« On ne négociera pas » Communiqué des retenus du centre de rétention de Vincennes

 

noir et blancJeudi 21 août 2014, Abdelhak Goradia est décédé alors qu’il était conduit par les flics à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle pour être expulsé vers l’Algérie. Il avait réussi à refuser une première fois son expulsion le 16 août dernier. Selon la version policière, c’est dans le fourgon en arrivant à l’aéroport qu’il aurait eu « une crise cardiaque ». Les flics ont même parlé d’une mort naturelle. Or, l’autopsie a révélé qu’il était décédé par asphyxie. Ce n’est pas la première fois qu’une personne décède lors de son expulsion. Plusieurs sans papiers sont en effet morts assassinés par la PAF comme Ricardo Barrientos en décembre 2002 ou Mariame Getu Hagos en janvier 2003. Les retenus du bâtiment 1 de Vincennes se sont mis en grève de la faim dès qu’ils ont appris la mort de leur camarade. Ils ont rédigé un communiqué que voici : « Nous, retenus du bâtiment 1 du CRA de Vincennes, demandons: – que des journalistes puissent venir voir les conditions de vie dans le centre – que les acteurs des violences envers M. Goradia soient punis, car ils l’ont tabassé à mort. – que la durée de rétention soit réduite à 20 jours car il y a trop de violences. Ce n’est pas la peine, 45 jours, ça ne sert à rien – que la nourriture soit améliorée. On mange très mal alors qu’on n’a pas demandé à être ici. – Une partie de la police est très agressive verbalement et fait des provocations. Ils vont jusqu’à dire des insultes dans le micro. Ils hurlent et font des gestes obscènes. On ne négociera pas. On continuera la grève de la faim tant que nos revendications ne seront pas satisfaites  » Liberté de circulation et d’installation !

Nucléaire Cruas: « Le changement c’est maintenant »

Le changement des quatre générateurs de vapeur de la centrale de Cruas-Meysse a commencé. Le pouvoir nucléariste se prépare donc à prolonger la durée de vie de la centrale. Démarrée en 1984, elle devrait être active jusqu’en 2045. Et les nucléocrates nous expliquent que multiplier par deux la durée de vie des centrales est « sans danger ». La mafia nucléariste continue la politique du fait accompli qu?elle pratique depuis le tout début de l?ère nucléaire. Elle a toujours outrepassé le refus du nucléaire par les populations, tandis que la solidarité de toute la classe politique avec le développement de cette forme d’énergie, incarnant les intérêts stratégiques de l’Etat, ne s’est jamais démentie. Pourtant l’époque où le nucléaire pouvait être présenté comme un progrès sans danger a proprement disparu. Partout s’amassent les démentis aux affirmations rassurantes. Tchernobyl puis Fukushima en sont les plus terribles exemples. Mais « Il n’y a pas de risque zéro » et ce risque est le prix à payer pour bénéficier des bienfaits insipides du capitalisme. Et pour les pouvoirs, il n’est pas question de laisser quiconque s’en prendre à ses intérêts, d’arrêter quoi que ce soit. Après Tchernobyl, les nucléaristes français ont commencé à tester la « possibilité » de vivre en zone contaminée, c’est-à-dire de mourir en douceur dans des zones devenues inhumaines. Avec Fukushima ces études se sont amplifiées. La survie en zone contaminée est le seul avenir que nous propose cette société. Ainsi, à Cruas, les nucléocrates font changer les générateurs de vapeurs et les alternateurs par des « nomades du nucléaire »2. Ils servent de viande à rems avec les chômeurs. Selon l’article 20 de la loi sur l’insertion professionnelle, ceux-ci peuvent être employés, par des entreprises pour une période d « essai » de deux mois. Le chômage existe depuis le début du capitalisme, soit deux siècles. Les chômeurs doivent -ils pour autant aliéner encore et toujours leur existence en acceptant le chantage permanent à l’emploi et ses cortèges de misères associés ? Ils trouvent aujourd’hui naturel de se sentir étranger à leur vie, tant ils sont habitués à en être dépossédés. Dépossédés de tout pouvoir d’intervention sur leur destin, on les invite à des débats de sociétés. Nous avons quitté la table de négociation : pour nous, le débat public, la chaîne humaine, la chaîne de l?humanité torturée, la décroissance, la sobriété énergétique… EDF, Areva, les entreprises qui interviennent dans le processus nucléaire et tous les publicitaires de ce monde nucléarisé, nous ont déclaré la guerre. Si nous ne sommes pas capables de nous imaginer une autre existence et de nous battre pour la réaliser, alors il ne nous reste plus qu?à nous préparer à mourir dans l?existence actuelle, tracée et domestiquée. Solidaire de la lutte en cours contre le projet d?une centrale en Italie à Rondissone et de la lutte en Turquie contre la construction d?une centrale à Akkuyu. A nous de voir si nous voulons vivre libres et solidaires ou mourir comme des cobayes avec un compteur Geiger en main.

Attaquons le nucléaire et son monde partout où c’est possible.

Des individus associés* lelabo@riseup.net

1Blague d’un futur président lors de sa campagne électorale

2 Film de Christian Ugolini « silence radio » http://www.dailymotion.com/playlist/x25cju_ugolinichristian_silence-radio/1#video=xx0mjy

3  « Je suis devenu le cobaye de ce désastre » notait à juste titre l’ un de ces villageois japonais . P43 de fukushima paradise paru dans la collection mutines séditions et la canaille.

[Paris/Banlieue] Suite à la mort de Abdelhak Goradia lors d’une expulsion et grève de la faim au CRA de Vincennes

Jeudi 21 août 2014 à 21h, Abdelhak Goradia est décédé alors qu’il était conduit par les flics à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle pour être expulsé vers l’Algérie. Il avait réussi à refuser une première fois son expulsion le 16 août dernier. Selon la version policière, c’est dans le fourgon en arrivant à l’aéroport qu’il serait décédé d’« une crise cardiaque ». Comme toutes les personnes mortes entre les mains des flics ! [edit : finalement, il serait mort par asphyxie et régurgitation]

A 19h, Abdelhak Goradia se portait parfaitement bien et 2 heures plus tard, il était mort… Circonstances plus que troubles. Il y a 6 ans, le 21 juin 2008, au CRA de Vincennes, Salem Souli décédait lui aussi d’ « une crise cardiaque » selon la police. En réalité, M. Souli, qui était asthmatique, n’avait pas reçu les soins dont il avait besoin. Le lendemain, les retenus s’étaient révoltés et le CRA de Vincennes était parti en fumée.

Les frontières tuent : des milliers de personnes sont mortes en traversant la méditerranée, d’autres décèdent lors de leur expulsion : on se souvient de Semira Adamu étouffée avec un coussin par les flics en Belgique en 1998 ou encore en 2010 de Jimmy Mubenga tué par des agents de sécurité dans l’avion qui devait l’expulser de Londres à Luanda. En France, plusieurs sans papiers sont morts assassinés par la PAF comme Ricardo Barrientos en décembre 2002 ou Mariame Getu Hagos en janvier 2003.

Arrêt des expulsions !
Régularisation de tous les sans-papiers !
Liberté de circulation et d’installation !

noir et blancDEPUIS LE CENTRE DE RÉTENTION DE VINCENNES Vendredi 22 août 2014

« Vers 18h, les flics ont dit à Abdelhak qu’il devait aller voir l’infirmière. En fait, c’étaifaux. Il est sorti de sa chambre, ils l’ont emmené à l’accueil et lui ont mis les menottes. A l’accueil, on entendait des bruits étranges, des bruits bizarres. Les gens qui étaient aux visites [au-dessus de l’accueil] ont tout entendu. Les flics lui ont mis une cagoule, un masque sur la tête. Les flics savaient qu’il allait refuser. Lors de la première expulsion ils lui avaient dit « Vous
allez devant le juge ». En fait, ils l’ont emmené à l’aéroport.‌ Il n’était pas d’accord, il a protesté et ils l’ont ramené au centre.
Hier, toute la nuit, on l’a attendu parce qu’on savait qu’il allait refuser. Son cousin a téléphoné, il était inquiet. Et puis ce matin, il nous a rappellés et il nous a dit qu’il était mort. Du coup, on fait la grève de la faim. »

« On est stressé parce qu’Abdelhak est mort. Son nom n’était pas affiché sur le tableau des expulsions. Il l’on appelé quand on était en train de faire la prière vers 18h. Dès qu’on a fini, il est descendu soi-disant parce qu’il avait une visite. Dans un local de l’accueil, les flics l’ont frappé.‌ Ils lui ont mis un casque, des menottes aux poignets et lui ont entravé les jambes. Les flics savaient qu’il allait refuser, alors ils ont fait la force avec lui. Ils avaient tenter de l’expulser une première fois le quatrième jour après son arrivée.
Il ne savait pas comment ça se passait. Il est parti tout seul, dans une petite voitrure voir le juge et pas dans une camionnette comme habituellement. Déjà les flics l’avaient menotté aux jambes et aux poignets, il a refusé l’expulsion. Dès la première fois, ils ont fait la force, ils avaient la rage contre lui. Ils font n’importe quoi avec nous ! Même ses affaires sont encore ici, son portefeuille, sa veste…
J’arrive pas à dormir, je stresse. Il dormait sur un matelas par terre, à coté de moi, je voyais sa tête. Et maintenant son matelas est vide, ça me stresse. On était décidé à tout brûler. J’ai vu la dame de l’ASSFAM et j’ai pleuré. On a décidé de faire la grève de la faim. »FLICS PORCS ASSASSINS

HANDALA : L’ICONE DE LA RÉSISTANCE PALESTINIENNE

Hommage à Naji Al Ali, caricaturiste palestinien assassiné en 1987

Jeudi 18h à Manifesten (59 rue thiers 13001)

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– Exposition d’un choix de dessins de Naji Al Ali
Vernissage à partir de 18h30 – expo jusqu’15 septembre

– À 19H30, Intervention de Wissam Al Hadj, journaliste palestinien de Gaza

– À 20h30, Concert rap avec le groupe Refugees of Rap
(groupe syro-palestinien qui s’est créé dans le camp de réfugié de Yarmouk, situé en banlieue de Damas).

(soirée organisée par la GUPS / Union Générale des Étudiants de Palestine
avec le soutien de l’Action Antifaciste / Collectif Nosotros)

Émeutes à St Louis et à Los Angeles (USA)

Quelques articles de la presse mainstream pour info …
USA : Pourquoi il y a des émeutes à Saint Louis ?
La mort, le 10 août, d’un jeune noir de 18 ans tué par balles par un policier de la ville populaire de Ferguson, a attisé les tensions et provoqué des émeutes. La presse s’interroge sur la signification de ce drame au niveau local, et pour la société américaine. Des vitres brisées, des incendies dans la rue, des policiers blessés et

une trentaine d’arrestations au milieu de la nuit : ce qui s’est passé dans la nuit de dimanche 10 août à Ferguson, petite banlieue de St. Louis dans le Missouri, est de ces scènes « rarement vues dans l’Amérique urbaine depuis les années soixante », rapporte le Wonkblog du Washington Post.

Ces violences sont survenues après la mort de Michael Brown, un jeune noir de 18 ans, tué par balle par un agent de police la veille. La police n’a pas revélé l’identité de l’agent de police qui a été suspendu, et les versions des circonstances de la mort du jeune homme diffèrent. Le chef de la police de Ferguson soutient que Michael Brown s’était violemment rebellé contre l’agent avant de se faire tuer. Une version que conteste la famille du mort, laquelle prétend qu’il avait les mains levées au moment des tirs, rapporte le quotidien local, le St. Louis Post-Dispatch. Le FBI a annoncé l’ouverture d’une enquête sur l’affaire.L’histoire américaine est criblée de tueries

Mais si, lundi soir, les rues de Ferguson sont restées plus calmes, les journaux, eux, sont sur le pied de guerre. « Michael Brown et les déséquilibres de l’Etat de droit », titre ainsi gravement le St. Louis Post-Dispatch. « Michael Brown n’a pas eu de procès équitable ; l’officier de police, lui, […] en aura un. C’est là l’origine de la frustration qui
pousse la communauté africaine-américaine dans la rue. […] L’histoire américaine est criblée de tueries impliquant les forces de l’ordre, où les jurés concèdent le bénéfice du doute à la police, qui fait un travail dangereux. » Dans un espoir de transparence, l’implication du FBI est « un bon premier pas », juge le journal.

Mais la question est plus large. Dans le Missouri, ce sont les tensions raciales entre la police locale blanche et les habitants majoritairement noirs qui sont désormais montrées au grand jour.

« L’héritage de la ségrégation dans les villes américaines s’est érodé plus lentement à Saint Louis que dans d’autres grandes villes », écrit le Washington Post. Un membre du conseil municipal de Ferguson explique au New York Times que cette affaire « est un cas d’école de ce qu’il ne fallait pas faire. Ferguson a d’une part un gouvernement blanc avec un maire blanc, et de l’autre une large population noire. Cette situation a révélé tous les fossés qu’il peut y avoir entre une communauté minoritaire et le gouvernement de Ferguson. »

Contourner les pauvres

Plus pragmatique, le Post-Dispatch suggère qu’il faudra investir dans les études sur les pratiques de « profilage racial » (racial profiling) qui ont cours dans la police de l’Etat. « En 2013, les Missouriens noirs avaient 66 % plus de chances de se faire contrôler par la police que les blancs. […] Ces statistiques ne prouvent pas qu’il y a du profilage racial dans la police. Mais ces chiffres – plus un jeune homme mort dans la rue – constituent un argument fort pour qu’on regarde d’un peu plus près. […] Peut-être que la mort tragique de Michael Brown stimulera la volonté politique dans ce sens. »

Toutefois, dépeindre une « région divisée entre des Blancs racistes et des Noirs en colère serait trop facile », fait remarquer la chroniqueuse Aisha Sultan, qui décrit une banlieue « où la reprise économique a tendance à ne pas parvenir jusqu’aux pauvres ». Ferguson « fait partie du nord de Saint Louis, que les Blancs quittaient en masse au début des années 1960. […] Beaucoup de ceux qui sont restés au pouvoir sont blancs, y compris au sein des forces de l’ordre », ajoute-t-elle.

Le principal souci, estime encore Aisha Sultan, est qu’en fin de compte, « Saint-Louis, comme une grande partie des Etats-Unis, a un problème indéniable dès lors qu’il faut parler ou s’occuper des problèmes qui touchent à la couleur de peau. […] Et tant qu’on ne pourra pas expliquer les tensions raciales de façon plus honnête à nos enfants – et à
nous-mêmes, nous serons confrontés à d’autres tragédies, encore plus dramatiques », conclut la chroniqueuse.

Sources : Courrier international

Encore un jeune Noir abattu par la police (Los Angeles)
Un jeune Noir, présenté comme souffrant de maladies mentales, a été tué par la police en début de semaine à Los Angeles, peu après le meurtre d’un autre adolescent noir à Ferguson dans le Missouri (centre). Ezell Ford, 25 ans et sans arme, a été tué lundi soir par un officier de police qui patrouillait avec un collègue dans un quartier du sud de Los Angeles (Californie, ouest). Les voisins et la famille ont décrit dans les médias américains le jeune homme comme souffrant de maladies mentales. L’avocat de la famille d’Ezell Ford, Steven Lerman, a expliqué à l’AFP qu’il comptait porter plainte «en début de semaine prochaine» contre la ville de Los Angeles pour enfreinte à «la loi sur les droits civiques», «mort illégitime» et «usage excessif de la force». Steven Lerman avait été l’avocat de Rodney King, dont le passage à tabac par la police de Los Angeles en 1992 avait déclenché des émeutes raciales. Il a précisé qu’il disposait de preuves d’après «des témoins et (sa) propre enquête». Le décès de M. Ford survient dans la foulée de celui de Michael Brown à Ferguson dans le Missouri, un jeune homme de 18 ans abattu samedi par un agent alors qu’il n’était pas armé. Cette ville de la banlieue de Saint-Louis est depuis le théâtre d’émeutes urbaines. Le président de l’association de défense des droits civiques de Los Angeles, Urban Policy Roundtable (LAUPR), Earl Hutchinson, a pour sa part déclaré dans un email à l’AFP que le «meurtre d’Ezell Ford et de Michael Brown étaient des cas d’école de l’usage excessif de la force par des officiers de police». «Les deux hommes n’étaient pas armés, n’avaient pas commis de crimes, et dans le cas de Ford, il était atteint de difficultés mentales», a-t-il ajouté. «Il n’y avait aucune raison de leur avoir demandé de s’arrêter (dans la rue), ni pour l’un ni pour l’autre», a poursuivi le militant.
Une porte-parole de la police de Los Angeles, jointe par l’AFP, a indiqué que l’enquête de la LAPD se poursuivait. Une manifestation pacifique a eu lieu dans les rues de Los Angeles jeudi soir, avec une présence policière «limitée» indique le Los Angeles Times.

Sources : AFP 14 aout

(USA) De notre correspondant sur le front de la guerre sociale …

Depuis maintenant presque une semaine la révolte a éclaté à Ferguson, petite ville ouvrière – majorité black néanmoins avec une police majoritairement blanche… – située dans la banlieue de St. Louis, capitale du Missouri. Mike Brown, un jeune black de 18 ans, y fut assassiné dans la rue, en plein jour par un policier.
Les manifestations de protestation ont rencontré une répression violente de la part de la police qui intervient de façon militarisée dans le quartier, se comportant comme si la guerre civile sociale était déclenchée.

 

Les médias, au début en attente des éternels pillages faciles à manipuler, sont désorientés par l’ampleur de la réaction qui prend plutôt  un contenu politique et de révolte contre l’ampleur de la répression. Les références et valeurs des mouvements des « droits civiques » des années 60 refont surface – ou le retour de la mémoire sociale ! La participation de nombreux jeunes et moins jeunes blancs aux manifestations  est aussi un signe. Débarquent, évidemment, politichien noirs, curés et autres spécialistes de l’apaisement, mais les manifestations continuent et la situation se politise de plus en plus comme le prouvent les pancartes portées par les manifestants. Le gouverneur de l’Etat se déplace en urgence dans le bled pour faire quelques promesses, Obama  sort de ses vacances dorées pour présenter ses condoléances à la famille et  rappeler « Que nous sommes tous des Américains »… les uns plus que les autres, il va de soi!  Tout en commençant la troisième intervention en Irak… En bon politichien il va encore faire des déçus ! Sur place, et dans le pays, on commence à discuter du fait que le Pentagone est, en fait, en train d’armer la police américaine avec les surplus des armes et moyens ramenés de l’Irak… La guerre revient à la maison, merci Obama !

 

Mais l’Amérique a changé aussi dans d’autres aspects. Occupy est passé par là. Pour preuve, non seulement la participation de nombreux jeunes blancs dans les manifestations, mais aussi l’appel des « Anonimous » à des manifestations nationales de soutien pour le dimanche 17 août.
On l’avait souligné alors, le mouvement Occupy a joué comme une référence nationale dans un pays qui ne se voyait pas en tant que tel. Toute lutte auparavant isolée et peut aujourd’hui prendre une ampleur nationale. C’est le cas. Comme ils disaient, « This is what Democracy looks like ! »
Il faut donc suivre ce qui se passe.
Pour cela on peut, bien sûr se référer à la presse nationale, le New York Times par exemple, mais surtout le Washington Post (dont un des journalistes fut pris à partie par les policiers locaux, erreur impardonnable…) :
Aussi un journal local (plutôt libéral) où on trouvera un bon dossier photos :
Ainsi que des sites alternatifs, ici et ici, qui suivent la situation :
… et bien sûr Occupy St. Louis
Sur la militarisation de la police étatsunienne, voir ici et sur son entraînement par la police israélienne, voir légende de la dernière photo. (rajout du 16 août)

 

Communiqué de Charles Reeve  à retrouver sur le blog :

http://quadruppani.blogspot.fr/2014/08/de-notre-correspondant-sur-le-front-de.html#!/2014/08/de-notre-correspondant-sur-le-front-de.html

 

 

 

 

 

 

[Melilla] Nouvelle tentative de passage de la frontière

http://sanspapiersnifrontieres.noblogs.org/post/2014/08/13/melilla-nouvelle-tentative-de-passage-de-la-frontiere/

oiseau libre12 août 2014. 900 personnes ont tenté de franchir la frontière de barbelés et lames de rasoir qui à Melilla, enclave espagnole au Maroc.

Un premier groupe de 700 personnes a tenté sa chance puis un second de 200 personnes en deux points différents. Seulement une trentaine de personne a réussi à passer tandis que 50 autres sont restées bloqués en haut des grilles pendant plusieurs heures pour ne pas tomber entre les mains des flics.

Le même jour, sur la côte atlantique sud de l’Espagne, plus de 900 migrant.e.s dans différents bateaux ont été intercepté.e.s par la guardia civil et la croix-rouge, armés de gants et de masques. Ils/elles ont été enfermé.e.s dans deux gymnases réquisitionnés pour l’occasion.

Abajo los muros y las fronteras !

Une illustration des limites du consensus démocratique dans la lutte

LA GRÈVE DES INTERMITTENTS À CRATÈRE SURFACE (ALÈS)
BRIBES D’ANALYSE D’UN COLLECTIF DE TRAVAILLEURS, CHÔMEURS ET PRÉCAIRES
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Ce texte essaye de revenir sur la grève et la lutte lors du festival
Cratère surface à Alès du 30 juin au 5 juillet. Ce fut l’un des épisodes
du mouvement contre l’accord UNEDIC. Ce festival se tenait entre celui
du Printemps des comédiens à Montpellier, qui fut le premier où les
travailleurs se mirent massivement en grève, et celui d’Avignon.

Nous sommes quelques-uns du collectif Exploités Énervés (composé de
travailleurs, de précaires, de chômeurs, de RSAstes…) à nous être
investi dans ce combat. Cette tentative d’analyse part de nos points de
vue.

En préambule, le texte qui suit n’est qu’une tentative d’analyse de la
lutte à laquelle nous avons participé autour de la grève à Cratère
Surface. Nous avons été invités dès le début de la grève (et même avant,
à la présentation de la saison du théâtre le Cratère – scène nationale
d’Alès – , par des grévistes du Printemps des Comédiens) et avons pris
pleinement part à la lutte. Celle-ci, comme toute lutte (un rapport de
force sur le dossier d’un chômeur, le fait d’empêcher des huissiers
d’expulser des locataires, une grève, un mouvement plus global type
mouvement des retraites…), a été traversée de contradictions. Il y a
toujours des bagarres à mener au sein d’un mouvement pour que les
participants gardent le contrôle de leur lutte, pour l’élargir, pour
construire un réel rapport de force. Ainsi différentes réflexions sont
posées ici afin de servir lors de la lutte qui se poursuit et de celles
qui viennent. Ces réflexions, si elles sont critiques parfois,
s’adressent à l’ensemble des participants, chômeurs, précaires,
intermittents…

PROBLÈMES DES AG, DE LA LÉGITIMITÉ ET DE L’UNITÉ DU MOUVEMENT

La première chose qui nous a fort étonnés, c’est la présence du
directeur et des ses bras droits aux AG des grévistes. La direction
avait organisé le vote à bulletin secret pour la grève avant le début du
festival. C’est une technique souvent utilisée pour reprendre en main un
mouvement ou l’empêcher de démarrer (les syndicats sont coutumiers du
fait quand ils veulent arrêter une grève). En effet, la pression de
l’encadrement sur chaque individu est plus forte et n’est pas
contrebalancée par l’enthousiasme collectif. Les non-grévistes sont plus
à l’aise pour exprimer un point de vue contre le mouvement… En
organisant ce vote, la direction souhaitait garder le contrôle de la
situation. Si le directeur affirmait depuis le début qu’il soutenait le
mouvement, sa position, sa fonction faisaient qu’il ne pouvait laisser
la grève se durcir. L’ objectif d’un directeur de théâtre est de faire
jouer coûte que coûte et de sauver ainsi, un peu, son festival. Son
intérêt est alors opposé à celui des grévistes, quelle que soit sa
sincérité quant aux revendications. Sa présence en AG pose un problème :
il est difficile pour des salariés en grève de s’exprimer devant la
personne qui va les employer, ou non, le mois ou la saison suivante. Les
risques de répression individuelle à la suite du mouvement ne sont pas
minces, d’autant plus dans un secteur (le spectacle), où par définition
l’emploi saisonnier dépend du bon vouloir de quelques directeurs de
théâtre qui se connaissent tous.

Des ouvriers en grève ne peuvent agir quand leur hiérarchie est
présente. Ce rapport de pouvoir, inhérent au fait que l’un a la capacité
de garder l’autre au travail ou de l’en priver, créé un déséquilibre. De
plus, par sa présence dans les AG, la direction peut être témoin des
conflits entre les grévistes. Ces désaccords sont toujours présents et
nécessitent des débats. Il est dangereux que la hiérarchie puisse y
assister et s’en serve pour opposer les gens les uns aux autres. Le seul
moyen de sortir de cette situation est de se réunir sans elle. Ainsi il
est plus cohérent de montrer un front uni à la direction et de garder
les polémiques entre salariés en grèves, entre individus en lutte. Le
directeur, le responsable com’, l’administratrice ne s’y sont pas
trompés et ont utilisé les conflits et les divisions entre artistes et
techniciens, entre régisseurs, managers et grévistes… pour les exacerber
et affaiblir le mouvement.

Des AG avaient lieu chaque matin, organisées de la manière suivante :
dans un premier temps se réunissait le personnel du cratère dans son
ensemble, grévistes, non-grévistes, personnel de direction, de
communication…puis s’en suivait une AG ouverte à tous (chômeurs,
précaires, individus ou collectifs…). L’organisation de plusieurs
moments dans l’AG décisionnelle nous semblait naturelle. Il est logique
que les salariés se retrouvent tout d’abord entre eux afin de décider de
la grève. En effet, ce sont eux qui perdent leurs salaires et sont dans
un rapport direct avec leur direction, pas forcément les autres gens en
lutte. Mais encore une fois, il est un peu étrange d’attendre le
directeur pour commencer cette première partie de l’AG quand les autres
personnes qui participent à la lutte n’arrivent qu’après. Il faut noter
que l »existence d’AG ouverte à tous est un point très positif. Cela
pose dès le départ une possibilité d’élargissement de la lutte à tous
les concernés. C’est un fait nouveau comparé au précédent mouvement des
intermittents (2003) où le repli corporatiste était assez fort.

On l’a vu, durant les AG, les grévistes n’ont pas réussi à se retrouver
entre personnes en lutte (c’est à dire sans la direction, sans les
non-grévistes…) cela pose un réel problème dans une lutte. Ces AG
étaient interminables, avec des débats récurrents tel celui sur la
légitimité des 96 heures de grève votées au départ par les techniciens
principalement.

Un moment de discussion entre personnes en lutte aurait permis
d’organiser plus rapidement des actions vers l’extérieur et non de
rester des heures cloîtrés à l’arrière du théâtre et ainsi s’isoler des
chômeurs, des travailleurs auxquels on devait s’adresser. Cela aurait
aussi permis de tirer les leçons de chaque action, d’en faire un bilan
et d’envisager la suite. A ce moment là, les AG auraient constitué de
véritables AG de lutte, d’autant que chaque jour voyait monter la
pression et que, contrairement à ce que pouvait dire la direction, le
public accueillait plutôt bien ces actions.

Le premier jour, la pluie a interrompu le spectacle mais des
interventions ont pu être faites. Le deuxième jour, à Rochebelle, on a
laissé jouer la première représentation avec une intervention et des
échanges avec le public à la fin. La seconde représentation a été
annulée avec l’accord de la troupe (hollandaise) malgré les
manipulations de l’administratrice. Le troisième jour, il a été décidé
de bloquer complètement les spectacles. En discutant directement avec
les compagnies, il apparaît qu’elles finissaient majoritairement par
comprendre la situation et refusaient de casser la grève. Pour les
autres, il a fallu mettre un peu la pression. En discutant avec le
public à la fin d’un spectacle, celui-ci se montrait réceptif aux
questions du chômage et de la réforme de l’UNEDIC. Quand les spectacle
ont été annulés, les gens étaient désappointés mais pas hostiles et la
plupart comprenait très bien que lorsque l’on fait grève, le festival ne
peut se tenir malgré tout. Tous les gréviste n’étaient pas présent à ces
actions et dans ces moments et le fait de partager ses impressions
ensemble aurait montré à chacun les aspects positifs de ces blocages et
de ces avancées.

Alors que chaque action montrait que la lutte grandissait, ce que la
direction et certains artistes faisaient passer dans les AG, c’est que
la lutte était violente, que c’était contre-productif… Si les grévistes
et les gens en lutte s’étaient retrouvés entre eux, ils auraient pu
saisir les aspects positifs plutôt que discuter éternellement de ce que
les troupes et le festival perdaient en ne jouant pas. Cela aurait
permis d’être plus efficace tant dans les discussions que dans la mise
en place d’actions. D’ailleurs l’action de Brouzet (annulation des
spectacles de la soirée) n’a pas été décidée en AG mais lorsque les
grévistes se sont retrouvés entre eux et en dehors de ce cadre.

Il y aurait donc pu y avoir 2 parties dans l’AG, une où les salariés
décident de la grève et des modalités puis une autre où les personnes en
lutte discutent et décident des actions (sans la direction, sans les
non-grévistes!). Certaines personnes (intermittents et précaires)
défendaient cela depuis le début.

Les questions de la légitimité de la lutte et de la démocratie sont
revenues à plusieurs reprises dans les AG. La démocratie a pris la forme
d’un vote à bulletin secret organisé par la direction, ce n’est pas
anodin. C’est une façon de limiter le droit de grève. C’est la
propagande sur les passagers de la SNCF pris en otage, c’est l’accueil
des enfants dans les écoles en grève, c’est le service minimum, c’est le
vote à la majorité et avec un taux de participation suffisant en
Angleterre pour qu’une grève soit légale. Ces mesures visent à empêcher
tout mouvement social. A travers une pseudo démocratie (où tous ne sont
pas égaux puisque certains ont le pouvoir de donner un salaire ou de
mettre au chômage), l’État et les directions d’entreprises cherchent à
casser toutes possibilités d’agir.

La grève, c’est la force des travailleurs d’empêcher que des
marchandises, c’est-à dire le profit des patrons, ne puissent sortir.
C’est dans ce rapport de force que se pose la possibilité de la lutte.
Qu’elle soit minoritaire ou non, une grève ou une lutte, répond à des
conditions de vie insatisfaisantes ou menacées. Ici, l’accord de
l’UNEDIC est clairement un recul pour les classes populaires (chômeurs,
précaires, intérimaires ou intermittents). Cet accord fait partie d’une
politique plus globale d’austérité. L’État prend sur le dos des plus
pauvres, l’argent qu’il va donner aux patrons (50 milliards). Il est
nécessaire que les personnes visées réagissent. La légitimité de tous
mouvements part de l’inégalité intrinsèque à cette société, des rapports
d’exploitation, de classes qui la régissent.

Les dominants cherchent à saper toute réaction par une démocratie qui
ne peut exister dans cette société inégalitaire. Pour être plus concret,
quand des salariés se mettent en grève pour 96 heures, ils mettent en
jeu leurs vies, leurs salaires… C’est leur choix et personne ne peut
leur reprocher. Les artistes qui sont arrivés plus tard n’avaient qu’à
se déterminer eux-aussi, soit ils rentrent dans la grève soit ils la
cassent ! Personne n’a choisi à leur place ! Il faut quand même rappeler
que si il n’y avait pas eu de grève, personne ne se serait retrouvé pour
en discuter et agir. Le discours de certains sur l’intérêt de faire des
actions sous de nouvelles formes mais ne pas faire grève est naïf ou
crapuleux. Il n’y aurait eu aucune action si il n’y avait pas eu au
préalable de grève. C’est grâce à la grève qu’il y a eu des AG, que
d’autres gens ont pu s’associer à la lutte, que nous avons pu discuter,
que des actions ont pu être mises en place…

Cette question de la légitimité en amène une autre tout aussi
récurrente, celle de l’unité du mouvement. Les artistes non-grévistes
appelaient souvent à l’unité à tout prix. Cela n’a pas de sens, il y a
des grévistes, des non-grévistes, des précaires en lutte… L’unité se
fait sur certaines bases, en l’occurrence la lutte contre l’accord de
l’UNEDIC. L’intérêt de l’unité était la jonction entre les chômeurs, les
précaires, d’autres travailleurs en lutte et les intermittents et non
des débats stériles entre grévistes et non-grévistes ! D’autant que ces
appels à l’unité se faisaient au nom de la volonté de jouer de certaines
troupes. Le blocage serait alors une action de division, mais le fait de
jouer malgré la grève non ?! Une unité ne se fait pas en l’air, être
unis, oui mais avec qui et pourquoi ? Certains pouvaient être contre le
mouvement, d’autres ne voulaient pas de blocage, d’autres voulaient
jouer,… Dans ce cas, l’unité signifie juste l’immobilité et la
non-action. L’unité peut se faire par la persuasion, en discutant, en
argumentant mais pas à tout prix, en affaiblissant le mouvement. Elle se
construit aussi sur une base objective, sur les intérêts que l’on
défend. Je n’ai pas les mêmes intérêts qu’un patron d’entreprise ou
qu’un politicien et je n’ai aucune unité à construire avec eux !

BLOCAGE DE LA PRODUCTION, MILIEU CULTUREL ET CATÉGORIES SOCIALES

La question centrale dont nous avons déjà un peu parlé est celle du
blocage de la production c’est-à dire, dans un festival, des spectacles.
Étant donné que la grève est un rapport de force, elle s’appuie sur la
possibilité pour les travailleurs de ne pas travailler et donc de ne pas
produire. Si la production sort quand même, c’est un échec, les
grévistes ont fait grève pour rien.

Dans tous les secteurs de l’économie cela est valable. L’État et le
MEDEF (en fait, tous les capitalistes) n’ont rien à faire d’une grève où
les spectacles jouent, même sans les techniciens. Mais au fait, ça
ferait même peut être faire des économies aux gestionnaires du théâtre!?
La question se pose comme dans n’importe quelle usine, il ne faut pas
que la production sorte, il faut empêcher les jaunes de travailler
(souvent l’encadrement ou les syndicats patronaux) et bloquer le lieu de
production. La question du droit au travail n’est qu’un prétexte
idéologique utilisé par certains pour limiter la grève. C’est un
argument fréquemment brandi par les patrons, les médias ou les
politiques pour affaiblir une lutte et culpabiliser les travailleurs en
lutte. L’acceptation ou le rejet de cette idée par les personnes en
lutte et leur entourage révèle l’état du rapport de force. Le directeur
modula d’ailleurs ses positions sur le fait de laisser jouer ou pas les
compagnies en fonction des positions exprimées dans les AG et des
actions menées. L’article du Midi Libre « Cratère Surface joue avec la
grève » est caractéristique de l’inutilité d’une grève qui ne s’en prend
pas à la production. Et les techniciens en grève et les précaires
présents l’ont bien compris lorsqu’ils passèrent une AG presque complète
à discuter de cet article et de cette question. Prenons un autre
exemple, dans un article du _Monde_ en ligne daté du 17/07/2014, Aurélie
Filipetti de passage à Avignon, explique :

« Nous verrons le bilan financier. Mais les pertes seront bien plus
limitées que lors du mouvement de 2003. Ma priorité était que les
spectacles jouent et que le public puisse  venir [1] parce que dans un
contexte de baisse des finances publiques il n’était pas possible de se
retrouver avec des dettes à éponger ».

En effet, le blocage de la production a des conséquences économiques,
c’est le principal levier des grévistes, des travailleurs. C’est le seul
langage que peut comprendre le gouvernement et le patronat. D’ailleurs,
tout le monde (les grévistes, les médias, le gouvernement…) scrutait le
festival d’Avignon et s’il allait être bloqué ou pas, le considérant
comme déterminant dans la poursuite de la lutte et pour le poids que
cela aurait eu !_

_ La présence de la direction comme cette idée qu’il fallait laisser
jouer provient entre autre d’une illusion. Le milieu du spectacle semble
une « grande famille » : tous (artistes, techniciens, direction de
théâtre) sont là pour la culture et l’Art. En réalité, les travailleurs
de la culture sont de plus en plus exploités dans des conditions de plus
en plus précaires. _

_ Cette idée d’une grande famille au travail est propagée dans tous les
secteurs d’emplois. Dans la grande distribution notamment, la propagande
de la direction tourne autour de ce paternalisme et de la « culture
d’entreprise ». Il faudrait vendre le plus possible et sacrifier ses
week-end pour le bien de l’entreprise. _

_ Dans le spectacle, il y a effectivement une notion de milieu culturel.
Les gens se connaissent, passent d’un festival à un autre, se tutoient
avec l’encadrement, se côtoient en dehors du boulot… malgré la précarité
des emplois. C’est à la fois une force et un problème. La force réside
dans la capacité à se mobiliser qui ne se retrouve pas chez des chômeurs
éparpillés et dans des conditions diverses, ou parmi des travailleurs
changeant régulièrement d’emploi… La communication va plus vite,
d’autant plus que les travailleurs de la culture sont mobiles.
Cependant, c’est aussi un problème de se croire sur un pied d’égalité
voire « d’amitié », sur le « même bateau » avec son patron et de penser
que le spectacle est le plus important, que c’est une expression
quasi-sacrée ! Les conditions de travail, de salaire, de contrats sont
extrêmement diverses. Le technicien n’est pas dans la même situation que
l’artiste, que le régisseur, que la direction, que l’employé de
prestataires de services…

Le technicien est au service de l’artiste sur scène et cet état de
fait amène à une certaine infériorisation qui a eu son expression dans
la grève. Les techniciens grévistes hésitaient à prendre la parole dans
les AG et encore plus devant du monde. En tant que grévistes, ils
avaient plus à exprimer que les artistes non-grévistes. Lors des AG et
des expressions publiques, leur parole a souvent été confisquée par
l’ego et les intérêts de certains minables artistes beaux-parleurs qui
ont monopolisé les débats ! Finalement, de nombreuses catégories
apparaissent dans ce milieu et il est illusoire de croire en la « grande
famille » de la Culture. Les rapports de classes sont ici présents comme
partout ailleurs.

Il n’y a pas à se faire d’illusion sur quelque milieu que ce soit,
même s’il peut être utile de se servir des avantages de certaines
connexions. Les grévistes, dans tous les cas, doivent pouvoir prendre la
parole, doivent communiquer sur le mouvement, un mouvement qui doit
rester le leur!

ACTIONS ET ÉLARGISSEMENT DE LA LUTTE

Ce mouvement comportait dès le début une volonté d’élargissement, en
direction des précaires mais aussi de tous ceux que cette réforme
concerne.

Quelle que soit la lutte, elle ne peut rester confinée dans un lieu. La
diffusion de l’information sur la grève permet de gagner de nouvelles
personnes à cette lutte. Elle permet de sortir d’un cadre qui est celui
de l’abrutissement au travail. Cette question est d’autant plus
importante lorsque l’on lutte contre une réforme qui touche plusieurs
secteurs.

Ici, la lutte contre l’accord de l’UNEDIC, l’un des actes des politiques
d’austérité, concerne les intermittents, les intérimaires, les seniors,
les chômeurs et l’ensemble des travailleurs précaires et tous les
secteurs sont touchés. La réforme de l’UNEDIC fait partie des mesures
d’austérité, telles les 50 milliards d’économies prévues par le
gouvernement. Ce sont les fonctionnaires (profs, milieu hospitalier, …),
les retraités, les précaires quel que soient leurs statuts, les
travailleurs, qui en subissent les conséquences avec une pression accrue
sur les revenus, de moindres possibilités de combats (même défensifs :
voire les mois de carences en cas d’indemnités supra légales…). Dans
cette optique, une lutte limitée aux intermittents n’a pas de sens et
les grévistes du Cratère l’ont bien compris.

Cependant il a été difficile tout au long du mouvement de sortir du
théâtre. Nous avons déjà parlé des contradictions entre les personnels
du festival qui ont bloqué les dynamiques. Pourtant, il aurait été
intéressant d’interpeller et d’entrer en contact avec d’autres personnes
concernées. Nous avons, à plusieurs reprises, proposé d’aller distribuer
des tracts devant la CAF ou Pôle Emploi voire de les occuper. Certains
nous ont entendu mais ces actions n’ont pas pu être mises en place.
Pourtant, il y aurait eu de quoi faire. Nous aurions pu aller dans les
CAF, les Pôle Emplois, à la sécu, dans les hôpitaux, voir les
saisonniers dans les bars et les restos, dans les boîtes d’intérim, dans
les usines, dans les quartiers…Et il ne s’agissait pas d’entrer en
contact avec un « public » ou d’expliquer au « public » mais bien de
tisser des liens entre personnes subissant la même attaque de l’État. Il
y a bien eu quelques distributions de tracts devant des entreprises du
coin et un supermarché mais c’est tout.

Les assemblées populaires proposées depuis le début auraient pu aussi
servir à cela. Malgré la tentative de récupération de la direction,
elles ont été tentées. La direction aurait bien aimé transformer ces
assemblées populaires en forum citoyen. Ce qui revenait à faire d’une
grève, d’une lutte, une nouvelle forme de spectacle et à maintenir son
festival. Bref, cela servait à empêcher que la lutte ait lieu et à
maintenir la situation sous contrôle de la direction.

La présence devant le Cratère d’une table expliquant la grève a pris du
temps mais c’était une étape. Ainsi la lutte était visible et des
rencontres possibles. Dans le même temps était proposée une assemblée
populaire à 18h. Nous n’avons tout d’abord pas été clairs car c’était
annoncé publiquement quasi dès le début mais les assemblées n’ont (plus
ou moins) eu lieu que le vendredi et le samedi. Un certain videur en
prit la direction festive ou plus plutôt crispante, irritante voire
franchement loin ou contre la lutte. Sa présence aurait pu être évitée
si plus de personnes en lutte avaient été présentes. Son show peu
critique (c’est le moins que l’on puisse dire!), a été l’expression de
cette position (opposition) entre spectateur et acteur. L’organisation
de l’espace -une scène, des sièges devant- rendait la situation proche
du spectacle et non de l’assemblée de lutte. Pourtant, après son show
dirigé (consciemment ou non) par la direction, quelques personnes de
l’assemblée et des gens en lutte ont réussi à reprendre la parole. Parmi
les personnes qui sont restées, beaucoup semblaient soutenir le
mouvement et étaient prêtes à participer. Mais, là aussi, nous n’avons
rien eu à leur proposer… parce que nous n’en avions pas parlé, parce que
nous avions juste balancé les mots « assemblée populaire » sans en
chercher ni les formes ni les perspectives, parce que la direction en
tenait encore les rênes et qu’elle ne désirait pas voir son théâtre
occupé par une foule de personnes voulant prendre part à la lutte… Le
samedi, encore pire, les spectacles ont joué tranquillement et, pour
l’organisation du festival, la soirée la plus importante a été sauvée !
Cette idée d’assemblée n’était pas la panacée, elle n’aurait touché que
quelques personnes mais elle permettait de sortir du théâtre, de
visibiliser la lutte et aurait pu permettre de partager des perspectives
de lutte plus largement.

Durant cette lutte, existait toujours un débat entre ceux qui parlaient
plus de la question de la « Culture » et d’autres qui parlaient de la
réforme de l’UNEDIC et des politiques d’austérité. Si les grévistes
désiraient élargir leur lutte comme les travailleurs du Printemps des
Comédiens auparavant, il fallait sortir des revendications culturelles
pour aller chercher les autres secteurs contre l’accord de l’UNEDIC. Les
cheminots auraient pu être sensibles à ces questions, les infirmières ou
sage femmes de l’hôpital aussi tout comme les fonctionnaires, les
chômeurs… Les ouvriers de l’usine où une distribution de tract a eu lieu
étaient presque tous au courant de l’accord et tous s’arrêtaient pour en
discuter.

Cette lutte ne peut être victorieuse qu’en sortant du milieu du
spectacle, qu’en s’élargissant à la question de l’austérité, des
politiques du gouvernement et du patronat et donc en s’adressant à tous,
en trouvant des ponts entre les secteurs, en multipliant les actions
dans différents lieux…

Ces réflexions ne se veulent pas donneuses de leçons, nous nous incluons
largement dans ces constats. Un collectif de chômeurs et de travailleurs
précaires a, dans la période actuelle, beaucoup de difficultés à se
mobiliser.

LE RÔLE ET LES POSSIBILITÉS D’UN COLLECTIF DE PRÉCAIRES

Nous sommes quelques-uns du collectif Exploités énervés à avoir
participé quotidiennement à la lutte qui se déroulait à Cratère surface,
tandis que d’autres suivaient plus ponctuellement, en fonction de leurs
disponibilités. Il semble ici nécessaire de présenter un peu ce
collectif : il regroupe des personnes aux statuts multiples
(travailleurs, précaires, chômeurs, bénéficiaires des minimas
sociaux…) sur une base de solidarité de classe face au capital et à
l’État. Une grande partie de ses activités est la défense de situations
particulières face à aux administrations (CAF, PE, CG…), mais aussi
quelques fois sur un conflit salarial. Bien conscients que les problèmes
qui touchent chacun sont les fruits d’un système économique et des
politiques gestionnaires qui l’accompagnent, nous participons également
à des campagnes, des mouvements sociaux, nous nous solidarisons avec des
grèves ou luttes spécifiques, toujours sur une base de solidarité de
classe.

Nous ne pouvions alors que nous joindre à la grève des travailleurs de
Cratère-surface, surtout vu le contexte actuel. En effet, il est pour
nous indispensable que se développe des résistances face aux politiques
d’austérité (politiques de baisse du coût du travail – c’est à dire les
salaires, les allocations et aides diverses). D’autant que la lutte
contre les accords de l’UNEDIC concerne tous les allocataires, actuels
ou futurs, de Pôle Emploi. Pour finir, nous avions pu lire ou entendre,
de la part de nombreux intermittents en lutte qu’ils désiraient être
rejoint par des chômeurs et précaires afin de mener un combat commun.
Sur Alès, les techniciens en grève souhaitaient rencontrer le collectif
dans cette perspective.

Nous avons donc rejoint la lutte des travailleurs de Cratère-surface.
Nous y avons participé pleinement, intervenant dans les discussions en
AG, participant à la rédaction de tracts, aux diff de tracts ou à la
manif et aux actions du soir lors des spectacles. Notre place était
parmi nos camarades de lutte sans que la légitimité de notre présence ou
de notre parole soit remise en cause. Si certains (surtout la direction)
ne voyaient pas ces « dépassements » de la question de l’intermittence
d’un très bon œil, ils se sont bien gardés de le dire en dehors de
petits comités ou de face-à-face réduits.

Si cette volonté d’égalité entre les précaires et les intermittents
était consensuelle, dans la pratique, les différences de conditions ont
persisté. Positivement : nous n’étions pas employés par le Cratère, sa
direction n’avait aucun moyen de pression sur nous, ce qui nous
conférait une position spécifique. Nous avons donc pu appuyer le conflit
contre la direction qui cherchait à garder le contrôle sur la lutte pour
que le festival puisse se tenir malgré la grève. Nous avons pu, en AG et
sur des actions, relayer la parole de techniciens qui n’osaient pas la
prendre et soutenir ceux qui s’exposaient, en appuyant les positions qui
voulaient rendre la grève effective en empêchant les spectacles d’avoir
lieu.

Toutefois, nous nous sommes « fondus » dans la lutte des travailleurs de
Cratère-surface sans nous montrer capable de lancer des discussions et
des actions visant d’autres catégories de chômeurs ou précaires. Pendant
cette semaine, pris par une lutte qui s’organisait difficilement, nous
n’avons pas réussi à concrétiser des initiatives permettant
l’élargissement de la lutte. Nous avons pu relayer via internet les
infos sur la lutte en cours, en donnant les rendez-vous des grévistes
mais sans en proposer d’autres. Il y a eu quelques diffs sur des usines
de l’agglomération alors que nous aurions pu proposer des actions et des
assemblées pour tenter de mobiliser les précaires et chômeurs de la
ville et de ses alentours. Pour info, le secteur d’Alès recense plus de
16 % de chômage depuis le dernier trimestre 2012. Nous n’avons même pas
réussi à nous réunir au sein du collectif. Nous échangions sur place, au
petit bonheur, avec les camarades du collectif et les personnes que nous
connaissons qui passaient. Une mobilisation de précaires et chômeurs à
cette occasion aurait changé les rapports de force. Elle aurait pu
appuyer les grévistes, isolés et embourbés dans des conflits internes,
pour leur permettre de sortir et de se rendre visibles. Cela aurait
aussi pu donner une pérennité à la lutte qui était d’emblée bornée entre
les dates de début et de fin du festival : une semaine !

Le constat de cette difficulté à se mobiliser en tant que chômeurs ou
précaires n’est pas nouveau. Il est un trait constant lié aux conditions
d’existence de ces catégories. Les contrats et statuts sont nombreux
(CDD, interim, CAE/CUI, stagiaires, allocation chômage ou RSA…), les
employeurs changent et les collègues avec (avec des hiérarchies
salariales à l’intérieur des boîtes en fonction des types de contrats)
et si l’on passe tous par Pôle Emploi, il est difficile de s’y
rencontrer et la dématérialisation n’arrange rien. En ce sens, la
précarité ou le chômage ne crée pas de fait une communauté d’intérêt.
Les chômeurs sont maintenus dans une disponibilité pour les besoins du
patronat mais isolés les uns des autres. Il n’y a ni lieu où se
retrouver, ni production à bloquer pour faire pression. Les conditions
de vie de cette catégorie de la population (qui, répétons-le, regroupe
des réalités diverses) limitent les possibilités de se regrouper et de
faire pression pour défendre ses intérêts. A ces difficultés, vient
s’ajouter le découragement, la résignation de ceux qui ont déjà à lutter
au quotidien pour accéder aux allocations dont ils dépendent pour vivre
: usés par ces luttes, il reste peu d’énergie pour mener des batailles
collectives, d’autant que ces dernières années, peu de luttes ont
débouché sur des « victoires ». L’État ne s’y est pas trompé. Le
gouvernement, après plusieurs semaines de mobilisation, a proposé aux
intermittents des aménagements de la réforme UNEDIC, uniquement pour les
annexes les concernant. Ces derniers continuent à affirmer « ce que nous
défendons, nous le défendons pour tous », mais ils ne peuvent tenir
s’ils ne sont rejoints par les autres concernés. Sur Alès, comme dans
d’autres villes, des collectifs de précaires et chômeurs se sont
associés à la lutte contre la réforme de l’UNEDIC. Si des rencontres et
des dépassements ont eu lieu, un mouvement des chômeurs et précaires
n’en a pas émergé. Il nous faut tisser au quotidien des solidarités et
des rapports de force pour la défense de nos intérêts pour espérer que
des luttes plus importantes puissent se développer. Il nous faut trouver
des bases communes et des lieux pour se rassembler, par delà nos
multiples statuts, notre atomisation et notre invisibilisation.
Mail : exploitesenerves@riseup.net

Site : http://exploitesenerves.noblogs.org/ [2]

Gaza : Rassemblements manifestations et témoignage

Gaza : Rassemblements et manifestations

Prochains rendez-vous : Aubagne : mardi 19 août à 18 h

rdv au pôle d’échange de la gare d’Aubagne
lire l’appel des organisations :
http://www.millebabords.org/spip.php?article26519

2014-04-13_Calais_Antifa_Defendons_les_squats-400x337

 

Un témoignage en direct de Gaza : Dimanche 10 août 2014. Il est 19 h à Gaza
plus d’infos sur le site de l’UJFP-Union Juive Française pour la Paix

http://www.ujfp.or /spip.php?article3310#marseille



Trente –quatrième jour de l’offensive militaire israélienne sur la bande de Gaza
– Crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza commis par l’armée de l’occupation israélienne.
– Notre population est confiante malgré les massacres, les crimes, et les attaques sanglantes de cette armée barbare, elle affronte cette réalité cruelle avec une volonté remarquable et une patience extraordinaire.
– La population civile à Gaza apprécie beaucoup les manifestations de soutien partout dans le monde-Vive la solidarité internationale avec Gaza et contre les crimes israéliens-

L’armée israélienne intensifie ses bombardements sur Gaza après la trêve de 72 heures malgré la retenue des factions de Gaza.

20 morts dont trois enfants et deux femmes en deux jours partout dans la bande de Gaza.
70 blessés dont 10 enfants et 13 femmes
Un agent municipal a été tué au nord de la bande de Gaza
25 maisons détruites
3 mosquées détruites
Deux stades municipaux et un club sportif bombardés
Le port de Gaza bombardé.
Un cimetière bombardé dans la ville de Gaza
Beaucoup de terrains agricoles visés
Quelle horreur !

Destruction massive dans la bande de Gaza : habitations, routes, écoles, universités, cimetières, infrastructures civiles, usines et terres agricoles.

Quelle barbarie !
Et ça continue !

Le bilan s’alourdit au trente-quatrième jour de l’offensive militaire israélienne contre la bande de Gaza et sa population civile :
– 1 920 morts palestiniens jusqu’à cette heure-ci, dont 420 enfants, 233femmes et 105 personnes âgées suite à des bombardements israéliens en trente-quatre jours.
– 9 790 blessés lors de ces bombardements aveugles de l’armée de l’occupation israélienne, dont 1 510 femmes, 400 personnes âgées et 2 570 enfants
– Plus de 7 750 raids israéliens en trente-quatre jours partout dans la bande de Gaza

Quelle horreur !
–  2 520 maisons ont été détruites suite à ces bombardements aveugles
– 5 770 maisons endommagées par les bombardements
– Plus de 25 200 personnes sont sans-abri après la destruction de leurs maisons.
– 125 mosquées ont été détruites

C’est terrible !

Nous nous lâchons rien !
Nous ne désespérons pas !
La lutte continue
Nous nous défendrons jusqu’à la dernière goutte de notre sang
Jusqu’à notre dernier souffle

Gaza sera toujours debout !
Gaza résiste, Gaza existe et Gaza persiste !

Palestine vivra, Palestine vaincra !

Amitiés de Gaza sous les bombes

Ziad

Renvoyer des flèches ?

1280px-Demonstration_cluster_bombL’écrit idéologique, militant et/ou universitaire, est un lieu codé, à l’accès réservé.
NombreuxSES y sont aussi à l’aise que moi dans un musée, au théâtre, un cocktail ou un colloque universitaire. Ils/elles n’y vont jamais ou en sont symboliquement éjectéEs quand par hasard ils/elles y sont confrontéEs.
Des dispositifs. Des lieux physiquement accessibles, enfin pas à tout le monde1, mais plus sérieusement filtrés qu’une entrée de discothèque.
Tout comme le langage est truffé de miradors, de fausses pistes et de bombes anti-personnel.

Parfois je sais que j’écris avec des caractères, des mots qui empoisonnent, emprisonnent mes combats.
Je me suis souvent vu, imaginé comme un pilleur, qui venait, masqué, de nuit, en juste retour de la domination coloniale rapiner leurs langues, leurs cultures pour leur renvoyer des flèches… Ce joli rêve éclate régulièrement dans toute sa naïveté ; langues et cultures dominantes induisent les découpages sociaux, les hiérarchies, les visions qui leur conviennent. Quand bien même je parviendrai à articuler ma révolte clairement dans un français correct, scolaire, savant ou celui du dérapage admis.

Que j’utilise une de leurs créations, ou une des créations auxquelles ils consentirent. Que j’utilise l’une de ces armes et l’échec est déjà marqué ; parce j’utilise une langue que mes jeunes frères et sœurs ne pourront pas comprendre ou n’intègreront qu’en ingérant la soumission aux valeurs du système. Parce que j’utilise une langue que ma grand-mère très peu francophone n’aurait pu comprendre, que l’autre, pas du tout intellectuelle, n’aurait pas pu non plus comprendre.
Pourtant j’ai trouvé des espaces de liberté grâce aux écrits et aux livres. J’ai trouvé des alliéEs, des forces grâce à cela. Et chez celles et ceux qui écrivent, quelques-unEs se posent véritablement la question de faire de leurs écrits un objet qui n’exclut pas, un objet abordable, accessible, vivant.
Mais il y a aussi les autres pour qui les codes pour dire une réalité plus complexe sont aussi les codes pour éloigner la réalité, mettre à distance, exclure. Qui usent des mots pour diviser le monde entre ceux qui font, et ceux qui pensent. Qui en usent pour obtenir ou renforcer une position privilégiée2.
Et c’est vrai que s’arrêter pour écrire ce que l’on pense, s’en estimer le droit, l’envie, la capacité, la légitimité, y voir une valeur, tout cela est déjà un privilège.

Que voulons-nous faire de ce privilège ?
Des conférences ? Des doctorats ?
Nous gargariser de mots que nos parents n’ont jamais entendus de leur vie ?
Accéder aux hautes sphères ? Là où le système s’assure de sa continuité, grâce entre autres aux arrivistes et aux réformistes qui se racontent des histoires en se cachant derrière leur index ?
Que voulons-nous faire ?
De belles études gratifiantes ?
Collectionner les séances de congratulation sur les réseaux sociaux ?
Mes parents ne connaissaient pas les abréviations ou les anglicismes à la mode sur internet ; ils ne les connaitront jamais.
Ils ne connaissaient pas non plus le « care », « l’intersectionnalité», les personnes « racisées » ou d’autres formules de « spécialistes» que je déteste. Pourtant ils ont vécu tout cela. J’en atteste en plein dans ma gueule, et la leur cramée en poussière de cendres à l’heure qu’il est.
Morts qu’ils sont, sont-ils condamnés à n’être que des supports de discours ?
D’autres éternelLEs absentEs ?
Des supports de blablas universitaires, de conférences incompréhensibles, et violentes dans les rares choses qu’on en capte. Des supports de militantismes suffisants qui ne changent pas leur vie mais s’en emparent, les jugent, les soupèsent, les considèrent. Supports de militantismes qui aimeraient bien leur imposer, leur apposer ces mêmes mots issus de la domination intellectuelle. vol d oiseau

Ma mère, mes grands-mères m’ont montrées plein de pistes. Le seul enjeu qui vaille, c’est celui qui aurait consisté à trouver un espace entre les autoroutes des dominantEs pour leurs voix, leurs mots.
Où sont les marques, les empreintes de leurs impertinences, de leurs indépendances ?
Qu’est ce qui vous plait dans mes lignes ? Ce feu qui me vient d’elles ? Ou la forme rassurante de mon expression forgée par les années de domestication ?
Les deux peut-être…
Et leur colère à elles ?
Est-ce tant pis qu’elles n’aient jamais eu les mots, les outils, la confiance, le temps, le confort ?
Leur ferai-je justice a posteriori par mes mots, justice à leurs mémoires ?…
Leurs vies terrestres, de chair, les coups, les souffrances, les pleurs, leurs solitudes resteront en tous cas les mêmes.
Inchangées par ces lignes.

M.L. – trouver dans Cases Rebelles ( Juin 2012)

Roms : la traque policière se poursuit

La traque policière menée par les autorités se poursuit depuis l’expulsion
du boulevard Plombières le 24 juillet, les associations appellent à la
mobilisation.
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Elles sont encore plusieurs familles, quelques 60 personnes dont plus d’un
tiers d’enfants en bas âge, à continuer à subir une marche forcée dans les
rues de Marseille après avoir été délogées le 24 juillet dernier du
boulevard de Plombières. Depuis, la traque policière continue et aucun
répit n’est accordé aux familles expulsées dont l’état d’épuisement se
dégrade de jour en jour. Une situation jugée « désespérée » par les
associations qui soutiennent les Rroms au quotidien et dont les moult
rencontres en préfecture sont restées infructueuses. « Les autorités se
félicitent de la mise à l’abri temporaire de quelques familles, raconte
Caroline Godard de Rencontres tsiganes, mais elles sont encore nombreuses
à subir une marche forcée et sont de plus en plus épuisées. »

Une situation dramatique qui amène les associations militantes à se
mobiliser via l’interpellation prochaîne du Préfet et quelques actions
menées dans l’urgence par d’autres organisations pour dénoncer une «
situation humanitaire dramatique et intolérable  » et « que
soit accordée une trêve jusqu’à la mise à disposition d’un terrain adéquat
», précise cette fois Framboise de l’association Arte Chavalo dont un
texte d’appel au rassemblement a été lancé hier en vue d’une manifestation
publique organisée dans les jours prochains. « Pas une seule journée n’est
passée sans que la police ne vienne les déloger du moindre bout de terre
où elles se sont posées. Jour et nuit elles sont pourchassées et la police
a reçu l’ordre de ne leur laisser aucun répit jusqu’à ce qu’elles quittent
la ville », raconte encore la militante d’Arte Chavalo à propos des
familles délogées chaque matin des différents parkings et squares jouxtant
le boulevard de Plombières. « Nous dénonçons la politique discriminatoire
qui est menée à leur encontre et qui génère pour la population dans son
ensemble de graves risques de troubles à l’ordre public auxquels sont
exposés des enfants et des personnes innocentes », indique-t-on encore en
sollicitant la Ville de Marseille afin que soit mis à disposition,
«   en urgence et de manière provisoire, un terrain et des
conditions sanitaires acceptables pour recevoir ces familles et permettre
aux associations de faire leur travail de scolarisation et
d’accompagnement social vers les organismes spécialisés  ». Devant
cette traque continue et l’absence totale de réponse face à la situation
humanitaire dramatique que connaissent ces personnes laissées sans toit ni
soin, l’organisation a décidé hier avec l’accord des familles d’occuper un
terrain vacant de la ville de Marseille « afin d’alerter les pouvoirs
publics, l’Etat et l’Europe en vue de demander la mise en place d’une
solution d’urgence afin de répondre à ce scandale humanitaire ». Une
initiative péniblement lancée en même temps que la célébration de la
mémoire des Gitans déportés dans les camps de concentration en août 1914.

sources :  La Marseillaise

Caisse d’allocations familiales du Val-de-Marne : fermeture définitive de cinq permanences

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Durant les mois d’août, la Caisse d’allocations familiales (CAF) du Val-de-Marne a l’habitude de fermer des permanences d’accueil des allocataires. Seules restent ouvertes les plus importantes. Mais cette année, sur les douze permanences du département, cinq fermeront définitivement dès la rentrée : Alfortville, Boissy, Bonneuil, Villiers et Vincennes. Le conseil général du Val-de-Marne avait envisagée une expérimentation d’accueil de la CAF dans un Espace départemental des Solidarités à Vitry. Mais il n’avait pas prévu que la CAF fermerait cinq permanences, se dégageant ainsi de l’accueil et laissant le soin aux services départementaux et municipaux d’accueillir les allocataires. Les raisons invoquées de ces fermetures : Faire des économies, notamment de personnel, dans un contexte budgétaire tendu. En effet, le gouvernement cherche 50 milliards pour les reverser aux patrons et aux actionnaires. La Sécurité sociale, la branche famille dont font parties les CAF participent à ces économies. La CAF du Val-de-Marne n’y échappe pas. Ces fermetures sont inacceptables. Elles portent gravement atteinte à la qualité du service rendu aux allocataires. Ainsi, ce sont les usagers qui vont devoir se déplacer plus loin, perdre plus de temps pour trouver un accueil et exposer leurs problèmes. Les familles les plus précaires, les plus fragiles, en font les frais.

A qui appartient le cours Julien ? Au patron du bar La Rhumerie ?

Samedi 2 août, vers 20h, quelques personnes sont posées tranquillement à plusieurs mètres de la terrasse du bar La Rhumerie, sur le cours Julien, lorsque le patron leur ordonne de partir rapidement de là. Le groupe refuse en répétant qu’on s’assoit où on veut dans l’espace public. Cinq minutes plus tard, 6 gros bras, commandités par le patron, débarquent et commencent à tabasser le groupe. Une des personnes part à l’hôpital avec un traumatisme crânien et une amnésie temporaire. Des passants tentent de s’interposer et de calmer les « gros bras » et se font jeter violemment dans la fontaine.

Jeudi 7 août, vers 19h, une autre personne se fait démonter la tête par le même patron sous prétexte qu’elle n’avait rien à faire dans le quartier. La patronne sort son flingue et le menace, en se vantant qu’elle aurait dû le « calibrer ». La politique de la maison est alors d’acheter le silence des clients en leur offrant un punch ! Des habitué.e.s des bars du cours Julien et des habitant.e.s du quartier tentent de réagir. Le patron pète un câble, menace de mort toutes les personnes qui passent : « le cours Julien c’est chez moi, pas chez vous! Je vous mets dans la cave et je vous tue », frappe plusieurs personnes avant que la patronne ne se remette à menacer tout le monde avec son pistolet qu’elle brandit à un mètre du toboggan et des enfants. Avec la crosse, elle éclate l’arcade d’une des personnes qui tentait de calmer le patron de la Rhumerie…

Ces agressions ne sont pas les premières. D’autres habitant.e.s du quartier sont terrorisé.e.s par les testostéronneries du patron de La Rhumerie et de ces gros bras. Ils cherchent la bagarre avec tous ceux qui ne consomment pas à leur terrasse, parce que leur présence rebute le client, disent-ils. Ce qui se passe au Cours Julien est à l’image d’une dynamique plus globale sur Marseille : ceux qui n’ont pas les moyens ou l’envie de consommer sont chassés des quartiers populaires pour faire place nette aux investisseurs et aux touristes. Ainsi, rue de la république, ou encore à Noailles, les flics traquent et tabassent qui bon leur semble, tranquillement filmés par les caméras de plus en plus nombreuses!

On habite la rue, elle n’est pas juste un lieu de passage entre le travail, les banques et les boutiques. On habite les squares, les places et les bancs. On se rencontre et on se parle où on veut, pas besoin de payer ni de demander l’autorisation d’être, là ou ailleurs, seul.e ou ensemble, avec ou sans papiers. L’insécurité c’est la propriété et le fric qui la créent et nous en avons là une belle démonstration.

Rassemblement samedi 9 août au Cours Julien.

Rdv à 18h30 à la Plaine côté St Savournin pour y aller ensemble.

Depuis un mois des jeune habitants quartiers de Valence se révoltent

Des messages sur le blog de cette semaine: http://cettesemaine.free.fr/spip/article.php3?id_article=7138

et sur le blog du laboratoire : http://lelaboratoireanarchiste.noblogs.org/

Samedi dans un autre quartier de valence, des jeunes ont réagi lorsque la police voulait contrôler après un cambriolage d’un villas qui jouxte le quartier. Lors de trois émeutes ils ont détruit 2 caméras vidéo surveillance. A Fontbarlette un tireur en a dézingué une autre.