Appel pour le 24, 25 et 26 juillet à la permanence de Ventimiglia

arton217Voici l’appel à participation pour le week-end prochain à Vintimille

Depuis le 11 juin, la frontière franco-italien de Ventimiglia est devenue un rassemblement permanente en soutien des migrants bloquée par les politiques discriminatoires européennes [de l’Europe].

La violence et le racisme, évidents depuis les derniers événements à Treviso et à Rome, depuis la fermeture des frontières de Ventimiglia, ainsi que du Brennero et de Calais, rendent nécessaire agir sur les paradoxes et les contradictions qui entravent le droit à la mobilité et à l’autodétermination.

Face à l’hypocrisie de la rhétorique européenne, fondée sur la volonté d’éliminer les frontières pour permettre la libre circulation des capitaux et des marchandises, on assiste à la multiplication et à la militarisations de ces même frontières, sur une base exclusivement raciale.Automatic word wrap
Au sein de la permanence de Ventimiglia est donc née l’exigence de créer un réseau transnational qui puisse se confronter et puisse réfléchir sur tels problématiques.

Dans cette optique on a décidé d’organiser trois jours de débats, d’ateliers et d’actions partagées, qui, en soutenant la lutte des migrants, définissent une stratégie commune efficace sur la longue période pour contraster les politiques discriminatoires et racistes mises en place par la « Fortresse Europe ». Les trois journées auront l’objectif de partager pratiques et expériences, qui puissent activer des connexions hétérogènes et transversales, mais qui soient en même temps déclinables dans les différentes territoires. Tels connexions donc devront représenter le point de départ pour mettre en place des actions concrètes et des mobilisations qui, depuis Ventimiglia, puissent rejoindre d’autres territoires et réalités.

Les différentes réalités européennes sont invitées à porter leur propre contribution à la construction de ces journées et à rejoindre la permanence le 24, 25 et 26 juillet.

La permanence n’est pas qu’un simple symbole, mais il représente l’incarnation tangible des mobilisations contre les politiques contradictoires de l’Europe, avec la volonté de mettre au jour l’existence et l’efficacité des pratiques autogérées et alternatives au business de l’accueil.

Le vide institutionnel dans la gestion des flux migratoires ouvre un espace d’action au sein duquel on peut imaginer des modalités de lutte multiples et différentes, et en même temps il met au jour la nécessité et l’urgence de l’action avant que la machine institutionnel corrompue et créatrice de marchandise redémarre.

« We are not going back »

Spécial Pirate Punk Solidarité migrants Marseille !!!

indexCe vendredi 17 juin à 17heure sur la Plaine Spécial Pirate Punk Solidarité migrants Marseille !!!

 

 

# Infokiosque
# Point infos sur la situation des migrants en lutte à la frontière de Vintimille
# Repas
# Concerts :
Amony US (punk Buenos Aires)
Forsaken (punk Chili)

Soirée prix libre pour alimenter une caisse de solidarité-migrants-Marseille

Appel à participation pour deux week-end de débat et de lutte à Vintimille

arton201-e9d53Voici l’appel du campement permanent No Borders de Vintimille (traduit de l’italien pour deux week-end de rencontres transnationales de débat et de lutte en Juillet : le 18/19 et le 24/25/26.

 

Le campement No Borders de Vintimille fête son premier mois et regarde devant soi.

Le week-end dernier, le campement No Borders de Vintimille a fêté son premier mois de lutte contre toutes les frontières, et c’est précisément avec l’énergie, la détermination et la conscience acquises tout au long de ces journées que l’on ré-affirme qu’on ne repartira pas en arrière, we are not going back !

Samedi soir, une longue assemblée commune des migrants et des personnes solidaires a été l’occasion pour se confronter avec les nouveaux arrivés. Anglais, arabe, italien ont alterné pendant des heures et chacun des participants a pu constater directement la consistance de nos revendications.

Les migrants n’ont pas de doutes, beaucoup d’entre eux ont été refoulés à la frontière ou arrêtés et expulsés de la France vers l’Italie, et ils sentent donc profondément l’importance d’un lieu de résistance comme le campement. Ici on lutte ensemble, on se prépare au voyage, on construit un futur sans frontières, où ce ne seraient pas les empreintes digitales qui détermineraient où on a le droit ou non de construire nos propres vies.

Le matin du dimanche, on se met pendant deux heures au ménage des récifs. Dans l’après-midi au cours d’un moment d’organisation élargi aux nombreux.ses solidaires italiens et français arrivé.e.s au campement, le besoin surgit de construire des actions plus larges dans les semaines à venir. La lutte menée ici, et au même titre le débat qui doit nécessairement en jaillir, ne peuvent pas se limiter à la seule Vintimille, mais doivent trouver la façon de se diffuser sur les territoires et de regarder au-delà de la frontière.

Le débat a ensuite concrétisé ces réflexions avec l’appel à deux week-end de rencontres ouvertes aux nombreuses personnes qui partagent ce parcours de lutte.

Pour le 18 et le 19 juillet nous avons pensé à organiser deux jours dédiés aux questions légales, et pour partager les informations précises avec les migrants et les solidaires, et pour affronter certaines questions spécifiques avec lesquelles nous nous confrontons quotidiennement.

Le 24, 25 et 26 juillet nous proposons par ailleurs d’organiser trois jours de confrontation transnationale avec des activistes des réseaux No Borders, des associations et des mouvements italiens et français et des travailleurs sociaux dans le secteur de l’accueil, alternant des moments de discussion avec des actions qui revendiquent la liberté de mouvement.

Une fois la rencontre terminée, le campement prépare le moment de protestation que les migrants avaient proposé à l’assemblée du jour d’avant. On écrit sur les banderoles « Open the borders, we need to pass », « Nous ne sommes pas des criminels » et on va ensemble vers la frontière en scandant les slogans du campement et en déchaînant une battitura [1] qui continue jusqu’au coucher du soleil.

Le soir est dédié à un moment de fête grâce à la musique des Viale Lizzadro et Civico Mondo qui enflamment le campement au rythme des chants populaires.

Le moral est haut et bien haut sont nos coeurs. Here we are, we are not going back !

Presidio permanent No Borders
Ventimiglia, 13 Juillet 2015

Notes

[1] Action qui consiste à taper répétitivement sur tout ce qui est susceptible de faire du bruit, notamment le métal ou des ustensiles de cuisine, pour faire du bruit.

Quelques nouvelles de la lutte des migrants du camps no border à Vintimille… En Italien, anglais, arabe, français

APPEL A TOUT LES MIGRANTS

Nous restons debout et revendiquons nos droits en tant que refugies à l’heure ou nous souffrons de la precarité de la faim et de l’errance. L’Union Europeenne et le monde entier nous regarde.Automatic word wrap
Nous vous en prions, combattons par nous même et restons unis comme si nous ne fassions plus qu’une seule personne afin d’acceder à nos droit et d’obtenir notre liberté.
A tout les migrants sur terre, à ceux qui ont du franchir le desert et traverser la mer, au risque de leur vie pour arriver dans une région de paix comme l’Europe,
Aux migrants à Vintimille, Rome, Milan, Paris, Calais, portons en nous ce combat, nous ne sommes ni des criminels, ni des terroristes, si nous restons tous enssemble, nos voix pourront être entendues.
N’essayez pas de traverser les frontieres en vous cachant car ce n’est pas dans notre nature.

Migrants de Vintimille pour la LIBERTE.

APPELLO A TUTTI I MIGRANTI

A tutti i migranti in Europa.Automatic word wrap
Continuiamo ad essere forti e rivendichiamo i nostri diritti di rifugiati, perchè tutti stiamo soffrendo, patendo la fame e dormendo nelle strade.Automatic word wrap
L’Unione Europea lo vede e anche il mondo lo vede.Automatic word wrap
Alziamoci e restiamo uniti come se fossimo un unica persona per ottenere i nostri diritti e le nostre libertà.Automatic word wrap
A tutti i migranti nel mondo che hanno attraversato i deserti, che hanno solcato i mari, che hanno rischiato le proprie vite, che stanno mettendo la loro vita in pericolo per arrivare in luoghi di pace, come l’Europa ed altri continenti.Automatic word wrap
Alziamoci e combattiamo per la nostra libertà, niente di più niente di meno.
Ai migranti a Ventimiglia, a Roma, Milano, Parigi, Calais : tiriamo fuori la nostra forza !
Non siamo criminali. Non siamo terroristi.
Se rimaniamo uniti dovranno ascoltare le nostre voci.
Non attraversate le frontiere illegalmente perchè non è nella nostra natura.

I migranti di Ventimiglia per la LIBERTA’

CALL TO ALL THE MIGRANTS

To all the migrants in Europe, stay strong and demand for your rights as refugees cause we are all suffering , starving and sleeping in the streets.Automatic word wrap
European Union sees that and the world sees that too.Automatic word wrap
So, please stand up for us and be one person , to demand our rights and freedom.Automatic word wrap
To all the migrants in the world who crossed the deserts, who crossed the seas, who risked their lives, who are putting their lives in danger in order to get to peaceful places like Europe and other continents :
stand up for us and let’s demand for our freedom, not more not less.
To the people in Ventimiglia and the people in Rome, Milan , Paris , Calais : let’s stay strong !Automatic word wrap
We are not criminals. We are not terrorist. If we stay together, they will ear our voices.Automatic word wrap
Do not try illegal ways to cross the borders, cause it’s not in our nature.

Migrants from Ventimiglia for FREEDOM
نداء للمهاجرينAutomatic word wrap

إلى جميع المهاجرين الموجودين في أوروبا الرجاء المطالبه بحريتكم كلاجئين لأننا نعاني من الجوع والبرد والحر والنوم في الشوارع والاتحاد الأوربي يرى ذلك والعالم يرى ذالك فالرجاء أن ندعم بعضنا البعض ونقف وقفه واحده

إلى كل المهاجرين في جميع أنحاء العالم اللذين قطعوا الصحاري وقطعوا البحر خاطروا بحياتهم للقدوم هاربين من الحروب للقدوم إلى أوروبا الرجاء ان نقف وقفه قويه ونناضل بحريتنا للعبور إلى دول أوروبا إلى اللذين في فنتمليا وروما وميلانو والذين في كالي الرجاء البقاء في اماكنكم والمناضله من أجل الحرية وان بقينا معا سوف يسمع صوتنا والرجاء البقاء وعدم التسلل لأننا ليس مجرمين فلنطالب بحقنا

MOUVEMENT, SOLIDARITÉ, RÉSISTANCE !

cspAppel à soutien du Campement permanent No Borders à Ventimille et état de l’art des derniers jours.

« Aucune expulsion est en cours à Ventimille ». Suite à ce qui arrive au campement No Borders à Ventimille, les paroles de Alfano [1] apparaissent cohérentes aux objectifs du gouvernement. La stratégie mise en place par le pouvoir en effet ne demande pas une action de force comme celle que il y a un mois a produit l’indignation des bien pensants. La DIGOS [2] locale menace l’expulsion jours après jours avec le seul but d’induire à partir « volontairement » les migrants, tandis que des rondes de police cherchent à interrompre le fluxe des migrants du centre d’accueil de la gare au campement.Automatic word wrap
Entretemps le maire, s’appelant à des improbables raisons sanitaires, interdit de fournir de manière auto-organisé de la bouffe et des boissons, créant ainsi dans les faits un délit de solidarité (qui peut être poursuivi pénalement), et indiquant la Croix Rouge Italienne comme l’unique gestionnaire de la situation d’urgence.Automatic word wrap
Aucune expulsion donc, mais une stratégie à baisse intensité qui continue à exercer une pression sur ceux qui ont décidé de résister à la frontière. D’ailleurs personne n’a jamais imaginé d’attribuer une quelconque crédibilité aux institutions italiennes et les rondes de police, les torches et les matraques à la main, valent plus d’une quelconque déclarations.

Le campement permanent « no border » de Vintimille dure maintenant depuis un mois et aujourd’hui nous voulons rebondir sur le sens de ce mouvement, né de l’auto-détermination des migrants en voyage et du soutien matériel de solidairEs. Nous n’acceptons pas la fermeture de la frontière et ce n’est pas la démilitarisation apparente du poste frontière qui réussira à nous convaincre de quitter les lieux, alors que l’on sait que la frontière se trouve partout.
De Vintimille à Nice et même jusqu’à Marseille, des hommes et des femmes se voient interdire le passage, et nous sommes déterminés à surmonter cette situation inacceptable.

L’autogestion en cours à la frontière entre l’Italie et la France est le début de quelque chose de radicalement différent de la politique des états de l’UE. Dans ce campement les européens et les migrants ont construit un espace de solidarité, de complicité et de lutte. Ensemble nous cuisinons et nous mangeons, nous rendons concrète la solidarité dont beaucoup parlent, les informations et les conseils se diffusent, nous veillons sur l’action des forces de police italienne et françaises, nous affirmons clairement et ouvertement notre désaccord face à la fermeture des frontières et aux restrictions du droit d’asile. Aucune instrumentalisation de la part des solidaires ne peux être décelé dans cette action. Contrairement au gouvernement Italien, qui se sert des migrants comme moyen de pression dans la partie dégueulasse qui se joue sur la table des négociations avec l’UE.

Dans cet espace pétrit de contradictions qu’est Vintimille aujourd’hui, nous appelons toutes les volontés à venir partager cette expérience avec nous, afin de donner une force au mouvement auto-organisé de migrants. L’invitation que nous lançons est de venir à Vintimille, point de tension qui jour après jour défie la forteresse Europe, pour soutenir le campement « No border », pour témoigner sur les attaques qu’il subit, pour relancer l’action anti-raciste sur les territoires, et pour ne pas baisser la garde sur les choses qui arrivent ici comme ailleurs.Automatic word wrap
De Lampedusa à Brennero, de Crotone à Vintimille et jusqu’à Paris, Calais et Brighton, nous voulons essayer de construire une riposte collective et transnationale à la politique de la forteresse Europe.Automatic word wrap
Nous avons besoin d’une opposition radicale faite d’actions directes. Nous avons besoins d’actes qui nous unissent les uns aux autres pour nous réapproprier, ici et maintenant, la liberté de circulation dans le monde entier.

Presidio https://www.facebook.com/permalink….

Permanente No Borders Ventimiglia 9 Luglio 2015

[1] ministre de l’Intérieur

[2] police politique

[Vintimille] Quand la SNCF joue les gardes-frontières

arton201-e9d53À Menton comme ailleurs, nombreux sont les travailleurs du rail engagés aux côtés des associations qui, quotidiennement, apportent aide et réconfort aux réfugiés de la Méditerranée. Des travailleurs du rail (cheminots et contrôleurs), pour certains choqués des largesses de la direction régionale de la SNCF pour faciliter le travail de la police, et qui ont parfois agit de leurs propres chef contre ces directives. Un contrôleur de la SNCF rencontré sur le rocher occupé de Vintimille, raconte l’exemple de contrôleurs s’étant opposés directement aux contrôles policiers en empêchant l’ouverture des portes du train lors d’un arrêt non prévu en gare de Menton-Garavan… La procédure prévue par la direction de la SNCF étant d’empêcher l’ouverture des portes du trains, ces contrôleurs solidaires ont pu se réfugier derrière cette excuse pour empêcher les contrôles de migrants dans leurs trains. Évidement, les contrôleurs de ces lignes n’ont pas tardé à recevoir sur leurs téléphone personnel, des messages de la direction réfutant cette procédure et ordonnant aux contrôleurs dissident d’ouvrir désormais leurs portes aux flics, quelques soit le contexte.

Reste à signaler que ces actions de solidarité restent marginales et que beaucoup de contrôleurs œuvrent aux côtés des flics pour faciliter ces reconduites de migrants à la frontière Italienne, bien que ces reconduites soient illégales. En effet, un agent de la SNCF n’a pas le droit de contrôler l’identité d’une personne, à forciori si elle a son ticket ! De la même manière qu’un sans papier ne peut être reconduit à la frontière Italienne sans qu’un accord de réadmission n’ai été demandé aux autorité Italienne, à forciori s ’il n’y a aucune preuve que c’est de là qu’il vient et qu’il a acheté son ticket à la SNCF ou à une autre compagne française !

Quand la SNCF joue les gardes-frontières

Depuis des semaines, les gares SNCF de Nice et de sa région vivent cernées par les cars de CRS, au rythme des descentes policières et des va-et-vient de la police aux frontières qui systématiquement contrôle chaque train en provenance d’Italie avec pour unique objectif de reconduire à la frontière les migrants venus d’Afrique, du Proche et du Moyen-Orient. La grille horaire SNCF a même été bouleversée sur toute la région pour absorber le retard pris par le contrôle des trains en provenance d’Italie, y compris les trains privés Thello.Automatic word wrap
À un kilomètre à peine de la frontière franco-italienne, la petite gare de Menton-Garavan «  sert de “parc à migrants” encadré par les forces de l’ordre. Les dirigeants locaux de la SNCF se couvrent derrière les ordres de réquisitions préfectorales pour mettre cette enceinte SNCF à la disposition de la police . Pour la CGT résonne la musique sombre des années noires et «  du rôle joué par la SNCF durant la Seconde Guerre mondiale (…) sous les ordres du gouvernement de Vichy  ».Automatic word wrap
«  Les forces de l’ordre ont réquisitionné les locaux qui se trouvent au-dessus des guichets de la petite gare de Menton-Garavan  », confirme Ivan, secrétaire du syndicat CGT des cheminots de Menton et Vintimille, sans toutefois pouvoir affirmer qu’ils servent, ou non, à «  trier  » les migrants. De son côté, la préfecture assure qu’aucun arrêté de réquisition n’a été pris, les mises à disposition des bâtiments ferroviaires ne nécessitant, selon elle, aucune demande préalable.Automatic word wrap
Reste le zèle douteux dont fait preuve la direction régionale de la SNCF dans cette affaire et qui dépasse, d’ailleurs, le seul cas de la gare de Menton-Garavan. «  Ceux qui arrivent à passer entre les mailles du filet à Menton arrivent à la gare de Nice-ville, d’où partent les TGV qui montent vers Paris  », explique un cheminot niçois. Rassemblés sur le quai principal de la gare de Nice-ville, «  les réfugiés sont encerclés par des gère-files de la SNCF, à la vue des autres passagers, sans que la SNCF ne daigne mettre à leur disposition de quoi boire et manger  », s’alarme une autre cheminote. Une situation d’autant plus scandaleuse que «  ces personnes sont en règle vis-à-vis de la SNCF, qu’elles ont un titre de transport qui ne leur a même pas été remboursé, alors que le prix d’un billet représente un effort énorme dans leur situation d’extrême précarité  », note Gilbert Garrel dans son courrier au président de la SNCF.

[Paris-lutte des migrants de la Chapelle] Évacuation 9 ou Eole 2, les mauvais films ont toujours des suites

indexAlors qu’une manifestation a été organisée jeudi soir en soutien aux migrants de la Chapelle, voici un témoignage de ce qui s’est passé jeudi matin quand le campement de Pajol a été évacué et la quasi totalité des migrantEs envoyéEs dans des centres d’hébergement.

Ce matin, jeudi 9 juillet, c’est le scénario de l’évacuation des jardins d’Eole du 19 juin qui a été reconduit avec – quasiment – les mêmes acteurs et actrices, Ofpra, marie de Paris, éluEs et militantEs PCF et EELV et Emmaüs.

Les mêmes promesses : vous montez dans les cars (10 cars) vers des centres d’hébergement, vous pourrez y rester le temps de faire vos démarches de demandes d’asile et après… Le même ultimatum : « c’est maintenant ou jamais et si vous ne montez pas… on ne pourra rien pour vous ».

Deux petites modifications dans le scénario cependant. La première c’est que cette fois les migrantEs ont refusé par trois fois tant qu’ils et elles n’avaient pas de garanties écrites. Elles leur ont été refusées. Devant le non-choix proposé… ils et elles sont montéEs dans les cars. La seconde est que le dispositif policier était relativement léger. C’était une erreur de casting la fois précédente, la ficelle du « choix » était trop grosse. Mais la réalité est vite apparue quand, dès le dernier car parti, une responsable de la mairie a annoncé aux migrants qui n’étaient pas montés dans les cars qu’il fallait qu’ils prennent leurs affaires car la place allait être « nettoyée » !

Reprenons le fil de nos questions « naïves » toujours irrésolues :Automatic word wrap
– Si cela est réellement une « solution » pourquoi a-t-il encore fallu attendre trois semaines à la Halle Pajol ?Automatic word wrap
– En quoi cela a-t-il un lien avec la fait qu’après 2 semaines difficiles, les migrantEs étaient en train de reprendre le chemin de la lutte et de la visibilité ? Avec le fait qu’ils et elles ont appelé pour ce soir justement à leur troisième manifestation en une semaine ? Avec le fait que se mettait à revenir avec de plus en plus de force dans leurs propos l’hypothèse d’occuper le lieu collectif qu’on leur refuse ?Automatic word wrap
– En d’autres mots où est la volonté d’aider les migrantEs dans cette « solution » ? Quelle est la réalité (l’hypocrisie en fait) du discours tenu par ces messieurs et dames ce matin sur « l’importance de ne pas laisser des êtres humains à la rue » ? Après trois semaines à la Halle Pajol ?Automatic word wrap
– Et toujours, quid de ceux et celles qui n’étaient pas là ? De ceux et celles qui sont des sans-papiers parce qu’ils et elles ne peuvent demander même le droit d’asile ? De ceux et celles qui ont des OQTF (Ordre de quitter le territoire) ? Quid de ceux et celles qui arriveront demain… puisque seule la lutte de ceux et celles-ci a obligé à cette « solution » ?

Et, question subsidiaire au PCF dont le représentant ce matin, pas avare de complaisances, admettait que cette « solution » a été forcée par la mobilisation collective des migrantEs et des soutiens : quelle cohérence alors avec une opération dont la conséquence (et l’objectif) est de disséminer les migrantEs, de casser leur capacité d’organisation collective ?

Dans tout ça la même logique : les forces qui sont venues, avec arrogance, évacuer le campement ce matin traitent les migrantEs au mieux comme des objets, en fait comme un problème, une nuisance. D’ailleurs s’il fallait « nettoyer le campement » (des migrantEs ?) c’était selon les propos de cet élu du PCF parce que « ce n’est pas la vocation de la Halle Pajol » et « parce qu’il y avait des plaintes de riverains et de commerçantEs ». On ne demande pas son avis à un problème, un objet, une nuisance, on le déplace, on le cache, on le nettoie.

Un responsable de la mairie auquel il était demandé pourquoi celle-ci n’avait pas ouvert un immeuble collectif a donné la réponse éclairante suivante : mais si on en ouvre un aujourd’hui, combien faudra-t-il en ouvrir demain ? De ce point de vue quelle différence alors avec des centres d’hébergement ? A moins que cela signifie , ce dont tout le monde peut se douter, qu’il ne s’agit même pas de régulariser la situation des migrantEs évacuéEs. Ces migrantEs-ci, qui se sont battus, se sont renduEs visibles, seront hébergéEs (comprenez cachéEs) le temps qu’il faudra, le temps que leur force collective s’épuise. Quant à ceux et celles qui arriveront demain….

Bref ça ne finira jamais. Mais pas seulement parce que rien n’est réglé. Aussi parce qu’il y a désormais plusieurs centaines de migrantEs à Paris, actuellement dans des centres d’hébergements – mais pour combien de temps ? – qui se sont battuEs. Que des campements et des luttes existent dans d’autres lieux, dans d’autres villes. Parce qu’il y a des centaines de soutiens avec qui ils et elles ont établi des liens. Un type d’expérience qui ne se perd pas et qui peut aussi se transmettre. Nos rêves (d’humanité) sont vos cauchemars (de gestionnaires). Ca ne finira jamais.

lu sur le site deLa Horde

Frontière bloquée : les occupants des rochers de Vintimille appellent au soutien

vintimilleAlors qu’un énième sommet européen qui s’est tenu aujourd’hui même [ce 26 juin 2015] marque une étape supplémentaire dans la construction de la forteresse Europe, 150 migrant·e·s, réfugié·e·s ou pas, continuent d’opposer une résistance acharnée, auto-organisée et exemplaire sur les rochers de Vintimille.

Tandis que les déportations de masse se banalisent dans toute l’Europe sans aucun respect du cadre légal de Schengen, tandis que toutes les frontières d’un espace soit-disant de liberté se voient remilitarisées, la résistance s’organise : les migrant·e·s ne sont pas disposé·e·s à être traité·e·s comme de simple marchandises et, comme sur ces rochers, parlent avec leurs corps.

Les actes de résistance et d’insubordination, eux aussi, se multiplient dans une indifférence quasi-générale. Ce fut le cas mercredi dernier dans le centre d’accueil de Crotone. Dans un lieu surbondé, les autorités ont tenté de forcer physiquement certains migrant·e·s à fournir leurs empreintes digitales. Ceux-ci se sont révolté·e·s, permettant à une vingtaine d’entre eux de retrouver la liberté. Continue reading

Relais de solidarité « Eat the Rich » à Ventimille

eat the richs
Le réseau Eat the Rich avec le soutien de l’association CampiAperti active un relais de solidarité active avec les migrants de Ventimille.

Nous sommes un réseau des cuisiniers subversifs, petits auto producteurs et groupes d’achat solidaires.

A partir de mercredi 23 juin nous sommes partis pour équiper une cuisine de rue et un petit media-center. Nous entendons aller au delà de la pratique charitable de la distribution des repas, entraînant les producteurs autour de Ventimille, la communauté locale et tous les sujets actifs dans la gestion de la cuisine et dans la récupération des matières premières. Nous allons apporter une contribution matérielle a ceux qui résistent aux infâmes refoulements à la frontière française. Nous luttons pour l’accès à un repas de qualité aussi pour ceux qui revendique la liberté de prendre la fuite et la liberté de mouvement.

Tous les jours il y aura le rechange avec une voiture qui parte de Bologne. Le relais est ouvert a la participation des tous les individus et les groupes intéressés.

Rete Eat The Rich – gastronomie précaire

Pour infos : 00393393615919 – 00393333467642
reteeattherich.noblogs.org – eattherich@autistici.org

Vidéo sur la manif de samedi :
https://www.youtube.com/watch?v=WuH06RKII5ki

[Paris] Suivi de la lutte des migrants, entre occupations et expulsions par les flics…

arton160-0f1c7Plusieurs centaines de migrants, installés dans un campement à La Chapelle, se sont fait expulser mardi matin. Loin de proposer des solutions pour ces personnes, la préfecture et la mairie les ont éparpillés à travers l’Île de France. Ils ont été expulsés violemment lundi de l’esplanade Nathalie Sarraute (rue Pajol). Suivi du harcèlement policier et du mouvement de solidarité.

Jeudi 11 juin :
Plusieurs centaines de personnes sont arrivées en soutien et ravitaillent l’occupation à travers les fenêtres à cause des flics qui coupent toujours l’accès au bâtiment. La situation risque de durer et continue à être tendue alors n’hésitez pas à continuer à venir en soutien ! Dernière mise à jour : 22h40.

Précédents articles sur Paris-Luttes.info :

Alerte – menace d’expulsion sur le camp de la Chapelle (29/05)
Quelques éléments supplémentaires concernant l’expulsion du camp de la Chapelle… (30/05)
L’arrêté d’expulsion du camp de la Chapelle affiché en préfecture (01/06)
Le campement de la Chapelle expulsé à l’aube (02/06)
Au milieu de l’indifférence générale (02/06)
Paris 13e : expulsion programmée d’un campement à gare d’Austerlitz (03/06)
Retour sur l’expulsion du camp de la Chapelle du mardi 2 juin (03/06)
Opération humanitaire ou rafle “de gauche” ? (04/06)
Communiqués des réfugiés de la Chapelle (07/06)
Expulsion de la rue Pajol : jeu de massacre sous les feux de la rampe (09/06)
Fête de quartier et collecte pour les migrants de la Chapelle (10/06)
Appel à manifester du collectif d’habitants du 18ème arrondissement de Paris en soutien aux réfugiés. (11/06)

Jeudi 11 juin :

Occupation en cours à l’angle de la rue Louis Blanc et de la rue de l’Aqueduc, une ancienne caserne de Pompiers. Les réfugiés continuent à réclamer des solutions pérennes.

22h40 : la situation s’est calmée à l’extérieur. 400 à 500 personnes sont à l’intérieur.
22 h : nouvelle charge, matraquage et gazage des personnes en soutien. Plusieurs blessés en sang, au moins 3 personnes prises en charge par les pompiers. Les soutiens sont repoussés dans les rues autour, la volonté d’expulser la caserne semble évidente.
21h50 : assemblée générale des migrants à l’intérieur de la caserne occupée.
21h40 : Les CRS ont chargé et gazé les personnes devant, alors que des migrants tentaient de rejoindre l’occupation grâce à une échelle.
21h15 : plus de 300 personnes sont devant la caserne. Les CRS, présents en nombre, continuent de mettre la pression. A l’intérieur, des banderoles ont été peintes : l’une d’entre elles, « Des logements pour tous », a été accrochée aux fenêtres. Du ravitaillement arrive encore. Les étages supérieurs ont été investis. Renforts bienvenus.

Lire la suite du suivi sur Paris-Luttes.info

Cycle contre les frontières au Kiosque : Projection débat de « Boza » film documentaire de Wallid Fellah

SAmedi 6 juin à 18h au Kiosque, 38 rue Clovis Hugues 13003 Marseille

 

Cycle contre les frontières Projection débat : « Boza » film documentaire de Wallid Fellah (2014) sur des parcours de sans-papiers, des camps de réfugiés aux frontières de l’Europe, aux luttes pour la libre circulation.

« Gestion des frontières et politiques migratoires », un exposé mis en scène suivie d’un débat

Vendredi 22 mai à 18h au Kiosque, 38 rue Clovis Hugues 13003

keufs2Un exposé mis en scène pour expliquer les stratégies meurtrières mises en place par l’union européenne pour lutter contre l’immigration, pour comprendre pourquoi de plus en plus de gens meurent en traversant les frontières alors qu’on parle de libre circulation …

De toute part l’idée est ressassée, plus ou moins ouvertement, que les frontières sont trop perméables et pas suffisamment contrôlées… par ailleurs il est communément admis que nous vivons dans une Europe ouverte, multiculturelle et respectueuse des droits de l’homme. Lors de cette soirée nous voulons vous exposer une toute autre réalité : celle
des frontières extérieures, toujours plus dangereuses et meurtrières, celle de politiques nationales et européennes qui s’inventent un nouvel ennemi commun : l’immigration et les migrants.

Qu’est ce que l’externalisation des frontières ?
À quoi sert réellement le Haut Commissariat aux Réfugiés ?
Comment les frontières sont-elles militarisées ?
Qu’est-ce que cette guerre et comment se construit-elle ?

Un exposé créé par des personnes de Grenoble, en lutte sur contre les frontières et en solidarité avec les personnes migrantes.

pour plus d’info : https://kiosque13.noblogs.org

Cycle au Kiosque : Pour en finir avec les frontières!

Cycle contre les frontièresCycle de discussions, projections, infos et échanges de savoirs pour lutter contre les politiques migratoires …

Au Kiosque, 38 rue Clovis Hugues 13003 Marseille

Vendredi 15 mai à 18h
Présentation du projet Watch the Med : outil d’entraide et de secours aux sans-papiers en Méditérranée.

Vendredi 22 mai à 18h
Gestion des frontières … l’Europe en Guerre? : un exposé théâtral pour expliquer les stratégies mises en place par l’UE pour lutter contre l’immigration.

Vendredi 5 juin à 18h
Atelier de partage de savoirs et d’expériences : Sans-papiers, que faire en cas d’arrestation?

Samedi 6 juin à 18h
Projection débat : « Boza » film documentaire de Wallid Fellah (2014) sur des parcours de sans-papiers, des camps de réfugiés aux frontières de l’Europe, aux luttes pour la libre circulation.

Le Kiosque, 38 rue Clovis Hugues 13003 Marseille
pour plus d’info : https://kiosque13.noblogs.org

Rassemblement contre les politiques migratoires jeudi 23 avril à 18h au Vieux-Port

Bateau-migrants-arrivant-a-Lampedusa_galleryphoto_paysage_stdLa Cimade prend l’initiative  d’appeler à un rassemblement jeudi à 18h. Prises de paroles, minutes de silence ou autres initiatives seront les bienvenues.
Ce rassemblement ne pourra être significatif que si chacun relaie au maximum dans ses réseaux.
Après les centaines de morts ces jours derniers en Méditerranée, les chefs d’Etats
se retrouvent jeudi 23 avril à Bruxelles pour réfléchir à un plan d’action.

Soyons nombreux pour manifester notre indignation et exiger de nos chefs d’Etats de
nouveaux choix politiques en matière d’accueil des migrants.

La montée des populismes ou les coûts des sauvetages en mer ne peuvent continuer à
justifier la politique européenne.