UN CAMARADE TUÉ AU TESTET – APPEL À MANIFESTER PARTOUT

 

2014-04-13_Calais_Antifa_Defendons_les_squats-400x337A Gaillac, dimanche 18h place de la Libération
A Paris, dimanche 19h devant la préfecture
A Albi, lundi 18h devant la préfecture
A Nantes, lundi 18h devant la préfecture, 15h place du Bouffay pour
préparer et informer
A Rennes, lundi 18h devant la mairie
A Brest, lundi 18h Place de la Liberté
A Poitiers, lundi 18h30 devant l’hôtel de ville de Poitiers.
A Rouen, lundi 18h devant la préfecture
A Lyon, lundi 19h devant la préfecture
A Marseille, lundi 17h30 au Vieux Port
A Forcalquier, lundi 16h devant la préfecturePendant la nuit de samedi à dimanche un manifestant, Rémi, a été tué
au cours des affrontements qui se sont déroulés lors du rassemblement
contre le barrage de Sivens au Testet. Environ 7000 personnes ont
convergé sur la ZAD du Testet après des mois d’attaques policières, de
destruction de la zone humide et des habitats de ceux qui la
défendaient. En fin d’après midi puis plus tard dans la nuit, des
dizaines de personnes s’en sont pris aux forces de l’ordre qui
protégeaient le chantier. Elles souhaitaient ainsi marquer leur colère
et retarder la reprise des travaux, initialement prévue pour lundi.
Elles ont été repoussées à coups de flash-balls, de grenades
assourdissantes ou de désencerclement et de gaz lacrymogènes. D’après
les témoignages des camarades du Testet, la personne décédée se serait
écroulée suite à des tirs de grenade puis aurait été emmenée par les
forces de l’ordre. La Préfecture affirme ne rien vouloir déclarer à ce
sujet avant le résultat public de l’autopsie lundi. Le gouvernement a
déjà commencé à stigmatiser les manifestants, et tente de diviser pour
noyer le poisson. Mais ils savent bien que, quoi qu’ils fassent, cette
mort aura des conséquences explosives.Ce décès révoltant n’est malheureusement pas surprenant dans ce
contexte. A Notre Dame Des Landes, au Testet et partout où nous nous
opposons à leurs desseins, nous avons dû faire face au déploiement crû
de la violence d’Etat. Si nous avons bien compris de notre coté que
nous ne pouvions nous contenter de les regarder docilement détruire
nos vies, eux ont démontré qu’ils ne nous feraient aucun cadeau.
Pendant les mois d’expulsion de la ZAD de Notre Dame des Landes, de
nombreux camarades ont été blessés gravement par des tirs de
flash-balls et de grenades. Sur la seule manifestation du 22 février
2014 à Nantes, 3 personnes, visées à la tête par des flash-balls ont
perdu un œil. Depuis des semaines au Testet plusieurs personnes ont
été blessées elles aussi et d’autres accidents tragiques ont été
évités de justesse lorsque des opposant-e-s se sont faits délogé-e-s,
notamment des cabanes qu’il-elle-s avaient construites dans les
arbres. Pourtant c’est bien, entre autre, parce que des milliers de
personnes se sont opposées physiquement aux travaux, aux expulsions,
àl’occupation policière de leurs lieux de vie que le projet d’aéroport
de Notre dame des landes est aujourd’hui moribond, et que le barrage
du Testet et ceux qui devaient lui succéder sont largement remis en
question. C’est cet engagement en acte qui a donné une puissance
contagieuse à ces luttes et qui menace partout aujourd’hui
l’aménagement marchand du territoire.

Plus quotidiennement la répression s’exerce face à celles et ceux qui
luttent dans les prisons, dans les quartiers et dans les centres de
rétention et entraîne là aussi son lot de morts trop souvent oubliées
– plusieurs dizaines chaque année. Face aux soulèvements et
insoumissions, la démocratie libérale montre qu’elle ne tient pas
seulement par la domestication minutieuse des individu-e-s et des
espaces de vie, ou par les dominations économiques et sociales, mais
aussi par un usage déterminé de la terreur.

Nous appelons à occuper les rues et lieux de pouvoir partout dès
demain, pour marquer notre tristesse, saluer la mémoire du camarade
tué ce samedi et pour exprimer notre colère face à la violence d’Etat.
Nous ne les laisserons pas nous tuer avec leurs armes dites « non
létales ». Réagissons avec force pour qu’il y ait un avant et un après
cette mort. Affirmons plus fort que jamais notre solidarité avec
toutes celles et ceux qui luttent au Testet et ailleurs contre leurs
projets guidés par les logiques de contrôle et de profit, barrage de
Sivens mais aussi avec toutes celles et ceux qui tombent plus
silencieusement sous les coups de la répression partout ailleurs. Nous
ne nous laisserons ni diviser ni paralyser par la peur. Nous
continuerons à vivre et lutter sur les espaces qu’ils rêvent
d’anéantir, et à leur faire obstacle.

Nous n’appellerons pas au calme, nous ne laisserons pas le silence
retomber, nous n’oublierons rien !

— Des occupant-e-s de la ZAD de Notre dame des Landes —

Pour plus d’infos : http://zad.nadir.org ou nantes.indymedia.org