ET MAINTENANT QU’EST-CE QU’ON FAIT?

Samedi soir, sur le chantier du barrage de Sivens, aux alentours de 2h du matin, Rémi est mort.
Pour ceux qui ont été présents ces six derniers mois au Testet, pour ceux qui ont été des batailles de la ZAD de Notre-Dame-Des-Landes, pour ceux qui au moins une fois se sont retrouvés face à une ligne de flics, une évidence s’impose : ni bavures, ni « mort suspecte », nous parlons ici d’assassinat.
Samedi soir, Rémi est mort après une longue journée d’affrontements. La veille, des opposants ont mis en fuite les vigiles du chantier, parvenant à reprendre du terrain et à détruire par le feu ce qui restait encore sur le chantier. Le lendemain, les gendarmes mobiles sont revenus protéger un parking désormais vide. Alors que la mort de Rémi a été constatée à 2h du matin par les pompiers, les gendarmes ont continué à tirer sur les manifestants jusqu’au petit matin. Contrairement à ce que dit la presse, de nombreux blessés ont été soignés par nos propres moyens sur la ZAD. Au cours de ce week-end, la gendarmerie n’a pas hésité à viser la tête à coup de flash-balls et à faire des tirs
tendus de lacrymogènes et de grenades assourdissantes. Pendant toutes ces semaines d’occupation militaire, les gendarmes ont constamment éclaté des opposants, multiplié les coups tordus.
Dimanche soir, à Gaillac, lors du premier rassemblement, après l’annonce de la mort de Rémi et alors que tout laissait à penser qu’ils se feraient discrets, ces mêmes gendarmes ont chargé et dispersé les gens avec véhémence.
Ce qui est arrivé à Rémi aurait pu arriver à n’importe lequel d’entre nous, ici ou ailleurs. À n’importe qui d’un peu déterminé ce jour-là et qui mettait en actes son refus. Un jeune homme est mort, qu’il soit « pacifiste » ou « radical », cela importe peu. Samedi soir, il était sur cette colline contre la zone militarisée, pour faire reculer les flics et les machines. Dimanche soir, on a entendu que Rémi était pacifiste, que les gens qui participaient aux affrontements étaient anarchistes. De telles affirmations sont insupportables. Dire ça, c’est entretenir de vielles divisions et faire le jeu du maintien de l’ordre. La force de mouvements et de luttes comme le No-Tav en Italie, la ZAD de Notre-Dame ou autres, c’est d’avoir su justement regrouper en leur sein des pratiques qui, au lieu de s’opposer, se complètent et peuvent s’associer pour aller
vers des victoires sensibles et matérielles. L’intelligence de la lutte, c’est de transformer ce qui apparaît trop souvent comme clivages et divergences rigides en tensions questionables et requestionnables permettant de grandir ensemble. Savoir faire force de la multitude des pratiques.
L’idée d’une Zone à Défendre se nourrit de ce qui vient d’ailleurs, d’où la bêtise de phrases comme « mais vous n’êtes pas d’ici », « on ne vous a jamais vu ». Sans soutien massif, la ZAD de Notre- Dame-des-Landes n’aurait jamais pu faire face aux flics et aux machines. La ZAD du Testet, comme les autres, n’est pas seulement une question locale, elle porte une idée de la vie en lutte contre la gouvernance, contre l’aménagement du territoire, contre l’existence-même de la police.
Ce qu’il convient maintenant de penser, c’est comment répondre.
Quand Alexis se fait tuer par la police en Grèce en 2008, c’est tout un pays qui s’embrase. Quand Zyad et Bouna se font tuer après une course-poursuite avec les flics en 2005, c’est des semaines d’émeutes qui s’enchaînent. Ne pas réagir serait une défaite. Il ne faut surtout pas laisser la peur s’installer et nous réduire à l’impuissance. C’est le devenir de nos vies et de nos luttes qui se joue.
Même si le projet s’arrêtait, ou était suspendu provisoirement, il n’y aura pas de victoire aujourd’hui. On entend dire : « attention, il ne faut pas se laisser aller à la colère », « il faut garder sa mesure », « le projet va peut-être bientôt être abandonné », etc. Cette pensée de la lutte est insupportable. Une vie vaut plus que l’abandon du projet d’un barrage, il faut le rappeler. La rage qui nous envahit aujourd’hui ne pourra être contenue au nom de calculs gestionnaires et par peur du débordement. On ne va pas réprimer par souci stratégico-médiatique la révolte que cette absence fait monter en nous.
Peu importe que nous ayons ou non pris part à la lutte contre le barrage. La réaction qui doit aujourd’hui éclater dépasse très largement son caractère local. Déjà hier des rassemblements ont eu lieu un peu partout en France et cela ne va faire que s’amplifier.
Peu importe ce que dira l’autopsie. Peu importe ce que diront les médias. La vérité on la connaît déjà, nul besoin d’attendre la leur: les flics ont tué Rémi.
Nous ne voulons pas de martyr mais faire en sorte que cette mort nous empêche tout retour en arrière. Se donner les moyens d’être victorieux c’est se ressaisir ensemble de cette situation. En premier lieu en faisant vivre ce qui avait pousser Rémi et des milliers de personnes autour de ces grilles mais aussi en affirmant, par prolongement, notre capacité à faire mouvement.
Maintenant, partout, organisons nous.
A la vie.
A Rémi.

UN CAMARADE TUÉ AU TESTET – APPEL À MANIFESTER PARTOUT

 

2014-04-13_Calais_Antifa_Defendons_les_squats-400x337A Gaillac, dimanche 18h place de la Libération
A Paris, dimanche 19h devant la préfecture
A Albi, lundi 18h devant la préfecture
A Nantes, lundi 18h devant la préfecture, 15h place du Bouffay pour
préparer et informer
A Rennes, lundi 18h devant la mairie
A Brest, lundi 18h Place de la Liberté
A Poitiers, lundi 18h30 devant l’hôtel de ville de Poitiers.
A Rouen, lundi 18h devant la préfecture
A Lyon, lundi 19h devant la préfecture
A Marseille, lundi 17h30 au Vieux Port
A Forcalquier, lundi 16h devant la préfecturePendant la nuit de samedi à dimanche un manifestant, Rémi, a été tué
au cours des affrontements qui se sont déroulés lors du rassemblement
contre le barrage de Sivens au Testet. Environ 7000 personnes ont
convergé sur la ZAD du Testet après des mois d’attaques policières, de
destruction de la zone humide et des habitats de ceux qui la
défendaient. En fin d’après midi puis plus tard dans la nuit, des
dizaines de personnes s’en sont pris aux forces de l’ordre qui
protégeaient le chantier. Elles souhaitaient ainsi marquer leur colère
et retarder la reprise des travaux, initialement prévue pour lundi.
Elles ont été repoussées à coups de flash-balls, de grenades
assourdissantes ou de désencerclement et de gaz lacrymogènes. D’après
les témoignages des camarades du Testet, la personne décédée se serait
écroulée suite à des tirs de grenade puis aurait été emmenée par les
forces de l’ordre. La Préfecture affirme ne rien vouloir déclarer à ce
sujet avant le résultat public de l’autopsie lundi. Le gouvernement a
déjà commencé à stigmatiser les manifestants, et tente de diviser pour
noyer le poisson. Mais ils savent bien que, quoi qu’ils fassent, cette
mort aura des conséquences explosives.Ce décès révoltant n’est malheureusement pas surprenant dans ce
contexte. A Notre Dame Des Landes, au Testet et partout où nous nous
opposons à leurs desseins, nous avons dû faire face au déploiement crû
de la violence d’Etat. Si nous avons bien compris de notre coté que
nous ne pouvions nous contenter de les regarder docilement détruire
nos vies, eux ont démontré qu’ils ne nous feraient aucun cadeau.
Pendant les mois d’expulsion de la ZAD de Notre Dame des Landes, de
nombreux camarades ont été blessés gravement par des tirs de
flash-balls et de grenades. Sur la seule manifestation du 22 février
2014 à Nantes, 3 personnes, visées à la tête par des flash-balls ont
perdu un œil. Depuis des semaines au Testet plusieurs personnes ont
été blessées elles aussi et d’autres accidents tragiques ont été
évités de justesse lorsque des opposant-e-s se sont faits délogé-e-s,
notamment des cabanes qu’il-elle-s avaient construites dans les
arbres. Pourtant c’est bien, entre autre, parce que des milliers de
personnes se sont opposées physiquement aux travaux, aux expulsions,
àl’occupation policière de leurs lieux de vie que le projet d’aéroport
de Notre dame des landes est aujourd’hui moribond, et que le barrage
du Testet et ceux qui devaient lui succéder sont largement remis en
question. C’est cet engagement en acte qui a donné une puissance
contagieuse à ces luttes et qui menace partout aujourd’hui
l’aménagement marchand du territoire.

Plus quotidiennement la répression s’exerce face à celles et ceux qui
luttent dans les prisons, dans les quartiers et dans les centres de
rétention et entraîne là aussi son lot de morts trop souvent oubliées
– plusieurs dizaines chaque année. Face aux soulèvements et
insoumissions, la démocratie libérale montre qu’elle ne tient pas
seulement par la domestication minutieuse des individu-e-s et des
espaces de vie, ou par les dominations économiques et sociales, mais
aussi par un usage déterminé de la terreur.

Nous appelons à occuper les rues et lieux de pouvoir partout dès
demain, pour marquer notre tristesse, saluer la mémoire du camarade
tué ce samedi et pour exprimer notre colère face à la violence d’Etat.
Nous ne les laisserons pas nous tuer avec leurs armes dites « non
létales ». Réagissons avec force pour qu’il y ait un avant et un après
cette mort. Affirmons plus fort que jamais notre solidarité avec
toutes celles et ceux qui luttent au Testet et ailleurs contre leurs
projets guidés par les logiques de contrôle et de profit, barrage de
Sivens mais aussi avec toutes celles et ceux qui tombent plus
silencieusement sous les coups de la répression partout ailleurs. Nous
ne nous laisserons ni diviser ni paralyser par la peur. Nous
continuerons à vivre et lutter sur les espaces qu’ils rêvent
d’anéantir, et à leur faire obstacle.

Nous n’appellerons pas au calme, nous ne laisserons pas le silence
retomber, nous n’oublierons rien !

— Des occupant-e-s de la ZAD de Notre dame des Landes —

Pour plus d’infos : http://zad.nadir.org ou nantes.indymedia.org

 

RSA : un pas en avant, deux pas en Ariège

enfant-prison_400« Je ne sais pas si je suis complètement remise ». Pas du genre fragile,

Sarah, 38 ans, ne revient toujours pas de son passage devant la «
Commission Sociale Territoriale » (CST) de mars à Foix (Ariège) [1]. Au
RSA depuis 2011 cette mère d’un enfant de huit ans suit une formation de
psycho-praticienne, non reconnue par l’Etat, pour travailler dans
l’écoute. Un projet pas assez sérieux aux yeux du département qui la
convoque. « Ce n’est pas un tribunal » lui dit-on d’entrée. Mauvais signe.

Face à elle deux professionnels du social, deux techniciens du
département. Après sa présentation, une avalanche de questions. Le ton est
inquisiteur, hautain. Les réflexions intrusives, suspicieuses « —Si vous
changiez votre enfant de l’école, vous aurez plus de temps pour trouver du
travail ! » « —Vous avez pensé à déménager ? » etc. Jusqu’à ce que la
sanction tombe. Retrait de 100 € de son revenu de solidarité. Motif :«
démarches insuffisantes ». Sarah sort et éclate en sanglots. Retrait total
ou partiel, suspension temporaire, remboursement de« trop perçu »
rendez-vous obligatoires… Menace ou sanction réelle, la version ariégeoise
de lutte contre la précarité prend des allures de contrôle social.
Stigmatiser et culpabiliser tout détenteur du Revenu de Solidarité Active
qui ne remplit pas ou mal son contrat d’insertion ou qui n’a pas le profil
adéquat.

Le CAFCA le subit régulièrement. Depuis août 2012 le Collectif
d’Autodéfense Face aux Contrôles de l’Administration accompagne et défend
les personnes précaires devant Caf, MSA, Pôle Emploi. A coup de « blocage
» des CST. Au point que les forces de l’ordre filtraient jusqu’à peu
l’accès à ces dernières. Dernière action en date, avril 2014, l’occupation
du Conseil général pour exiger que Séverine, mère isolée dont le RSA fut
suspendu puis remis, touche ses arriérés d’alloc. Elle vient de les
recevoir. « Un résultat de la lutte », précise une militante. Ces
intermittents, ces chômeurs, ces Rsastes s’organisent contre l’isolement
et pour l’arrêt de ces pratiques qu’ils considèrent humiliantes. Sarah : «
Ils sont là uniquement pour rabaisser la personne alors qu’ils sont censés
nous accompagner ». « Un mur froid, inhumain ) » [2]. Après un recours,
elle gardera finalement la totalité de son revenu minimum.
Droit ou faveur ?

Au pays du « socialisme congelé » [3], les 6000 détenteurs du minima
social du 09, un des territoires le plus touché par cette précarité,
seraient devenus la cible n°1. Ils pèseraient trop lourds sur les finances
publiques pour le département chargé de financer le Rsa socle. « ll y a
parmi les allocataires des gens qui trichent, qui n’y ont pas droit. (…)
Il s’agit d’argent public qui demande le plus de crédit » déclarait
Augustin Bonrepaux, président du Conseil Général en 2012 [4]. Autour de 30
M€. Ce qui ne l’a pas empêché de rehausser le volet social de 8 % cette
année. Un coût mirobolant de 450 € mensuel par foyer en moyenne.
L’allocataire a « des droits et a surtout des devoirs » [5], se justifient
à l’envi A. Bonrepaux et consort. « L’administration, paternaliste et
condescendante, tente régulièrement de faire passer pour des faveurs ce à
quoi nous avons droit pour vivre. La pression, constante et sans relâche,
fait partie intégrante du dispositif » rappelle la CNT 09 qui épaule
parfois le Cafca dans ses actions [6]. Des « miettes pour calmer la grogne
sociale », rétorquent certains.« Ils ont l’impression de donner plein de
sous. C’est quoi leur salaire à eux ? » s’emporte Catherine, elle aussi
sortie en larmes de sa CST. On la menaçait de lui baisser son Rsa couple.
700€ pour quatre. C’était sans compter sur Malick son compagnon qui a
passé son coup de gueule « On n’est pas dupe, ils ont pas intérêt à mettre
une famille à la rue, mais on peut lui taper dessus ».
« Les mettre au boulot »

En comité de pilotage du département, l’objectif de la direction est assez
clair : « on va les mettre au boulot ! », raconte une source interne.
Léger problème, avec un taux de chômage à plus 12, 2 %, les offres
d’emploi n’encombrent pas les fichiers Pôle Emploi Ariège. Quitte à
réorienter les profils de ces assistés en puissance à n’importe quel prix.
Pour toucher son dû, Sarah a du écrire sur son recours qu’elle «
élargissait son champ de recherche aux boulots alimentaires ». « Je suis
allée en intérim, vu mes diplômes ils m’ont regardé avec des yeux ronds ».
La logique tourne à l’absurde kafkaïen : « Si je vais travailler, ce sera
pour payer la garde de mon enfant ». Daniel lui, travailleur social de
métier, avait postulé dans une structure pour jeunes handicapés dont le
directeur, membre de la commission, lui reprochait son manque de
démarches. Il ne lui avait jamais répondu. Souci d’honnêteté, Catherine et
Malick l’on joué franc-jeu en CST :« on ne cherche pas de boulot ». Bac+
5, elle, veut tenter sa chance dans la vannerie tandis que lui, BTS,
construit leur maison sans passer par les banques. « Peu importe ce que je
leur disais, pour eux j’étais une glandeuse. Comme s’ils décidaient de ma
vie à ma place ». Etre un « bon pauvre » qui « s’insère » dans le
chantier, les ménages, la manutention.

Ces coups de pressions retombent aussi sur les employés. En interne la CST
de Foix a la réputation d’être la « plus dure » d’Ariège. Une« punition »
pour les professionnels qui y travaillent. Cette tendance au contrôle
viendrait du recrutement de techniciens gestionnaires « très normés »
issus du monde économique. « Nous, on arrivait de l’éducation populaire ou
de science de l’éducation », se souvient Paul, un conseiller d’insertion.
Pas vraiment de politique du chiffre sur les « sorties positives » des
Rsaste mais des rendez-vous, des règles, des obligations de données, des «
outils » tels que ces« courbes d’évolution »… du chiffre d’affaires du
précaire. C’est ni blanc ni noir, tempère Paul. « Les élus sont encore sur
du social mais ne supportent pas ceux qui ne veulent pas s’en sortir ».
Gâchis humain

Du boulot, du moins de l’activité, la « terre courage » en foisonne.
Agriculture, apiculture… Max, membre du Cafca avait un contrat d’insertion
dans la cueillette. Un autre : « vente de savon à base de plante ».
Catherine s’était vue invalider son contrat de travail dans un café
culturel. Des ambitions professionnelles « ubuesques » pour un département
plutôt hostile au mode de vie alternatif. A l’image de cette imprimerie
associative qui avait le tort d’être gratuite. Une cafcaïenne raille : «
Pour eux, le sens social, c’est dégager de l’argent ». Vrai que l’Ariège,
terre historique d’accueil de néo-ruraux, c’est plus le pays des hippies
décroissants que des costumes cadres dynamiques. De ceux qui font un « pas
de côté ». Malick : « Ce n’est pas par choix mais j’estime être en
résistance au Rsa, je prends ma vie en main. Je ne fais pas rien, je prend
mon temps ».

Ludo Simbille

Source : Friture Mag

Notes de l’auteur

Notes :

[1] Tous les prénoms sont modifiés à la demande des intéressés.

[2] D’absurdité et de « torture morale » qualifiait Dominique Méda ce type
de contrôle.

[3] Lire l’enquête de Mediapart sur le système politique ariégeois et les
dossiers de La Buvette des alpages sur l’édile.

[4] M. Bonrepaux tenait-il le même discours à propos des subventions qu’il
verse aux entreprises ? Ou au « Club Ariège Pyrénées Investissement », ce
lobby créé et financé à 98% par le CG ? Sans résultat, il fut dissout pour
des raisons de corruption.

[5] Et l’élu s’y connaît en citoyenneté, lui qui fut mis en examen pour
délit de favoritisme dans deux marchés publics. (La Dépêche, 25/05/2013).

[6] Une étude du CEE sur le RSA qualifiait cette mécanique « d’absurde »
et « torture morale »

. Un conseil général socialiste supprime le RSA à des centaines de
personnes, et le revendique
. R.S.A : fausse hausse et coupures programmées
. « Absurdité », « torture morale », une enquête sur le RSA à Paris
. Ici le site du CAFCA, Collectif d’autodéfense face aux contrôles de
l’administration

Du 13 au 26 octobre, attention aux rafles dans toute l’Europe

noir et blancDu 13 au 26 octobre, attention aux rafles dans toute l’Europe.
Sur Marseille un réseau téléphonique essaye de se mettre en place pour
réagir au mieux face à ces rafles.
Le contact :   06 05 54 85 55
Pour plus d’info :

Du 13 au 26 octobre, attention aux rafles dans toute l’Europe

Pour envoyer un message : antirafle2014@yahoo.fr

[Paris] Un autre texte concernant la mort d’Abdelhak Goradia

calais.34Le jeudi 21 août Mr Abdelhak Goradia est mort dans le fourgon de police qui le conduisait de la prison pour étrangers de Vincennes vers le vol Air France KLM de 21 h 15 qui devait l’expulser vers l’Algérie. Mr Goradia est mort alors qu’il était entre les mains des policiers de la COTEP (Compagnie transfert escorte et protection) une unité spéciale de la police chargée entre autres d’escorter les personnes expulsées entre le centre de rétention de Vincennes et les aéroports parisiens. Le rapport d’autopsie dit qu’il est mort asphyxié par régurgitation. La famille qui, à la morgue, n’a pu voir le corps d’Abdelhak mais seulement son visage, a remarqué qu’il y avait des traces de coups.

En 2003, deux sans-papiers ont été tués à Roissy par les agents de la Police aux frontières pendant leur expulsion. Ricardo Barrientos, un Argentin de 52 ans et Mariam Getu Hagos un Ethiopien de 24 ans sont morts  tous les deux dans l’avion après que les policiers les ont maintenus pliés en deux en appuyant sur les omoplates pour les empêcher de crier et d’alerter les passagers. En 1991, Arunam Fiva, un demandeur d’asile sri-lankais était mort étouffé après une tentative de reconduite à bord d’un avion à destination de Colombo. Là encore, comme pour Mr Goradia, la police avait parlé d’un malaise cardiaque.

Pour atteindre les 27 000 expulsions annuelles brandies par les divers gouvernements comme des trophées, des dizaines de personnes dites sans papiers sont expulsées chaque jour de France. C’est à dire arrachées de force à la vie qu’elles menaient en France, aux gens qu’elles aiment et connaissent, à leurs habitudes, à tout ce qui fait le quotidien d’un être humain. Nous n’en entendons parler que lorsque quelqu’un meurt ou est gravement blessé mais parmi ces personnes expulsées, nombreuses sont celles qui en plus subissent des violences, notamment lors de ce que l’administration française appelle « l ‘éloignement » ou la « reconduite à la frontière ». De nombreux témoignages trop peu diffusés font d’ailleurs état de ces violences qui de toute façon font partie des méthodes de travail officielles de la police de l’air et des frontières.

Dans un document de 62 pages du ministère de l’intérieur intitulé « Instruction relative à l’éloignement par voie aérienne des étrangers en situation irrégulière »  et destiné aux flics escorteurs de la police de l’air et des frontières il est indiqué que pour exécuter ces mesures, qui résultent de décisions administratives ou judiciaires, conformément à la loi, l’emploi de la force strictement nécessaire sans faire usage de violences inutiles ou de brutalité illégitime ». Les violences et brutalités que l’État estime légitimes y sont abondamment détaillées et illustrées à l’aide de schémas et de photographies «en situation», Parmi les gestes qu’un policier peut faire pour immobiliser une personne expulsée il y a par exemple la «régulation phonique» qui consiste en un étranglement pour «déstabiliser physiquement» la personne, «diminuer sa résistance» et «diminuer ses capacités à crier». Les risques liés à ce geste ne sont pas ignorés et ils sont même listés : «détresse ventilatoire et/ou circulatoire», «défaillance de l’organisme» et «risque vital»…

Concernant Mr Abdelhak Goradia, l ‘État français, par la voix de son ministre de l’intérieur, souhaite “que l’enquête judiciaire permette de faire toute la lumière sur les circonstances de ce décès dramatique”. Nous voulons bien croire que les policiers de service ce jour là passeront en procès pour « homicide involontaire ». Peut-être ne seront ils pas relaxés comme ceux qui étaient chargés de l’expulsion d’Arunam Fiva. Peut être seront-ils condamnés à de la prison avec sursis comme l’un des trois policiers (les deux autres ont été relaxés) qui escortaient Getu Hagos Mariame. Sans doute leur hiérarchie et l’État français s’en serviront ils comme bouclier pour parler d’éléments qui ont failli, pour mettre en avant un dérapage….ou pas

Mais les responsables de la mort de Mr Goradia ne sont pas uniquement les cinq policiers qui ont monté Abdelhak de force dans un véhicule pour l’emmener à l’aéroport. Les responsables sont aussi tous ceux qui depuis plus de 30 ans, qu’ils se proclament de gauche ou de droite, élaborent et, à l’Assemblée nationale et au sénat, votent des lois qui criminalisent toujours plus les pauvres et les étrangers. Les responsables sont aussi les juges qui dans les tribunaux prononcent des peines spéciales pour les personnes dites étrangères, telles des interdictions du territoire français, confirment des obligations de quitter le territoire français ou des maintiens en rétention. Les responsables se trouvent également aux guichets des préfectures et vérifient pointilleusement si aucun papier si minime soit il ne manque ou si on connaît les paroles de la Marseillaise avant de délivrer un titre de séjour. On pourrait également citer la responsabilité des compagnies aériennes qui acceptent les personnes expulsées et leurs escortes…..

Plus largement, la mort d’Abdelak Goradia est à rapprocher de celles des milliers de personnes qui depuis 20 ans périssent noyées en Méditerranée ou meurt de froid ou d’asphyxie dans des camions ou des trains d’atterrissage pour franchir des frontières que les politiques d’immigration des différents pays de l’union européenne rendent de plus en plus infranchissables.

Pourtant, les « immigrés clandestins » comme les nomment souvent les médias, ne sont pas une « menace » mais le résultat d’une volonté politique des États européens, qu’on appelle « politique migratoire ». La conséquence d’un processus qui commence souvent dans les files d’attente interminables devant les consulats des États européens pour un visa que l’on obtiendra de toute façon pas si on est pauvre. Tout en constituant une réserve de main d’œuvre exploitable au plus haut point, les pays d’Europe et les pays dits riches en général font des étrangers et étrangères les boucs-émissaires de la crise économique et sociale.

A travers les médias, l’État a voulu faire de Mr Goradia, une de ces figures du mal : le sans papier clandestin délinquant. Ne nous y trompons pas, nos ennemis ce ne sont pas celles et ceux qui, par choix ou par force, décident un jour de partir tenter une vie meilleure ailleurs et qui, parfois, sont obligés de se débrouiller pour survivre. Les désigner comme coupables des misères autochtones est une rengaine dont le capitalisme s’est déjà allégrement servie dans les années 30 pour s’assurer que les pauvres se battraient entre eux plutôt que contre leurs vrais ennemis : les riches et les exploiteurs au service desquels œuvrent tous les politiques qui prétendent vouloir nous gouverner.

Face à cette montée du racisme et du fascisme, partout en Europe, des personnes, immigrées ou non, s’organisent pour être solidaires de celles et ceux que l’on désigne comme étant « indésirables ». La chasse aux sans-papiers est présente dans notre vie de tous les jours et que ce soit dans la rue, dans les écoles ou sur leurs lieux de travail, des gens s’y opposent quotidiennement.

Ainsi, le 12 août, Mr Goradia avait fait l’objet d’une première tentative d’expulsion. Le commandant de bord, comme c’est son droit, avait refusé de l’embarquer et avait exigé des policiers de la PAF qu’ils le redescendent. Peut être ce commandant de bord avait il agi de lui-même, peut-être avait-il été alerté par des passagers ou passagères protestant contre la présence contrainte et forcée d’Abdelhak. En tout cas, parfois, des gens, qui sont à la fin des 45 jours de rétention, échappent ainsi à l’expulsion. Cela n’a malheureusement pas été le cas d’Abdelhak Goradia qui a lui subi un véritable acharnement puisqu’en une semaine il a subi 2 tentatives d’expulsion. La 2e lui a été fatale avant même qu’il ne soit monté dans l’avion et puisse bénéficier d’un minimum de solidarité de la part des personnes à bord à l’appareil… Cette solidarité que les expulseurs comme les exploiteurs craignent tant et qui fait si chaud au cœur de nombre d’entre nous, qu’ils ou elles aient ou non des papiers.

Arrêt des expulsions, fermeture des centres de rétention, liberté de circulation et d”installation pour toutes et tous

Nouvelles stratégies policières et vieilles rengaines sécuritaires à Marseille

jeudi 11 septembre 2014 MARSEILLE 19 h librairie Transit 45 Bd de la Libération,

Débat introduit par Kevin Vacher à partir d’une recherche sociologique réalisée de septembre 2013 à juin 2014.

Suite aux crimes liés aux réseaux de trafics de drogues qui ont endeuillés nos quartiers ces dernières années ainsi qu’au changement de gouvernement, les pouvoirs publics ont mis en place à Marseille, plus précisément sur 80 cités, une réorientation des politiques sécuritaires baptisée « approche globale ».

Consistant en l’organisation d’une (quasi) permanence de la présence policière et en la coopération des pouvoirs publics avec (certains) acteurs associatifs et sociaux, cette politique, bien plus qu’un changement radical de stratégie, consiste en un renforcement et une remise en cohérence d’expériences policières déjà menées auparavant.

Ce travail de recherche sociologique a cherché, à travers l’étude monographique des dispositifs mis en oeuvre, à comprendre le fonctionnement de ceux-ci et leurs effets sur l’activité régulière de la cité. Ainsi, l’étude de cette « approche globale », qui est une déclinaison locale de la mise en oeuvre des « Zones de Sécurité Prioritaires » lancée à l’été 2012 par Manuel Valls, alors Ministre de l’Intérieur, nous informe sur la transformation du contrôle et de la régulation sociale des quartiers populaires concernés partout en France.
P.-S.
Librairie Transit, 45 Bd de la Libération, 13001
04 13 04 02 60 / 06 83 55 96 66
transit.librairie@gmail.com / http://transit.librairie.over-blog.com/

Flics, Porcs, Assassins… Vérité pour Abdelhak Goradia (2)

Mort d’un Algérien expulsé : la police est gravement mise en cause

Abdelhak Goradia, Algérien de 51 ans, est mort d’« asphyxie » lors de son transfert vers l’aéroport de Roissy dans un fourgon de police, le 21 août. Ses proches affirment avoir vu des hématomes sur son visage. « Même à un animal, on ne fait pas ça ! » dit son neveu, alors que les policiers sont suspectés de mauvais traitements et que les associations s’indignent. Une information judiciaire a été ouverte.

Pourquoi Abdelhak Goradia, 51 ans, est-il mort lors de son transfert vers l’aéroport de Roissy dans un fourgon de police, jeudi 21 août ? Ce ressortissant algérien, sous le coup d’un arrêté ministériel d’expulsion, devait embarquer sur un vol pour l’Algérie jeudi à 21h15, à Roissy.

Une source policière a d’abord affirmé à l’AFP vendredi que l’homme, père d’un enfant français de six ans, était mort « d’une crise cardiaque ». « En arrivant à Roissy, les policiers se sont aperçus qu’il était en train de faire un malaise dans le fourgon et, malgré les secours prodigués, il est décédé », avait déclaré le policier. Mais dès le lendemain, un porte-parole du parquet de Bobigny, confirmant une information du Monde, indiquait que « selon les premiers résultats de l’autopsie, la mort avait été provoquée par une asphyxie due à une régurgitation gastrique ». Une information judiciaire pour homicide involontaire contre X… a été ouverte vendredi.

Contacté lundi, le parquet de Bobigny ne veut désormais plus communiquer et renvoie vers le cabinet du ministre de l’intérieur. Dans son communiqué envoyé vendredi, le ministre Bernard Cazeneuve indique simplement souhaiter « que l’enquête judiciaire permette de faire toute la lumière sur les circonstances de ce décès dramatique ».

vol d oiseauPlusieurs proches de la victime, qui se sont rendus samedi à l’Institut médicolégal de Paris (XIIe arrondissement), affirment avoir constaté des hématomes sur son visage. Houari Goradia, l’un de ses neveux, décrit ainsi « un gros bleu au niveau du nez, un bleu sous l’œil gauche, des bosses et un creux au niveau du crâne ». « Nous étions derrière une vitre et il avait un linceul jusqu’aux oreilles qu’ils ont refusé de retirer », dit Houari Goradia, 37 ans, qui est apporteur d’affaires à Paris. Selon lui, la sœur et le frère de la victime, qui habitent en région parisienne, entendent se constituer partie civile.

Détenu depuis 2011 pour plusieurs escroqueries à la carte bancaire, Abdelhak Goradia faisait l’objet d’un arrêté ministériel d’expulsion, notifié le 12 août, au motif d’une « nécessité impérieuse pour la sécurité publique », selon son avocat. Le même jour, ce quinquagénaire avait été placé au centre de rétention de Vincennes, à sa sortie de la maison d’arrêt de Châteaudun. Il aurait déjà fait l’objet de deux tentatives d’expulsion, dont l’une le 16 août, auxquelles il s’était opposé. Selon son neveu, le commandant de bord avait refusé de l’embarquer le 12 août, car il était entravé aux mains et aux jambes.

Ce 21 août, Abdelhak Goradia n’était pas inscrit au tableau des départs, d’après des retenus du CRA de Vincennes joints par téléphone. « Ils lui ont dit qu’il avait une visite pour qu’il les suive », raconte Mouelhi Adnen, un Tunisien qui partageait la chambre de l’Algérien au sein du bâtiment 1 du CRA. « Il ne voulait pas partir car depuis la mort de ses parents, il n’avait plus personne en Algérie, toute sa famille vivait en France », dit Ivan Drajic, un retenu serbe au CRA de Vincennes. Arrivé sur le territoire en 1996, Abdelhak Goradia était le père d’un enfant né en France en 2008. Il était séparé de la mère.

Vers 19 heures, le jeudi soir, il a appelé son avocat et sa famille pour les prévenir qu’une escorte allait l’embarquer. Me Sohil Boudjellal a alors pu parler au chef d’escorte « qui m’a dit qu’il ne faisait qu’exécuter un ordre ». Puis le portable de l’Algérien n’a plus répondu. L’avocat et la famille n’ont plus eu de nouvelles jusqu’à ce qu’ils apprennent sa mort le lendemain matin, après avoir passé en vain plusieurs coups de fil en Algérie et au CRA de Vincennes.

« En sortant de la visite au premier étage (au-dessus de l’accueil du CRA, ndlr), un Chinois a entendu des cris, comme une bagarre, mais il n’a pas vu ce qui se passait », explique Ivan Drajic. Ce sont cinq fonctionnaires de la compagnie de transferts, d’escortes et de protection de la police (Cotep) qui auraient embarqué l’homme. « Comme il était assez virulent, les policiers de la Cotep se sont mis à quatre ou cinq pour l’entraver, explique Cédric Caste, du syndicat Unité Police SGP-FO pour la police aux frontières (PAF) de Roissy. Ils ont écarté une lame de rasoir. Ils ont protégé sa tête avec un casque de boxe et l’ont allongé dans le fourgon, entravé aux mains et aux pieds. »

D’après le syndicaliste policier, ce n’est qu’à l’arrivée à l’unité d’éloignement de l’aéroport de Roissy, à 19h45, que les policiers « se sont rendu compte qu’il était bleu ». « Les policiers de la PAF de Roissy ont essayé de le réanimer et ont appelé les secours qui l’ont entubé par le nez car il avait les voies obstruées. » D’après le ministère de l’intérieur, l’inspection générale de la police nationale était sur place « une heure après la constatation du décès ».

Dans un communiqué, l’Association service social familial migrants (ASSFAM) a souligné que la victime « n’avait jamais fait état de problèmes de santé depuis son arrivée au centre de rétention ». Me Boudjellal, l’avocat de la victime, n’a pas encore eu accès au rapport d’autopsie. « La version de départ est totalement contredite, remarque-t-il. Il n’est pas mort naturellement mais s’est étouffé devant les policiers ou sous l’effet de leurs contraintes. Ce qui suppose des convulsions et une mort atroce. » « Comment peut-on ne pas porter secours à quelqu’un qui s’asphyxie ? » s’interroge l’avocat. « Tout ce qu’on sait est qu’il n’est pas mort de mort naturelle, dit Houari Goradia. On sait comment ça se passe. On attache les pieds et les mains, on met une muselière sur la bouche, on emploie la manière forte… Même à un animal, on ne fait pas ça ! »

Deux décès remontant au début des années 2000

Abdelhak Goradia avait été condamné à plusieurs reprises pour des escroqueries à la carte bancaire. « Avec les récidives, il avait cumulé neuf ans de prison (du fait de la loi sur les peines planchers — ndlr), explique son avocat. Il a fait six ans, il avait travaillé et remboursé les parties civiles. » « Nous savions que la prétendue suppression de la “double peine” sous Sarkozy était une mauvaise plaisanterie et qu’elle reste en vigueur sous la présidence de Hollande », remarque le Réseau éducation sans frontières (RESF).

Un premier recours en référé-liberté avait été rejeté le 20 août par le tribunal administratif de Paris, qui avait estimé que son expulsion ne constituait pas une atteinte « manifestement grave » aux libertés fondamentales. Mais le juge administratif devait se prononcer le 28 août sur un autre recours, cette fois en référé-suspension. Il s’agissait de déterminer s’il était légal ou non d’expulser le père d’un enfant français. D’après son neveu, il était confiant : « On allait le voir tous les jours au CRA : il était en bonne santé, pas en colère, il pensait qu’il allait sortir. » Son avocat affirme avoir envoyé en vain trois fax le jeudi soir, au ministère de l’intérieur, à la direction du centre de rétention ainsi qu’à la préfecture de police chargée de l’escorte pour leur rappeler cette audience. Mais ce type de recours n’est pas suspensif en France.

Selon Cédric Caste, le dossier d’Abdelhak Goradia était « plus que sensible » et suivi de près par la direction centrale de la police aux frontières, le ministère de l’intérieur et la préfecture de police de Paris. « C’est la première fois en vingt ans que je vois un arrêté ministériel au motif d’une nécessité impérieuse de sécurité pour ce type de profil, remarque Me Boudjellal. D’habitude c’est utilisé pour des braqueurs ou des terroristes, pas des petits délinquants non violents. »

En France, les deux derniers cas de décès lors de reconduites remontent à plus d’une dizaine d’années. Ricardo Barrientos, un Argentin de 52 ans, était décédé en décembre 2002 à bord de l’avion qui le ramenait en Argentine, après avoir été maintenu plié en deux par les policiers sur son siège. Mariame Getu Hagos, un Éthiopien de 24 ans, était lui mort en janvier 2003 suite à l’utilisation de la même technique policière. Il avait passé vingt minutes maintenu de force le torse plié, la tête touchant les cuisses, et menotté dans un siège d’avion à la ceinture serrée.

Émeutes à St Louis et à Los Angeles (USA)

Quelques articles de la presse mainstream pour info …
USA : Pourquoi il y a des émeutes à Saint Louis ?
La mort, le 10 août, d’un jeune noir de 18 ans tué par balles par un policier de la ville populaire de Ferguson, a attisé les tensions et provoqué des émeutes. La presse s’interroge sur la signification de ce drame au niveau local, et pour la société américaine. Des vitres brisées, des incendies dans la rue, des policiers blessés et

une trentaine d’arrestations au milieu de la nuit : ce qui s’est passé dans la nuit de dimanche 10 août à Ferguson, petite banlieue de St. Louis dans le Missouri, est de ces scènes « rarement vues dans l’Amérique urbaine depuis les années soixante », rapporte le Wonkblog du Washington Post.

Ces violences sont survenues après la mort de Michael Brown, un jeune noir de 18 ans, tué par balle par un agent de police la veille. La police n’a pas revélé l’identité de l’agent de police qui a été suspendu, et les versions des circonstances de la mort du jeune homme diffèrent. Le chef de la police de Ferguson soutient que Michael Brown s’était violemment rebellé contre l’agent avant de se faire tuer. Une version que conteste la famille du mort, laquelle prétend qu’il avait les mains levées au moment des tirs, rapporte le quotidien local, le St. Louis Post-Dispatch. Le FBI a annoncé l’ouverture d’une enquête sur l’affaire.L’histoire américaine est criblée de tueries

Mais si, lundi soir, les rues de Ferguson sont restées plus calmes, les journaux, eux, sont sur le pied de guerre. « Michael Brown et les déséquilibres de l’Etat de droit », titre ainsi gravement le St. Louis Post-Dispatch. « Michael Brown n’a pas eu de procès équitable ; l’officier de police, lui, […] en aura un. C’est là l’origine de la frustration qui
pousse la communauté africaine-américaine dans la rue. […] L’histoire américaine est criblée de tueries impliquant les forces de l’ordre, où les jurés concèdent le bénéfice du doute à la police, qui fait un travail dangereux. » Dans un espoir de transparence, l’implication du FBI est « un bon premier pas », juge le journal.

Mais la question est plus large. Dans le Missouri, ce sont les tensions raciales entre la police locale blanche et les habitants majoritairement noirs qui sont désormais montrées au grand jour.

« L’héritage de la ségrégation dans les villes américaines s’est érodé plus lentement à Saint Louis que dans d’autres grandes villes », écrit le Washington Post. Un membre du conseil municipal de Ferguson explique au New York Times que cette affaire « est un cas d’école de ce qu’il ne fallait pas faire. Ferguson a d’une part un gouvernement blanc avec un maire blanc, et de l’autre une large population noire. Cette situation a révélé tous les fossés qu’il peut y avoir entre une communauté minoritaire et le gouvernement de Ferguson. »

Contourner les pauvres

Plus pragmatique, le Post-Dispatch suggère qu’il faudra investir dans les études sur les pratiques de « profilage racial » (racial profiling) qui ont cours dans la police de l’Etat. « En 2013, les Missouriens noirs avaient 66 % plus de chances de se faire contrôler par la police que les blancs. […] Ces statistiques ne prouvent pas qu’il y a du profilage racial dans la police. Mais ces chiffres – plus un jeune homme mort dans la rue – constituent un argument fort pour qu’on regarde d’un peu plus près. […] Peut-être que la mort tragique de Michael Brown stimulera la volonté politique dans ce sens. »

Toutefois, dépeindre une « région divisée entre des Blancs racistes et des Noirs en colère serait trop facile », fait remarquer la chroniqueuse Aisha Sultan, qui décrit une banlieue « où la reprise économique a tendance à ne pas parvenir jusqu’aux pauvres ». Ferguson « fait partie du nord de Saint Louis, que les Blancs quittaient en masse au début des années 1960. […] Beaucoup de ceux qui sont restés au pouvoir sont blancs, y compris au sein des forces de l’ordre », ajoute-t-elle.

Le principal souci, estime encore Aisha Sultan, est qu’en fin de compte, « Saint-Louis, comme une grande partie des Etats-Unis, a un problème indéniable dès lors qu’il faut parler ou s’occuper des problèmes qui touchent à la couleur de peau. […] Et tant qu’on ne pourra pas expliquer les tensions raciales de façon plus honnête à nos enfants – et à
nous-mêmes, nous serons confrontés à d’autres tragédies, encore plus dramatiques », conclut la chroniqueuse.

Sources : Courrier international

Encore un jeune Noir abattu par la police (Los Angeles)
Un jeune Noir, présenté comme souffrant de maladies mentales, a été tué par la police en début de semaine à Los Angeles, peu après le meurtre d’un autre adolescent noir à Ferguson dans le Missouri (centre). Ezell Ford, 25 ans et sans arme, a été tué lundi soir par un officier de police qui patrouillait avec un collègue dans un quartier du sud de Los Angeles (Californie, ouest). Les voisins et la famille ont décrit dans les médias américains le jeune homme comme souffrant de maladies mentales. L’avocat de la famille d’Ezell Ford, Steven Lerman, a expliqué à l’AFP qu’il comptait porter plainte «en début de semaine prochaine» contre la ville de Los Angeles pour enfreinte à «la loi sur les droits civiques», «mort illégitime» et «usage excessif de la force». Steven Lerman avait été l’avocat de Rodney King, dont le passage à tabac par la police de Los Angeles en 1992 avait déclenché des émeutes raciales. Il a précisé qu’il disposait de preuves d’après «des témoins et (sa) propre enquête». Le décès de M. Ford survient dans la foulée de celui de Michael Brown à Ferguson dans le Missouri, un jeune homme de 18 ans abattu samedi par un agent alors qu’il n’était pas armé. Cette ville de la banlieue de Saint-Louis est depuis le théâtre d’émeutes urbaines. Le président de l’association de défense des droits civiques de Los Angeles, Urban Policy Roundtable (LAUPR), Earl Hutchinson, a pour sa part déclaré dans un email à l’AFP que le «meurtre d’Ezell Ford et de Michael Brown étaient des cas d’école de l’usage excessif de la force par des officiers de police». «Les deux hommes n’étaient pas armés, n’avaient pas commis de crimes, et dans le cas de Ford, il était atteint de difficultés mentales», a-t-il ajouté. «Il n’y avait aucune raison de leur avoir demandé de s’arrêter (dans la rue), ni pour l’un ni pour l’autre», a poursuivi le militant.
Une porte-parole de la police de Los Angeles, jointe par l’AFP, a indiqué que l’enquête de la LAPD se poursuivait. Une manifestation pacifique a eu lieu dans les rues de Los Angeles jeudi soir, avec une présence policière «limitée» indique le Los Angeles Times.

Sources : AFP 14 aout

(USA) De notre correspondant sur le front de la guerre sociale …

Depuis maintenant presque une semaine la révolte a éclaté à Ferguson, petite ville ouvrière – majorité black néanmoins avec une police majoritairement blanche… – située dans la banlieue de St. Louis, capitale du Missouri. Mike Brown, un jeune black de 18 ans, y fut assassiné dans la rue, en plein jour par un policier.
Les manifestations de protestation ont rencontré une répression violente de la part de la police qui intervient de façon militarisée dans le quartier, se comportant comme si la guerre civile sociale était déclenchée.

 

Les médias, au début en attente des éternels pillages faciles à manipuler, sont désorientés par l’ampleur de la réaction qui prend plutôt  un contenu politique et de révolte contre l’ampleur de la répression. Les références et valeurs des mouvements des « droits civiques » des années 60 refont surface – ou le retour de la mémoire sociale ! La participation de nombreux jeunes et moins jeunes blancs aux manifestations  est aussi un signe. Débarquent, évidemment, politichien noirs, curés et autres spécialistes de l’apaisement, mais les manifestations continuent et la situation se politise de plus en plus comme le prouvent les pancartes portées par les manifestants. Le gouverneur de l’Etat se déplace en urgence dans le bled pour faire quelques promesses, Obama  sort de ses vacances dorées pour présenter ses condoléances à la famille et  rappeler « Que nous sommes tous des Américains »… les uns plus que les autres, il va de soi!  Tout en commençant la troisième intervention en Irak… En bon politichien il va encore faire des déçus ! Sur place, et dans le pays, on commence à discuter du fait que le Pentagone est, en fait, en train d’armer la police américaine avec les surplus des armes et moyens ramenés de l’Irak… La guerre revient à la maison, merci Obama !

 

Mais l’Amérique a changé aussi dans d’autres aspects. Occupy est passé par là. Pour preuve, non seulement la participation de nombreux jeunes blancs dans les manifestations, mais aussi l’appel des « Anonimous » à des manifestations nationales de soutien pour le dimanche 17 août.
On l’avait souligné alors, le mouvement Occupy a joué comme une référence nationale dans un pays qui ne se voyait pas en tant que tel. Toute lutte auparavant isolée et peut aujourd’hui prendre une ampleur nationale. C’est le cas. Comme ils disaient, « This is what Democracy looks like ! »
Il faut donc suivre ce qui se passe.
Pour cela on peut, bien sûr se référer à la presse nationale, le New York Times par exemple, mais surtout le Washington Post (dont un des journalistes fut pris à partie par les policiers locaux, erreur impardonnable…) :
Aussi un journal local (plutôt libéral) où on trouvera un bon dossier photos :
Ainsi que des sites alternatifs, ici et ici, qui suivent la situation :
… et bien sûr Occupy St. Louis
Sur la militarisation de la police étatsunienne, voir ici et sur son entraînement par la police israélienne, voir légende de la dernière photo. (rajout du 16 août)

 

Communiqué de Charles Reeve  à retrouver sur le blog :

http://quadruppani.blogspot.fr/2014/08/de-notre-correspondant-sur-le-front-de.html#!/2014/08/de-notre-correspondant-sur-le-front-de.html

 

 

 

 

 

 

Gaza : Rassemblements manifestations et témoignage

Gaza : Rassemblements et manifestations

Prochains rendez-vous : Aubagne : mardi 19 août à 18 h

rdv au pôle d’échange de la gare d’Aubagne
lire l’appel des organisations :
http://www.millebabords.org/spip.php?article26519

2014-04-13_Calais_Antifa_Defendons_les_squats-400x337

 

Un témoignage en direct de Gaza : Dimanche 10 août 2014. Il est 19 h à Gaza
plus d’infos sur le site de l’UJFP-Union Juive Française pour la Paix

http://www.ujfp.or /spip.php?article3310#marseille



Trente –quatrième jour de l’offensive militaire israélienne sur la bande de Gaza
– Crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza commis par l’armée de l’occupation israélienne.
– Notre population est confiante malgré les massacres, les crimes, et les attaques sanglantes de cette armée barbare, elle affronte cette réalité cruelle avec une volonté remarquable et une patience extraordinaire.
– La population civile à Gaza apprécie beaucoup les manifestations de soutien partout dans le monde-Vive la solidarité internationale avec Gaza et contre les crimes israéliens-

L’armée israélienne intensifie ses bombardements sur Gaza après la trêve de 72 heures malgré la retenue des factions de Gaza.

20 morts dont trois enfants et deux femmes en deux jours partout dans la bande de Gaza.
70 blessés dont 10 enfants et 13 femmes
Un agent municipal a été tué au nord de la bande de Gaza
25 maisons détruites
3 mosquées détruites
Deux stades municipaux et un club sportif bombardés
Le port de Gaza bombardé.
Un cimetière bombardé dans la ville de Gaza
Beaucoup de terrains agricoles visés
Quelle horreur !

Destruction massive dans la bande de Gaza : habitations, routes, écoles, universités, cimetières, infrastructures civiles, usines et terres agricoles.

Quelle barbarie !
Et ça continue !

Le bilan s’alourdit au trente-quatrième jour de l’offensive militaire israélienne contre la bande de Gaza et sa population civile :
– 1 920 morts palestiniens jusqu’à cette heure-ci, dont 420 enfants, 233femmes et 105 personnes âgées suite à des bombardements israéliens en trente-quatre jours.
– 9 790 blessés lors de ces bombardements aveugles de l’armée de l’occupation israélienne, dont 1 510 femmes, 400 personnes âgées et 2 570 enfants
– Plus de 7 750 raids israéliens en trente-quatre jours partout dans la bande de Gaza

Quelle horreur !
–  2 520 maisons ont été détruites suite à ces bombardements aveugles
– 5 770 maisons endommagées par les bombardements
– Plus de 25 200 personnes sont sans-abri après la destruction de leurs maisons.
– 125 mosquées ont été détruites

C’est terrible !

Nous nous lâchons rien !
Nous ne désespérons pas !
La lutte continue
Nous nous défendrons jusqu’à la dernière goutte de notre sang
Jusqu’à notre dernier souffle

Gaza sera toujours debout !
Gaza résiste, Gaza existe et Gaza persiste !

Palestine vivra, Palestine vaincra !

Amitiés de Gaza sous les bombes

Ziad

Roms : la traque policière se poursuit

La traque policière menée par les autorités se poursuit depuis l’expulsion
du boulevard Plombières le 24 juillet, les associations appellent à la
mobilisation.
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Elles sont encore plusieurs familles, quelques 60 personnes dont plus d’un
tiers d’enfants en bas âge, à continuer à subir une marche forcée dans les
rues de Marseille après avoir été délogées le 24 juillet dernier du
boulevard de Plombières. Depuis, la traque policière continue et aucun
répit n’est accordé aux familles expulsées dont l’état d’épuisement se
dégrade de jour en jour. Une situation jugée « désespérée » par les
associations qui soutiennent les Rroms au quotidien et dont les moult
rencontres en préfecture sont restées infructueuses. « Les autorités se
félicitent de la mise à l’abri temporaire de quelques familles, raconte
Caroline Godard de Rencontres tsiganes, mais elles sont encore nombreuses
à subir une marche forcée et sont de plus en plus épuisées. »

Une situation dramatique qui amène les associations militantes à se
mobiliser via l’interpellation prochaîne du Préfet et quelques actions
menées dans l’urgence par d’autres organisations pour dénoncer une «
situation humanitaire dramatique et intolérable  » et « que
soit accordée une trêve jusqu’à la mise à disposition d’un terrain adéquat
», précise cette fois Framboise de l’association Arte Chavalo dont un
texte d’appel au rassemblement a été lancé hier en vue d’une manifestation
publique organisée dans les jours prochains. « Pas une seule journée n’est
passée sans que la police ne vienne les déloger du moindre bout de terre
où elles se sont posées. Jour et nuit elles sont pourchassées et la police
a reçu l’ordre de ne leur laisser aucun répit jusqu’à ce qu’elles quittent
la ville », raconte encore la militante d’Arte Chavalo à propos des
familles délogées chaque matin des différents parkings et squares jouxtant
le boulevard de Plombières. « Nous dénonçons la politique discriminatoire
qui est menée à leur encontre et qui génère pour la population dans son
ensemble de graves risques de troubles à l’ordre public auxquels sont
exposés des enfants et des personnes innocentes », indique-t-on encore en
sollicitant la Ville de Marseille afin que soit mis à disposition,
«   en urgence et de manière provisoire, un terrain et des
conditions sanitaires acceptables pour recevoir ces familles et permettre
aux associations de faire leur travail de scolarisation et
d’accompagnement social vers les organismes spécialisés  ». Devant
cette traque continue et l’absence totale de réponse face à la situation
humanitaire dramatique que connaissent ces personnes laissées sans toit ni
soin, l’organisation a décidé hier avec l’accord des familles d’occuper un
terrain vacant de la ville de Marseille « afin d’alerter les pouvoirs
publics, l’Etat et l’Europe en vue de demander la mise en place d’une
solution d’urgence afin de répondre à ce scandale humanitaire ». Une
initiative péniblement lancée en même temps que la célébration de la
mémoire des Gitans déportés dans les camps de concentration en août 1914.

sources :  La Marseillaise

A qui appartient le cours Julien ? Au patron du bar La Rhumerie ?

Samedi 2 août, vers 20h, quelques personnes sont posées tranquillement à plusieurs mètres de la terrasse du bar La Rhumerie, sur le cours Julien, lorsque le patron leur ordonne de partir rapidement de là. Le groupe refuse en répétant qu’on s’assoit où on veut dans l’espace public. Cinq minutes plus tard, 6 gros bras, commandités par le patron, débarquent et commencent à tabasser le groupe. Une des personnes part à l’hôpital avec un traumatisme crânien et une amnésie temporaire. Des passants tentent de s’interposer et de calmer les « gros bras » et se font jeter violemment dans la fontaine.

Jeudi 7 août, vers 19h, une autre personne se fait démonter la tête par le même patron sous prétexte qu’elle n’avait rien à faire dans le quartier. La patronne sort son flingue et le menace, en se vantant qu’elle aurait dû le « calibrer ». La politique de la maison est alors d’acheter le silence des clients en leur offrant un punch ! Des habitué.e.s des bars du cours Julien et des habitant.e.s du quartier tentent de réagir. Le patron pète un câble, menace de mort toutes les personnes qui passent : « le cours Julien c’est chez moi, pas chez vous! Je vous mets dans la cave et je vous tue », frappe plusieurs personnes avant que la patronne ne se remette à menacer tout le monde avec son pistolet qu’elle brandit à un mètre du toboggan et des enfants. Avec la crosse, elle éclate l’arcade d’une des personnes qui tentait de calmer le patron de la Rhumerie…

Ces agressions ne sont pas les premières. D’autres habitant.e.s du quartier sont terrorisé.e.s par les testostéronneries du patron de La Rhumerie et de ces gros bras. Ils cherchent la bagarre avec tous ceux qui ne consomment pas à leur terrasse, parce que leur présence rebute le client, disent-ils. Ce qui se passe au Cours Julien est à l’image d’une dynamique plus globale sur Marseille : ceux qui n’ont pas les moyens ou l’envie de consommer sont chassés des quartiers populaires pour faire place nette aux investisseurs et aux touristes. Ainsi, rue de la république, ou encore à Noailles, les flics traquent et tabassent qui bon leur semble, tranquillement filmés par les caméras de plus en plus nombreuses!

On habite la rue, elle n’est pas juste un lieu de passage entre le travail, les banques et les boutiques. On habite les squares, les places et les bancs. On se rencontre et on se parle où on veut, pas besoin de payer ni de demander l’autorisation d’être, là ou ailleurs, seul.e ou ensemble, avec ou sans papiers. L’insécurité c’est la propriété et le fric qui la créent et nous en avons là une belle démonstration.

Rassemblement samedi 9 août au Cours Julien.

Rdv à 18h30 à la Plaine côté St Savournin pour y aller ensemble.