interpellation dans les couloirs du métro et à la sortie de la station République
Pour Fatma (détentrice d’une petite bombe lacrimo « de meuf » au moment d’une vérification d’identité dans le métro principalement les personnes coiffés de keffieh qui se rendaient à la manif), ça a mal commencé : avocate absente, prise de bec avec la juge, Fatma quitte la salle en qualifiant la juge (« juge de merde »). Résultat elle est passée à… 21h40… avec obligation de présenter des excuses. Entre temps, Jean-Louis Chalanset, l’avocat d’Alain Pojolat, avait accepté de la défendre.
Motif de comparution : avoir en sa possession une bombe de gaz lacrimo, c’est-à-dire, pour la loi, une arme de type D2 non déclarée.
Argumentaire de la défense :
La plupart du temps la police est tolérante avec ce port « d’arme » surtout chez une femme. Là contexte particulier : c’est le 26 juillet ! et elle porte un keffieh !
port de cette bombe lacrimo justifiée par sa vie perso.
Délibération et réponse… à 22h30 : 150€ d’amende, ce qu’avait demandé le proc. (-20% si elle paie dans le premier mois ! )
Les luttes sociales ouvrières et féministes en Irak et au Kurdistan
Jeudi 6 novembre 2014 à Mille Bâbords, 61 rue Consolat – 1300
Ni nationalisme, ni islamistes, ni intervention occidentale.
Aujourd’hui les projecteurs sont braqués sur le Proche-Orient. Da’esh, le prétendu « État Islamique », est désigné comme l’ennemi à abattre par la coalition militaire sous direction occidentale qui intervient en Irak, en Syrie et au Kurdistan. Mais les puissances impérialistes se préoccupent plus de la défense de leurs intérêts économiques (pétrole…) que du sort des peuples, à Kobane comme ailleurs… Il nous paraît intéressant de replacer la situation dans un contexte régional de luttes sociales des travailleurs (des chômeurs) , et des femmes contre les forces réactionnaires, l’intégrisme, et contre les grandes puissances les grandes puissances qui occupent la région depuis plus de dix ans. Nous n’avons pas à nous sentir solidaires de l’intervention militaire et politique de la coalition, mais nous soutenons la résistance sociale, ouvrière et féministe en Irak, en Syrie et au Kurdistan.
Rencontre avec Muayad Ahmed, secrétaire général du Parti Communiste-ouvrier d’Irak,acteur de l’insurrection au Kurdistan Irakien en 1991 et Yanar Mohammed, présidente de l’organisation pour la liberté des femmes en Irak. Nous parlerons des luttes sociales en Irak et au Kurdistan ainsi que des événements qui s’y déroulent actuellement. Venez construire la solidarité
Rencontre organisée par des membres du réseau communiste antigestionnaire http://www.reseauantigestion.org/
Palestine : quelle réponse à l’impunité coloniale ? Débat avec des animatrices de la campagne BDS
ET MAINTENANT QU’EST-CE QU’ON FAIT?
Samedi soir, sur le chantier du barrage de Sivens, aux alentours de 2h du matin, Rémi est mort.
Pour ceux qui ont été présents ces six derniers mois au Testet, pour ceux qui ont été des batailles de la ZAD de Notre-Dame-Des-Landes, pour ceux qui au moins une fois se sont retrouvés face à une ligne de flics, une évidence s’impose : ni bavures, ni « mort suspecte », nous parlons ici d’assassinat.
Samedi soir, Rémi est mort après une longue journée d’affrontements. La veille, des opposants ont mis en fuite les vigiles du chantier, parvenant à reprendre du terrain et à détruire par le feu ce qui restait encore sur le chantier. Le lendemain, les gendarmes mobiles sont revenus protéger un parking désormais vide. Alors que la mort de Rémi a été constatée à 2h du matin par les pompiers, les gendarmes ont continué à tirer sur les manifestants jusqu’au petit matin. Contrairement à ce que dit la presse, de nombreux blessés ont été soignés par nos propres moyens sur la ZAD. Au cours de ce week-end, la gendarmerie n’a pas hésité à viser la tête à coup de flash-balls et à faire des tirs
tendus de lacrymogènes et de grenades assourdissantes. Pendant toutes ces semaines d’occupation militaire, les gendarmes ont constamment éclaté des opposants, multiplié les coups tordus.
Dimanche soir, à Gaillac, lors du premier rassemblement, après l’annonce de la mort de Rémi et alors que tout laissait à penser qu’ils se feraient discrets, ces mêmes gendarmes ont chargé et dispersé les gens avec véhémence.
Ce qui est arrivé à Rémi aurait pu arriver à n’importe lequel d’entre nous, ici ou ailleurs. À n’importe qui d’un peu déterminé ce jour-là et qui mettait en actes son refus. Un jeune homme est mort, qu’il soit « pacifiste » ou « radical », cela importe peu. Samedi soir, il était sur cette colline contre la zone militarisée, pour faire reculer les flics et les machines. Dimanche soir, on a entendu que Rémi était pacifiste, que les gens qui participaient aux affrontements étaient anarchistes. De telles affirmations sont insupportables. Dire ça, c’est entretenir de vielles divisions et faire le jeu du maintien de l’ordre. La force de mouvements et de luttes comme le No-Tav en Italie, la ZAD de Notre-Dame ou autres, c’est d’avoir su justement regrouper en leur sein des pratiques qui, au lieu de s’opposer, se complètent et peuvent s’associer pour aller
vers des victoires sensibles et matérielles. L’intelligence de la lutte, c’est de transformer ce qui apparaît trop souvent comme clivages et divergences rigides en tensions questionables et requestionnables permettant de grandir ensemble. Savoir faire force de la multitude des pratiques.
L’idée d’une Zone à Défendre se nourrit de ce qui vient d’ailleurs, d’où la bêtise de phrases comme « mais vous n’êtes pas d’ici », « on ne vous a jamais vu ». Sans soutien massif, la ZAD de Notre- Dame-des-Landes n’aurait jamais pu faire face aux flics et aux machines. La ZAD du Testet, comme les autres, n’est pas seulement une question locale, elle porte une idée de la vie en lutte contre la gouvernance, contre l’aménagement du territoire, contre l’existence-même de la police.
Ce qu’il convient maintenant de penser, c’est comment répondre.
Quand Alexis se fait tuer par la police en Grèce en 2008, c’est tout un pays qui s’embrase. Quand Zyad et Bouna se font tuer après une course-poursuite avec les flics en 2005, c’est des semaines d’émeutes qui s’enchaînent. Ne pas réagir serait une défaite. Il ne faut surtout pas laisser la peur s’installer et nous réduire à l’impuissance. C’est le devenir de nos vies et de nos luttes qui se joue.
Même si le projet s’arrêtait, ou était suspendu provisoirement, il n’y aura pas de victoire aujourd’hui. On entend dire : « attention, il ne faut pas se laisser aller à la colère », « il faut garder sa mesure », « le projet va peut-être bientôt être abandonné », etc. Cette pensée de la lutte est insupportable. Une vie vaut plus que l’abandon du projet d’un barrage, il faut le rappeler. La rage qui nous envahit aujourd’hui ne pourra être contenue au nom de calculs gestionnaires et par peur du débordement. On ne va pas réprimer par souci stratégico-médiatique la révolte que cette absence fait monter en nous.
Peu importe que nous ayons ou non pris part à la lutte contre le barrage. La réaction qui doit aujourd’hui éclater dépasse très largement son caractère local. Déjà hier des rassemblements ont eu lieu un peu partout en France et cela ne va faire que s’amplifier.
Peu importe ce que dira l’autopsie. Peu importe ce que diront les médias. La vérité on la connaît déjà, nul besoin d’attendre la leur: les flics ont tué Rémi.
Nous ne voulons pas de martyr mais faire en sorte que cette mort nous empêche tout retour en arrière. Se donner les moyens d’être victorieux c’est se ressaisir ensemble de cette situation. En premier lieu en faisant vivre ce qui avait pousser Rémi et des milliers de personnes autour de ces grilles mais aussi en affirmant, par prolongement, notre capacité à faire mouvement.
Maintenant, partout, organisons nous.
A la vie.
A Rémi.
UN CAMARADE TUÉ AU TESTET – APPEL À MANIFESTER PARTOUT
A Gaillac, dimanche 18h place de la Libération
A Paris, dimanche 19h devant la préfecture
A Albi, lundi 18h devant la préfecture
A Nantes, lundi 18h devant la préfecture, 15h place du Bouffay pour
préparer et informer
A Rennes, lundi 18h devant la mairie
A Brest, lundi 18h Place de la Liberté
A Poitiers, lundi 18h30 devant l’hôtel de ville de Poitiers.
A Rouen, lundi 18h devant la préfecture
A Lyon, lundi 19h devant la préfecture
A Marseille, lundi 17h30 au Vieux Port
A Forcalquier, lundi 16h devant la préfecturePendant la nuit de samedi à dimanche un manifestant, Rémi, a été tué
au cours des affrontements qui se sont déroulés lors du rassemblement
contre le barrage de Sivens au Testet. Environ 7000 personnes ont
convergé sur la ZAD du Testet après des mois d’attaques policières, de
destruction de la zone humide et des habitats de ceux qui la
défendaient. En fin d’après midi puis plus tard dans la nuit, des
dizaines de personnes s’en sont pris aux forces de l’ordre qui
protégeaient le chantier. Elles souhaitaient ainsi marquer leur colère
et retarder la reprise des travaux, initialement prévue pour lundi.
Elles ont été repoussées à coups de flash-balls, de grenades
assourdissantes ou de désencerclement et de gaz lacrymogènes. D’après
les témoignages des camarades du Testet, la personne décédée se serait
écroulée suite à des tirs de grenade puis aurait été emmenée par les
forces de l’ordre. La Préfecture affirme ne rien vouloir déclarer à ce
sujet avant le résultat public de l’autopsie lundi. Le gouvernement a
déjà commencé à stigmatiser les manifestants, et tente de diviser pour
noyer le poisson. Mais ils savent bien que, quoi qu’ils fassent, cette
mort aura des conséquences explosives.Ce décès révoltant n’est malheureusement pas surprenant dans ce
contexte. A Notre Dame Des Landes, au Testet et partout où nous nous
opposons à leurs desseins, nous avons dû faire face au déploiement crû
de la violence d’Etat. Si nous avons bien compris de notre coté que
nous ne pouvions nous contenter de les regarder docilement détruire
nos vies, eux ont démontré qu’ils ne nous feraient aucun cadeau.
Pendant les mois d’expulsion de la ZAD de Notre Dame des Landes, de
nombreux camarades ont été blessés gravement par des tirs de
flash-balls et de grenades. Sur la seule manifestation du 22 février
2014 à Nantes, 3 personnes, visées à la tête par des flash-balls ont
perdu un œil. Depuis des semaines au Testet plusieurs personnes ont
été blessées elles aussi et d’autres accidents tragiques ont été
évités de justesse lorsque des opposant-e-s se sont faits délogé-e-s,
notamment des cabanes qu’il-elle-s avaient construites dans les
arbres. Pourtant c’est bien, entre autre, parce que des milliers de
personnes se sont opposées physiquement aux travaux, aux expulsions,
àl’occupation policière de leurs lieux de vie que le projet d’aéroport
de Notre dame des landes est aujourd’hui moribond, et que le barrage
du Testet et ceux qui devaient lui succéder sont largement remis en
question. C’est cet engagement en acte qui a donné une puissance
contagieuse à ces luttes et qui menace partout aujourd’hui
l’aménagement marchand du territoire.
Plus quotidiennement la répression s’exerce face à celles et ceux qui
luttent dans les prisons, dans les quartiers et dans les centres de
rétention et entraîne là aussi son lot de morts trop souvent oubliées
– plusieurs dizaines chaque année. Face aux soulèvements et
insoumissions, la démocratie libérale montre qu’elle ne tient pas
seulement par la domestication minutieuse des individu-e-s et des
espaces de vie, ou par les dominations économiques et sociales, mais
aussi par un usage déterminé de la terreur.
Nous appelons à occuper les rues et lieux de pouvoir partout dès
demain, pour marquer notre tristesse, saluer la mémoire du camarade
tué ce samedi et pour exprimer notre colère face à la violence d’Etat.
Nous ne les laisserons pas nous tuer avec leurs armes dites « non
létales ». Réagissons avec force pour qu’il y ait un avant et un après
cette mort. Affirmons plus fort que jamais notre solidarité avec
toutes celles et ceux qui luttent au Testet et ailleurs contre leurs
projets guidés par les logiques de contrôle et de profit, barrage de
Sivens mais aussi avec toutes celles et ceux qui tombent plus
silencieusement sous les coups de la répression partout ailleurs. Nous
ne nous laisserons ni diviser ni paralyser par la peur. Nous
continuerons à vivre et lutter sur les espaces qu’ils rêvent
d’anéantir, et à leur faire obstacle.
Nous n’appellerons pas au calme, nous ne laisserons pas le silence
retomber, nous n’oublierons rien !
— Des occupant-e-s de la ZAD de Notre dame des Landes —
Pour plus d’infos : http://zad.nadir.org ou nantes.indymedia.org
Soutien à la caisse de solidarité des avortements hors délai du Planning Familial 13
Encore faut-il pour cela qu’elle soit informée de cette possibilité et qu’elle en ait les moyens financiers et matériels.
Si l’IVG est depuis peu remboursé à 100% en France, un avortement à l’étranger coûte entre 600 et 2000 euros selon l’avancée de la grossesse ; il faut rajouter à ce montant le prix du trajet et parfois un hébergement.
Au Planning Familial 13, nous recevons certaines de ces femmes, les écoutons, les orientons et parfois les accompagnons. Trois ou quatre fois par an, nous rencontrons une femme qui ne dispose pas de la somme requise pour avorter à l’étranger. Nous l’aidons à hauteur des dons que nous recevons.
Cette caisse de solidarité pour les avortements à l’étranger a besoin d’être alimentée. Car c’est dans l’urgence que cet argent doit être récolté. Parce que tant qu’il existera des délais, des femmes se retrouveront hors de ces délais.
Parce qu’il est inacceptable que l’avortement soit une question d’argent. Parce que tant que nous ne disposerons pas de nos corps librement cette caisse de solidarité sera indispensable.
Faites un don !
– Par chèque : à l’ordre du « Planning Familial 13 »
– En espèces : en passant au local au 106 boulevard National, 13003 Marseille pendant les heures d’ouverture au public.
– Par virement automatique : en prenant contact avec nous par mail : info chez leplanning13.org
Qu’il vous paraisse petit ou gros, qu’il soit régulier ou non, TOUT DON EST IMPORTANT. Une attestation fiscale peut être remise sur simple demande au moment du don.
Planning Familial des Bouches-du-Rhône
106, boulevard National – 13003 Marseille
Tél : 04 91 91 09 39
http://www.leplanning13.org/
http://www.facebook.com/planning.familial.13
N° Vert IVG-Contraception : 0800 105 105
http://www.parlons-ici.org
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