[Appel Urgent] De soutiens aux migrants expulsés lors des rafles.

vlcsnap-2013-06-21-19h47m58s255Appel – Besoins urgents de fonds pour soutenir les blessés et ceux qui ont été expulsés après les rafles de la police ce matin dans la forêt de Gurugu et à Nador

A diffusez…..diffusez……….diffusez ,Après l’attaque ce 10/02/2015 ce matin de la clôture de la frontière extérieure européenne de l’enclave espagnole de Melilla (au cours de laquelle 36 personnes ont réussi avec succès à entrer sur le territoire européen, tandis qu’environ 20 ont été illégalement repoussés par les portes dans la clôture et remis aux forces auxiliaires Marocaines), nous avons reçu des nouvelles du camp de migrants de Gurugu, situé dans les collines près de Beni Enzar, la ville frontière marocaine de Melilla. Une rafle énorme a eu lieu ce matin du 11/02/2015 au petit matin par la police Marocaine. Le camp a été totalement brûlé. Des centaines de personnes ont été arrêtées avec un gros risque d’expulsion vers leur pays d’origine. Tout cela se déroule un jour seulement après l’annonce par le ministère de l’immigration de l’évacuation complète des camps de migrants situés en dehors des enclaves espagnoles de Queuta et Melilla , ceci faisant partie d’un nouvel accord de partenariat entre le Maroc et l’Union Européen. Continue reading

[Frontiéres,Migrations] Opération Mos Maiorum, plus de 19 000 interpellations

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L’Union européenne vient de publier son bilan de l’opération Mos Maiorum, gigantesque opération de rafles à travers l’Europe menée du 13 au 26 octobre par 27 pays et coordonnée par Frontex.

L’Union européenne vient de publier son bilan de l’opération Mos Maiorum, gigantesque opération de rafles à travers l’Europe menée du 13 au 26 octobre par 27 pays et coordonnée par Frontex. [Le rapport du conseil de l’Europe est disponible ici (en anglais)]

Au total, 19234 personnes ont été arrêtées, contrôlées et interrogées lors de cette opération dont l’objectif était de collecter diverses informations sur les migrant.e.s et les “nouvelles routes de l’immigration”, en vue de renforcer les politiques contre l’immigration. 257 personnes considérées comme “passeurs” ont également été arrêtées. Continue reading

Prochaine réu du réseau anti-rafle lundi 8 décembre à 18h

rafle-francais
Le réseau anti-rafle s’est réunis ce lundi 22 novembre. Nous étions très peu nombreux. Nous nous sommes interrogés
sur la pertinence de continuer un tel projet à si peu nombreux.
Il a été décidé de lancer un appel général à venir à la prochaine réunion,
pour se compter et voir si nous sommes assez pour continuer à faire
exister ce réseau.

Il a aussi été discuté des objectifs de ce réseau et proposé de les
redéfinir plus clairement. Continue reading

Rassemblement le 15 novembre devant le Centre de Rétention du Canet

prisonpouretrangersLes centres de rétention (C.R.A), répartis dans tout le pays, sont l’outil principal de l’État dans sa politique de harcèlement, de déshumanisation et d’expulsion des étranger-es jugé-es indésirables. Des milliers de personnes sont enfermées et entassées dans des lieux de privation de liberté puis éloignées de force du territoire après leur détention (56000 éloignements en 2012 ).

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« Affiche » soirée NO BORDER MAROC

nobordermarsSalut!
Le dimanche 02 novembre 2014 à 18H au Kiosque à la Belle De Mai à Marseille, soirée de présentation du réseau No Border Maroc, animée par un de ses membres basé à Tanger, suivie d’une bouffe vegan. Ci-jointe l’affiche de la soirée.
En plus du témoignage, il y aura des photos et des vidéos sur la situation des migrantes/s aux frontières extérieures européennes en général et à la frontière hispano-marocaine en particulier.

No Border Maroc est un réseau d’européennes/s et de migrantes/s qui se battent pour l’abolition des frontières. Le but est double, d’abord aider les migrantes/s dans leur lutte quotidienne contre le dispositif mortel des frontières européennes au nord du Maroc, nous les aidons à se faire entendre et apportons du soutien à leurs actions politiques. Nous essayons d’éveiller les consciences au sujet des frontières européennes qui tuent et créent souffrances, tragédies, violences, répression à ses frontières directes (Espagne) mais aussi secondaires (Maroc).
Nous nous organisons sur des bases anti-autoritaires. Nos principes sont ceux de l’anti-racisme, de la solidarité, du respect des différentes formes d’action et du refus de la hiérarchisation.

A dimanche!

Du 13 au 26 octobre, attention aux rafles dans toute l’Europe

noir et blancDu 13 au 26 octobre, attention aux rafles dans toute l’Europe.
Sur Marseille un réseau téléphonique essaye de se mettre en place pour
réagir au mieux face à ces rafles.
Le contact :   06 05 54 85 55
Pour plus d’info :
http://sanspapiersnifrontieres.noblogs.org/post/2014/10/06/du-13-au-26-octobre-attention-aux-rafles-dans-toute-leurope/

Pour envoyer un message : antirafle2014@yahoo.fr

Appel pour mobilisation conjointe devant tous les CRA le 15 novembre 2014

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Les centres de rétention sont l’outil principal de l’État dans sa politique de harcèlement, de déshumanisation et d’expulsion des étranger-es jugé-es indésirables. Celui de Coquelles situé derrière le commissariat de la PAF, construit à la fermeture du centre de Sangatte, à coté de la Cité Europe, (énorme complexe commercial où tout est fait pour attirer touristes anglais et consommateurs), est une prison spéciale pour étranger-es qui comporte dans son enceinte un tribunal d’exception, annexe du TGI de Boulogne, où est décidé de manière expéditive et sans témoins, le sort de vies humaines dont le seul crime est d’être nées ailleurs.

En 2012, 44 000 personnes ont été détenues par l’État français dans des Centres de Rétention Administrative (CRA) répartis dans tout le pays. Cela veut dire que des milliers de personnes, dont des familles avec des mineurs, sont enfermées et entassées dans des lieux de « privation de liberté ».

Depuis des années, les associations d’aide aux migrant-es alertent l’opinion publique quant aux nombreuses atteintes à la dignité humaine et aux violences physiques et morales qui touchent les personnes enfermées dans les CRA et les zones d’attentes situées dans les aéroports, (le dernier rapport de Open Access Now, relayé par la CIMADE, « la face cachée des camps d’étranger-es en Europe » est éloquent à ce propos). Ils sont souvent éloignées de force du territoire français après leur détention
(56000 éloignements en 2012 ). Cette violence institutionnelle entraîne des
suicides et d’autres actes désespérés comme des grèves de la faim, des mutilations, mais aussi des actions de protestation de la part des enfermé-es qui se révoltent contre leurs conditions de vie et les maltraitances policières subies dans les CRA. Plus que l’expulsion, certain-es risquent également la mort : le 21 août dernier, c’est un
retenu du CRA de Vincennes qui est tué par la police pendant son transfert à
l’aéroport.

Nous rappelons que les migrant-es sont des personnes fuyant des conditions
d’existence désastreuses ou qui tout simplement cherchent à vivre une autre vie . Nous rappelons qu’au 19ème siècle des millions d’européen-es ont immigré aux quatre coins du monde, fuyant la misère du « vieux continent ».
Nous rappelons que la richesse économique des pays occidentaux est aussi basée sur le pillage et l’exploitation des ressources et des populations dont sont originaires les migrant-es.
Les lieux d’enfermement, dont les CRA, servent le système capitaliste dans ses besoins de gestion des populations. Ils font partis du business sécuritaire financé par l’Europe et soutenue par des entreprises nationales/multinationales qui en tirent un profit pharamineux. Les CRA, comme les autres lieux d’enfermement, sont des conséquences de la barbarie étatique et capitaliste (la militarisation des frontières a entraîné la mort de 3 500 personnes ces trois dernières années selon Amnesty
international).

LIBERTÉ DE CIRCULATION ET D’INSTALLATION POUR TOUTES ET TOUS !

OUVRONS LES FRONTIÈRES !

FERMETURE DES CENTRES DE RÉTENTION !

REFUSONS LES EXPULSIONS !

groupe information rétention du calaisis

 

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[Paris] Un autre texte concernant la mort d’Abdelhak Goradia

calais.34Le jeudi 21 août Mr Abdelhak Goradia est mort dans le fourgon de police qui le conduisait de la prison pour étrangers de Vincennes vers le vol Air France KLM de 21 h 15 qui devait l’expulser vers l’Algérie. Mr Goradia est mort alors qu’il était entre les mains des policiers de la COTEP (Compagnie transfert escorte et protection) une unité spéciale de la police chargée entre autres d’escorter les personnes expulsées entre le centre de rétention de Vincennes et les aéroports parisiens. Le rapport d’autopsie dit qu’il est mort asphyxié par régurgitation. La famille qui, à la morgue, n’a pu voir le corps d’Abdelhak mais seulement son visage, a remarqué qu’il y avait des traces de coups.

En 2003, deux sans-papiers ont été tués à Roissy par les agents de la Police aux frontières pendant leur expulsion. Ricardo Barrientos, un Argentin de 52 ans et Mariam Getu Hagos un Ethiopien de 24 ans sont morts  tous les deux dans l’avion après que les policiers les ont maintenus pliés en deux en appuyant sur les omoplates pour les empêcher de crier et d’alerter les passagers. En 1991, Arunam Fiva, un demandeur d’asile sri-lankais était mort étouffé après une tentative de reconduite à bord d’un avion à destination de Colombo. Là encore, comme pour Mr Goradia, la police avait parlé d’un malaise cardiaque.

Pour atteindre les 27 000 expulsions annuelles brandies par les divers gouvernements comme des trophées, des dizaines de personnes dites sans papiers sont expulsées chaque jour de France. C’est à dire arrachées de force à la vie qu’elles menaient en France, aux gens qu’elles aiment et connaissent, à leurs habitudes, à tout ce qui fait le quotidien d’un être humain. Nous n’en entendons parler que lorsque quelqu’un meurt ou est gravement blessé mais parmi ces personnes expulsées, nombreuses sont celles qui en plus subissent des violences, notamment lors de ce que l’administration française appelle « l ‘éloignement » ou la « reconduite à la frontière ». De nombreux témoignages trop peu diffusés font d’ailleurs état de ces violences qui de toute façon font partie des méthodes de travail officielles de la police de l’air et des frontières.

Dans un document de 62 pages du ministère de l’intérieur intitulé « Instruction relative à l’éloignement par voie aérienne des étrangers en situation irrégulière »  et destiné aux flics escorteurs de la police de l’air et des frontières il est indiqué que pour exécuter ces mesures, qui résultent de décisions administratives ou judiciaires, conformément à la loi, l’emploi de la force strictement nécessaire sans faire usage de violences inutiles ou de brutalité illégitime ». Les violences et brutalités que l’État estime légitimes y sont abondamment détaillées et illustrées à l’aide de schémas et de photographies «en situation», Parmi les gestes qu’un policier peut faire pour immobiliser une personne expulsée il y a par exemple la «régulation phonique» qui consiste en un étranglement pour «déstabiliser physiquement» la personne, «diminuer sa résistance» et «diminuer ses capacités à crier». Les risques liés à ce geste ne sont pas ignorés et ils sont même listés : «détresse ventilatoire et/ou circulatoire», «défaillance de l’organisme» et «risque vital»…

Concernant Mr Abdelhak Goradia, l ‘État français, par la voix de son ministre de l’intérieur, souhaite “que l’enquête judiciaire permette de faire toute la lumière sur les circonstances de ce décès dramatique”. Nous voulons bien croire que les policiers de service ce jour là passeront en procès pour « homicide involontaire ». Peut-être ne seront ils pas relaxés comme ceux qui étaient chargés de l’expulsion d’Arunam Fiva. Peut être seront-ils condamnés à de la prison avec sursis comme l’un des trois policiers (les deux autres ont été relaxés) qui escortaient Getu Hagos Mariame. Sans doute leur hiérarchie et l’État français s’en serviront ils comme bouclier pour parler d’éléments qui ont failli, pour mettre en avant un dérapage….ou pas

Mais les responsables de la mort de Mr Goradia ne sont pas uniquement les cinq policiers qui ont monté Abdelhak de force dans un véhicule pour l’emmener à l’aéroport. Les responsables sont aussi tous ceux qui depuis plus de 30 ans, qu’ils se proclament de gauche ou de droite, élaborent et, à l’Assemblée nationale et au sénat, votent des lois qui criminalisent toujours plus les pauvres et les étrangers. Les responsables sont aussi les juges qui dans les tribunaux prononcent des peines spéciales pour les personnes dites étrangères, telles des interdictions du territoire français, confirment des obligations de quitter le territoire français ou des maintiens en rétention. Les responsables se trouvent également aux guichets des préfectures et vérifient pointilleusement si aucun papier si minime soit il ne manque ou si on connaît les paroles de la Marseillaise avant de délivrer un titre de séjour. On pourrait également citer la responsabilité des compagnies aériennes qui acceptent les personnes expulsées et leurs escortes…..

Plus largement, la mort d’Abdelak Goradia est à rapprocher de celles des milliers de personnes qui depuis 20 ans périssent noyées en Méditerranée ou meurt de froid ou d’asphyxie dans des camions ou des trains d’atterrissage pour franchir des frontières que les politiques d’immigration des différents pays de l’union européenne rendent de plus en plus infranchissables.

Pourtant, les « immigrés clandestins » comme les nomment souvent les médias, ne sont pas une « menace » mais le résultat d’une volonté politique des États européens, qu’on appelle « politique migratoire ». La conséquence d’un processus qui commence souvent dans les files d’attente interminables devant les consulats des États européens pour un visa que l’on obtiendra de toute façon pas si on est pauvre. Tout en constituant une réserve de main d’œuvre exploitable au plus haut point, les pays d’Europe et les pays dits riches en général font des étrangers et étrangères les boucs-émissaires de la crise économique et sociale.

A travers les médias, l’État a voulu faire de Mr Goradia, une de ces figures du mal : le sans papier clandestin délinquant. Ne nous y trompons pas, nos ennemis ce ne sont pas celles et ceux qui, par choix ou par force, décident un jour de partir tenter une vie meilleure ailleurs et qui, parfois, sont obligés de se débrouiller pour survivre. Les désigner comme coupables des misères autochtones est une rengaine dont le capitalisme s’est déjà allégrement servie dans les années 30 pour s’assurer que les pauvres se battraient entre eux plutôt que contre leurs vrais ennemis : les riches et les exploiteurs au service desquels œuvrent tous les politiques qui prétendent vouloir nous gouverner.

Face à cette montée du racisme et du fascisme, partout en Europe, des personnes, immigrées ou non, s’organisent pour être solidaires de celles et ceux que l’on désigne comme étant « indésirables ». La chasse aux sans-papiers est présente dans notre vie de tous les jours et que ce soit dans la rue, dans les écoles ou sur leurs lieux de travail, des gens s’y opposent quotidiennement.

Ainsi, le 12 août, Mr Goradia avait fait l’objet d’une première tentative d’expulsion. Le commandant de bord, comme c’est son droit, avait refusé de l’embarquer et avait exigé des policiers de la PAF qu’ils le redescendent. Peut être ce commandant de bord avait il agi de lui-même, peut-être avait-il été alerté par des passagers ou passagères protestant contre la présence contrainte et forcée d’Abdelhak. En tout cas, parfois, des gens, qui sont à la fin des 45 jours de rétention, échappent ainsi à l’expulsion. Cela n’a malheureusement pas été le cas d’Abdelhak Goradia qui a lui subi un véritable acharnement puisqu’en une semaine il a subi 2 tentatives d’expulsion. La 2e lui a été fatale avant même qu’il ne soit monté dans l’avion et puisse bénéficier d’un minimum de solidarité de la part des personnes à bord à l’appareil… Cette solidarité que les expulseurs comme les exploiteurs craignent tant et qui fait si chaud au cœur de nombre d’entre nous, qu’ils ou elles aient ou non des papiers.

Arrêt des expulsions, fermeture des centres de rétention, liberté de circulation et d”installation pour toutes et tous

Flics, Porcs, Assassins… Vérité pour Abdelhak Goradia (2)

Mort d’un Algérien expulsé : la police est gravement mise en cause

Abdelhak Goradia, Algérien de 51 ans, est mort d’« asphyxie » lors de son transfert vers l’aéroport de Roissy dans un fourgon de police, le 21 août. Ses proches affirment avoir vu des hématomes sur son visage. « Même à un animal, on ne fait pas ça ! » dit son neveu, alors que les policiers sont suspectés de mauvais traitements et que les associations s’indignent. Une information judiciaire a été ouverte.

Pourquoi Abdelhak Goradia, 51 ans, est-il mort lors de son transfert vers l’aéroport de Roissy dans un fourgon de police, jeudi 21 août ? Ce ressortissant algérien, sous le coup d’un arrêté ministériel d’expulsion, devait embarquer sur un vol pour l’Algérie jeudi à 21h15, à Roissy.

Une source policière a d’abord affirmé à l’AFP vendredi que l’homme, père d’un enfant français de six ans, était mort « d’une crise cardiaque ». « En arrivant à Roissy, les policiers se sont aperçus qu’il était en train de faire un malaise dans le fourgon et, malgré les secours prodigués, il est décédé », avait déclaré le policier. Mais dès le lendemain, un porte-parole du parquet de Bobigny, confirmant une information du Monde, indiquait que « selon les premiers résultats de l’autopsie, la mort avait été provoquée par une asphyxie due à une régurgitation gastrique ». Une information judiciaire pour homicide involontaire contre X… a été ouverte vendredi.

Contacté lundi, le parquet de Bobigny ne veut désormais plus communiquer et renvoie vers le cabinet du ministre de l’intérieur. Dans son communiqué envoyé vendredi, le ministre Bernard Cazeneuve indique simplement souhaiter « que l’enquête judiciaire permette de faire toute la lumière sur les circonstances de ce décès dramatique ».

vol d oiseauPlusieurs proches de la victime, qui se sont rendus samedi à l’Institut médicolégal de Paris (XIIe arrondissement), affirment avoir constaté des hématomes sur son visage. Houari Goradia, l’un de ses neveux, décrit ainsi « un gros bleu au niveau du nez, un bleu sous l’œil gauche, des bosses et un creux au niveau du crâne ». « Nous étions derrière une vitre et il avait un linceul jusqu’aux oreilles qu’ils ont refusé de retirer », dit Houari Goradia, 37 ans, qui est apporteur d’affaires à Paris. Selon lui, la sœur et le frère de la victime, qui habitent en région parisienne, entendent se constituer partie civile.

Détenu depuis 2011 pour plusieurs escroqueries à la carte bancaire, Abdelhak Goradia faisait l’objet d’un arrêté ministériel d’expulsion, notifié le 12 août, au motif d’une « nécessité impérieuse pour la sécurité publique », selon son avocat. Le même jour, ce quinquagénaire avait été placé au centre de rétention de Vincennes, à sa sortie de la maison d’arrêt de Châteaudun. Il aurait déjà fait l’objet de deux tentatives d’expulsion, dont l’une le 16 août, auxquelles il s’était opposé. Selon son neveu, le commandant de bord avait refusé de l’embarquer le 12 août, car il était entravé aux mains et aux jambes.

Ce 21 août, Abdelhak Goradia n’était pas inscrit au tableau des départs, d’après des retenus du CRA de Vincennes joints par téléphone. « Ils lui ont dit qu’il avait une visite pour qu’il les suive », raconte Mouelhi Adnen, un Tunisien qui partageait la chambre de l’Algérien au sein du bâtiment 1 du CRA. « Il ne voulait pas partir car depuis la mort de ses parents, il n’avait plus personne en Algérie, toute sa famille vivait en France », dit Ivan Drajic, un retenu serbe au CRA de Vincennes. Arrivé sur le territoire en 1996, Abdelhak Goradia était le père d’un enfant né en France en 2008. Il était séparé de la mère.

Vers 19 heures, le jeudi soir, il a appelé son avocat et sa famille pour les prévenir qu’une escorte allait l’embarquer. Me Sohil Boudjellal a alors pu parler au chef d’escorte « qui m’a dit qu’il ne faisait qu’exécuter un ordre ». Puis le portable de l’Algérien n’a plus répondu. L’avocat et la famille n’ont plus eu de nouvelles jusqu’à ce qu’ils apprennent sa mort le lendemain matin, après avoir passé en vain plusieurs coups de fil en Algérie et au CRA de Vincennes.

« En sortant de la visite au premier étage (au-dessus de l’accueil du CRA, ndlr), un Chinois a entendu des cris, comme une bagarre, mais il n’a pas vu ce qui se passait », explique Ivan Drajic. Ce sont cinq fonctionnaires de la compagnie de transferts, d’escortes et de protection de la police (Cotep) qui auraient embarqué l’homme. « Comme il était assez virulent, les policiers de la Cotep se sont mis à quatre ou cinq pour l’entraver, explique Cédric Caste, du syndicat Unité Police SGP-FO pour la police aux frontières (PAF) de Roissy. Ils ont écarté une lame de rasoir. Ils ont protégé sa tête avec un casque de boxe et l’ont allongé dans le fourgon, entravé aux mains et aux pieds. »

D’après le syndicaliste policier, ce n’est qu’à l’arrivée à l’unité d’éloignement de l’aéroport de Roissy, à 19h45, que les policiers « se sont rendu compte qu’il était bleu ». « Les policiers de la PAF de Roissy ont essayé de le réanimer et ont appelé les secours qui l’ont entubé par le nez car il avait les voies obstruées. » D’après le ministère de l’intérieur, l’inspection générale de la police nationale était sur place « une heure après la constatation du décès ».

Dans un communiqué, l’Association service social familial migrants (ASSFAM) a souligné que la victime « n’avait jamais fait état de problèmes de santé depuis son arrivée au centre de rétention ». Me Boudjellal, l’avocat de la victime, n’a pas encore eu accès au rapport d’autopsie. « La version de départ est totalement contredite, remarque-t-il. Il n’est pas mort naturellement mais s’est étouffé devant les policiers ou sous l’effet de leurs contraintes. Ce qui suppose des convulsions et une mort atroce. » « Comment peut-on ne pas porter secours à quelqu’un qui s’asphyxie ? » s’interroge l’avocat. « Tout ce qu’on sait est qu’il n’est pas mort de mort naturelle, dit Houari Goradia. On sait comment ça se passe. On attache les pieds et les mains, on met une muselière sur la bouche, on emploie la manière forte… Même à un animal, on ne fait pas ça ! »

Deux décès remontant au début des années 2000

Abdelhak Goradia avait été condamné à plusieurs reprises pour des escroqueries à la carte bancaire. « Avec les récidives, il avait cumulé neuf ans de prison (du fait de la loi sur les peines planchers — ndlr), explique son avocat. Il a fait six ans, il avait travaillé et remboursé les parties civiles. » « Nous savions que la prétendue suppression de la “double peine” sous Sarkozy était une mauvaise plaisanterie et qu’elle reste en vigueur sous la présidence de Hollande », remarque le Réseau éducation sans frontières (RESF).

Un premier recours en référé-liberté avait été rejeté le 20 août par le tribunal administratif de Paris, qui avait estimé que son expulsion ne constituait pas une atteinte « manifestement grave » aux libertés fondamentales. Mais le juge administratif devait se prononcer le 28 août sur un autre recours, cette fois en référé-suspension. Il s’agissait de déterminer s’il était légal ou non d’expulser le père d’un enfant français. D’après son neveu, il était confiant : « On allait le voir tous les jours au CRA : il était en bonne santé, pas en colère, il pensait qu’il allait sortir. » Son avocat affirme avoir envoyé en vain trois fax le jeudi soir, au ministère de l’intérieur, à la direction du centre de rétention ainsi qu’à la préfecture de police chargée de l’escorte pour leur rappeler cette audience. Mais ce type de recours n’est pas suspensif en France.

Selon Cédric Caste, le dossier d’Abdelhak Goradia était « plus que sensible » et suivi de près par la direction centrale de la police aux frontières, le ministère de l’intérieur et la préfecture de police de Paris. « C’est la première fois en vingt ans que je vois un arrêté ministériel au motif d’une nécessité impérieuse de sécurité pour ce type de profil, remarque Me Boudjellal. D’habitude c’est utilisé pour des braqueurs ou des terroristes, pas des petits délinquants non violents. »

En France, les deux derniers cas de décès lors de reconduites remontent à plus d’une dizaine d’années. Ricardo Barrientos, un Argentin de 52 ans, était décédé en décembre 2002 à bord de l’avion qui le ramenait en Argentine, après avoir été maintenu plié en deux par les policiers sur son siège. Mariame Getu Hagos, un Éthiopien de 24 ans, était lui mort en janvier 2003 suite à l’utilisation de la même technique policière. Il avait passé vingt minutes maintenu de force le torse plié, la tête touchant les cuisses, et menotté dans un siège d’avion à la ceinture serrée.

« On ne négociera pas » Communiqué des retenus du centre de rétention de Vincennes

 

noir et blancJeudi 21 août 2014, Abdelhak Goradia est décédé alors qu’il était conduit par les flics à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle pour être expulsé vers l’Algérie. Il avait réussi à refuser une première fois son expulsion le 16 août dernier. Selon la version policière, c’est dans le fourgon en arrivant à l’aéroport qu’il aurait eu « une crise cardiaque ». Les flics ont même parlé d’une mort naturelle. Or, l’autopsie a révélé qu’il était décédé par asphyxie. Ce n’est pas la première fois qu’une personne décède lors de son expulsion. Plusieurs sans papiers sont en effet morts assassinés par la PAF comme Ricardo Barrientos en décembre 2002 ou Mariame Getu Hagos en janvier 2003. Les retenus du bâtiment 1 de Vincennes se sont mis en grève de la faim dès qu’ils ont appris la mort de leur camarade. Ils ont rédigé un communiqué que voici : « Nous, retenus du bâtiment 1 du CRA de Vincennes, demandons: – que des journalistes puissent venir voir les conditions de vie dans le centre – que les acteurs des violences envers M. Goradia soient punis, car ils l’ont tabassé à mort. – que la durée de rétention soit réduite à 20 jours car il y a trop de violences. Ce n’est pas la peine, 45 jours, ça ne sert à rien – que la nourriture soit améliorée. On mange très mal alors qu’on n’a pas demandé à être ici. – Une partie de la police est très agressive verbalement et fait des provocations. Ils vont jusqu’à dire des insultes dans le micro. Ils hurlent et font des gestes obscènes. On ne négociera pas. On continuera la grève de la faim tant que nos revendications ne seront pas satisfaites  » Liberté de circulation et d’installation !

Bienvenue en Grèce : La mort non-accidentelle d’un immigré

source : http://fr.contrainfo.espiv.net/

Mardi 22 juillet, Ahmad Mohamed Farogh, d’origine pakistanaise, détenu dans le camp de rétention d’Amygdaleza, souffrant d’une maladie cardiaque, a demandé à plusieurs reprises aux gardiens une attention médicale. Il lui a été donné des cachets non adaptés, et une ambulance a été appelée; l’ambulance n’est jamais venue et au lieu de cela, un véhicule de police a été utilisé pour amener l’homme à l’hôpital. Il est mort en chemin.

E.H d’Afghanistan, a tenté de s’évader du camp de rétention d’Amygdaleza; il a réussi, les gardiens ont remarqué ça, l’ont localisé et l’ont attrapé. Ils l’ont frappé brutalement durant l’arrestation, et de nouveau dans le camp devant les autres retenus. Il est resté ensanglanté pendant des heures à Amygdaleza; Il a alors été transféré à l’hôpital et finalement dans un autre camp de rétention, avec bras et jambes cassés. La même soirée un autre migrant a essayé de s’échapper, a échoué et depuis son sort est inconnu.

Dans les camps de concentrations contemporains les migrants sont prisonniers d’une guerre qui a lieu au quotidien, et le flic décide de leurs vies et morts; des morts qui sont pour la plupart du temps jamais divulguées ou elles sont présentées d’une telle façon qu’elles semblent naturelles et évidentes. Aussi évidente doit être la punition de ceux qui tentent de s’échapper, ceux qui défient la violence quotidienne qu’ils vivent, ceux qui remettent en question leur enfermement. Hormis le fait d’être évidente, ça doit être exemplaire et rude. Toutes ces choses ne se déroulent pas seulement dans l’obscurité du campde rétention. Elles se passent au grand jour dans les rues de la métropole. Ici, où les pogroms racistes se passent quotidiennement, menant des dizaines de migrants vers les “paradis de l’hospitalité grecque” – à savoir, le camp de rétention d’Amygdaleza ou les directions d’Aliens d’Attique (P.Ralli)- pour une détention sans condition et indéfini.

 “La Grèce est vraiment un pays très hospitalier”

Vas.Kikilias, au nouveau centre de rétention à Moria, sur l’île de Lesbos.

Au milieu d’une saison touristique fructueuse, le ministère de l’ordre public, Vassilis Kikilias, a dit que le gouvernement grec mène “un travail humanitaire, soutenu par les scientifiques, docteurs et psychologues” à Moria. On se demande si Ahmad Farogh – comme n’importe quel autre migrant retenu – aurait du être transféré à Moria, expérimenter là-bas, d’une manière scientifique, les politiques mortelles du lager moderne.

Assemblée No Lager, Athènes, 29 juillet 2014

Contre les centres de rétention pour migrants!welcome5

Force et solidarité avec les luttes quotidiennes des migrants retenus !