[Marseille] Emission Radio Galère sur l’Education, visite ministérielle au doux son des Kalachs…

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Le Grand Incendie, c’est dans l’Ecole Républicaine, et à la Castellane par exemple…
…des gosses, des enseignants sous le feu d’un vaste cirque républicain…

Article mis en ligne le jeudi 19 février 2015

Emission Le grand Incendie , c’est dans l’Ecole républicaine et à la Castellane par exemple, sur Radio Galere, paroles d’enseignants… Des représentations qui partent en fumée, comme le service public d’éducation…
http://www.radiogalere.org/node/6864
ou
https://soundcloud.com/annieclaudejeandot/emission-l-ecole-republcaine-du-16-02-2015?utm_source=soundcloud&utm_campaign=share&utm_medium=email

Remember … Visite spectacle, spectacularisée, ultra sécurisée, policière, et policée de deux ministres, premier et autre, récemment nommée, à l’éducation, à Marseille, mise en scène au Lycée Victor Hugo malgré une urgence de voir les difficultés du terrain… Des témoignages tous azimuts de l’imposture institutionnelle. Les médias ont joué le jeu, comme ce véhicule d’un média qui a été utilisé pour masquer les manifestants aux abords du lycée…
« Heureusement », grinçons nous, …

… d’aucuns ont vite remis les pendules à l’heure, dans l’ignorance certainement de ce déplacement seigneurial, dans l’urgence de leur quotidien, quotidien de guerilla, de survie économique, de survie tout court, trouver sa place et dans des zones de relégation totale comme à la Castellane, Far west marseillais abandonné des services publics, ça se traite à la kalach, au deal, à la drogue, la jungle. Et des gosses qui se rêvent en Mowgli d’un autre genre. Genre… La Castellane…. Le Grand Carnaval, le retournement des valeurs, le grand chari-vari… c’est dans le 16eme, Marseille. Pas seulement…

Ecole incendiée à la Noêl… enseignants ont donné, encore une fois, l’alerte. pas Valls dans le coin. Affaire, encore une fois, placardisée. Mais le quotidien… mais la Solitude…

Mais « les chiffres de la délinquance baissent », nous assénent au même moment Valls et cie… Bruits de kalach, pas que bruits, enfants en sortie, ces sorties qui se raréfient, face à face avec les gars cagoulés, l’école donne l’alerte, confine les gamins, parents aux abois… pas de déni possible, d’une réalité que se prennent en pleine face, les enfants, les familles, les enseignants, les citoyens de ces zones.

Ben… le déni peut continuer, avec l’assentiment d’une Institution Scolaire, les hiérarques, IA, Rectorat et leurs tampons bien obligés, corps inspectoraux qui devraient peut être commencer à prendre parole et position au lieu d’autoriser l’interdiction d’AG de la communauté éducative en danger …

Car urgence il y a, et justement prises de paroles, d’enseignants des écoles de la Castellane, qui se réunissent enfin en Collectif, déjà pour parer un futur qu’ils n’imaginent plus changer et donc s’organiser, en termes de confinement, alertes parents, etc.
Prises de paroles, même sous un pseudo, des pressions au quotidien, une violence au quotidien, impact de balles dans la chambre des enfants comme dans leur petite tête qui ne demande qu’à s’éduquer… Abandon des institutions. Où est l’IA ? que fait la Mairie ? A quoi joue l’Etat ?
S’organiser. Un syndicaliste qui lâche enfin les mots dans un terrain syndical lui aussi à vau l’eau ; des enseignants qui à force de s’adapter et d’encaisser comprennent la nécessité de se réapproprier le sens du métier. Pour quoi sont ils là ?

Collectif. Sens du métier. Une reconquête, par le local, par la base, celle des professionnels de terrain et des éducateurs de terrain, d’un possible de vivre ensemble. On suit l’affaire.
P.-S.

Avec « Najat », enseignante en primaire, Fathia, enseignante au collège Barnier, Pascal Pons, enseignant syndicaliste , lire http://blogs.mediapart.fr/blog/samy-johsua/120215/le-jour-dapres-la-fusillade-la-castellane, Bernard Organini, sociologue, formateur en travail social, Appel des Appels…

C’était quoi, cette journée de confinement ? et le quotidien ? où en sont les enfants ? les enseignants, leur projet éducatif et pédagogique dans ce vaste merdier ? où en sont les Institutionnels, aux places prestigieuses, musicales visiblement ? Quels moyens pour se réapproprier le terrain, éducatif, pédagogique, pour des enseignants, oui, abandonnés, comme les enfants, comme les familles, mais qui ont des outils de lutte, plus que les enfants, plus que leur famille.
émission d’Annie Claude, avec Sidi à la technique, c’est sur Radio Galère.
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Etat , nation , religion … trois piliers de la domination mondiale

Ici le texte entier : Etat nation et nationalisme ok

morts pour lapatrieL’article que je réédite fut publié en 1997, dans le premier numéro de la revue « Oiseau-tempête ». Il me semble important d’en reprendre la diffusion car il traite de la question centrale de l’Etat et du nationalisme, en particulier de l’Etat nation à la française. Lequel serait porteur, aux dires de ses apologistes, de valeurs républicaines, émancipatrices et de portée universelle, désormais menacées, après d’autres ennemis autrefois, par les jihadistes. C’est autour de telles valeurs qu’il faudrait faire bloc au nom de la « lutte contre le terrorisme islamiste ». Terrorisme porté ici par des adeptes nihilistes de l’Islam, en général issus des banlieues déshéritées, qui sèment, après quelques séjours en Syrie et ailleurs, la destruction au cœur même de la métropole, fusse au prix de leur vie. Par exemple pour venger le Prophète caricaturé. Mais, quelle que soit la répulsion que de tels actes, et d’autres, antisémites, effectués par des fous de Dieu, m’inspirent, je n’accepte pas le chantage à la compassion auquel se livre le locataire de l’Elysée et l’ensemble des supporters de l’Etat hexagonal, à commencer par les journalistes.

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quelques jolies brèves du désordre

1990 BanlieueNouvel an oblige, quelques jolies brèves du désordre (trouvées sur le site de la ProvRance) pour bien commencer l’année…

[Sisteron] Quatre engins de chantier ont été totalement détruits par le feu et un autre très endommagé, la nuit dernière (01/01/2015) à Sisteron. Les engins étaient stationnés dans le parc de la société de location Sud Alpes fermée à l’occasion des fêtes de fin d’année, dans la zone d’activités Sisteron-Val de Durance.Une enquête de gendarmerie est en cours afin de déterminer les causes de ce sinistre.
[Martigues/Port-de-Bouc] La nuit de la Saint-Sylvestre a été particulièrement tendue à Martigues et Port-de-Bouc. Pompiers et policiers ont, à de multiples reprises, été pris pour cible par des jets de mortiers et de pétard dans plusieurs quartiers des deux villes. A deux heures du matin, un important cordon de CRS a été déployé par exemple dans le quartier de Notre-Dame-des-Marins pour permettre aux secours d’éteindre les multiples feux de conteneurs allumés dans le quartier. A Port-de-Bouc, les pompiers ont été pris pour cible dans différents quartiers de la ville, aux Aigues-Douces et au Tassy notamment.

[Marseille] C’est dans la nuit de lundi à mardi que quatre ordinateurs ont disparu dans les locaux de la direction de la culture et du patrimoine du conseil régional, boulevard de Dunkerque à Marseille (2e). Un ou plusieurs individus sont parvenus à pénétrer dans les locaux sans effraction mais ont ensuite forcé les portes de plusieurs bureaux. « Il est possible que les malfaiteurs aient eu accès à un badge. Mais sur les raisons de ce vol, cela reste flou, car prendre autant de risques pour quatre ordinateurs qui ne valent pas grand-chose, cela paraît suspect. Peut-être y avait-il, en revanche, des informations intéressantes dans ces ordinateurs », lâchait hier un proche de l’enquête.
[Marseille] Dimanche en fin de soirée, un détenu de la maison d’arrêt des Baumettes a soudainement fait appel à un surveillant, lui faisant part de maux de ventre très douloureux. « Là, le surveillant en réfère à son supérieur qui lui-même fait passer le mot à l’officier de garde qui décide d’appeler les marins pompiers », détaille Jérémy Joly, secrétaire local du syndicat des surveillants. Craignant sans doute des complications, les marins ont alors pris la décision de transporter le détenu vers l’hôpital Nord. Sur place, profitant de la demande d’un médecin de désentraver le patient pour l’examiner au mieux, le détenu a tenté de filer en bousculant un agent pénitentiaire. Un autre est parvenu à le rattraper mais s’est blessé aux deux poignets et à un genou dans l’interpellation.
C’est pas nous qui allons les plaindre !!!!

[ Analyse/Réflexion ] Somali.e.s ? Synthèse de lecture sur la Corne de l’Afrique

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La raison première de mon intérêt pour cette région est l’absence d’État depuis plus de deux décennies, curieux de comprendre les mécanismes de pouvoir qui s’y substituent. Je n’ai jamais mis les pieds en Somalie, ne connais aucun Somalien, ne parle pas la langue et mes connaissances ne sont qu’une synthèse intellectuelle de mes lectures, une sorte d’abstraction lointaine. Je n’ai aucun lien direct, familial ou sentimental particulier avec ce pays.

J’ai écumé les bibliographies pour trouver à lire une quarantaine de livres et plus d’une centaine d’articles universitaires consacrés à la Somalie, écrits en français entre 1950 et aujourd’hui. Cet abrégé n’est qu’un résumé de ce qui m’a été accessible sur la Somalie, par le prisme de leurs auteurs, un peu de ce qu’il nous est donné à voir sur le sujet lorsqu’on en est aussi éloigné que nous le sommes, vous et moi. Continue reading

Un site internet pour une campagne de solidarité avec le Kurdistan

Des armes pour la RESISTANCE SOCIALE , POPULAIRE , ET FEMINISTE !????????
On a crée un site internet pour une campagne de solidarité avec le Kurdistan à l’initiative de militants de l’Union Pour le Communisme et de Table rase :
http://www.neverwalkalone.info/ <http://www.neverwalkalone.info/>

Pour suivre les évènements heure après heure, jour après jour à Kobané
et dans toute la région, nous nous proposons de centraliser, de diffuser et
de soutenir par tous les moyens possibles la lutte des révolutionnaires.
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(Ukraine) Quelques réflexions sur la révolution Ukrainienne

01-2014_ukraine_4Extrait de la revue Avalanche (juillet 2014)  http://avalanche.noblogs.org/

Voici une lettre d’un ami anarchiste (il se trouve à Kiev). C’est supposé être une réponse à l’article que Crimethinc a publié en mars à propos de la révolution ukrainienne et à tous ceux qui proclament avidement que la révolution ukrainienne n’est qu’une affaire d’extrême droite.

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Un texte et une brochure pour mieux comprendre la situation au Kurdistan

rojavaVoici un texte extrait de l’émission de radio Basse Intensité  du 26 décembre 2007 et une brochure intitulée « Les insurrection au Kurdistan pendant la première guerre du Golfe » rééditée en avril 2012, qui reviennent sur l’histoire récente de cette région permettent de mieux cerner les enjeux du conflit actuel … Continue reading

Pourquoi Etat Islamique (l’EI) a attaqué Kobanê ?

????????Par Hakkı Yükselen
Envoyé par Lutte Internacionaliste – État espagnol.

Hakkı Yükselen  (l’auteur) est militant du Parti de la Démocratie Ouvrière (IDP) de la Turquie. L’IDP est un parti politique que défense le droit d’autodétermination du peuple kurde et il est solidaire avec ses luttes.

Il n’y a pas une réponse simple à cette question. Si nous ignorons les raisons stratégiques, politiques et « divines » les plus profondes, l’explication pourrait être la suivante : pour unir les différentes zones dominées par l’EI en capturant la région de Rojava (Kurdistan Occidental en Kurde, le Kurdistan de la Syrie), qui constitue une discontinuité physique entre ces zones – les secteurs et les villes dans le nord ; pour arriver à Alep, le centre économique de la Syrie, depuis le nord après la capture de Kobanê à partir d’Afrin, situé plus à l’ouest.

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Causerie sur l’argent Vendredi 17 Octobre à 19H30​ Au Kiosque 36 Rue Clovis Hugues (13003 Marseille)

cavales L’existence même de l’argent et du système monétaire à l’echelle
mondiale ne semble souffrir aucune remise en question.
Bien que les inégalités de répartition des richesses soient connues de
tous et toutes, bien que le vieux système capitaliste soit une fois de
plus entré en crise, pieces, billets et flux financiers paraissent
encore avoir de beaux jours devant eux.
Comme si les échanges monétarisés étaient inscrits au plus profond de
notre génome. Ceux qui osent émettre des doutes se voient immédiatement
taxer d’utopisme, de naiveté voire de folie. Tout simplement.
Pourtant, certaines sociétés paraissent s’en passer aisément, de même
que divers mouvements révolutionnaires à différentes époques ont su
l’abolir purement et simplement. Malheureusement, l’idéal fut bien
souvent rattrapé par les dominants, tremblants (avec raison !) à l’idée
de perdre ce qui fait leur force.
L’argent a évidemment une fonction économique, mais pas seulement !
Notre société entière courbe l’échine devant lui depuis trop longtemps.

La question de l’inégale répartition des richesses est bien entendu au
coeur de nos réflexions. Abattre le capitalisme ? Oui, mais donnons-nous
les moyens de connaître notre ennemi et ses valets.
Le but de notre causerie n’est donc pas de proposer un autre modèle
unique et universel sorti de notre chapeau mais bien de connaître cette
chose étrange, que nous utilisons tous quotidiennement sans bien savoir
pourquoi ni comment nous en sommes arrivés là¦

Causerie organisée par le Groupe Germinal (Fédération Anarchiste)

Le Vendredi 17 Octobre à 19H30
Au Kiosque 36 Rue Clovis Hugues (13003 Marseille)

Déclaration d’Action révolutionnaire anarchiste

Depuis plusieurs jours, la ville de Kobané subit les attaques de Daech
(État islamique en arabe), provoquant un exode massif de la ville par
les Kurdes.

De nombreux Kurdes reviennent pour se battre et défendre la ville malgré
leur refoulement à la frontière par les forces turques. Les forces
kurdes continuent à se battre contre Daech à l’intérieur de la frontière
aux côtés de l’Armée syrienne libre. Parmi ceux qui vont soutenir et
défendre Kobané se trouvent des camarades du groupe anarchiste turc
Devrimci Anarchist Faaliyet (DAF, Action révolutionnaire anarchiste).

Déclaration d’Action révolutionnaire anarchiste
À Shingal, Kobané et dans tout le Rojava (Kurdistan de Syrie),
l’État islamique est Dehak (le tyran) et le peuple est Kawa (le
libérateur) (1)
<http://lavoiedujaguar.net/A-Kobane-dans-le-Kurdistan-syrien#nb1>]

L’État islamique, sous-traitant des États qui poursuivent des stratégies
de revenu dans la région, attaque le peuple en criant « État
islamique ! » et « guerre sainte, djihad ! ». Le peuple souffre de faim
et de soif, tombe malade, est blessé ; il migre et il meurt. Dans cette
lutte pour l?existence, il continue à se battre. Le peuple se bat, non
pour les machinations et stratégies autour des tables de réunion, non
pour un revenu, mais pour sa liberté.

Car la liberté, c’est exister face au danger de ne pas exister. Car la
liberté, c’est vivre. Comme la lutte de Kawa : défendre la vie en
résistant contre les Dehak.

Et maintenant, les États-Unis, l’Union européenne, la Turquie, autant
d?États qui s’attendent à tirer des revenus de la région, forment des
coalitions contre l’État islamique, la « violence procréée » qui en
réalité ne les dérange pas du tout. Ceux qui n’aiment pas leur position
au sein de la coalition se mettent à comploter, les rapports se tendent
et se détendent, puis se tendent à nouveau, tous les côtés changeant
leur discours de l’aube jusqu’à la nuit tombante et agissant de manière
incohérente.

C’est après tout la caractéristique la plus évidente de tout État. On ne
peut pas attendre des États qu’ils se tiennent droits car les États
n’ont pas d’échine. Des États veules dont la seule attente est le revenu
auraient hier fondé l’État islamique, aujourd’hui le regrettent, et
demain reconnaîtront l’État islamique. Et tout comme par le passé, le
peuple se battra toujours pour son avenir et sa liberté.

Salut à tous ceux qui se battent et défendent la vie dans le Rojava !

Tous les complots des États et du capitalisme seront détruits, la
violence procréée sera anéantie, l’État islamique perdra face aux
combattants de la liberté et le peuple vaincra toujours. Nous tirons
notre idéal de la liberté de Kawa, qui s’est élevé contre Dehak. Et nous
tirons notre idéal des nombreux camarades luttant contre les Dehak.

NOUS SOMMES TOUS KAWA CONTRE LES DEHAK

Traduction : *M.U.*
Source :<http://tahriricn.wordpress.com/2014/09/28/kurdistansyria-anarchists-join-struggle-against-isis-in-kobane/>

Note de la traductrice : Dehak  le roi tyran  et Kawa  qui s’y
opposa, organisa la résistance de ses sujets et mena avec eux une
bataille victorieuse contre lui sont les personnages de la légende
kurde à l?origine de la fête du Newroz.

« Depuis la nuit des temps, les Kurdes et les peuples du plateau iranien
(Persans, Afghans, Tadjiks) marquent l?équinoxe du Printemps avec des
festivités qui peuvent durer plusieurs jours. Dans la tradition kurde,
il s?agit de fêter la victoire des forces des lumières et du Bien sur
celles des ténèbres et du Mal. La légende du forgeron Kawa soulevant le
petit peuple contre le tyran Dahak et mettant fin au règne sanguinaire
de celui-ci au premier jour du printemps donne à cette fête
traditionnelle un contenu libérateur qui a traversé les siècles. »
(Institut kurde).

Tiré de http://www.lavoiedujaguar.net/

Ni Ukrainien, ni Russe ! – Développons notre propre camp, le troisième camp, celui de la révolution sociale !

Nous invitons les lecteurs de MIA à découvrir un autre article de décryptage de la situation en Ukraine dont nous transmettons ici le lien : http://www.tantquil.net/2014/05/27/quelques-elements-sur-la-situation-en-ukraine/ guernica3Ni Ukrainien, ni Russe ! – Développons notre propre camp, le troisième camp, celui de la révolution sociale !  par TŘÍDNÍ VÁLKA – GUERRE DE CLASSE

Lorsque nous avons écrit il y a quelques mois dans notre texte « Préparatifs de guerre entre l’Ukraine et la Russie – Show ou réalité ? » [37] que les conditions d’une nouvelle guerre mûrissaient en Ukraine, beaucoup de camarades ont exprimé des doutes ou même des désaccords avec une telle affirmation catégorique. Maintenant nous pouvons affirmer que le conflit en Ukraine a clairement permuté de la phase « froide » à la phase « chaude » et que ce à quoi nous assistons actuellement dans l’est du pays, c’est la guerre sous toutes ses définitions. De Lougansk à la frontière avec la Russie jusque Marioupol sur la côte de la mer Noire, ce sont deux forces militaires qui se mesurent dans des affrontements quotidiens en essayant d’étendre la zone sous leur contrôle, ils se battent au sol ainsi que dans les airs, à la campagne ainsi que dans les centres industriels, l’artillerie fait pleuvoir des obus sur des villages, l’aviation bombarde des villes (sous le prétexte que leurs ennemis utilisent les habitants comme boucliers humains), des hommes, des femmes, des enfants meurent sous les bombes et les missiles… En quatre mois de conflit armé, plus de 2.000 civils et militaires sont morts et 6.000 autres ont été blessés ; 117.000 prolétaires ont été déplacés dans le pays et 730.000 autres ont trouvé refuge en Russie. Au moment de boucler cet article, les cadavres jonchent les rues de Donetsk, pris dans l’étau de l’offensive gouvernementale.

Dans le même texte, nous avons aussi écrit que la seule réponse du prolétariat à la guerre, c’est d’organiser et de développer le défaitisme révolutionnaire, c.-à-d. de refuser dans la pratique de rejoindre l’un ou l’autre camp, mais au contraire d’établir des liens entre prolétaires des deux côtés du conflit à travers la lutte contre les deux bourgeoisies. Et même sur ce terrain, les choses se sont développées, notre texte mérite dès lors (trois mois après sa publication) un post-scriptum.

Ce texte est basé sur des informations puisées à différentes sources (que nous citons en notes), des blogs militants comme des média officiels. Cette courte description des événements en Ukraine nous a demandé des heures d’un travail prudent, de collecte d’informations, de lecture de textes, de vision de vidéos, de comparaison de différentes données, etc. Nous voudrions souligner deux choses : primo, le fait que les événements que nous décrivons ici ne furent pas couverts par France Télévision ou Euronews ne signifie pas qu’ils n’ont pas eu lieu, que nous les ayons inventés (diverses sources gauchistes mais aussi les média ukrainiens et russes les ont décrits). Secundo, il est clair que les informations que nous avons obtenues d’Ukraine sont chaotiques, incomplètes et parfois contradictoires. Cependant, cela ne signifie pas que nous devrions abandonner notre tentative de saisir ce qui se passe là-bas. Nous sommes persuadés que nous devons opposer aux informations sélectives de l’État la position critique et radicale du mouvement anticapitaliste ; nous devons développer et partager les informations et les analyses qui comprennent le monde à travers le prisme de la perspective de le révolutionner.

***L’idéologie guerrière (qu’elle soit basée sur la défense d’un état national uni ou sur le droit à l’autodétermination des sympathisants pro-russes) plonge ses racines en Ukraine, les organisations de la société civile organisent des campagnes de collecte de fonds pour supporter l’armée, les popes bénissent les armes d’un camp ou de l’autre, et la télévision diffuse des scènes de babouchkas qui fournissent aux hommes armés leur dernier pot de compote. Tous les prolétaires cependant ne se soumettent pas au lavage de cerveau de la propagande guerrière provenant de l’un ou de l’autre camp, pas tous ne veulent se sacrifier « pour leur patrie ». Des expressions du refus pratique des massacres guerriers apparaissent toujours plus fréquemment et les deux camps du conflit ont de grandes difficultés pour recruter de nouveaux effectifs pour leur massacre mutuel.

Des milliers de soldats de l’armée ukrainienne, que le gouvernement a envoyé dans les soi-disant opérations antiterroristes dans l’est du pays, ont déserté ou changé de camp avec tout leur matériel, y compris des tanks et des véhicules blindés. A titre d’exemple, la 25ème brigade aéroportée ukrainienne (troupe d’élite par excellence), dont les hommes sont accusés « d’avoir fait preuve de lâcheté » lors des combats à Kramatorsk, sera dissoute sur instruction présidentielle le 17 avril après avoir fait part de son refus de « combattre d’autres Ukrainiens » [38] Tout récemment, ce sont 400 soldats d’une même unité qui ont déserté et se sont réfugiés du côté russe de la frontière après s’être retrouvés sous un feu nourri et sans munitions. Ces soldats qui seront, comme la Russie l’a déjà annoncé, extradés vers le territoire ukrainien, ont déclaré qu’ils préfèrent être accusés de désertion plutôt que de continuer à tuer et être tués sur le front oriental. Tous ces déserteurs déclarent qu’ils ne veulent pas se battre contre « leur propre peuple » et ils dénoncent aussi leurs conditions de vie désespérées auxquelles ils doivent faire face dans l’armée – solde minable, nourriture dégueulasse, ou même manque de nourriture, etc. D’autres unités n’ont même pas été déployées dans l’est pour leur manque de fiabilité. De la même façon que le précédent président Ianoukovitch ne put les utiliser pour réprimer les manifestants, pas plus l’actuel gouvernement n’ose envoyer au combat des troupes connues pour leur loyauté minimale.

Environ un millier de soldats d’unités de la région de Volhynia se sont mutinés à Mykolayiv le 29 mai. Les soldats du 3ème bataillon de la 51ème brigade ont refusé d’être envoyés au front, ils ont refusé les ordres de leurs supérieurs et ils ont commencé à décharger leurs équipements lourds et d’autres matériels déjà prêts pour le transport. Après que leur unité ait subit de lourdes pertes lors d’une confrontation avec les séparatistes près du village de Volnovakha, on leur avait promis de retourner dans leur casernement permanent à Rivne. Au lieu de cela, ils furent déplacés de l’est vers le sud, puis retour à la case départ, de telle sorte qu’on put finalement leur annoncer qu’ils vont continuer leur entrainement avant d’être renvoyés au front. « Ayant perdu toute confiance dans leurs généraux à la lumière des derniers événements à Volnovakha et durant les funérailles à Rivne, ainsi qu’à cause de la trahison de leurs généraux, les soldats ont entamé une rébellion ouverte. » [39]

Le 2ème bataillon de la 51ème brigade, qui se trouvait dans la caserne de Rivne au même moment et qui fut le témoin des funérailles des soldats du 3ème bataillon tués dans la fusillade de Volnovakha ainsi que de la direction chaotique et mensongère des opérations, ce bataillon se mutina également. « Les généraux nous disaient ‘allez au nord’ puis ‘allez au sud’ au point que les soldats sont prêts à leur tirer dessus. Les généraux ont commencé à porter des gilets pare-balles de peur des fragging ! » [40] Environ 1.200 soldats ont participé à la mutinerie, ils ont refusé d’être transférés à Mykolayiv. « Ils nous ont promis, lorsqu’ils nous ont mobilisé, que nous garderions la frontière entre l’Ukraine et la Biélorussie. Nous sommes prêts à le faire, mais pas à foncer sur ces clowns du Donbass. » [41]

Une rébellion semblable a aussi éclaté à Poltava.

Quatre jours plus tôt, après que six soldats originaires de la région de Volhynia ne soient tués, des mères, des femmes et des parents de soldats de la 51ème brigade ont bloqué les routes dans la région de Volhinya pour protester contre la poursuite du déploiement de l’unité dans le Donbass. [42]

Des manifestations et des protestations organisées par des femmes et d’autres parents de conscrits demandant le retour à la maison des soldats ou essayant de bloquer leur départ au front se sont étendues pendant ce temps à autres régions de l’Ukraine (Bucovine, Lviv, Kherson, Melitopol, Volhynia, etc.). Les familles des soldats bloquaient les routes avec des arbres abattus dans la région de Lviv au début de juin. [43] Une manifestation de parents a bloqué l’entrée du bureau de recrutement militaire à Lviv quelques jours plus tard. [44] A Iavorivo (région de Lviv), des membres d’une famille ont occupé un terrain d’exercice de la 24ème brigade mécanisée et ils ont exigé la suppression du départ vers la ligne de front. [45] Des manifestations de parents à Dnipropetrovsk et Kharkov ont exigé le retour des soldats dans les casernes de leurs régions natales. [46] Des femmes de Kharkov ont occupé l’aéroport militaire local. Le bureau de recrutement militaire local à Kherson a été occupé par des mères et des femmes de soldats. Elles ont appelé à la fin de la guerre avec des slogans comme : « Femmes contre la guerre », « Où les fils des oligarques font-ils leur service ? » ou « Nos enfants ne sont pas de la chair à canon ». [47] A Tchernivtsi, des femmes ont bloqué l’autoroute vers Jitomir pour plusieurs jours et elles ont réclamé le retour à la maison des soldats. [48] Le 24 juin, des parents ont établi un barrage au kilomètre 125 de l’autoroute Kiev–Tchop, ils portaient des bannières disant : « Ramenez nos enfants, envoyez à l’est les enfants de généraux. » [49] Le 8 juin, un groupe de 100 parents de soldats ont bloqué les troupes de la 3033ème unité militaire basée à Melitopol, dans la région de Zaporojie. La protestation a réussi à empêcher les soldats d’être envoyés au front. Les parents impliqués dans le mouvement de contestation ont aussi protesté contre la propagande étatique qui les décrit comme des « séparatistes prorusses » : « Hier les nouvelles ont dit que ‘des séparatistes prorusses ont organisé un blocus de l’unité militaire’. Mais il n’y avait aucune mention de la Russie à la porte d’entrée de l’unité militaire ! Nous ne voulons juste pas perdre nos soutiens de famille. (…). Donetsk est un massacre, et nos enfants ont 20-21 ans. (…) Vous nous voyez, nous sommes des mères ! Comment pouvez-vous nous appeler des séparatistes ? », déclarait une des participantes. [50] Des mères et des femmes de soldats ont protesté contre leur envoi au front en face de la base militaire de Ternopil le 15 juillet. [51]

Et ce n’est pas la première fois que les familles de soldats s’affrontent à une action militaire. Pendant la période dont le résultat fut finalement la chute du précédent président Ianoukovitch, des parents et d’autres personnes ont organisé des réunions devant les casernes, ils ont discuté avec les soldats afin de leur apporter des informations sur ce qui se passait vraiment dans les rues et pour les persuader de refuser de participer à une répression potentielle contre les manifestants.

Pendant ce temps, de nouveaux hommes continuent d’être enrôlés dans l’armée. Même s’ils doivent être recrutés sur la base d’une carte militaire obligatoire, le gouvernement les fait passer pour des volontaires. « Nous ne sommes pas des volontaires (…) nous ne voulons pas tuer des gens (…) nous n’irons pas n’importe où, nous enlèverons nos uniformes et nous rentrerons chez nous », ont proclamé des conscrits lors d’un rassemblement de protestation à Lviv. [52]

Après l’entrée en vigueur du décret présidentiel de Porochenko à propos de la troisième vague de mobilisation dans les forces militaires le 24 juillet, dont la conséquence est l’envoi de davantage de milliers de prolétaires au front, des troubles ont éclaté dans différents endroits en Ukraine de l’ouest avec une force accrue : dans le village de Voloka, toute la population a résisté à la conscription de 50 hommes. « Ils ont commencé, qu’ils résolvent eux-mêmes (leurs problèmes). Nous mourrons mais nous ne donnerons pas nos enfants. Ils doivent le comprendre et ne pas venir ici avec leurs ordres de mobilisation », déclarent un vieux manifestant. [53] Des parents de soldats ont bloqué une route près du village de Korovia le 25 juillet exigeant la fin de la mobilisation et que les fils des autorités publiques soient envoyés au front à leur place. [54] Le même jour, une route dans le district d’Oboukhivs’kyi, près de Kiev, fut également bloquée par des familles de soldats. Les blocages continuaient de plus belle le 28 juillet dans au moins sept villages dans la région de la Bucovine et l’autoroute Kiev-Tchop fut également bloquée, une fois de plus. Lors d’une manifestation anti-guerre en face d’un bureau de recrutement à Novoselytsa, des protestataires ont molesté un membre du conseil municipal qui essayait de leur parler. [55] Des habitants de plusieurs villages de la région d’Ivano-Frankivsk sont entrés de force dans les bureaux de l’administration militaire locale le 22 juillet et ont allumé un feu de joie avec les ordres de mobilisation et d’autres documents concernant la mobilisation. La même chose eu lieu le même jour à Bogorodchany. [56] Dans différent villages, les gens ont massivement brûlé leurs documents de conscription distribués par la poste. [57] A Moukatchevo, en Transcarpathie, la situation s’est aggravée à tel point que le commandement militaire local qui s’inquiétait de la continuation des protestations a, pour l’instant, suspendu la mobilisation et a promis qu’aucun des habitants du coin ne sera envoyé au front dans un futur proche. [58] D’autres mobilisations militantes contre la guerre ont encore eu lieu dans la région de Zaporojie le 4 août ainsi que devant le parlement à Kiev le lendemain. [59]

Kiev qui ne peut actuellement compter qu’à peine sur son armée régulière dépend par conséquent des armées privées de quelques oligarques et de la Garde Nationale, une milice de volontaires principalement formée de nationalistes du Pravyi Sektor (Secteur droit) et du parti Svoboda (Liberté) pendant le mouvement de protestation contre Ianoukovitch. Les nouvelles unités de la Garde Nationale ne sont pas spécialement formées pour les actions militaires, mais principalement pour réprimer les protestations de masse et les émeutes, comme cela a été révélé lors de leur parade à Kiev à la fin de juin. D’ailleurs, des centaines de fascistes de l’Assemblée National-socialiste et les Patriotes Ukrainiens avaient déjà attaqué en juin une manifestation contre l’opération anti-terroriste qui avait lieu à Kiev.

Néanmoins, les membres de la Garde Nationale ne sont pas non plus en dehors des contradictions qui secouent les deux camps. Radio Europe Libre a récemment publié une vidéo [60] qui montre un soldat de la Garde Nationale qui reproche au gouvernement de n’être pas capable de fournir assez de nourriture, d’eau et d’armes aux volontaires : « Nous sommes utilisés comme de la chair à canon » affirme-t-il. Les conditions matérielles rattrapent ici même ceux qui pensent qu’ils sont idéologiquement au-dessus d’elles.

Des mercenaires provenant du monde entier se battent aussi dans le camp de Kiev, ils ont été embauchés pour le gouvernement par des agences privées (il s’agirait de troupes mercenaires de Pologne, de la République tchèque, de l’ex-Yougoslavie, mais aussi de la région d’Afrique équatoriale).

Le recrutement de nouveaux combattants n’avance pas selon le souhait des seigneurs de guerre locaux, et dans le camp des séparatistes non plus. La majorité des mineurs de la région du Donbass refuse toujours de rejoindre leur camp. Au lieu de cela, ils forment des unités d’autodéfense qui se positionnent contre les séparatistes et les troupes du gouvernement. Une de ces unités s’est affrontée aux séparatistes et les a empêchés de faire sauter une mine dans le village de Makiivka. A Krasnodon, dans la région de Lougansk, les mineurs ont organisé en mai une grève générale et ils ont pris le contrôle de la ville. Ils ont ouvertement refusé de se joindre tant au camp des séparatistes « anti-Maïdan » à Lougansk que le camp des oligarques du Maïdan à Kiev, et ils ont plutôt exigé l’augmentation de leurs salaires ainsi que l’arrêt de l’embauche de main-d’œuvre pour la mine par des agences privées. [61]

Les mineurs de six mines dans le bassin du Donbass ont déclenché une grève à la fin du mois de mai pour demander la fin de l’opération anti-terroriste dans l’est du pays et le retrait des troupes. [62] Leur action fut le résultat de leur propre initiative et n’a pas été imposée en aucune façon par des hommes armés de la République Populaire de Donetsk, d’après certains médias. Selon les grévistes, la guerre représente un danger pour l’existence même des mines et provoque le chômage. « Le lundi 26 mai, lorsque l’armée ukrainienne a commencé le bombardement des villes, les mineurs ne sont tout simplement pas retournés au boulot, parce que le ‘facteur externe’ des hostilités, ayant lieu presque au pas de leur porte, a sérieusement augmenté le risque d’accidents du travail dans leur entreprise. Par exemple, si jamais une bombe avait frappé la sous-station électrique, les mineurs auraient été pris au piège sous terre, ce qui aurait inévitablement signifié pour eux la mort. » [63] La grève fut déclenchée par quelque 150 mineurs de la mine Oktiabrski et elle s’est étendue comme une réaction en chaîne à d’autres fosses de Donetsk (Skochinskiy, Abakumov, « Trudovskaya », etc.), mais aussi à des mines d’autres villes, en particulier Ougledar (« Yuzhnodonbasskaya n°3 »). Dans les mines dont le propriétaire est Rinat Achmetov, l’homme le plus riche d’Ukraine et qui possède un empire industriel contrôlant économiquement presque toute la partie orientale du pays, les travailleurs ont été forcés de continuer à travailler, ils ont continué à descendre dans la fosse, malgré le bombardement du voisinage proche. A l’initiative des mineurs de la mine Oktiabrski également (et à nouveau sans aucun soutien de la République Populaire de Donetsk), une manifestation anti-guerre de plusieurs milliers de participants a été organisée le 28 mai. [64] Le 18 juin, plusieurs milliers de mineurs ont à nouveau manifesté dans le centre de Donetsk pour la fin immédiate des opérations militaires. Les participants ont fait valoir qu’ils ne sont pas séparatistes, mais des gens ordinaires du Donbass. Ils ont également déclaré que si le gouvernement de Kiev ne répondait pas à leurs revendications, ils prendraient les armes.

Les séparatistes ainsi que les oligarques locaux pro-Kiev tentent de manipuler et d’interpréter ces assemblées chaotiques et contradictoires en fonction de leurs propres intérêts. Rinat Achmetov, l’oligarque de Donetsk, a donc organisé sa propre « grève » pour l’Ukraine unie, les séparatistes pour leur part essayent de faire passer les manifestations de mineurs comme une expression d’une position pro-russe des travailleurs du Donbass.

Malgré les consignes nationalistes ou séparatistes qui apparaissent dans les manifestations de mineurs, les travailleurs ne sont pas très désireux de rejoindre la Milice Populaire du Donbass. Un des commandants séparatistes, Igor Girkin, s’est récemment plaint en public de ce que les populations locales prennent les armes de son arsenal, mais au lieu de se mettre au service des milices séparatistes, ils les ramènent chez eux pour protéger leurs familles et leurs villages contre les deux camps du conflit. [65] Les séparatistes continuent donc de compter sur les gangs criminels locaux qui (après avoir été payés) leur ont permis de prendre le contrôle de bâtiments publics, de postes de police, de dépôts d’armes, de grandes artères et de moyens de communication dans la région de Donetsk et de Lougansk. La majorité des forces séparatistes est néanmoins faite de mercenaires provenant de l’autre côté de la frontière (russe), en particulier les anciens combattants des guerres en Tchétchénie.

Si le mouvement anti-guerre réel, le mouvement du défaitisme révolutionnaire, veut réussir, il doit devenir non seulement massif et généralisé, mais il doit aussi s’organiser, se structurer. Nous n’avons que peu d’informations sur les structures organisationnelles du mouvement en Ukraine. Nous pouvons conclure à l’existence de certaines structures à partir des événements eux-mêmes (des manifestations ou des grèves répétées de plusieurs milliers de personnes ne peuvent pas être le résultat d’une explosion spontanée de colère, de la même façon que les protestations des parents de soldats, comme nous les avons décrites ci-dessus, exigent un certain niveau de coordination, une collaboration organisée sur le plan du contenu et de la pratique), l’existence d’autres structures formelles ou informelles est confirmée par des informations incomplètes que nous avons obtenues sur le terrain. Certaines associations déjà existantes se sont transformées en cadres de centralisation des activités anti-guerre – par exemple la Communauté des parents de la région de Donetsk « Kroha » [66], qui a publié un appel à la population le 10 juin, tout limité, contradictoire et pacifiste qu’il puisse être : « Nous, les parents de la région de Donetsk, en appelons à vous, politiciens, personnalités publiques et personnes intéressées. Aidez-nous à sauver les gens de Slaviansk, Krasnyi Liman, Kramatorsk, arrêtez les opérations militaires. Nous avons besoin de votre aide pour faire comprendre la vérité sur ce qui se passe dans ces villes. Depuis plusieurs semaines, les gens vivent sous les tirs d’artillerie incessants. Les civils meurent constamment. Certains enfants ont été blessés, la mort de trois enfants est confirmée. Des maisons, des hôpitaux, des crèches et des écoles sont en train de s’effondrer. Les gens, y compris des enfants, vivent dans un état permanent de stress, en se cachant dans les sous-sols pendant plusieurs heures des attaques qui ne s’arrêtent presque jamais. (…) Nous demandons votre aide pour sauver la vie de ces personnes et pour l’arrêt des actions militaires. » [67] Une autre association, les Mères du Donbass, affirme dans sa déclaration : « Nous voulons juste vivre ! Nous, des gens ordinaires : maris et femmes, parents et enfants, frères et sœurs. Nous, des civils pacifiques, nous sommes les otages du conflit dans notre région, les victimes des affrontements militaires. Nous sommes fatigués de la peur et aspirons à la paix. Nous voulons vivre dans nos maisons, marcher dans les rues de nos villes, travailler dans les entreprises et organisations de notre région, et cultiver notre terre. (…) Nous, les mères du Donbass, nous insistons pour que soit mis un terme immédiat à l’opération anti-terroriste et aux actions militaires dans notre région ! (…) Nous sommes sûres que le conflit dans notre pays peut être résolu pacifiquement ! Arrêtez la guerre ! Évitez le décès des enfants ! Sauvez le peuple du Donbass ! » [68] La Voix d’Odessa a organisé une manifestation contre la guerre le 13 juillet à Odessa. Les participants criaient des slogans comme « Nous sommes contre la guerre ! », « Arrêtez l’opération antiterroriste à l’Est ! » ou « Nous voulons la paix ! » Pendant cette flash-mob, d’effrayants enregistrements audio de tirs d’artillerie et d’impact sur des civils étaient diffusés. [69] A Kharkov, des associations anti-guerre locales (entre autre le Mouvement des Femmes de Kharkov « Kharkivianka ») ont organisé le 20 juin une manifestation en face de l’usine de chars VA Malyshev. Cette usine a reçu une commande de 400 véhicules blindés pour être envoyés au front. Les manifestants ont exigé l’annulation de la commande et ont scandé des slogans comme « Non à la guerre » ou « Arrêtez le massacre insensé ! » [70]

Pendant ce temps, la situation économique et sociale dans toute l’Ukraine s’empire. La dévaluation de la monnaie locale, l’augmentation des prix des produits de base, des transports et des services ainsi que la réduction de la production dans de nombreuses entreprises conduisent à une forte baisse des salaires réels estimés entre 30 et 50% de perte. Le gouvernement de Kiev, sous la pression des institutions financières internationales, doit adopter une série de mesures d’austérité qui va encore aggraver les conditions de vie du prolétariat, et dans le même temps, il prépare la plus grande vague de privatisation depuis 20 ans. Le gouvernement central a cessé depuis mai le paiement des salaires des employés de l’État, des prestations sociales et des pensions dans les territoires qui ne sont pas sous son contrôle, des milliers de travailleurs sont donc sans revenus. La situation dans les régions où des opérations militaires ont lieu est encore pire – les fournitures d’électricité et d’eau sont interrompues, les médicaments et la nourriture sont rares.

Des troubles sociaux précipités par cette situation apparaissent depuis un certain temps. Outre les grèves de mineurs dans la partie orientale du pays, les prolétaires dans les régions de l’ouest commencent aussi à en avoir assez. Les mineurs de Krivoy Rog ont entamé une grève illimitée générale en mai exigeant le doublement de leurs salaires. Ils ont commencé à organiser des milices armées d’autodéfense. Dans leur déclaration adressée aux travailleurs de toute l’Europe, ils décrivent les oligarques russes et ukrainiens, dans quelque camp qu’ils soient (séparatiste ou celui de Kiev), comme la raison principale de la crise : « Nous nous adressons à vous en vous demandant de soutenir notre lutte contre les oligarques, qui ont provoqué la crise actuelle en Ukraine et qui continuent à la déstabiliser davantage, menaçant de provoquer une guerre fratricide en Ukraine qui sans aucun doute aura des conséquences catastrophiques pour toute l’Europe. » [71]

Plusieurs manifestations pour « des conditions de vie décentes », contre l’augmentation des prix et pour l’augmentation des salaires et des pensions ont eu lieu dans différentes villes dans tout le pays. (Une série d’actions contre l’augmentation des prix des logements et des tarifs des services publics ont eu lieu à Kiev à la fin de juin et en juillet. Le 1er juillet, une manifestation contre l’augmentation des prix s’est déroulée à Kharkov. La plus importante protestation pour le moment a eu lieu à Kiev le 24 juillet avec des slogans comme « Réduisez les revenus des oligarques, pas ceux du peuple » et « Ne volez pas les citoyens ordinaires ».) [72]

Début août, le dernier carré de résistants qui continuaient d’occuper la place Maïdan à Kiev (« parce que rien n’a changé ! ») est attaqué par deux bataillons de la Garde Nationale dans le but de les évacuer. Ils agissent sur ordre du nouveau maire de Kiev, Vitali Klitchko, ce qui démontre une fois de plus que la parole d’un politicien bourgeois (en début d’année, il avait demandé aux occupants de ne pas évacuer la place « tant qu’aucun véritable changement n’ait lieu en Ukraine ») n’engage que ceux qui y croient… De violents affrontements ont néanmoins éclaté lors de l’évacuation, ce dont la presse bourgeoise internationale s’est une fois de plus bien abstenu d’évoquer, tant il est vrai que le gouvernement de Kiev est l’allié occidental et « l’horreur ultime » ne peut être incarnée que par les séparatistes de l’est et la Russie.

La République Populaire de Donetsk tente de restreindre le mouvement des mineurs qui se soucient plus de leurs intérêts matériels que de toute idéologie, tout en jonglant entre les revendications des grévistes à qui on avait promis la nationalisation des complexes industriels et les intérêts des oligarques à qui on avait promis l’inviolabilité de la propriété privée.

Le mouvement anti-guerre, même s’il est pour le moment limité tant dans l’espace que dans le contenu, les grèves et manifestations ouvrières organisées non pas pour une idéologie mais pour les intérêts matériels du prolétariat dans les deux camps, tout cela confirme ce que nous écrivions dans notre texte précédent : « (…) le déclenchement de la guerre impérialiste (…) ne signifie pas nécessairement l’écrasement définitif du prolétariat. En effet, historiquement, si la guerre signifie dans le premier temps un relatif écrasement, elle peut ensuite dialectiquement déterminer une reprise des luttes d’autant plus forte qu’elle à mis à nu les contradictions et la brutalité immanente au système capitaliste. »

Malgré çà, il nous est arrivé à plusieurs reprises de tomber sur de soi-disant « révolutionnaires » qui défendent l’opération anti-terroriste, parce qu’ils croient que cela permettra un retour à la lutte de classe « normale ». Malgré çà, nous pouvons lire (même si de manière fragmentaire et contradictoire) des nouvelles à propos d’« anarchistes » actifs dans des structures administratives des séparatistes, parce qu’ils les considèrent comme un moindre mal en comparaison avec le gouvernement de Kiev.

Nous ne soutenons en aucune façon la guerre et ses atrocités et nous sommes conscients que tout conflit militaire signifie l’aggravation des conditions de vie des prolétaires. Cependant, en tant que communistes, nous ne pouvons pas adopter la thèse selon laquelle nous pourrions éviter un conflit militaire en soutenant l’un ou l’autre camp guerrier. Le prolétariat n’a aucun intérêt à préserver les conditions actuelles ou antérieures de sa misère. Le prolétariat n’a pas de patrie à défendre. Le camp du prolétariat dans toute guerre, c’est l’action unie et intransigeante des prolétaires des deux camps qui se font concurrence contre les deux camps guerriers de la bourgeoisie.

La lutte contre la guerre signifie le défaitisme révolutionnaire ! Front prolétarien révolutionnaire contre la bourgeoisie des deux camps guerriers !

Affrontons la guerre par l’action directe, le sabotage, la grève générale, radicale et combative !

Solidarité de classe avec les défaitistes révolutionnaires de tous les camps !

* Août 2014 *

http://www.autistici.org/tridnivalka/

P.-S.

Une erreur technique fait que les notes paraissent deux fois : de 1 à 36 et les mêmes de 37 à 72…
Le premier appel correspond aux notes 1 et 37, le deuxième aux notes 2 et 38, etc.

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Notes

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[10Idem.

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[21Idem.

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[57Idem.

Émeutes à St Louis et à Los Angeles (USA)

Quelques articles de la presse mainstream pour info …
USA : Pourquoi il y a des émeutes à Saint Louis ?
La mort, le 10 août, d’un jeune noir de 18 ans tué par balles par un policier de la ville populaire de Ferguson, a attisé les tensions et provoqué des émeutes. La presse s’interroge sur la signification de ce drame au niveau local, et pour la société américaine. Des vitres brisées, des incendies dans la rue, des policiers blessés et

une trentaine d’arrestations au milieu de la nuit : ce qui s’est passé dans la nuit de dimanche 10 août à Ferguson, petite banlieue de St. Louis dans le Missouri, est de ces scènes « rarement vues dans l’Amérique urbaine depuis les années soixante », rapporte le Wonkblog du Washington Post.

Ces violences sont survenues après la mort de Michael Brown, un jeune noir de 18 ans, tué par balle par un agent de police la veille. La police n’a pas revélé l’identité de l’agent de police qui a été suspendu, et les versions des circonstances de la mort du jeune homme diffèrent. Le chef de la police de Ferguson soutient que Michael Brown s’était violemment rebellé contre l’agent avant de se faire tuer. Une version que conteste la famille du mort, laquelle prétend qu’il avait les mains levées au moment des tirs, rapporte le quotidien local, le St. Louis Post-Dispatch. Le FBI a annoncé l’ouverture d’une enquête sur l’affaire.L’histoire américaine est criblée de tueries

Mais si, lundi soir, les rues de Ferguson sont restées plus calmes, les journaux, eux, sont sur le pied de guerre. « Michael Brown et les déséquilibres de l’Etat de droit », titre ainsi gravement le St. Louis Post-Dispatch. « Michael Brown n’a pas eu de procès équitable ; l’officier de police, lui, […] en aura un. C’est là l’origine de la frustration qui
pousse la communauté africaine-américaine dans la rue. […] L’histoire américaine est criblée de tueries impliquant les forces de l’ordre, où les jurés concèdent le bénéfice du doute à la police, qui fait un travail dangereux. » Dans un espoir de transparence, l’implication du FBI est « un bon premier pas », juge le journal.

Mais la question est plus large. Dans le Missouri, ce sont les tensions raciales entre la police locale blanche et les habitants majoritairement noirs qui sont désormais montrées au grand jour.

« L’héritage de la ségrégation dans les villes américaines s’est érodé plus lentement à Saint Louis que dans d’autres grandes villes », écrit le Washington Post. Un membre du conseil municipal de Ferguson explique au New York Times que cette affaire « est un cas d’école de ce qu’il ne fallait pas faire. Ferguson a d’une part un gouvernement blanc avec un maire blanc, et de l’autre une large population noire. Cette situation a révélé tous les fossés qu’il peut y avoir entre une communauté minoritaire et le gouvernement de Ferguson. »

Contourner les pauvres

Plus pragmatique, le Post-Dispatch suggère qu’il faudra investir dans les études sur les pratiques de « profilage racial » (racial profiling) qui ont cours dans la police de l’Etat. « En 2013, les Missouriens noirs avaient 66 % plus de chances de se faire contrôler par la police que les blancs. […] Ces statistiques ne prouvent pas qu’il y a du profilage racial dans la police. Mais ces chiffres – plus un jeune homme mort dans la rue – constituent un argument fort pour qu’on regarde d’un peu plus près. […] Peut-être que la mort tragique de Michael Brown stimulera la volonté politique dans ce sens. »

Toutefois, dépeindre une « région divisée entre des Blancs racistes et des Noirs en colère serait trop facile », fait remarquer la chroniqueuse Aisha Sultan, qui décrit une banlieue « où la reprise économique a tendance à ne pas parvenir jusqu’aux pauvres ». Ferguson « fait partie du nord de Saint Louis, que les Blancs quittaient en masse au début des années 1960. […] Beaucoup de ceux qui sont restés au pouvoir sont blancs, y compris au sein des forces de l’ordre », ajoute-t-elle.

Le principal souci, estime encore Aisha Sultan, est qu’en fin de compte, « Saint-Louis, comme une grande partie des Etats-Unis, a un problème indéniable dès lors qu’il faut parler ou s’occuper des problèmes qui touchent à la couleur de peau. […] Et tant qu’on ne pourra pas expliquer les tensions raciales de façon plus honnête à nos enfants – et à
nous-mêmes, nous serons confrontés à d’autres tragédies, encore plus dramatiques », conclut la chroniqueuse.

Sources : Courrier international

Encore un jeune Noir abattu par la police (Los Angeles)
Un jeune Noir, présenté comme souffrant de maladies mentales, a été tué par la police en début de semaine à Los Angeles, peu après le meurtre d’un autre adolescent noir à Ferguson dans le Missouri (centre). Ezell Ford, 25 ans et sans arme, a été tué lundi soir par un officier de police qui patrouillait avec un collègue dans un quartier du sud de Los Angeles (Californie, ouest). Les voisins et la famille ont décrit dans les médias américains le jeune homme comme souffrant de maladies mentales. L’avocat de la famille d’Ezell Ford, Steven Lerman, a expliqué à l’AFP qu’il comptait porter plainte «en début de semaine prochaine» contre la ville de Los Angeles pour enfreinte à «la loi sur les droits civiques», «mort illégitime» et «usage excessif de la force». Steven Lerman avait été l’avocat de Rodney King, dont le passage à tabac par la police de Los Angeles en 1992 avait déclenché des émeutes raciales. Il a précisé qu’il disposait de preuves d’après «des témoins et (sa) propre enquête». Le décès de M. Ford survient dans la foulée de celui de Michael Brown à Ferguson dans le Missouri, un jeune homme de 18 ans abattu samedi par un agent alors qu’il n’était pas armé. Cette ville de la banlieue de Saint-Louis est depuis le théâtre d’émeutes urbaines. Le président de l’association de défense des droits civiques de Los Angeles, Urban Policy Roundtable (LAUPR), Earl Hutchinson, a pour sa part déclaré dans un email à l’AFP que le «meurtre d’Ezell Ford et de Michael Brown étaient des cas d’école de l’usage excessif de la force par des officiers de police». «Les deux hommes n’étaient pas armés, n’avaient pas commis de crimes, et dans le cas de Ford, il était atteint de difficultés mentales», a-t-il ajouté. «Il n’y avait aucune raison de leur avoir demandé de s’arrêter (dans la rue), ni pour l’un ni pour l’autre», a poursuivi le militant.
Une porte-parole de la police de Los Angeles, jointe par l’AFP, a indiqué que l’enquête de la LAPD se poursuivait. Une manifestation pacifique a eu lieu dans les rues de Los Angeles jeudi soir, avec une présence policière «limitée» indique le Los Angeles Times.

Sources : AFP 14 aout

(USA) De notre correspondant sur le front de la guerre sociale …

Depuis maintenant presque une semaine la révolte a éclaté à Ferguson, petite ville ouvrière – majorité black néanmoins avec une police majoritairement blanche… – située dans la banlieue de St. Louis, capitale du Missouri. Mike Brown, un jeune black de 18 ans, y fut assassiné dans la rue, en plein jour par un policier.
Les manifestations de protestation ont rencontré une répression violente de la part de la police qui intervient de façon militarisée dans le quartier, se comportant comme si la guerre civile sociale était déclenchée.

 

Les médias, au début en attente des éternels pillages faciles à manipuler, sont désorientés par l’ampleur de la réaction qui prend plutôt  un contenu politique et de révolte contre l’ampleur de la répression. Les références et valeurs des mouvements des « droits civiques » des années 60 refont surface – ou le retour de la mémoire sociale ! La participation de nombreux jeunes et moins jeunes blancs aux manifestations  est aussi un signe. Débarquent, évidemment, politichien noirs, curés et autres spécialistes de l’apaisement, mais les manifestations continuent et la situation se politise de plus en plus comme le prouvent les pancartes portées par les manifestants. Le gouverneur de l’Etat se déplace en urgence dans le bled pour faire quelques promesses, Obama  sort de ses vacances dorées pour présenter ses condoléances à la famille et  rappeler « Que nous sommes tous des Américains »… les uns plus que les autres, il va de soi!  Tout en commençant la troisième intervention en Irak… En bon politichien il va encore faire des déçus ! Sur place, et dans le pays, on commence à discuter du fait que le Pentagone est, en fait, en train d’armer la police américaine avec les surplus des armes et moyens ramenés de l’Irak… La guerre revient à la maison, merci Obama !

 

Mais l’Amérique a changé aussi dans d’autres aspects. Occupy est passé par là. Pour preuve, non seulement la participation de nombreux jeunes blancs dans les manifestations, mais aussi l’appel des « Anonimous » à des manifestations nationales de soutien pour le dimanche 17 août.
On l’avait souligné alors, le mouvement Occupy a joué comme une référence nationale dans un pays qui ne se voyait pas en tant que tel. Toute lutte auparavant isolée et peut aujourd’hui prendre une ampleur nationale. C’est le cas. Comme ils disaient, « This is what Democracy looks like ! »
Il faut donc suivre ce qui se passe.
Pour cela on peut, bien sûr se référer à la presse nationale, le New York Times par exemple, mais surtout le Washington Post (dont un des journalistes fut pris à partie par les policiers locaux, erreur impardonnable…) :
Aussi un journal local (plutôt libéral) où on trouvera un bon dossier photos :
Ainsi que des sites alternatifs, ici et ici, qui suivent la situation :
… et bien sûr Occupy St. Louis
Sur la militarisation de la police étatsunienne, voir ici et sur son entraînement par la police israélienne, voir légende de la dernière photo. (rajout du 16 août)

 

Communiqué de Charles Reeve  à retrouver sur le blog :

http://quadruppani.blogspot.fr/2014/08/de-notre-correspondant-sur-le-front-de.html#!/2014/08/de-notre-correspondant-sur-le-front-de.html

 

 

 

 

 

 

Caisse d’allocations familiales du Val-de-Marne : fermeture définitive de cinq permanences

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Durant les mois d’août, la Caisse d’allocations familiales (CAF) du Val-de-Marne a l’habitude de fermer des permanences d’accueil des allocataires. Seules restent ouvertes les plus importantes. Mais cette année, sur les douze permanences du département, cinq fermeront définitivement dès la rentrée : Alfortville, Boissy, Bonneuil, Villiers et Vincennes. Le conseil général du Val-de-Marne avait envisagée une expérimentation d’accueil de la CAF dans un Espace départemental des Solidarités à Vitry. Mais il n’avait pas prévu que la CAF fermerait cinq permanences, se dégageant ainsi de l’accueil et laissant le soin aux services départementaux et municipaux d’accueillir les allocataires. Les raisons invoquées de ces fermetures : Faire des économies, notamment de personnel, dans un contexte budgétaire tendu. En effet, le gouvernement cherche 50 milliards pour les reverser aux patrons et aux actionnaires. La Sécurité sociale, la branche famille dont font parties les CAF participent à ces économies. La CAF du Val-de-Marne n’y échappe pas. Ces fermetures sont inacceptables. Elles portent gravement atteinte à la qualité du service rendu aux allocataires. Ainsi, ce sont les usagers qui vont devoir se déplacer plus loin, perdre plus de temps pour trouver un accueil et exposer leurs problèmes. Les familles les plus précaires, les plus fragiles, en font les frais.