Depuis un mois des jeune habitants quartiers de Valence se révoltent

Des messages sur le blog de cette semaine: http://cettesemaine.free.fr/spip/article.php3?id_article=7138

et sur le blog du laboratoire : http://lelaboratoireanarchiste.noblogs.org/

Samedi dans un autre quartier de valence, des jeunes ont réagi lorsque la police voulait contrôler après un cambriolage d’un villas qui jouxte le quartier. Lors de trois émeutes ils ont détruit 2 caméras vidéo surveillance. A Fontbarlette un tireur en a dézingué une autre.

 

 

Les vigiles : visages précaires de la société de surveillance

Les vigiles sont de plus en plus nombreux dans les supermarchés et autres commerces. Visages exposés d’une société de surveillance en pleine expansion, leurs droits sur les clients mais aussi leur précarité sont méconnus. Revue de questions.

Monoprix, rue Nationale, un mardi en heure creuse. J’entre dans la partie alimentaire du magasin d’un pas pressé… Un type habillé en noir m’appelle, « mademoiselle ! ». Pas de réponse, je poursuis mon chemin, décidée à passer un minimum de temps dans cet univers passionnant qu’est le supermarché. Deuxième sommation : « mademoiselle ! ». Cette fois, je m’arrête et j’attends qu’il arrive à ma hauteur. Un « dialogue » s’instaure.

– Il faut laisser votre sac à dos à l’entrée
– Non, merci.
– C’est la règle du magasin, s’il vous plait mademoiselle.
– Vous me soupçonnez de quoi ?
– On ne soupçonne personne, c’est comme ça pour tout le monde.
– Donc vous soupçonnez tout le monde de vol, c’est assez énervant. Et puis je trouve problématique de vous confier mon sac et le bout de ma vie privée qui s’y trouve.
– Non, mais vous savez il y a beaucoup de vols. Vous me donnez votre sac ?
– Non, je ne vous le laisserai pas, ça ne vous embête pas d’importuner tout le monde avec ça ?
– Je ne fais que suivre les consignes.
– Comme tout le monde… Je peux y aller, là ?
– Bon… ok mais il faudra que je regarde votre sac à la sortie. J’ai le droit.
– Ouais même si c’est problématique. Saloperie de société de surveillance… A tout à l’heure !

voleuseCette conversation, ou une variante, je l’ai eu des dizaines de fois avec des vigiles. A chaque fois que j’ai un peu de temps à perdre en fait, parce que parfois il m’arrive de me dire que « bon cette fois tu files ton sac, ça ira plus vite ». J’en ai eu de plus absurdes aussi. Alors qu’il voulait vérifier mon sac, un vigile m’a même dit « mais je sais bien que vous n’avez rien volé donc je vois pas ce qui vous pose problème ». C’est ce qu’on pourrait appeler l’argument « caméra » : tant que t’as rien à te reprocher, blablabla… Même plus envie de répondre que « justement ducon, c’est parce que j’ai rien à me reprocher que je veux pas que tu me contrôles ! ».

Cette conversation, donc, revient régulièrement… et mon agacement à la vue d’un vigile et face aux demandes de dépôt de sac ou de « simple contrôle visuel » demeure le même. D’abord parce que je peux pas saquer cette société de contrôle qui fait de chaque individu un coupable qu’il faut pister en permanence, ensuite parce que revient toujours cet argument insupportable « je ne fais que suivre les règles ».
Les vigiles : salariés précaires du juteux secteur de la surveillance

Cet énervement récurrent m’a progressivement amenée à me poser des questions. Qui sont ces vigiles ? J’en vois de plus en plus, oui, mais combien sont-ils ? Ils sont pour la plupart issus de ce qu’on appelle poliment des « minorités visibles » : est-ce un hasard ? Que peuvent-ils réellement exiger de moi ? etcetera. Je livre ici quelques éléments de réponse.

Les sociétés de « sécurité privée », parmi lesquelles on trouve les boîtes employant les vigiles, sont de plus en plus nombreuses en France, même si cela ne signifie pas forcément que le nombre d’employés augmente [1]. Pour me documenter je me suis rendue sur le site des voisins de la sécurité publique : le Ministère de l’Intérieur. Les chiffres que je donne ici, rendus publics en 2012, datent de 2011 mais on peut être sûr que la tendance d’alors n’a pas beaucoup varié. En 2011 donc, 9 800 entreprises (500 de plus que l’année précédente soit une croissance de 5,4%) employaient 143 000 salariés dont 88% de vigiles (soit 126 000 personnes). A titre de comparaison, à cette même date, la police nationale employait 145 500 agents. Aujourd’hui, le nombre d’employés de la sécurité privée est donc sans doute supérieur à celui de la sécurité publique.

Ces entreprises, enfin surtout les plus grosses d’entre elles, se partageaient un juteux chiffre d’affaires de 5,3 milliards d’euros dont 72% provenait des activités de surveillance. Enfin, en ce qui concerne les employés, on voit dans les chiffres donnés par le Ministère de l’Intérieur les caractéristiques « classiques » des secteurs à forte précarité : un salariat jeune, peu qualifié, avec un relativement fort pourcentage de temps partiels, et un très fort turnover. Celui-ci atteignait 60% en 2011 [2] ; vigile demeure le plus souvent un emploi temporaire « en attendant mieux » (moins pénible et mieux payé). 86% des salariés du secteur sont considérés comme des agents d’exploitation (chiffre en diminution depuis 2005), 15% exercent à temps partiel, les salaires sont considérés par le Ministère de l’Intérieur comme faibles. Le profil type de l’employé d’une entreprise de sécurité ? Un homme (87% des salariés du secteur) de 38,5 ans… et souvent immigré.

Vigiles procédant à un contrôle visuel

Certains d’entre vous ont sans doute constaté l’importante proportion de vigiles issus de ce que les journalistes appellent poliment les « minorités visibles ». La première raison de cet état de fait est sans aucun doute que pour des postes peu qualifiés, mal rémunérés et pénibles (station debout pendant de longues heures, altercations récurrentes avec des clients), le recrutement s’effectue essentiellement parmi les classes les plus populaires. Mais cette surreprésentation de certaines origines géographiques relève aussi des choix effectués par les sociétés de surveillance. Selon des témoignages concordants de vigiles ou d’anciens vigiles, certaines sociétés pratiquent en effet un recrutement « ethnique ». Elles recrutent prioritairement des hommes noirs, le plus souvent issus d’une immigration récente. Tout cela repose sur une triple logique : racisme, filière de recrutement, exploitabilité maximale.

La première consiste à jouer sur le cliché raciste de l’homme noir qui fait peur, chose nécessaire chez un vigile. Interviewé par Rue89, le gérant d’une société de surveillance reporte les accusations de racisme sur le public visé : « Dans les banlieues, un vigile noir passe beaucoup mieux. C’est un motif de conflit en moins en cas de souci avec des clients qui auraient tôt fait d’accuser un vigile blanc de racisme ». Comme chacun sait, il est en effet tout aussi impossible pour un noir de suivre des directives racistes (les « testing » en boîtes de nuit ont depuis longtemps prouvé le contraire) que pour une femme de perpétuer des comportements sexistes…

La seconde amène à mettre en place une filière de recrutement au sein d’une même communauté afin de s’assurer de la solidarité et de la malléabilité des candidats, « parrainés » par un ancien, ce qui crée des chaînes de pressions multiples.

La troisième est la plus subtile mais pas la moins dégueulasse : en recrutant des personnes ayant besoin de travailler pour avoir leur titre de séjour, les boîtes de surveillance s’assurent d’un personnel qui, maintenu dans une situation de faiblesse voire de dépendance, est docile et flexible à merci. Les vigiles sont alors mal placés pour contester le bienfondé des règles qu’on leur demande de faire respecter ou de faire fi de cette consigne. Certaines boîtes de surveillance (mais ce ne sont pas les seules, on retrouve pareils agissements dans d’autres secteurs) poussent même la logique encore plus loin (dans le crade).

La technique consiste alors non pas à embaucher des personnes avec permis de séjour comme pour la première variante mais d’aider d’autres à en obtenir. Grandeur d’âme finalement que de permettre à certains de n’être plus sans-pap’ ? Pas vraiment. Dans le but de les décourager de le faire, les entreprises doivent en effet payer une taxe pour embaucher des salariés étrangers (après avoir prouvé leur incapacité à trouver un français compétent) [3]. Certaines boîtes plutôt que de payer, proposent alors un deal à leurs futurs employés : avancer le montant de la taxe, montant qui sera retenu sur les futurs salaires en échange du précieux sésame qui permet d’obtenir un titre de séjour. La dépendance est alors totale, l’obéissance et la malléabilité garanties.

On comprend donc la situation de précarité dans laquelle se retrouvent les vigiles (je ne précise pas que leur rémunération n’est pas à proprement parler mirobolante et que leurs horaires de boulot sont les mêmes que pour tous les salariés de la grande distribution : décousues, étendues et… c’est le mot magique, flexibles). Face à ce constat, et dans la mesure où, pour beaucoup, vigile est un des rares emplois qu’il est possible d’obtenir, peut-on jeter la pierre aux vigiles ?

Assurément, s’ils sont une pierre apparente de la société de surveillance, ils se trouvent en bas de son échelle sociale et de responsabilité. Les vrais responsables sont leurs chefs, qu’ils soient ceux des sociétés de surveillance, du supermarché du coin ou de la chaîne nationale. Bien sûr, pour nombre d’imbéciles bornés, précaires ou pas, se retrouver avec un pseudo-statut, un badge et un uniforme suffit à faire un usage zélé et jouissif du micro-pouvoir qu’on vous laisse. Les vigiles ne font pas exception et certains semblent ainsi ravis de faire carrière. Cependant, de cette machine ils ne sont que les ultimes exécutants et si on ne peut jamais être exempté de toute responsabilité dans des actes librement consentis, le niveau de contraintes qui pèse sur eux rend cet exercice difficile.

Mon énervement et ma rage leur sont moins destinés qu’à leurs supérieurs et à l’immense majorité de mes contemporains qui semble trouver ce contrôle systématique parfaitement normal. Mes conversations avec eux, aussi illusoires soient elles, n’ont jamais pour objectif de les fragiliser (ce que je leur mentionne souvent) mais d’être audibles ailleurs, au-dessus et à-côté (tu sais, le regard en coin du type qui se dit « encore une emmerdeuse ! »).
Contre la surveillance généralisée : refusez qu’on vous contrôle !!

Une fois cela dit, demeure une question : quels sont les droits des vigiles ? Revue de ce qu’ils peuvent, ou non, exiger de vous.

Tout d’abord, notons que ce que j’écris dans la suite de cette article n’est valable que pour les agents de sécurité assermentés : pas, par exemple, pour les caissières ou tout autre salarié d’un magasin, qui n’ont, en la matière, aucun droit. En effet, vigile est un métier à part entière. Depuis le 1er janvier 2008, la détention d’un certificat de qualification professionnelle (CQP) est ainsi obligatoire pour exercer cette fonction. Il semble cependant que certaines entreprises ne respectent pas cette obligation mais je ne reviendrais pas ici sur ce sujet.

Les vigiles ont le droit de faire des contrôles visuels des sacs (« bagages à main » selon la loi [4]), et ce uniquement dans l’enceinte du bâtiment dont ils ont la garde [5].

La fouille, elle, est soumise au consentement de la personne. S’ils sont autorisés à faire des contrôles visuels, vous pouvez toujours les refuser… la loi ne prévoit aucune sanction en cas de refus. Cependant, si vous refusez le contrôle visuel, ils peuvent vous refuser l’entrée du magasin si et seulement si celui-ci est soumis au plan Vigipirate (il s’agit alors d’un refus de vente dit « légitime »). Dans le cas contraire, vous pourriez protester contre ce refus de vente, le fait de porter un sac n’étant a priori pas un motif légitime. Cependant, aujourd’hui la plupart des magasins sont soumis au plan Vigipirate. Les panneaux à l’entrée des magasins ou aux caisses précisant que le magasin se réserve le droit de fouiller votre sac ou que vous devez présenter votre sac à la caissière n’ont aucune valeur. Un vigile (enfin le magasin qui l’emploie) n’a pas le droit d’exiger que vous laissiez votre sac à la consigne. Le site Bohwaz.net conseille, dans le cas où on vous demande ça, de refuser ou de demander « un reçu signé attestant de leur responsabilité en cas de vol ou de dommages », demande qui a, selon le site, de grandes chances de vous éviter le passage au stade « consigne ». Si vous acceptez, le magasin est responsable de toutes les affaires que vous lui confiez.

Vigiles surveillant l’entrée d’un supermarché

Comme tous les citoyens, en cas de flagrant-délit, les vigiles ont le droit d’« appréhender » le voleur présumé et de le surveiller le temps que la police arrive. C’est ce que précise l’article 73 du code de procédure pénale : « Dans les cas de crime flagrant ou de délit flagrant puni d’une peine d’emprisonnement, toute personne a qualité pour en appréhender l’auteur et le conduire devant l’officier de police judiciaire le plus proche. ». Peuvent-ils dans ce cas faire usage de la force pour qu’un individu reste au sein du magasin contre son gré ? Comme le précise Georges Moréas sur son blog, cette question n’est pas tranchée par les textes de loi et son appréhension est laissée aux juges. Fuir n’est donc pas forcément indiqué si vous êtes pris en flagrant-délit. En revanche, si rien ne vient appuyer le flagrant-délit (autrement dit, personne ne vous a vu voler, aucune caméra ne vous a filmé, etcetera), rien n’autorise le vigile à vous forcer à rester dans le magasin, le cas échéant vous pourriez porter plainte pour atteinte à votre liberté de circulation. Rien n’autorise un vigile à vous emmener dans un local à part, il peut vous le demander mais vous avez le droit de refuser et il semble plus sécurisant de rester visible (et audible) des autres clients du magasin pour vous prémunir de toute pression ou dérapage du vigile.

Parce qu’on ne pourrait se contenter de se planquer derrière une loi qui ne nous protège en rien et augmente chaque jour un peu plus les possibilités de contrôle, le plus sain reste de désobéir. Rien ne vous empêche de refuser systématiquement de laisser votre sac ou de vous le faire contrôler visuellement et d’expliquer bruyamment les raisons de votre mécontentement et votre refus. D’abord ça permet de se soulager un peu. Ensuite, si on est suffisamment nombreux à le faire systématiquement, ça finira sans doute par remonter aux oreilles du patron du supermarché, et même s’il y a peu de chances que ça infléchisse ses pratiques et ses convictions, ça lui permettra sans doute de s’interroger un peu. Enfin, y a sans doute moyen de contaminer la majorité passive qui me regarde à chaque fois plus ou moins comme un extraterrestre, le plus souvent ne comprend pas « pourquoi elle fait chier celle-là ? » et trop souvent, bien trop souvent, prend partie pour cette surveillance généralisée.

Voleurs posant fièrement avec leur butin

Ah, j’allais oublier, un dernier rappel pour les patrons qui gèrent leur supermarché à grands coups de vigiles sous-payés et de caméras de surveillance : personne n’a jamais eu besoin de sac à dos pour vous chouraver de la bouffe !

Samira Drexler

Cornebarrieu (Toulouse) : le centre de rétention attaqué aux molotovs

 

Info France 3 Midi-Pyrénées, 05/06/2014
Entre 7 et 9 cocktails-molotov ont été lancés dans la nuit de mercredi à jeudi vers 3 heures du matin contre le Centre de rétention administrative (CRA) de Cornebarrieu près de Toulouse, selon une information de France 3 Midi-Pyrénées, confirmée par le responsable syndical Unité-SGP de la police de l’air et des frontières (PAF).
Les faits se sont déroulés vers 3 heures du matin depuis un deux roues, scooter ou moto. Les projectiles, lancés depuis la route, n’ont pas atteint le bâtiment ou les voitures. Il n’y a pas eu de blessés.
Des prélèvements ont été effectués par la police scientifique jeudi matin. Une revendication par « un groupe anarchiste » aurait été retrouvée sur place, sous une forme qu’on ignore encore. Les images de caméras de surveillance sont en cours d’analyse.
Le centre de rétention est le lieu où les étrangers en situation irrégulière sont placés en attendant leur expulsion du territoire.

 

Marseille : Débat public avec Mylène Gaulard sur la crise économique en Chine

 

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Le jeudi 12 Juin à 18h30, Tantquil Marseille et la bibliothèque Mille Bâbords organisent une rencontre/débat avec Mylène Gaulard qui vient de publier son nouveau livre : Karl Marx à Pékin, les racines de la crise en Chine capitalisme.

La chine qui bénéficie de taux de croissance record depuis plus d’une décennie est loin d’avoir été épargnée par la crise de 2008. Les conflits sociaux s’y multiplient et depuis que son industrie est montée en gamme favorisant la fabrication de téléphones high-tech plutôt que de T-shirts, le chômage important des travailleurs non-qualifiés côtoie la pénurie de main-d’oeuvre en ouvriers qualifiés. Mylène Gaulard à la lumière d’une analyse marxiste du capitalisme chinois, revient sur la situation économique actuelle de l’Empire du Milieu et les contradictions inhérentes au développement du mode de production capitaliste en Chine. Les limites de l’accumulation capitaliste semblent atteintes et ce n’est plus qu’une question de temps avant qu’une crise chinoise, aux conséquences mondiales, se déclenche.

La discussion aura lieu à Mille Bâbords, 61 rue Consolat 13001 Marseille

La crise économique se pro­file en Chine. Les difficultés s’y accumulent, de manière toujours plus apparente. L’espoir d’un renouveau venu d’Asie, pour un capitalisme mondial affaibli, prend ­fin. Au-delà de la rigidité du régime politique, ou des désastres écologiques facilement relevés par les observateurs les moins attentifs, la formidable croissance de la Chine la mène à cette crise inévitable. Et cela parce que depuis 1949, sous l’étendard d’un socialisme usurpé, le capitalisme et son cortège de contradictions s’y renforcent toujours plus. S’appuyant sur les outils théoriques élaborés par Karl Marx, ce livre est consacré à une analyse rigoureuse et critique de ce processus.

MYLÈNE GAULARD est maître de conférences en sciences économiques à l’université Grenoble Alpes. Se réclamant d’un marxisme non dogmatique, elle est spécialisée en économie du développement, et ses recherches portent plus spécifiquement sur le Brésil et la Chine. Elle est l’auteur de L’Economie du Brésil aux Editions Bréal. Elle a également soutenu en 2008 une thèse d’économie intitulée : Accumulation du Capital et inégalités : une approche comparée Chine/Brésil.

Avignon : une nuit de feu sur la Rocade

Vers 4h, en moins d’un quart d’heure, 9 voitures et deux fourgonnettes ont été incendiées dans les quartiers sud (place Berlioz, place de la Traverso, chemin du Lavarin). Hier matin, c’était la consternation au pied des immeubles où les voitures calcinées n’avaient pas encore été enlevées. Hier encore, la Préfecture a demandé à une demi-compagnie de CRS, soit 70 hommes, de se positionner pour la nuit dans les quartiers sud.

Contre la fermeture des CAF ! La CAF de Gibbes occupée le lundi 26 mai au matin

Ce matin (lundi 26 mai): occupation du toit des locaux de la CAF par des usagers et rassemblement devant ces locaux pendant plus de deux heures. Les usagers scandent « dossiers bloqués CAF occupées! », discutent de leurs situations, de leurs difficultés depuis quelques mois à avoir des réponses, du devenir de leur droits d’allocataires, de leurs relations uniques aux bornes et vigiles de la CAF. Ils font part au personnel et à la direction venu à leur rencontre, de leur incompréhension par rapport à l’absence de mobilisation des salariés de la CAF  contre cette réforme. La direction confirme que la fermeture des accueils publique de la CAF est bien définitive et que ce nouveau dispositif de fonctionnement des CAF va petit à petit être étendu partout en France.

Après quelques heures de négociation entre le toit et le pavé, tous les dossiers des personnes présentes sont débloqués.

La police était là en nombre et sous différentes formes. Les occupants du toit sont arrêtés au bout de 4 heure par le GIPN et conduit au commissariat pour un contrôle d’identité. Les personnes ont été libéré sans aucunes suites…

POUR FAIRE FACE À CETTE RÉFORME NATIONALE DE LA CAF LE COLLECTIF CONTRE LA TRAQUE DES PAUVRE SE RÉUNIS TOUS LES VENDREDI A  18H À MILLE BABORDS au 61rue consolat
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Egypte : encore sur l’autogestion ou la réalité du moment présent

source : dndf.orghttp://dndf.org/?p=13468Il est toujours audacieux de vouloir transposer des expériences d’un lieu à l’autre, d’un continent à un autre. Toutefois pour l’analyse des pratiques autogestionnaires, nous renvoyons au texte d’une camarade de la revue grecque  « Blaumachen » : À la limite: Auto-organisation en Grèce qui pointe une résurgence des pratiques de l’auto-organisation dans des conditions de crise et qui décrit les caractéristiques centrales de ces initiatives et expose leurs limites intégrantes et aussi au paragraphe  « Argentine : une lutte de classe contre l’autonomie.« dans le  texte L’auto-organisation est le premier acte de la révolution, la suite s’effectue contre elle…

Les travailleurs luttent pour se gérer eux-mêmes

Las de l’inaction du gouvernement concernant la renationalisation judiciaire de leurs entreprises, de nombreux travailleurs ont tenté de prendre les choses en mains au travers d’expériences d’autogestion – pour s’apercevoir que le gouvernement s’opposait activement à leurs efforts.

Le mois dernier  les autorités ont stoppé une telle expérience à la Tanta Flax Company dont la renationalisation était attendue  depuis plus de deux ans.

Le 15 Mars, la Compagnie de papier du Moyen-Orient (Simo) est devenue le septième compagnie à être renationalisée par ordonnance du tribunal depuis la fin de 2011. Cependant, les autorités de l’Etat n’ont pas encore remis cette société en fonctionnement dans le secteur public.

» Nous ne pouvons pas payer nos loyers ou nourrir nos familles. Nous perdons rapidement tout espoir, car il ne semble y avoir aucune véritable préoccupation des autorités, aucune volonté réelle de résoudre nos griefs. Plus de 500 employés meurent lentement car notre entreprise est paralysée. Nous crions désespérément à l’Etat de sauver notre entreprise »

Depuis Septembre 2011, le tribunal administratif a rendu des verdicts annulant les contrats de privatisation pour la Tanta Flax Company, la Nubariya Seeds Company, la Shebin al – Kom Textile Company et la Nile Cotton Ginning Company, ainsi que la Nasr Steam Boilers Company and et la chaîne de grands magasins d’Omar Effendi.

Selon les conclusions et décisions de la Cour, ces entreprises de service public avaient été vendues à des investisseurs privés de 1990 à 2010 à beaucoup moins que leur valeur réelle sur le marché. Ces entreprises et leurs travailleurs ont été en grande partie laissés dans un état de limbes, n’étant plus exploités par des investisseurs privés ou publics.

À l’exception des magasins Omar Effendi, et à un moindre degré la Shebin al – Kom Textile Company, l’État n’a pas investi dans la renationalisation ou la relance de ces entreprises.

Dans l’espoir de retrouver leur emploi et de voir repartir leurs usines, les travailleurs de ces sept entreprises ont déposé des requêtes et organisé des manifestations et des sit-in exigeant un retour à l’emploi  dans les trois ans.

Ces appels appuyés  ont rejoints ceux des hauts responsables de l’Etat – y compris le Premier ministre Ibrahim Mehleb, le maréchal Abdel Fattah al – Sisi et le ministre de la Main-d’œuvre Nahed al – Ahsry, entre autres – pour que les travailleurs  arrêtent de manifester ou de faire grève, et pour aider à sauver l’économie en reprenant la production.

Mais ces appels à un retour à la production sonnent creux pour de nombreux travailleurs.

«C’est parler dans le vide,  pour donner du grain à moudre aux médias », dit Hicham al – OQL de la Tanta Flax and Oils Company.

«C’est le contraire de ces déclarations officielles qui est vrai. Nous, les travailleurs, sommes sans emploi et voulons ré- exploiter nos entreprises, mais le gouvernement nous empêche de nous remettre au travail. «

Poussés par la frustration et les années sans revenu, les travailleurs de la société Tanta Flax  ont été le dernier groupe à tenter leur chance dans l’autogestion de leurs usines.

Les expériences d’autogestion

Le 19 Mars, des dizaines d’anciens ouvriers ont commencé à exploiter deux lignes de production sur dix de la Tanta flax compagny. Comme la propagation de la nouvelles débordait les murs de l’entreprise, les autorités locales coupèrent  l’électricité, et l’expérience ne dura que quelques heures.

Selon OQL, les forces de police étaient envoyées à l’usine moins de deux heures après la nouvelle de l’expérience des travailleurs.

«  Ils ont affirmé sympathiser [avec] et appuyer nos efforts, puis, quelques minutes après leur départ, l’électricité a été soudainement coupée » .

Un autre ancien travailleur, Gamal Othman, explique: « Dès l’annonce de notre intention de gérer nous-mêmes l’entreprise , la Holding Company for Chemical Industries a appelé l’autorité des services publics locaux à Tanta et leur a fait couper notre électricité »

» Notre intention, dans l’ autogestion, était de montrer à la société mère qui il est facile de relancer les usines de l’entreprise , et que nous avons des matières premières  pour assurer un mois de production ,  » raconte Othman, frustré .

Othman ajoute que ses collègues et lui-même ont cherché à faire pression sur la Société mère et sur le Ministère de l’Investissement afin qu’ils donnent suite à leur promesse d’achat de la quantité nécessaire de semence de lin aux agriculteurs locaux – estimés à environ 7 millions – à la mi- mai.

«Nous craignons que si la société n’achète pas ces cultures aux agriculteurs, ils les vendent  à d’autres, et que donc les plans de redémarrage de la compagnie, l’année prochaine, ne soient jamais mis en œuvre »  prévient-il.

Aussi bien la Holding Company for Chemical Industries que le Ministère de l’Investissement ont fait des déclarations à l’effet qu’ils relanceraient la Tanta Flax Company en 2015, mais aucune date précise n’a été mentionné pour cette opération.

Othman critique l’échec du gouvernement à ré- exploiter Tanta flax et d’autres sociétés bloquées.

» Les autorités ne devraient pas payer l’indemnisation des travailleurs de leur seul salaire de base, alors qu’eux et leurs lignes de production  demeurent inutilisés. C’est un gaspillage des ressources de l’Etat. Les autorités devraient plutôt  investir dans le mouvement de remobilisation des travailleurs et de leurs entreprises, car cela profiterait à la fois l’Etat et aux travailleurs, » affirme t’il.

Les travailleurs de l’entreprise Tanta  ont été inspirés par l’expérience autogestionnaire réussie des travailleurs  de la Nubariya Quels Seed Company, engagée deux ans plus tôt. Ces deux années d’autogestion se sont avérées fructueuses pour l’entreprise, les bénéfices générés alors étant estimés à millions.

La société rentable Nubaseed avait été vendue à l’investisseur saoudien Abdel Ellah al – Kaaki en 1999 – le même homme d’affaires qui achèterait le Tanta Flax Company en 2005 .

Kaaki avait arrété ses investissements  dans ces deux sociétés en 2011, quand les travailleurs avaient déposés leur recours  devant le tribunal administratif et appeler à la renationalisation.

L’expérience d’autogestion réussie des travailleurs de Nubaseed a été stoppée par le Cabinet de l’ancien premier ministre Hazem al – Beblawi à la fin de 2013, lorsque les ministres ont interjeté appel contre le jugement de renationalisation rendu en 2011.

Le tribunal administratif devrait rendre son verdict le 12 Avril au sujet de cet appel.

Selon OQL, « La balle est dans le camp du ministère des Finances. Elle y est depuis près de trois ans, mais nous continuons à attendre une action.
Afin d’encourager le Ministère de l’Investissement à ré- exploiter notre entreprise, nous l’avons informé que nous sommes prêts à travailler sans salaire pendant un mois, gratuitement, afin de remettre notre société sur pieds et retrouver nos emplois. Pourtant, nous n’avons aucune réponse de leur part, et nous avons donc décidé d’essayer l’autogestion de la société. «

L’ancien candidat à la présidence Khaled Ali, qui a servi d’avocat pour la plupart des entreprises privatisées ci-dessus, a appelé les autorités de l’Etat à permettre aux travailleurs de gérer eux-mêmes leurs entreprises quand elles sont au point mort, ou lorsque les investisseurs fuient le pays.

Les expériences notables en autogestion comprennent celle de l’usine d’ampoule de Ramy Lakkah dans la Tenth of Ramadan City, qui a duré de 2001 à 2006. Alors que le propriétaire et investisseur avait fui le pays, cette expérience a réussi à accroître à la fois la production et les profits de l’entreprise. Après l’apurement de ses finances, l’entreprise a été remise à Lakkah à son retour de France.

Dans ce même secteur industriel, l’entreprise de textile connue comme Economic Company for Industrial Development a été gérée avec succès de 2008 à 2010. Son propriétaire, Adel Agha , avait fui le pays et abandonné plus de 500 travailleurs qui ont réussi à faire fonctionner l’entreprise eux-mêmes. Cette société, et sa société mère Ahmonseto, ont été liquidées en 2010 et fermées quand les banques ont repris possession des actifs d’Agha.

La papetière Simo 
Lorsque que les travailleurs de  la Simo ont envisagé d’autogérer leur entreprise, ils en furent incapables car le gaz et l’électricité étaient coupées depuis Juin 2013 en raison de l’incapacité des anciens propriétaires à payer leurs factures.

Comme c’est le cas avec les entreprises mentionnées ci-dessus, le tribunal administratif a constaté que la papetière Simo – qui avait été privatisée en tant que société de portefeuille d’actions en 1997, a été vendue à des investisseurs, à une fraction de sa valeur d’origine.

Plus de 500 travailleurs de l’entreprise Simo – qui employait environ 3000 travailleurs avant la privatisation – ont été sans travail,  salaire ou indemnités depuis leur recours devant le tribunal administratif en Juin 2013

» Nous avons signé des pétitions aux représentants du gouvernement , le Conseil des ministres et les autorités locales pour la ré- exploitation notre entreprise – en vain », explique Abdel Ati Gharib , président de la jonction locale du comité de Simo .

Les travailleurs de la Simo ont manifesté le 8 mars devant le siège du Cabinet avec des travailleurs de plusieurs autres sociétés bloquées, réclamant des investissements de l’État afin d’obtenir que leur entreprise soit remise d’aplomb.

Un appel, déposé par la Holding Company for Chemical Industries – qui, comme la companie Tanta, est censée gérer et superviser Simo – contre le verdict  du  15 mars, a stoppé la renationalisation de la Simo. Le tribunal administratif n’a pas encore rendu son verdict ce qui concerne cet appel.

» Notre société est très rentable et peut être réutilisée facilement avec un peu d’investissement, d’entretien et le paiement des salaires », explique Gharib .

» Nous sommes prêts et capables de nous remettre au travail, et en fait, nous insistons sur le retour au travail. Nous voulons juste le retour de nos emplois et de l’entreprise ».

Le ministère de la Main-d’œuvre doit payer un mois de salaire de base aux travailleurs de Simo à partir de la semaine prochaine, d’après Ghareeb, qui ajoute: « Bien que nous soyons  reconnaissants pour toute sorte d’aide, nous ne demandons pas l’aumône ou des solutions temporaires. Nous demandons maintenant la remise en marche de notre société et la réintégration de tous les travailleurs licenciés. »

Les travailleurs de Simo couchent à tout de rôle dans l’entreprise, située à Shubra al – Khaima, afin de protéger ses cinq usines, et de les protéger des intrus et des voleurs, explique Gareeb.

» Nous ne pouvons pas payer nos loyers ou nourrir nos familles. Nous allons rapidement perdre tout espoir, car il semble y avoir aucune véritable préoccupation des autorités, ou aucune volonté réelle de résoudre nos griefs. Plus de 500 employés meurent lentement dans la paralysie de notre entreprise. »
Nous réclamons désespérément  à l’Etat de sauver notre entreprise,  »

Ghareeb et des milliers d’autres travailleurs rappellent aux autorités la décision d’Avril 2013, qui a condamné l’ancien Premier ministre Hicham Qandil à un an de prison pour avoir omis de respecter le verdict de la renationalisation de la Nile Cotton Ginning Company.

Quand il a interjeté appel de ce verdict, la peine a été confirmée en Septembre 2013. L’ancien premier ministre a été arrêté en Décembre 2013 et purge actuellement sa peine.

«Nous voulons simplement que le gouvernement pratique ce qu’il prêche à propos de la production et la « roue de la production» dit Gareeb. Aidez-nous à ramener cette entreprise à la production , et en moins d’un mois, nous ramenons les bénéfices . «

 

 

Dans le monde une classe en lutte – avril 2014

 EGYPTE : Le mouvement de grèves continue et change, peu à peu, l’ambiance politique du pays
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Les grèves ont démarré début février 2014 dans les usines textiles de la compagnie publique des « tissages et filages » lorsque les ouvriers ont constaté que la hausse du salaire minimum à 1 200 LE (la livre égyptienne ) promise pour fin janvier par le gouvernement, ne concernait que les 4,1 millions de fonctionnaires d’État et non l’ensemble des 7 millions de salariés de la fonction publique, dont eux-mêmes.
Des grèves dans la fonction publique…
La grève de l’usine textile emblématique de Mahalla el Kubra, démarrée le 10 février, a entraîné à sa suite celles de 9 autres usines du groupe, puis de proche en proche de nombreux autres secteurs de la fonction publique exclus de cette hausse du salaire minimum : les employés des postes, les salariés des magasins d’État (alimentation ou équipements ménagers), des offices notariaux, des travaux publics des ponts et routes, de l’administration agricole de l’irrigation, de l’eau et de l’assainissement, des semences, de la réforme agraire, de l’industrie d’État (pétrole, industrie ou réparation navale, centrales électriques), des transports publics, de la voirie et des éboueurs, de la banque et des assurances, de l’immobilier, des universités (employés ouvriers, techniciens ou administratifs), des musées, des infirmiers et ouvriers ou employés administratifs ou de surveillance des hôpitaux et des médecins, pharmaciens et dentistes des hôpitaux publics, qui, bien qu’exclus aussi de ces mesures de hausse du salaire minimum, réclamaient pour leur part non seulement son application mais sa hausse à 3 000 LE.
Enfin, les vétérinaires de campagne s’associaient au mouvement des médecins par une grève nationale le 23 mars suivie à 100 % dans les gouvernorats de Marsa Matrouh, Fayoum, Nouvelle Vallée, et à 49 % sur l’ensemble de l’Égypte, malgré les appels du Syndicat des vétérinaires du Caire et Gizeh à ne pas suivre le mouvement. A l’obtention de la revendication du salaire minimum, la plupart des grévistes ajoutent l’exigence du limogeage de leurs dirigeants, locaux, régionaux ou nationaux.
…ou des secteurs qui y ont appartenu
A ces grèves se sont additionnés d’autres mouvements pour le salaire minimum, dans les catégories de salariés précaires de la fonction publique ou qui y ont appartenu dans le passé. Ainsi, les ouvriers de 11 entreprises privatisées ont exigé la renationalisation de leur société, voire son redémarrage quand elle était à l’arrêt.Les nombreux salariés temporaires dans les différents secteurs publics ou d’État, exclus de la mesure, ont exigé leur titularisation, ou de pouvoir toucher directement aussi ce salaire minimum, à l’exemple des employés temporaires du gouvernorat de la mer Rouge, de Suez. Ce qui a élargi la grève à des secteurs à proprement parler d’État, comme les personnels temporaires de l’éducation (Kafr el Sheikh), du nettoyage urbain (Kafr el Dawar), les travailleurs journaliers de l’administration agricole des gouvernorats de Sohag, Louxor, Assouan, Qena, Kafr el Sheikh… S’y sont ajoutées différentes catégories d’employés temporaires des gouvernorats ou des ministères comme les chauffeurs, ceux du gardiennage, voire parfois des forces de police ou de sécurité.
… qui ont fait tache d’huile
Se sont greffées des grèves dans des secteurs municipaux, telles que le 16 mars celle des employés de la mairie de Safaga ou de Mahmudiya. Et d’autres grèves de salariés du privé non touchés par la mesure de hausse du salaire minimum, souvent pour le paiement d’arriérés de salaire mais aussi pour des hausses de salaire comme ceux de Porsche à Tanta, des ingénieurs des systèmes d’irrigation et de protection des eaux d’Assouan, ou encore contre des fermetures comme ceux du laboratoire pharmaceutique Abu Sultan.… et ont réveillé un climat de contestation dans des milieux populaires plus larges
Enfin, dans ce climat, ce qui semble apparaître à nouveau, à partir du 15 mars environ, ou en tout cas être plus visible, ce sont des manifestations diverses, comme celles de paysans du village d’Al Hammad qui ont été manifester à Kafr el Sheikh pour des problèmes d’engrais ; de ceux du lac Nasser contre l’expulsion de familles des terres qu’elles occupent.
On peut relever de même des manifestations de pêcheurs à Fayoum contre la pollution du lac, d’habitants du gouvernorat de Damiette contre la pollution de l’eau ou d’habitants du gouvernorat de Manoufiya pour la réalisation de travaux d’assainissement promis mais non réalisés.Ont aussi manifesté de jeunes diplômés au chômage pour obtenir un travail à Kharga, des employés de la banque du sang à Shebin el Kom, des boulangers de Kafr el Sheikh pour obtenir ce que leur doit la Chambre de commerce, des bouchers de Mahalla contre la fermeture d’un abattoir.Des avocats d’Edfou se sont mobilisés pour la libération d’un collègue, puis ceux d’Assouan en solidarité avec leurs collègues d’Edfou. Des vendeurs de rue du centre du Caire ont manifesté pour obtenir des conditions correctes pour leurs emplacements de vente. Des jeunes à Suez ont protesté contre la démolition d’un centre culturel. Des habitants de 40 villages, au pourtour de Kafr el Sheikh, ont protesté contre les lenteurs à la reconstruction d’un pont écroulé il y a un mois suite aux intempéries. A Huda, Abu Matamir, Damanhur, des habitants de quartier ont publiquement réclamé du pain. A Ismaïlia, ils l’ont fait contre les coupures d’électricité. A Kafr el-Dawr, contre les coupures d’eau. A Zifta, contre la pénurie de bouteilles de gaz. A Daqahliya contre la violence policière. A Shebin el Kom, des sourds et muets ont exigé un travail.
Au total, le Centre pour le développement international comptabilisait pour le mois de février 2 protestations par heure et 1 044 manifestations, dont 58 % pour des raisons économiques, essentiellement les salaires ; 33 % étaient attribuées aux Frères musulmans mais en forte baisse par rapport au mois précédent. Le Caire arrivait en première place avec 14 % de manifestations, suivi d’Alexandrie avec 13 %, et Kafr el Sheikh avec 9 %.
Enfin, l’organisme recensait 47 protestations dans l’Éducation nationale, ce qui pouvait signifier, selon ce Centre, que même si ses luttes n’étaient guère visibles, ce secteur pouvait devenir un élément clef.
Des grèves visibles et déangeantes mais qui ne rencontrent pas d’hostilité populaire
Si l’on prend par exemple ces derniers jours, du 16 au 24 mars, les 283 bureaux de poste des gouvernorats de Sohag étaient en grève et fermés, mais aussi tous ceux de Suez et Port-Saïd, et en majeure partie ceux des gouvernorats de Marsa Matrouh, Qalahbiya, Alexandrie, Luxor, Fayoum, Qena, Kafr el Sheikh, Sharkiya, Beni Suef, Nouvelle Vallée et la plupart des autres. Certains ont à peine commencé la grève depuis quelques jours mais d’autres le sont depuis un mois. Pas de courrier donc.
Les transports publics en grève ne fonctionnaient pas à Alexandrie, bus et tramway, pendant une semaine jusqu’au 18 mars, après Le Caire. Les poubelles et immondices s’accumulent parce que les éboueurs sont en grève, parfois depuis plus de trois semaines.
Les magasins d’État sont fermés. Les hôpitaux publics sont en grève parfois totale comme à Tanta ou Hurghada. Et partout les médecins, pharmaciens, dentistes font une grève quasi suivie à 100 % dans la majorité des établissements ; des écoles ne sont ouvertes qu’à moitié faute des enseignants temporaires en grève ; les compagnies d’assurances fonctionnent de manière chaotique, pour les mêmes raisons, etc.
Bref, c’est toute la vie quotidienne qui est perturbée. Ce qui est frappant dans ces grèves, c’est que malgré les appels du gouvernement à la responsabilité des salariés à l’égard des usagers, malgré l’engouement d’une partie de la population pour Sissi et son hostilité à tout ce qui peut faire entrave à l’action du maréchal, non seulement elles continuent, mais elles ne semblent pas rencontrer d’animosité de la part du public. Ce qui semble confirmer que ces grèves et manifestations expriment dans la rue ce qui avait déjà été révélé dans les urnes par la forte abstention au référendum/plébiscite des 14 et 15 janvier. Autrement dit, une désaffection certaine à l’égard du maréchal Sissi.
On ne constatait ainsi qu’une altercation entre grévistes et usagers dans un hôpital à Dosouk, sachant que quand il n’y a pas de grèves elles y sont déjà fréquentes. La grève des postes est pénalisante pour beaucoup, avec par exemple le blocage du versement des pensions de retraite ou celui du courrier des entreprises, mais la presse ne signalait que 4 bureaux où avaient eu lieu des affrontements entre usagers et grévistes, à Alexandrie, Assouan, Kafr el Sheikh (deux fois).
Il faut dire qu’une autre chose marquante est tout à la fois l’énorme faiblesse des salaires de la fonction publique, qui vont souvent de 350 à 600 LE par mois, soit environ 44 à 76 CHF (or les prix flambent, les loyers ont été souvent multipliés par deux ou trois en peu de temps et on trouve difficilement quelque chose à moins de 500 LE au Caire ou à Alexandrie), et le fait que pour une fois la presse cite ces salaires si bas. Elle contribue ainsi non seulement à la compréhension des usagers mais aussi à ce que chacun des grévistes prenne mieux conscience qu’il n’est pas qu’un éboueur de tel ou tel endroit ou un vendeur de magasin de tel autre, mais qu’il appartient à une catégorie bien plus large, partageant les mêmes conditions et capable de bloquer toute la société. Tout se passe comme si les grèves de la fonction publique éveillaient à nouveau, peu à peu et de proche en proche, toute la société des classes populaires après sept mois de silence, de violence du pouvoir et d’occupation de tout l’espace politique par le conflit sanglant entre l’armée et les Frères musulmans.
Le gouvernement cède et promet
Dans cette ambiance de grèves, le gouvernement Beblaoui est tombé le 24 février pour tenter de calmer la colère populaire. L’attitude du gouvernement, qui s’est démis le 24 février, comme de celui qui a suivi celui d’Ibrahim Mehleb, a été de temporiser ou de reculer sans réprimer même si, ici où là, il y a quelques tentatives comme à l’entreprise Céramica de Suez. Mais pour ces derniers, cette répression n’a pas duré, du fait de la menace des syndicats de Suez d’appeler toute la région à entrer en lutte si cela se reproduisait. Les deux gouvernements répondent le plus souvent par un discours qui, dit comprendre les revendications des grévistes. Ils cèdent partiellement ou totalement, mais dans le cadre d’une péroraison générale expliquant que l’Égypte n’est pas en situation de pouvoir les satisfaire, et que pour cela il faut construire une économie plus forte et donc travailler plus, bref cesser de faire grève. Parfois, comme avec les médecins, le gouvernement promet qu’il essaiera de satisfaire les revendications mais qu’il faut lui laisser un peu de temps puisqu’il est nouveau, en général deux ou trois mois, soit le temps d’étudier la situation ou de trouver des solutions. En attendant, il s’agit de reprendre le travail. C’est ce qu’il a dit le 16 mars aux médecins, pharmaciens et dentistes, leur demandant un délai de trois mois et en faisant appel à leur souci de la santé publique et leur esprit patriotique. Une troisième attitude, par exemple avec les postiers, est de leur proposer une augmentation de salaire ou de bonus relativement modeste, 100 à 150 LE, et de ne rien promettre pour le salaire minimum. Une quatrième attitude, souvent couplée avec la troisième, consiste à donner partiellement satisfaction mais à un niveau plus élevé ; par exemple le paiement d’arriérés de salaires ou bonus, des augmentations de ces salaires ou bonus, des primes exceptionnelles ou mensuelles non négligeables, ce qu’ils ont fait à des degrés divers pour les salariés du textile, ceux des ponts et chaussées, des éboueurs ou encore des transports du Caire et d’Alexandrie. En même temps, ils font la promesse qu’ils accorderont dans un ou deux mois le salaire minimum ou en tout cas qu’ils feront tout pour ça. Ce qui a entraîné la suspension de ces derniers mouvements (textile, transports, ponts et chaussées).
18/03, Un projet déjà élaboré sous Moubarak vise à modifier de fond en comble le système de subventions alimentaires qui concerne 18,2 millions d’Egyptiens titulaires de sortes de cartes de rationnement, sans compter les subventions directes à des produits de base comme la farine et autres produits alimentaires. Soi-disant mis en œuvre pour éliminer les fraudes, il vise surtout à réduire le montant de ces subventions.
Les grèves durent, s’affermissent, s’enhardissent, et on cherche en tâtonnant à se coordonner et à se centraliser
Les succès partiels ont fait reprendre le travail à certains mais ont entraîné dans la lutte d’autres salariés qui voulaient obtenir ce qu’avaient eu les premiers. Les salariés des transports d’Alexandrie sont entrés en lutte après que ceux du Caire ont obtenu partiellement satisfaction en demandant la même chose qu’eux. Les éboueurs d’Edfou sont entrés en lutte pour obtenir ce que ceux d’Assouan avaient eu, etc.
Par ailleurs, si le gouvernement a obtenu la reprise du travail dans un certain nombre de secteurs avec son mélange de promesses et de satisfaction partielle des revendications, les travailleurs semblent assez méfiants face aux promesses. En effet, les employés des transports d’Alexandrie, après leur succès partiel, ont tenu à faire une conférence de presse pour déclarer que, contrairement à ce qui avait été dit, ils se considéraient toujours en lutte, prêts à reprendre la grève à tout moment s’ils avaient le sentiment d’être menés en bateau, surveillant les faits et gestes du gouvernement.
Autre exemple, les 8 000 ouvriers de l’usine de « tissage et filage » de Kafr el Dawar multiplient débrayages, grèves, sit-in et manifestations ou séquestration de leur directeur le 20 mars, pour rappeler leurs revendications pendant que les 24 000 ouvriers de l’usine du même groupe à Mahalla, à quelques dizaines de kilomètres de là, ne sont pas non plus passifs. Ils ont entamé une campagne de signatures proclamant l’illégitimité du syndicat d’État et celle du ministre du Travail, Nahed Elachry.
Là où les travailleurs semblent avoir le plus de mal à coordonner leur action, comme dans les différentes catégories de salariés travaillant dans le nettoyage et surtout pour le ministère de l’Agriculture, le gouvernement semble n’avoir rien cédé ni promis et même menacé le 23 mars de licencier certains salariés en lutte du monde de l’agriculture. Cependant, le mouvement tient bon, les grèves ne faiblissent pas et il est au contraire bien possible que les menaces unifient un peu plus l’ensemble.
Cette tendance à l’unification a en effet été réalisée bien involontairement, en grande partie par le gouvernement lui-même avec les salariés des postes. Ceux-ci mènent un mouvement assez large depuis plusieurs semaines, en mars, mais qui semble inégal suivant les gouvernorats et assez décousu puisque sur les dizaines de milliers de salariés des postes, certains font grève sans discontinuer, d’autres entrent en lutte puis reprennent le travail, puis se remettent en grève. D’autres encore font des grèves partielles pendant que d’autres enfin commencent à peine. Le nombre de grévistes sur l’ensemble est toutefois très important puisque le journaliste Hanni Shukrallah estimait qu’il avait atteint certains jours une participation de 80 %, avec de nombreux gouvernorats au taux de grévistes de 100 %.On constatait ici et là des tentatives de coordination, tout comme la volonté de s’adresser à la population par l’organisation de manifestations locales ou régionales…
Et puis, le 23 mars, le ministre des Communications a rajouté une touche nationale de coordination et de centralisation en recevant des représentants des postiers en grève pour leur proposer une satisfaction partielle. Ceux-ci, les considérant insuffisantes, ont refusé mais ont aussi profité de s’être rencontrés au Caire pour déclarer qu’ils allaient maintenant essayer de mieux coordonner leur lutte et ont commencé en lançant depuis le ministère un appel à la grève générale illimitée de tous les métiers de la poste. Ce qui semble avoir été suivi d’effets puisqu’aux gouvernorats, où la participation était déjà de 100 %, s’ajoutait l’entrée ou la reprise de la grève totale dans quelques autres régions jusque-là un peu moins touchées. Et le 23 mars, les postiers de Zagazig franchissaient un pas en séquestrant puis expulsant de son bureau le directeur au siège social de la poste du gouvernorat [1].Cette recherche tâtonnante de l’unification se voit également dans 11 entreprises industrielles récemment privatisées, qui ont en effet constitué au 10 mars une coordination des entreprises privatisées pour leur renationalisation ou leur remise en marche pleine et entière.
La radicalisation se lit dans le fait que les ouvriers d’une usine de Shebin al Komsont sortis de leur usine et ont bloqué la route, puis le siège du gouvernorat de Menoufiya.
Elle se voit aussi dans les professions de la santé, médecins, pharmaciens et dentistes des hôpitaux publics ainsi que pharmaciens privés et vétérinaires de campagne qui ont formé, au-delà de leurs syndicats respectifs, un comité de grève central et national sous contrôle d’une assemblée générale nationale mensuelle, qui anime la grève nationale illimitée de ce secteur suivie depuis début mars au moins à 80 % par les médecins, avec des pointes à 100 % dans certains hôpitaux ou même certains gouvernorats entiers (97,3 % pour le gouvernorat d’Alexandrie le 19 mars).
Ce comité de grève allait même au-delà de la profession puisqu’il répondait publiquement à la mi-mars à Sissi – qui leur demandait de reprendre le travail au nom des usagers et de la patrie –, en lui disant que s’il avait vraiment ce souci, il fallait : qu’il ouvre les hôpitaux militaires, bien mieux dotés, aux malades en difficulté ; qu’il fasse passer le budget de la santé de 3 à 15 % ; qu’il publie les salaires mirobolants des dirigeants du secteur de la santé et qu’ils les versent aux plus pauvres.
Ainsi ce comité de grève s’adressait à tous les Egyptiens, faisant ses premiers pas en politique, montrant au pouvoir que c’est lui qui pourrait très bien faire passer cette marche au mouvement social. Depuis, Sissi s’est tu.
Enfin, et peut-être encore plus significatif, à la mi-mars se constituait une coordination des représentants de deux secteurs en lutte, le comité de grève des professions de la santé et la coordination pour la nationalisation des entreprises privées, associés à des représentants syndicaux des postiers, des salariés des chemins de fer et de l’aviation civile. A la conférence de presse de la fondation, ses animateurs déclaraient qu’ils avaient compris qu’il leur fallait s’unir pour espérer gagner et que leur faiblesse jusque-là avait été de mener leurs luttes isolément les uns des autres. Pour mieux unifier leurs luttes, ils avaient établi un programme commun reprenant l’essentiel de leurs revendications, à savoir : le salaire minimum pour tous, la renationalisation des entreprises privatisées, le limogeage de tous les dirigeants au niveau local ou national et la revalorisation du budget de la santé.
Pour le moment, on ne peut pas mesurer encore le poids réel de cette coordination sur les événements – sinon la radicalisation du mouvement de la santé qui s’est étendu à la médecine ambulatoire, aux centres d’enseignement thérapeutique, aux secrétariats des hôpitaux, aux employés des ministères et des assurances maladie –, mais il est sûr que cela dénote une tendance vers la défense coordonnée des intérêts ouvriers, et par là, de leurs intérêts politiques, même si, bien sûr, les obstacles sont encore nombreux. Effet des grèves sur la vie politique et les 529 condamnations à mort des Frères musulmans
Le nouvel éveil de la société par ces grèves va plus loin encore que les classes populaires.
En effet, après la démission du gouvernement Beblaoui et donc le départ des forces libérales, démocrates, nassériennes et de gauche du gouvernement (à part le Wafd), Sissi repousse depuis un mois l’annonce de sa candidature à la présidentielle et les autorités repoussent l’ouverture de la campagne électorale ; elles craignent qu’elle se déroule sous la pression des grèves.
On entend des bouches critiques s’ouvrir à nouveau dans les milieux laïques d’opposition à l’encontre du gouvernement et de l’armée après sept mois de silence. On voit des journalistes oser publier dans la presse ce qu’ils n’osaient plus et desmanifestations diverses pour les libertés recommencent à fleurir. Un humoriste comme Bassem Youssef radicalise un peu plus sa satire politique ; des intellectuels, artistes ou écrivains qui soutenaient l’armée jusque-là s’en détournent. Des prisonniers du mouvement démocratique sont libérés – comme Alaa Abdel el Fattah – même si bien sûr cela ne suffit pas. Les organisations révolutionnaires multiplient les protestations, comme le 23 mars dans de nombreuses villes d’Égypte, pour exiger la libération des prisonniers politiques.
Une anecdote significative parmi d’autres est que lorsque le gouvernement a demandé un an, six mois ou trois mois de suspension des grèves pour la patrie, un animateur télé, Amr Adeeb, a demandé un arrêt des conflits du travail pendant six mois pour sauver l’Égypte. Aussitôt, en réponse, s’est mis en place un site Facebook proposant aux hommes d’affaires, généraux, ministres, juges, hauts fonctionnaires, acteurs, joueurs de football connus et journalistes vedettes de ne garder pour eux que le salaire minimum de 1 200 LE et de verser le reste de ce qu’ils gagnent, c’est-à-dire des milliards, au peuple égyptien pour sauver les Egyptiens. De suite, le site a reçu des milliers d’informations et de témoignages sur les revenus, le patrimoine caché, et la vie luxueuse des élites égyptiennes.On voit également le candidat nassérien à la présidentielle Hamdeen Sabbahi oser rendre Sissi responsable – au moins en partie – de tout ce qui ne va pas en Égypte. Ce qui aurait été impensable il y a quelques mois et lui aurait valu une condamnation sévère. Cette ambiance se révèle jusque dans les faits divers puisque les hauts responsables militaires ont tenu à dénoncer à la télévision, le 24 mars, tous ceux qui utilisaient le nom de Sissi pour récolter des dons en faveur de sa candidature, afin… de mieux les détourner dans leurs poches. La dictature tourne-t-elle en farce ?
Les grèves et les manifestations ont – une nouvelle fois – totalement invalidé dans les faits la loi de novembre 2013 interdisant grèves et manifestations, même si libéraux, démocrates ou gauche ne semblent pas vraiment s’en rendre compte ou vouloir en tenir compte
(1)Selon Mena Solidarity Network, en date du 25 mars 2014, les dirigeants de la grève des postes à Alexandrie ont été arrêtés dans leur maison par des descentes de police effectuées avant l’aube. Les dirigeants arrêtés sont Ismail Gabr, Haitham Uthman, Ayman Hanafi, Hani Said et Hisham Abd-al-Hamid. Selon l’avocat du travail Mohammed Ramadan, les cinq hommes devaient être présentés devant le procureur de Moharrem Bey. Les travailleurs de la poste ont immédiatement organisé une marche et une manifestation massive devant le principal bureau de poste d’Alexandrie. Selon Mena, les travailleurs de la poste d’Alexandrie participent à la grève nationale appelée par le Syndicat indépendant des travailleurs de la poste dont les dirigeants affirment que 70 % des 52 000 travailleurs sont entrés en grève pour exiger de meilleurs salaires et l’obtention du salaire minimum à l’échelle nationale.

 

Marseille : ni centre ni social

Marseille. Le centre social du Plan d’Aou saccagé

« C’est une énorme déception et beaucoup de tristesse. L’action de quelques uns va pénaliser des gens bien. » Amère, Marion Dousse, la directrice du centre social du Plan d’Aou à Marseille (15e), n’a pu cet après-midi que constater le saccage de la structure. Au cours du week-end, des individus non identifiés se sont introduits dans le centre en brisant une baie vitrée, puis ont systématiquement mis à sac les locaux. Quelques ordinateurs mais aussi les « goûters des enfants » accueillis chaque jour sur le temps périscolaire ont été dérobés.

Les adjointes au maire Arlette Fructus et Sylvie Carrega se sont rendues sur place en fin d’après-midi. « C’est vraiment une dévastation, a deploré Arlette Fructus, élue UDI à la Politique de la ville. La création de ce centre, il y a à peine 3 ans, avait coûté 3,2 millions d’euros », financés dans le cadre de l’Anru.

La Ville a déposé plainte. La structure, gérée par le Centre de culture ouvrière (CCO) restera fermée le temps de remettre les locaux aux normes d’accueil du public. « Tout le grand Saint-Antoine paye le prix de ce vandalisme », a regretté Marion Dousse.

La ville a indiqué sa volonté de remettre le centre social en état. Elle invitera également avec l’équipe du site les habitants à discuter de cet acte, sans doute au cours de la semaine prochaine.

source : la provRence (Le 14 mai 2014)