(Angers) Nouvelles de l’émission « De l’huile sur le feu »

Toshiba_Vacuum_tube_RadioLes bruits du combat social et des luttes d’ici et d’ailleurs dont on s’est fait échos depuis 8 ans continueront à se répendre telle de l’huile sur le feu…

La nouvelle est tombée ce vendredi midi par mail , on est viré de la radio. Le CA a pris la décision de nous expulser de la grille d’antenne. On ne sait pas quand cette décision fut prise sachant que leur réunion de mardi a été annulée.

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(Ariège) assemblées partout, police nulle part ! : réflexions de retour du Testet

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Voici un texte de réflexions de retour du Testet écrit collectivement par une assemblée d’une vingtaine de personnes en Ariège.

Police PArtout ! Assemblées itou?
réflexions collectives de retour du testet

Nous nous constituons en assemblée depuis plus d’un an en Ariège. Nous nous réunissons une fois par mois pour apprendre à discuter, hors de l’urgence, de nos pratiques collectives et des luttes auxquelles nous participons. Certain.es d’entre nous se sont rendu.es au rassemblement du 25 octobre au Testet au cours duquel un manifestant a été tué par les gardes mobiles. Face à la confusion politicienne et médiatique, nous voulions soulever quelques questions qui nous semblent essentielles pour les luttes à venir.

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Malville – Sivens : Rien n’a changé depuis un 31 juillet 1977

1-392Des luttes contre la construction de centrales nucléaires dans les années soixante dix aux morts réguliers dans les quartiers, tombés sous les balles de la police, la police nationale Française n’en est pas à son premier assassinat. On peut même dire que le meurtre est une habitude chez les flics et la violence d’État, une tradition …

Malville – Sivens : Rien n’a changé depuis un 31 juillet 1977

La mort de Rémi Fraisse nous ramène 37 ans en arrière, à ce 31 juillet 1977 ou disparaissait Vital Michalon tué par une grenade offensive. Ce jour là deux autres manifestants furent mutilés : Michel Grandjean qui perd un pied et Mandfred Schultz qui perd une main. À la suite de témoignages publiés par le journal Le Monde d’un manifestant touché par un tir tendu de grenade, le président de la République Valéry Giscard d’Estaing interdira l’usage de ces tirs dans les corps à corps.

À Sivens, dans la nuit du 24 au 25 octobre 2014, Hollande, Valls et Cazeneuve qui se targuent de vouloir faire du socialisme autrement, prouvent qu’ils ne sont, en fait, que les tristes héritiers de Guy Mollet et de Jules Moch et les dignes successeurs des très réactionnaires Valery Giscard d’Estaing, Raymond Barre et Christian Bonnet.

La centrale nucléaire de Creys-Malville est en cours de démantèlement, Peut-être (!) que le barrage de Sivens ne verra pas le jour ? Mais aujourd’hui, quand nous pensons au sort réservé à Michalon et Fraisse, nous ne pouvons pas nous enlever de la tête que pour faire perdurer ce système productiviste , ceux qui ne se projettent pas plus loin qu’au bas de leurs colonnes comptables, sont prêts à entonner l’hymne des fascistes espagnols « Viva la Muerte » le cri de ralliement de tous les fossoyeurs de la vie.

Au moment ou le capitalisme tire sa force de l’industrialisation et des développements technologiques, ces enfoirés n’ont qu’une idée en tête pour pouvoir s’enrichir jusqu’à plus soif, c’est de détruire les fondements naturels qui servent de base à l’évolution.

Vital Michalon et Rémi Fraisse avaient choisi une autre voie, celle de leur faire entendre raison en s’engageant dans cette longue lutte pour notre émancipation.

Sur les chemins de traverse que nous parcourons, nous vous gardons aux fond de nos cœurs.

Rappels utiles par les temps qui courent : quelques conseils pour les manifs

Quelques conseils juridiques en vue des manifestations, interdites ou non.
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En cas d’interpellation et violences policières

TEMOIN
– Si vous êtes témoin ou proche d’une personne interpellée, rapprochez-vous des organisateurs de la manif ou de l’équipe légale (si présente) pour signaler l’arrestation en décrivant la personne arrêtée, l’heure et le lieu de son arrestation.
– Si vous êtes témoin de violences policières, prenez des images et notez les lieux et heures des événements puis transmettez-les aux organisateurs : ils peuvent alimenter les procédures juridiques à l’initiative des manifestants ou les plaintes émanant de la police.

VICTIME
– Si vous êtes victime d’une arrestation, vous risquez une plainte policière pour « rébellion » en vous débattant et un « outrage » en vous énervant.
– Lorsque vous êtes interpellés, vous pouvez faire l’objet d’un contrôle d’identité, d’une vérification d’identité qui durera au maximum durant 4h (délai légal), au-delà on doit vous notifier une garde à vue. Celle-ci commence dès l’heure de votre interpellation et dure 24h, renouvelables à 48h.
– Lorsqu’on vous interroge, ne dites rien ou répondez par « je n’ai rien à déclarer », c’est votre droit et on ne peut pas vous pénaliser pour ça : c’est au juge qu’il appartient d’établir votre culpabilité, tout ce que vous direz aux policiers pourra être utilisé contre vous.
– Vous pouvez refuser le prélèvement de votre ADN mais vous risquez alors une condamnation.
– Lorsque la garde à vue est prolongée à 48h, il s’ensuivra :
> une convocation remise par la police pour un procès ultérieur
> une comparution devant le procureur de la République en vue d’une convocation ultérieure à un procès (vous pouvez être retenus jusqu’à 20h au dépôt en attente de comparution)
> une comparution immédiate devant le juge, suivie d’une condamnation dans la foulée.
NOTE : il est conseillé de refuser la comparution immédiate qui fait souvent office de justice expéditive, avec des condamnation lourdes. En cas de refus de comparution, il est possible pour le juge (s’il estime que vous êtes susceptible de ne pas vous représenter) de vous placer en détention préventive. Si vous pouvez justifier d’un domicile et emploi fixes, il y a peu de chances que cela se produise. Vous aurez, si vous refusez la comparution immédiate, plusieurs semaines/mois pour préparer votre défense.

– En garde à vue vous avez le droit à un avocat (commis d’office si vous n’en connaissez pas)
NOTE : un certain nombre d’avocats commis d’office seront de mauvais conseils et vous conseilleront d’accepter la comparution ou d’avouer, ne les écoutez pas aveuglément, ils sont souvent inexpérimentés en matière de pénal ou non sympathisants de votre cause.

Dans la manifestation

GAZ
– Les gaz agissent plus facilement avec l’effort et la panique : restez calmes et ne courrez que s’il y a charge policière à moins de 50m de vous.
– Pour vous protéger des gaz, couvrez vous la bouche avec un foulard imbibé d’eau citronnée et respirez calmement et prévoyez du liquide physiologique pour laver les yeux.
– Ne ramassez pas les palets de gaz à mains nues, ils peuvent occasionner des brûlures sévères.
– Ne ramassez jamais le corps d’une grenade : il peut s’agir d’une grenade à effet explosif.
– Lavez vous au savon en rentrant et mettez vos vêtements au lavage : les gazs ont une persistance de 45 jours et sont résistants à l’eau seule.

TIRS
– En cas d’usage des flashballs, se tenir hors des lignes de vue, les portées sont de 30 à 150m.

IMAGES & CAMERAS
– De nombreuses caméras de vidéosurveillance ont été déployées dans l’espace public, prenez garde à ne rien commettre de répréhensible qui puisse être établi par la vidéosurveillance. L’implantation des caméras dans plusieurs villes françaises a été cartographiée sur le site https://sous-surveillance.net .
– Ne prenez pas d’images qui pourraient servir à établir votre participation à des actes répréhensibles en cas d’arrestation (les téléphones et cartes sim sont facilement analysés par la police).
– Ne publiez pas d’images qui puissent permettre l’identification des auteurs d’actes répréhensibles, quand bien même vous les désapprouveriez, les peines encourues peuvent se révéler lourdes.
– Pensez à effacer les métadonnées (EXIF) inclues dans vos photos avant de les publier en ligne, elles contiennent beaucoup d’informations sur le lieu, l’heure, le type d’appareil employés.

COMMUNICATIONS
– Ne communiquez pas d’informations susceptibles d’être retenues contre vous par téléphone (appel, sms)
– Éteignez votre téléphone si vous pensez risquer une interpellation et retirez la carte sim pour éviter sa saisie.
– Ne publiez rien sur internet sans utilisez TOR ou un VPN, si vous souhaitez rester anonyme.
– Ne dites rien en manifestation qui puisse nuire à un tiers ou à vous-mêmes : un certain nombre de policiers en civil sont susceptibles d’être présents.
– Ne colportez pas des informations non vérifiées, les rumeurs peuvent occasionner des mouvements de panique et des conséquences graves.

VÊTEMENTS & PROTECTIONS
– La dissimulation du visage est condamnable par la loi, débarrassez vous de tout ce qui peut vous incriminer (cagoule, masque, etc.) si vous pensez risquer une fouille ou une interpellation
– Le port de protections spécifiques (gilet pare-balle, masque de ski, bouclier, etc.) peut vous valoir d’être incriminé d’attroupement en vue d’un mouvement armé : attention à ne pas les conserver et à vous en débarrasser dans une bouche d’égout ou autre endroit inaccessible.

FUMIGÈNES
– L’utilisation/le port de feux de bengale et fumigènes peut vous valoir d’être incriminés pour port d’explosifs, attention à ne pas les conserver sur vous en cas de barrage et fouilles policières.
– Faites usage de gants quand vous utilisez des feux de bengale et fumigènes, ils peuvent conserver vos empreintes et ADN et conduire à des condamnation ultérieures.

Lire l’article sur Paris-Luttes.Info ici => http://paris-luttes.info/conseils-juridiques-pour-les
Le guide juridique complet (format PDF) : http://paris-luttes.info/chroot/mediaslibres/ml-paris/ml-paris/public_html/IMG/pdf/kit_juridique.pdf

 

Mort de Rémi Fraisse : Émission de radio Zapzalap

Chères auditrices, chers auditeurs,

Cela fait un peu plus d’une semaine que Rémi Fraisse a été assassiné lors d’une manifestation contre la construction d’un barrage sur la ZAD  du Testet, dans le Tarn. Depuis, les manifs s’enchainent partout en  France et même au-delà  (Barcelone, Turin, Milan, Genève, Lausanne, Bruxelles, Londres, ...) malgré les tentatives de division par les politiciens et leurs relais médiatiques. Et aussi malgré la terreur que
l’Etat tente de mettre en place pour étouffer « l’affaire ».
L’émission de cette semaine revient sur la mort de Rémi Fraisse et sur les mobilisations qui ont suivi.
Vous pouvez la télécharger ou l’écouter en direct sur : http://zapzalap.wordpress.com/
A bon entendeur.

23-7

La police assassine… Ni oubli ni pardon !
Depuis plus d’une semaine, des actions et des manifs ont lieu partout en France et ailleurs suite à la mort de Rémi Fraisse qui manifestait  contre la construction d’un barrage à Sivens (Tarn). Cette mort survient après de violentes interventions policières répétées contre des opposants à des  projets capitalistes.

Pour défendre l’ordre social, l’Etat et sa police utilisent de manière systématique du matériel militaire : grenades offensives, tasers,  flashballs, lacrymogènes, etc. qui provoquent de plus en plus souvent des blessures  graves et des mutilations, parfois la mort. Dans les quartiers, dans les luttes, en prison et aux frontières la
police tue !

Si l’on parle aujourd’hui d’un mort en manif, il ne faut pas oublier que
la police, la justice et l’Etat mutilent et tuent de manière quasi
quotidienne et plus discrète dans les rues, dans les prisons, aux frontières comme à
Calais. Ce sont toujours les mêmes qui sont visés : habitant-es des quartiers
populaires, précaires, pauvres, personnes en lutte.

Médias et politiques omettent de parler de ces violences policières pour
se focaliser sur quelques dégâts matériels lors des révoltes et
manifestations. Ils tentent ainsi de diviser et de faire oublier les raisons de la
colère alors que la multiplicité des modes d’action fait la force des luttes.
Il faut replacer le meurtre de Rémi dans une histoire longue de la
police apparaît très clairement pour ce qu’elle est : un appareil d’Etat chargé
de maintenir l’ordre économique, politique et social (capitaliste, raciste
et patriarcal) par l’usage de la violence.
Elle est chargée de dominer, bannir et soumettre les couches sociales
qui auraient le plus intérêt à se débarrasser de ce système parce qu’elles
en bénéficient le moins.

De Zyed et Bouna (2005 en Seine Saint-Denis) à  Lahoucine Ait Omghar (2013
dans le Pas de Calais) et à Rémi Fraisse (2014)
Nous ne vous oublierons pas __________________________________________________________________________________________________

Il n’y a pas de mauvais résistant !
Dimanche 26 octobre, un jeune manifestant écologiste meurt sous les grenades de la police. Rémi Fraisse luttait à  la ZAD (zone à défendre)  du Testet dans le Tarn contre la construction d’un barrage géant destiné à subvenir aux besoins d’irrigation de quelques exploitations agricoles intensives. Ce projet est celui d’une agriculture capitaliste qui, dans  une continuelle course en avant, tente de trouver des solutions aux
dérèglements climatiques (ici la sécheresse) pour maintenir des profits tout en
sacrifiant des territoires et des populations. Depuis des mois, une résistance
s’organise, elle prend plusieurs formes (occupation, recours au
tribunal, etc) mais doit faire face à des attaques policères toujours plus violentes .
La mort de Rémi n’est pas une bavure mais le résultat d’une guerre de « basse intensité» menée depuis des mois par les pouvoirs politiques concernés. Cette mort a entraîné des mouvements de colère et de protestation un peu partout en France.  Les médias et les politiques se sont empressés  de crier au loup en désignant les manifestants comme les « violents » tout  en reconnaissant dans la même phrase que le manifestant tué était un  pacifiste…
Rémi n’était pas là  par hasard, il manifestait activement et sans
clivage avec des camarades. La réalité des luttes, c’est qu’il y a de nombreuses
manières de lutter, chacun selon ses moyens et ses colères. À travers
l’utilisation du terme « pacifiste », l’État promeut une façon de s’opposer, plus
légitime à ses yeux car moins susceptible de le mettre en péril, au détriment de
pratiques « violentes », soi-disant irrationnelles. Or l’expérience de  ces
dernières années nous montre que ces moyens d’actions ne sont pas
opposés. Ils se complètent et se répondent, et nous avons vu du Val de Suse à
Notre-Dame- des-Landes que réunis, ils sont la condition même de la victoire .
Cette séparation entre bons et mauvais manifestants est là  pour diviser et
casser le mouvement, ne soyons pas dupes et restons unis.

Enfin, cette mort nous rappelle la violence d’État qui via sa police/ armée protège ses intérêts économiques et répriment les résistances pour maintenir un ordre social bien défini. Cet assassinat et les mutilations  qui ont eu lieu dans d’autres manifestations (oeil crevé nez arraché, etc)  mettent le doigt sur la vraie violence. Une violence organisée par de nouvelles  armes dites « non-létales » qui pourtant apportent la mort, une violence aussi judiciaire qui tente de broyer individuellement des luttes collectives
par des arrestations arbitraires, des gardes à vue, des comparutions immédiates.
Les vrais agitateurs sont les « forces de l’ordre »

Rémi n’est malheureusement qu’un nouveau nom dans une longue liste de
victimes de la violence d’État . Nous ne maintenons aucune illusion sur
le rôle de la police et  de l’armée, ils sont là, comme tant d’autres, pour
maintenir une domination sociale et économique. Cette répression touche
tout le monde et pas seulement un petit milieu dit « radical ».

Dans les quartiers, avec les contrôles au faciès, les arrestations arbitraires, etc ; la police mènent une guerre aux classes populaires, laissées pour compte du système capitaliste et qui tentent de survivre par tous les moyens. Comme le manifestant politique, le « jeune des quartiers » devient un ennemi intérieur. En 2005, deux jeunes, Zyed et Bouna meurt  dans un transformateur à Clichy-sous-Bois alors que la police les poursuivait. En 2013, dans le Pas-de-Calais, Lahoucine Ait Omghar est tué de plusieurs
coups de feu car on le soupçonnait d’un vol. La sanction est toujours disproportionnée et ainsi la police tue entre 10 et 15 habitants des  quartiers
populaires par an en moyenne .

Au travail, la pression et la répression sont plus diffuses mais des managers à pôle Emploi, la logique reste la même, celle du cadrage d’une  force de travail effective ou potentielle qu’il faut discipliner pour qu’elle continue à faire tourner la machine. Et lorsque des luttes sociales  contre cette soumission émergent, la police est logiquement appelée à  la  rescousse. La répression s’abat alors sur des délégués syndicaux comme lors de la grêve de la Poste 92  qui a durée 170 jours ou sur de simples manifestants comme lors des dernières grandes grêves de 2010 pour des motifs de lutte collective : occupation/blocage de voies de communication.

Aux frontières et dans les prisons, la répression est la plus crue. A Calais, les migrants sont chassés dans les rues et enfermés dans le centre de rétention de Coquelles. Ils sont réduits à se cacher dans des « jungles » insalubres et chaque mois, des personnes meurt écrasées ou noyées en tentant de fuir cette pression. Dans les prisons, on entasse et on tabasse.

Qu’est ce que nous réclamons ?
En premier lieu, l’interdiction des armes « non-létales » (flashball, grenades défensives et offensives, etc) qui en fait tuent et mutilent.  Cette revendication peut paraître naîve car avec ou sans ces armes, la police tuera toujours mais sur le terrain et pour le rapport de force dans les luttes celapeut avoir son importance. Cela dit, notre objectif n’est pas de réformer la police mais de continuer à la dénoncer et à la combattre.
L’antirépression parle à toutes et tous, c’est une porte d’entrée à une critique plus globale et radicale de notre société. Servons-en nous pour nous rassembler et discuter dans des AG de lutte et construire une  solidarité active et un rapport de force concret qui sera le seul à même de faire bouger les choses.

Nous ne serons pas les pions du jeu qu’ils voudraient nous faire jouer. Avoir pour seule perspective de trouver un emploi stable,  s’esquinter pour se réconforter dans des divertissements toujours plus abrutissants. Attendre des jours meilleurs et finalement, regarder la catastrophe arriver ? Nos envies ne s’achètent pas. Nos désirs dépassent les horizons auxquels ils nous bornent. Si nous avons des envies de destruction, c’est que nous  aimons la vie. S’opposer ici et là à des projets nuisibles (aeroport, barrage,
etc) ou lutter dans les quartiers ou au travail contre la soumission, c’est
mettre un coup d’arrêt à cette logique et construire en chemin d’autres  rencontres et
d’autres possibles.

A Lille, à Calais, au Testet comme ailleurs, la répression tue.
Organisons-nous pour la combattre. Nous ne leur ferons pas cadeau de notre silence.

Les sources :
Voir la chronologie de la lutte du Testet sur http://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com
Notre-Dame-des-Landes : http://zad.nadir.org/
Lire le témoignage de ce manifestant parisien embarqué lors d’une manifestation parisienne : http://paris-luttes.info/qui-sont-les-agitateurs-de-la
Lire l’interview de Matthieu Rigouste qui contextualise cette violence
d’Etat latente : http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1602
http://resistons.lautre.net/
Voir http://grevedespostiersdu92.tumblr.com/

Police nationale et meurtre : une longue tradition de la violence d’État

fistboy - CopieLa lettre qui suit est adressée par Farid El Yamni, frère de Wissam – assassiné par la police le 1er janvier 2012 – à la mère de Rémi Fraisse. Il a voulu qu’elle soit rendue publique, mais elle sera également envoyée dés que possible à l’adresse des parents de Rémi Fraisse.

À l’heure où sur Paris on condamne les manifestations violentes et où on loue les sit-in pacifiques, je vous écris cette lettre.

J’ai perdu mon frère dans des conditions très proches de celles dans lesquelles vous avez perdu votre fils. Mon frère qui prenait tant soin de ma mère nous a quitté, il ne reviendra plus. La perte de mon frère était sur le coup une douleur immense que je ressens à chaque fois que l’État assassine à nouveau./« Là où croît le danger croît aussi ce qui sauve »/ disait quelqu’un. À chaque fois que l’État assassine on a aussi l’opportunité de l’arrêter, de le contraindre à changer et de rendre la dignité perdue à tous les autres.

Par la mort de Rémi se noue beaucoup plus que l’histoire d’une vie, il se noue notre vie à tous, individuellement et collectivement. La criminalisation qui a été opérée est terrible, ça a été la même chose pour nous. J’ai compris plus tard qu’elle était voulue. Je ne voulais qu’une chose, que la Justice fasse la vérité et rende la dignité que méritait mon frère, dans le calme, et que cette histoire profite à tous, à nous les gouvernés pour mieux nous aimer et à la police pour la réconcilier avec la nation. Je pensais que la police ne pouvait accepter dans ses rangs des assassins, je ne la connaissais à l’époque pas assez. Je me trompais. Les quartiers ont brûlé, on a appelé au calme : chaque voiture ou chaque poubelle brûlée était vécue comme une insulte, comme
une épine en plein coeur, une épine sur laquelle on appuyait.

Puis le temps est passé, on nous a promis la vérité, mais on n’a eu que des mensonges, que des fausses promesses, comme tant d’autres avant nous. On nous avait prévenu, mais on n’y croyait pas. François Hollande, lui-même, avait pris ma mère dans ses bras et lui avait promis qu’il nous aiderait à faire la lumière sur la mort de son fils. Sans la justice et la vérité, on vivait le temps qui passait comme une condamnation. Nous étions toujours en prison, à suffoquer et à appeler la Justice à l’aide.

Et puis on a compris que notre cas n’était pas isolé, que tant d’autres familles vivaient et vivent la même chose. Il y a tant d’humiliations et de mutilations commises consciemment par la police et couvertes par la justice, tant !

On a aussi découvert la manière de penser des policiers, ça fait froid dans le dos. Voici un exemple : Mercredi dernier, suite à la manifestation sur Paris, un des policiers m’a dit /« 1-0 »/ devant ses autres collègues au commissariat, qui ricanaient lorsqu’ils me voyaient arborer le tee-shirt /« Urgence Notre Police Assassine »/. Aucun ne l’a
repris, aucun? Des exemples de ce genre, tant de français en vivent quotidiennement, ils n’en peuvent plus de cette police et n’en voient pas le bout.

Je comprends l’appel au calme, on l’a également fait. Comprenez également que de nombreuses personnes ne croient plus en ce système qui donne une impunité de facto à la police. Comprenez que l’on ne peut concevoir la non-violence qu’à condition de supposer que le camp d’en face est capable de se remettre en cause : ils en sont humainement incapables, parce qu’ils considèrent que remettre en cause la police, ce
serait remettre en cause l’État. Depuis 40 ans, la police tue impunément, à répétition. Depuis 40 ans, on assiste à la même démarche pour noyer les meurtres de l’État, malgré les vidéos, les témoins, les évidences. Depuis 40 ans, il y a des sit-in, des manifestations, des livres, des prises de positions d’hommes politiques, des tribunes
adressées au ministre de l’intérieur. Depuis 40 ans, ça ne fonctionne pas.

Voici comment ça se passe : dépêche AFP, mensonge du procureur, enquête de mauvaise qualité et tronquée pour aboutir sur une condamnation ridicule après de nombreuses années, voire à une absence de condamnation. Le pire, c’est que ceux qui vont enterrer l’affaire auront des promotions et ceux qui ont tué nos frères, nos fils ou amis, eux seront traités comme des champions par leurs collègues. Telle est la
réalité que vous vivrez vous aussi.

Manuel Valls dit que les violences sont des insultes à la mémoire de Rémi, mais sachez que Manuel Valls, par son inaction à combattre l’impunité policière, est le premier meurtrier de votre fils. C’est un criminel récidiviste. Il est venu à Clermont-Ferrand une semaine avant le rendu du rapport de contre-autopsie bidon dont il connaissait les
aboutissants, et il n’a parlé de l’affaire que pour mieux condamner les violences de ceux que la mise à mort de mon frère révoltait.

Madame, les gens se battent pour Rémi, pour leur dignité et pour leurs idéaux. Ils se battent pour vous, pour nous tous, pour que la fraternité soit effective. Ceux qui se battent connaissent assez la malveillance de nos gouvernants pour comprendre qu’on tente de nous fait croire que nous sommes dans un État de droit, alors que nous sommes dans un État de devoir. L’État ne respecte pas la loi qu’il demande qu’on respecte. Il se joue de notre corps, de notre confiance, de notre argent et de notre
dignité. Il nous demande d’être à genoux, c’est un impératif catégorique.

Je vous ai écris cette lettre à vous comme à tous ceux qui me liront pour vous faire savoir que je comprends aujourd’hui plus que jamais combien la non violence dans les affaires de crimes d’État a ses limites. La non-violence, par son impuissance, est parfois plus condamnable, plus meurtrière que la violence elle même. Les gens qui nous gouvernent sont malveillants, arrivistes, sadiques et récidivistes. Ils doivent partir par tous les moyens nécessaires.

*Farid El Yamni*, frère de Wissam El Yamni, assassiné par la police le
1er janvier 2012 à Clermont Ferrand.

 

A Rémi, A la Vie, A nous autres! RDV au Kiosque des réformés à Marseille ce Vendredi 7 Novembre à 18h.

A Rémi, A la Vie, A nous autres!

bolivieSi aujourd’hui c’est toute la France qui gronde, c’est que mater les
révoltes et les vies qui s’y lient à coup de mort et de mutilation, ne
peut pas nous laisser insensibles.
Il y a au fond de nous bien plus que de la tristesse. Il y a tout ce
qui est nécessaire pour que cette mort ne soit pas une de plus mais la
dernière. C’est l’avenir des luttes et de nos vies qui est en jeu.
Ne pas se résigner face aux violences policières, face à ces menaces de
mort, mais au contraire se rassembler de plus en plus nombreux pour
faire mouvement et faire force, à Marseille comme partout en France.

Venez avec l’intelligence de vos tripes.
RDV au Kiosque des réformés ce Vendredi 7 Novembre à 18h

Collectif tout les coup-bas on les rendras

Communiqué du TESTET à diffuser dans tous les réseaux

1995 Anti-nucléaire Môme GorlebenPour l’abandon définitif du projet de barrage à Sivens !
Pour la réappropriation de nos vies et de nos territoires !
Pour le désarmement total des forces de police et de gendarmerie !
Pour l’amnistie complète des inculpé-es de Sivens !

Notre mouvement se renforce et ne se laisse plus diviser entre catégories aussi limitantes et grossières que « bons » ou « mauvais »manifestants, « non-violents » ou « djihadistes verts ».

Notre résistance fait écho en Fance et ailleurs, partout où nos vies n’ont plus de placee dans les logiques mortifères du système marchand. L’Etat s’est enfermé dans cette impasse et n’a su proposer pour dialogue que mépris et répression.

Ne nous laissons plus intimider par leurs tirs et n’hésitons plus à venir protégé-es en manif (lunettes, masques, casques, boucliers…)

Nous sommes déterminés à en finir avec toutes les violences de l’Etat !

Appel à Rassemblement national
Toulouse, place Jean Jaurès
Samedi 8 Novembre 2014, 14h

Le T.E.S.T.E.T. (Tous Ensemble pour Sauver le Testet et Tout le reste)

[Lutte contre le barrage de Sivens] Nantes, Toulouse, Dijon, Rennes, Paris : un point sur les manifestations, les émeutes, les arrestations et garde-à-vue

Publié les 1er et 2 novembre 2014 dans les Brèves du désordre (http://cettesemaine.free.fr/spip/article.php3?id_) et tiré de la presse fRançaise4-192
Manifestations pour Rémi Fraisse : violences à Toulouse, Nantes, Lilles et Dijon23-7

Six jours après le décès du le militant écologiste, Rémi Fraisse, tué par l’explosion d’une grenade offensive lancée par un gendarme sur le site du barrage de Sivens, plusieurs manifestations « contre les violences policières » se tenaient samedi 1er novembre en France. Des rassemblements étaient notamment prévus à Dijon, à Lille ou encore à Nice.

La manifestation dégénère à Nantes (le Monde) : La manifestation a commencé à dégénérer dans l’artère principale de Nantes, sur le cours des 50-Otages. Les heurts se poursuivaient en début de soirée entre manifestants et forces de l’ordre. Un protestataire a été atteint par un coup de matraque dans la tempe et deux autres ont été atteints aux jambes par des éclats de grenades de désencerclement. Deux membres de forces de l’ordre ont été légèrement blessés selon la préfecture.

Le préfet de la Loire-Atlantique, Henri-Michel Comet, a affirmé en début de soirée que les manifestants avaient « lancé des bouteilles remplies d’acide sur les forces de sécurité ». « Un policier a été blessé par l’une de ces bouteilles », a-t-il précisé. L’agent a été touché à la main, précise une source préfectorale.

Le défilé avait démarré vers 14 h 45, lorsqu’un cortège de plusieurs centaines de personnes est parti de la préfecture, arborant deux banderoles portant « Solidarité contre les violences policières » et « 22 février, 3 yeux perdus. 26 octobre, un mort », en référence à une importante manifestation qui s’était déroulée le 22 février à Nantes contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Des protestataires avaient le visage masqué et défilaient aux cris de « La police mutile, la police assassine » ou « Flics, porcs, assassins ». Passant devant l’important dispositif policier, ils ont scandé « assassins » et « police nationale, milice du capital ».

De premiers incidents ont été observés après des jets d’objets, dont des œufs et des chaises, en direction des forces de l’ordre. Ces dernières ont répondu par des tirs de grenades lacrymogènes et assourdissantes.

A la suite des violences de lundi dernier, lors d’une précédente manifestation, plusieurs organisations opposées à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, dont Europe Ecologie-Les Verts (EELV), l’Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d’aéroport (Acipa) et le Collectif d’élus doutant de la pertinence de l’aéroport (Cedpa), principales associations institutionnelles d’opposants, se sont désolidarisées de l’appel à manifester samedi.

Des commerces vandalisés à Toulouse (le Monde) : A Toulouse, où un autre rassemblement se tenait pour la mort de Rémi Fraisse, quelque 1 000 manifestants se sont rassemblés dans le calme en début d’après-midi dans le centre-ville, selon le correspondant du Monde, Philippe Gagnebet. Les alentours de la place du Capitole étaient bouclés par des barrages policiers. La manifestation a ensuite dégénéré et les policiers ont tenté de disperser les manifestants, rapporte notre correspondant.

Sur une grande artère du centre-ville, la devanture d’une agence bancaire a été brisée à la masse, des distributeurs automatiques bancaires vandalisée, des poubelles incendiées. Peu avant 17 heures, quelque 300 manifestants se sont déplacés vers une grande artère du centre, survolée par un hélicoptère des forces de l’ordre. Les CRS ont essuyé des tirs de canettes de bière et de pierres, pendant qu’une partie des commerces fermaient. Aux abords du palais de justice, les forces de l’ordre coursaient différents groupes de jeunes qui incendiaient des poubelles.

Dans le quartier Esquirol, les CRS ont affronté plusieurs dizaines de jeunes gens décidés à en découdre. Au moins six personnes ont été interpellées, a constaté un photographe de l’AFP.6-142

Incidents à Dijon (AFP) : Des vitrines cassées au marteau et de nombreux tags sur les façades du centre-ville : une manifestation contre « les violences policières » et « en mémoire de Rémi Fraisse » mort le 26 octobre sur le site du barrage contesté de Sivens, a dégénéré samedi à Dijon, selon la préfecture.

Environ 250 personnes avaient pris part dès 17H00 à ce rassemblement non déclaré dans la rue principale de la capitale bourguignonne, où une compagnie de CRS avait été déployée. Les manifestants ont ensuite arpenté les rues. Au fil du parcours, un « noyau dur » composé d’une « vingtaine de casseurs » cagoulés a commencé à briser des vitrines de magasins à coups de marteau, protégés des regards par la fumée des très nombreux fumigènes, a relaté à l’AFP la préfecture. Une dizaine de commerces ont été touchés. Des manifestants ont également couvert de tags de nombreuses façades du centre-ville et mis le feu à quelques poubelles. La manifestation s’est ensuite dispersée vers 18h30 sans autre incident. Il n’y a eu aucune interpellation.

Démonstration de force à Lille « contre la violence d’État » (La Voix du Nord) : On les attendait place de la République, à Lille, à partir de 18 heures, ce samedi. Les militants de différents syndicats et mouvements autonomistes, tout de noir vêtus, souhaitant rendre hommage à Rémi Fraisse se sont finalement regroupés place du général de Gaulle, à partir de 14h30. En milieu de journée, le siège du Parti Socialiste à Lille, rue Lyderic, a été attaqué avec des billes d’acier par des manifestants.

Après une heure sur place, le cortège – moins d’une centaine de personnes – s’est soudain mis en branle. À partir de là, l’effet de surprise a compensé le nombre. En pleine heure d’affluence, pétards assourdissants et peinture se sont mis à pleuvoir. Sur la Chambre de commerce et d’industrie, tout comme sur la boutique Orange ou encore l’agence Caisse d’Épargne de la rue Neuve, bondée. Au passage, des badauds ont été aspergés, alors que d’autres tressaillaient ou pressaient le pas au son des détonations. Rue du Molinel, une fusée a également atteint une fenêtre d’appartement avant d’atterrir sur le trottoir.

Le Parti Socialiste en ligne de mire

Les protestataires ont progressé en distribuant des tracts, appelant les passants à « la révolte ». Ils surveillaient également la police, adaptant leur trajet aux différents dispositifs. Le siège du Parti socialiste, rue Lyderic, a été tagué et a reçu des projectiles. Il a également été couvert de l’inscription : « Rémi, ils paieront ! » La police a ramassé des billes d’acier.c-39


Manifestations pour Rémi Fraisse : un point sur la répression et les arrestations

3-256Nantes : Les 21 personnes interpellées samedi à Nantes ont été remises en liberté dimanche et n’ont pas fait l’objet d’une comparution immédiate. Dans la nuit et la matinée de dimanche, 16 ont été remises en liberté. Sur le total de 19, au moins sept ont fait l’objet d’un rappel à la loi, sept seront convoqués devant le tribunal correctionnel pour « outrages », « port d’armes » ou « violences sur policiers ». L’un d’entre eux a accepté de comparaître en « plaider coupable », et trois mineurs seront convoqués devant le juge pour enfants.5-180

Toulouse : sept manifestants déférés, sept toujours en garde à vue.

Dijon :  « L’un des casseurs ayant participé aux dégradations lors de la manifestation samedi à Dijon à la mémoire de Rémi Fraisse, l’opposant au barrage de Sivens (Tarn), a été interpellé dans la soirée, a annoncé dimanche la préfecture de Côte-d’Or. Le jeune homme, blessé à la cuisse en brisant une vitrine , était dimanche en garde à vue à l’hôtel de police a indiqué le préfet de Côte-d’Or Eric Delzant, au cours d’un point-presse. (AFP, 02.11.2014, 12h53 ) »

Rennes : « Deux hommes, notamment soupçonnés d’avoir voulu préparer des actes de dégradations lors de la manifestation de jeudi soir à Rennes, ont été présentés hier au parquet. Au cours de la soirée de jeudi, une manifestation dénonçant la mort du jeune Rémi Fraisse, à Sivens (Tarn) avait été le théâtre de dégradations dans le centre-ville de Rennes. Dans la matinée, les deux hommes, âgés de 21 et 30 ans, avaient été arrêtés en flagrant délit de vol dans un magasin de bricolage. Ils venaient de dérober des gants et des masques de protection contre la fumée. La perquisition menée chez l’un d’eux avait permis aux enquêteurs de découvrir selon le parquet  » du matériel susceptible de pouvoir soit permettre de commettre des dégradations soit d’en faciliter la commission » comme une masse (!!!). Ils ont été présentés, samedi matin au parquet de Rennes, à l’issue de leur garde à vue. Tous deux sont poursuivis pour vols en réunion et pour association de malfaiteurs en vue de la commission  de destructions et de dégradations.  Laissés libres sous contrôle judiciaire, ils seront convoqués le 24 novembre prochain devant le tribunal » (Le Telegramme, 2 novembre 2014).

Paris : 75 interpellations à Stalingrad

A Stalingrad, quelque trois cents manifestants se sont retrouvés vers 15 heures sur la place pour un rassemblement non autorisé, selon notre journaliste sur place Soren Seelow. L’imposant dispositif policier déployé par la Préfecture de police a permis la dispersion des participants vers 17 h 30 sans incident majeur ni débordements. Les forces de l’ordre ont procédé à 75 interpellations en amont du rassemblement, contribuant à expurger le cortège de ses éléments les plus vindicatifs.

Dix-neuf personnes ont été placées en garde à vue : trois pour port d’armes prohibées (marteaux, poings américains ou projectiles), quatorze pour attroupement en vue de commettre des violences et deux pour refus de se soumettre à des vérifications, selon la Préfecture de police de Paris. L’essentiel des gardés à vue appartient à la mouvance contestataire radicale, aux courants anarchiste ou autonome.

Une poignées d’éléments radicaux sont néanmoins parvenus à déjouer les barrages filtrant pour se glisser parmi les dizaines de manifestants pacifistes réunis sur la place. Parmi eux, Martin (le prénom a été modifié), explique qu’il a boudé le sit-in du champs de mars car il le trouve « trop pacifiste ». « Zadiste énervé », comme il se définit lui-même, il ne manifeste pas uniquement à la mémoire de Rémi Fraisse, mais contre « ce qui se passe à Sivens et les violences policières en général ». Profitant d’un mouvement de flottement consécutif à un usage – le seul de la journée – de bombe lacrymogène par les CRS, il sort de son sac une bouteille d’acide chlorhydrique et un bâton de papier d’aluminium. « Tu mets l’alu dans la bouteille, tu refermes bien, tu attends et ça pète », explique-t-il. Il n’aura pas l’occasion de s’en servir.3-257

 


Après l’interdiction des manifs pour Gaza, leur procès

Publié le 1er novembre 2014  sur le site http://paris-luttes.info/manifs-interdites-la-solidarite

Compte rendu de procès récents contre les « organisateurs » des manifs parisiennes de soutien au peuple palestinien qui avaient été interdites, et quelques participant·e·s qui avaient osé y participer.

Après avoir tenté de diaboliser cet été le mouvement de solidarité avec la population de Gaza en interdisant certaines manifestations.
Criminaliser la solidarité avec le peuple palestinien, c’était déjà le but de la circulaire d’Alliot Marie. Les militants-tes de la campagne BDS sont régulièrement poursuivis, tout comme un certain nombre de militants-tes ayant participé aux manifestations interdites.

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Barbès, le 26 juillet 2014, tête de la manifestation

Il, elles étaient convoqués-es au tribunal de grande instance le mercredi 29 octobre, tandis qu’Alain Pojolat avait été convoqué une semaine auparavant pour avoir déclaré à la préfecture ces manifestations… interdites par la suite…

Procès du 22 octobre contre Alain Pojolat, « l’organisateur »

Les médias aux ordres donnaient le ton : François Bazin, du Nouvel Observateur, rejoignait le vol noir des corbeaux.

À l’initiative de l’Association France-Palestine solidarité (AFPS), du Parti de gauche (PG), de Solidaires, de l’union départementale CGT 75 et du NPA, un rassemblement unitaire pour dénoncer cette criminalisation était appelé place Saint-Michel à 8h30, au moment où Alain Pojolat était convoqué au tribunal.

Plusieurs dizaines de personnes se rassembleront et les prises de parole se succéderont avant la dispersion.

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L’argumentaire développé par Alain Pojolat et son défenseur : le vide du dossier, sa responsabilité en tant que personne ayant déposé la manifestation s’arrêtait à devoir prévenir de l’interdiction, le maintien ou non de ces manifestations étant une décision collective, et A.P n’ayant pas le pouvoir à lui seul faire descendre les manifestants-tes dans la rue.

Il n’y a aucune preuve d’un appel personnel à manifester, comme le souligne son avocat ; Il aurait été compréhensible de poursuivre le NPA en tant que personne morale mais, ajoute-t-il, c’est compliqué de poursuivre une organisation politique. Il concluait :

« Evidemment il doit être relaxé sauf à estimer qu’organiser une manifestation pro-palestinienne est un délit en soi. Evidemment il s’agit de remettre en cause la solidarité avec les palestiniens ».

Alain Pojolat obtenait la relaxe.

Mais à peine relaxé des poursuites engagées, le parquet, triste émanation du ministère faisait appel de cette décision, faisant fi du mouvement de solidarité national et international, l’Etat Rançais étant le seul a avoir interdit ces manifestations.

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Procès du 29 octobre : des participantes

Les deux jeunes et Johan sont passées au bout de deux heures d’attente. Motif de comparution pour les deux jeunes femmes : appel à une manif par distribution de tracts. Pour la troisième, appel à une manif interdite à l’aide d’un mégaphone.

Le procureur demande une amende de 300 à 500 € d’amende.

Argumentaire de la défense :
- il est rarissime de poursuivre en France des participants à une manif interdite ;
- dans tous les pays d’Europe aucune manif de solidarité avec la Palestine n’a été interdite sauf en France ;
- relaxe la semaine passée du prétendu organisateur des manifs interdites.
- on ne poursuit pas les partis politiques ou organisations qui ont fait appel à ces manifs mais seulement trois militants de base ;
- dans le dossier la police leur demande de se déplacer, puis les ordres sont donnés de les arrêter ;
- au moment de leur arrestation le Conseil d’État n’avait pas confirmé l’interdiction ;
- à 15h plusieurs milliers de personnes se réunissaient sur la place de la République = rassemblement toléré !
- les trois militants de la cause palestinienne n’appartiennent à aucun parti ;
- le dossier est vide.
- la distribution de tracts n’est pas un délit. Et le tract en question n’est même pas dans le dossier ;
- c’est un procès politique qu’on vous impose (parquet). Si la justice était vraiment indépendante, elle devrait relaxer ces trois militants ;
- elle n’a même pas eu le courage de poursuivre les partis et organisation organisateurs. Elle préfère s’attaquer à trois militants pris au hasard.
- ce sont toujours les militants de gauche ou d’extrême gauche qui sont incriminés. Par exemple, les militants anti-avortement qui se rassemblent régulièrement ne sont jamais arrêtés…

Le verdict : sera rendu le 10 décembre…

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Paris, 26 juillet 2014, manifestation interdite devenu rassemblement toléré mais des dizaines d’interpellation dans les couloirs du métro et à la sortie de la station République

Pour Fatma (détentrice d’une petite bombe lacrimo « de meuf » au moment d’une vérification d’identité dans le métro principalement les personnes coiffés de keffieh qui se rendaient à la manif), ça a mal commencé : avocate absente, prise de bec avec la juge, Fatma quitte la salle en qualifiant la juge (« juge de merde »). Résultat elle est passée à… 21h40… avec obligation de présenter des excuses. Entre temps, Jean-Louis Chalanset, l’avocat d’Alain Pojolat, avait accepté de la défendre.

Motif de comparution : avoir en sa possession une bombe de gaz lacrimo, c’est-à-dire, pour la loi, une arme de type D2 non déclarée.

Argumentaire de la défense :

- La plupart du temps la police est tolérante avec ce port « d’arme » surtout chez une femme. Là contexte particulier : c’est le 26 juillet ! et elle porte un keffieh !
- port de cette bombe lacrimo justifiée par sa vie perso.

Délibération et réponse… à 22h30 : 150€ d’amende, ce qu’avait demandé le proc. (-20% si elle paie dans le premier mois ! )

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(Angers) suspension de l’émission « De l’huile sur le feu »

Papier enflammé
Notre petite émission, « de l’huile sur le feu », qui diffuse toutes les
semaines sa rage, sa critique sociale, et relaie d’autres émissions de
contestations, fait face (une fois de plus) au conseil d’administration
d’une radio qui lui interdit l’antenne depuis jeudi dernier.

Qu’est ce qui se passe? Après la lecture d’une lettre répondant à un
article insultant et stigmatisant à l’égard des personnes sans domicile
fixe et des demandeurs d’asiles, titré « ils habitent le quartier des
squats »,

l’émission du jeudi 9 octobre est restée coincée dans la gorge du Courrier
de l’ ouest et en particulier de son rédacteur en chef Mr Geoffroy et de
son journaliste Anthony Pasco. La situation angevine des demandeurs
d’asile et des squats a été une fois de plus traitée sous l’angle de la
sécurité et de la tranquillité. Mais pas pour tous, uniquement pour des
personnes qui seraient «légitimes» d’un point de vue économique et racial.
Notre émission « de l’huile sur le feu », tente semaine après semaine, de
décrypter pourquoi l’état et le capitalisme ont tant besoin de ces
frontières et de cette guerre aux pauvres pour continuer de fonctionner
tranquillement. C’est donc logiquement que nous donnons la parole aux
personnes qui luttent contre cette situation.

Suite à cet article, nous avons reçu d’un auditeur une lettre en forme «
de droit de réponse ». Celle-ci critique la démarche journalistique, les
propos réducteurs et les idées sous-jacentes de son auteur. Mais cette
lettre pose la question également de la relation entre la publication de
cet article et les expulsions. Bien évidemment ce n’est pas Anthony Pasco
qui a expulsé les deux squats de la rue du Port de l’ancre ! Mais il est
clair pour nous, que ce genre d’article prépare le terrain et légitimise
ce type d’intervention policière. Celle ci s’est déroulé quelques jours
plus tard, le lundi 6 octobre. Ce n’est pas la première fois, et
certainement pas la dernière, que médias et pouvoirs locaux se complètent
si bien dans leurs missions respectives.

En tant qu’émission dite de « médias libres » ou « alternatifs », il nous
semble important de le faire savoir. C’est ce qu’on a fait ce jour là avec
la lecture de cette lettre. Mais aujourd’hui, y a t il une place pour ce
genre d’émission sur radio-G (« radio alternative » dixit son slogan) ?
Ces derniers jours, la machine à censure s’est mise en route : la seule
pression du rédacteur en chef du C.O. (une éventuelle plainte pour
diffamation) a fait trembler le Conseil d’Administration qui par voie de
conséquence nous interdit momentanément l’antenne.

Mardi soir nous avons reçu un mail nous annonçant la suspension de notre
émission et nous convoquant pour un entretien mardi 28 octobre à 18H30.
L’année dernière, nous avions également eut le droit à ce genre de
convocation suite à une boutade écrite au stylo sur une affiche du studio.
Lors de cet échange houleux, où l’on s’est fait traiter de « sales
fainéants de chômeurs », le CA nous invitait à partir de nous même de
l’antenne. Suite à notre refus, il nous avait dit que c’était le dernier
avertissement et qu’il n’hésiterait pas à prendre des sanctions aux
prochains « faux pas ».

Une fois de plus le chant de la contestation est bâillonné ; une fois de
plus, les gens se font expulser ; une fois de plus les chantres du
pouvoir, des médias puissants, d’un monde associatif sclérosé, impriment
un discours capitaliste dominant et écrasant.

On ne va pas se laisser faire, les médias indépendants et de luttes sont
nombreux, nous en sommes une composante et tenons à le rester sur cette
antenne ! Notre voix ne se commande pas et ne se « mute » pas !

Voilà ce qu’il se passe derrière les micros. Vous pouvez nous aider et
faire pression, et que l’huile continue de brûler ! Radio-g est
contaminable ici :http://www.radio-g.fr/content/formulaire-contact –

secretaire.radiog@gmail.com

et par téléphone : 02 41 60 47 47

Ils ont aussi des réseaux sociaux sur la toile :

https://twitter.com/RadioGangers – https://www.facebook.com/radiogangers

On vous encourage à faire circuler cet appel et notre dernière émission
peut être diffusée largement. Notre convocation a lieu le mardi prochain,
on vous tiendra au courant des suites.

à bientôt sur l’antenne, dans la rue et ailleurs !

notre émission qu’on a mis sur notre site internet et les échanges de mail
avec le ca de radio g et avec le courrier de l’ouest :
http://pochespercees.lautre.net/spip.php?article79

D E L ‘ H U I L E S U R L E F E U
de 17h à 18h tous les jeudi sur
RADIO G 101.5 MHz (Angers et ces alentours)
et quand vous voulez sur
http://pochespercees.lautre.net/?-de-l-huile-sur-le-feu-