Appel à une journée (inter-)nationale NO TAV

NOTAV_ATTACKSamedi 22 février – Journée Nationale de Lutte
LA COORDINATION DE COMITÉ NO TAV réunie le Mercredi 8 Janvier 2014 à Villar Focchiardo
a évalué attentivement la situation juridique gravissime créée suite aux dernières arrestations de Chiara, Claudio, Mattia et Niccolò, pour lesquels s’est construit un château de chefs d’accusation étudié justement pour intimider toutes les sacro-saintes luttes qui, aussi grâce au mouvement NoTav, sont en train de grandir dans tout le pays.
a effectivement remarqué dans le dossier d’instruction, les enquêteurs, en insistant sur le plan strictement juridique, soutiennent une thèse clairement politique. En s’appuyant sur un bref historique des actes légaux et des sommets internationaux qui ont permis l’installation du chantier de Chiomonte en Val de Susa, les magistrats soutiennent qu’il s’agit d’une élaboration démocratique. L’action contre le chantier – en lien avec l’énumération de pratiques d’opposition dont l’épais dossier fournit une longue liste – est définie « terroriste » pas tellement pour ses caractéristiques spécifiques, mais par le fait qu’elle s’oppose au démocratisme d’une décision intergouvernementale. Toutes les décisions imposées par l’État ont un emballage légal, ce qui veut dire qu’elles sont formellement basées sur le Droit. Tout ce qui met réellement en discussion un projet étatique est donc passible de « terrorisme ». Il reste seulement le désaccord platonique et être réduit à un mouvement d’opinions. Donner un caractère concret à son propre NON, qui au fond est la caractéristique essentielle du mouvement No Tav, devient donc antidémocratique. Le totalitarisme parle aujourd’hui un langage différent  : « Nos décisions démocratiques ne te plaisent pas ? Tu es un terroriste, je t’enferme en prison et je jette la clé ».

Rappelant que d’une époque à l’autre, l’État et « les pouvoirs forts » attaquent frontalement l’ennemi sur ses points forts, non sur les plus faibles. Il devient évident que l’emploi de la catégorie de terrorisme contre le mouvement No Tav – pour ce qu’elle exprime et symbolise – est dans ce sens un avertissement pour tous, pour n’importe que mouvement de lutte. Devient donc terroriste n’importe qui conteste les décisions de l’état, et vient démantelé le pacte social pensé par la Constituante.

A suivre jusqu’au bout la logique des procureurs Rinaudo et Padalino, la nature « terroriste » de la lutte contre le Tav ne caractérise pas un soi-disant « saut qualitatif », mais bien ses fondements même : ce NON de vingt ans d’expériences, de savoirs, de confrontations et d’actions qui ne sont que son développement cohérent. Ne pas s’être résigné face aux matraques, aux gaz, aux pelles mécaniques, aux Lince (expertise économique et commerciale en Italie, ndt), aux incarcérations, au terrorisme médiatique, voilà le crime qui contient tous les autres.

Pour ces raisons le Mouvement NoTav

ANNONCE ET PROPOSE POUR LE 22 FEVRIER UNE JOURNÉE NATIONALE DE MOBILISATION ET DE LUTTE CHACUN DANS SON PROPRE TERRITOIRE

à toutes les composantes de lutte qui résistent et se battent contre le gaspillage des ressources publiques, contre la dévastation du territoire, pour le droit au logement, pour un travail digne, sûr et rémunéré justement. Une journée nationale de lutte, territoire par territoire en défense du droit naturel et constitutionnel de s’opposer aux décisions du gouvernement qui ne tiennent compte que des intérêts des puissants, des lobby, des banques et des mafias au détriment des populations. Une mobilisation commune contre l’utilisation délirante des lois de la part des procureurs et de la magistrature turinoise et en solidarité aux compagnons de lutte incarcérés, aux compagnons de lutte déjà condamnés, et aux innombrables résistants qui doivent encore affronter le jugement pour avoir défendu les biens communs, une journée de lutte à laquelle suivra à la mi-mars un rendez-vous à Rome pour la défense et la légitimité des luttes sociales.

En préparation de la journée de lutte, une invitation à effectuer des assemblées sur les territoires pour sensibiliser la population autant sur ces thèmes autant sur les projets qui s’y opposent. En Vallée de Susa sur les projets de déplacement du parking autoroutier de Susa à San Didero, de déplacement de la route de Guida Sicura de Susa à Avigliana et de la ligne ferroviaire dans le territoire de Borgone.

no tav fRance

Prolétaquoi ?

Sur la classe et le sens du mot « prolétariat ». Traduit de Proletariwhat ? du collectif américain prole.info.

arton520-33759Prol ou Prolo est l’abréviation de « prolétaires ». Le mot a au départ été utilisé par Karl Marx pour décrire les membres de la classe exploitée dans le capitalisme. Nous sommes, dans cette société, ceux et celles qui ne possèdent pas de propriété ou d’entreprise de laquelle nous puissions extraire un profit, une plus-value. Nous sommes donc forcés de vendre notre temps et notre énergie pour un patron : nous sommes obligés de travailler. Notre travail est la base de cette société.

Nous ne sommes pas une catégorie sociologique. Le travail, et la société qui prospère grâce à lui, sont aliénants et misérables pour nous. Nous sommes constamment en lutte contre nos conditions d’existence. Le simple fait de se mouvoir pour nos propres intérêts nous jette irrémédiablement dans le conflit avec les patrons, les bureaucrates, les propriétaires, la police et les politiciens de toutes sortes. Ces luttes quotidiennes sont le point de départ pour la destruction du capitalisme. Nous ne sommes pas simplement la « classe ouvrière », nous sommes la classe qui travaille et lutte pour en finir avec le travail et la classe, et la société sur laquelle ils reposent.

L’expérience de ceux et celles qui sont obligés de travailler, et qui luttent contre la société basée sur le travail, crée certains types d’idées et de pratiques. Quand nous sommes activement en lutte pour nos propres intérêts, ces idées se solidifient en une perspective de subversion, une perspective anticapitaliste. Cela a parfois été appelé « communisme » ou « anarchisme ». Nous n’avons pas besoin de groupuscules politiques pour nous apporter ces idées, mais nous avons besoin de réfléchir à la manière dont nous devons nous battre pour nous-mêmes, et par nous-même.

P.-S.

Le collectif prole.info vient de sortir un nouveau pamphlet illustré « The housing monster » qui n’existe pas encore en version française. Par contre les deux précédents ouvrages du collectif, A bas les restaurants et Guerre de classe, ont été traduits et publiés en novembre 2012.

paris luttes infos

Le Souss (Maroc) gangrené par les grèves

Les syndicats maintiennent la pression dans la ZI d’Aït MelloulGrosses pertes financières et incapacité pour les entreprises d’honorer les engagements à l’exportLa CGEM Souss-Massa-Draâ tente le dialogue avec les concernés

Trêve sociale impossible ! Les syndicalistes ne lâchent pas du lest dans le Souss. La zone industrielle d’Aït Melloul continue à être gangrenée par des mouvements sociaux. Selon les représentants d’Adizia (Association des investisseurs de la zone industrielle d’Aït Melloul), la localité enregistre depuis plusieurs semaines des mouvements de grève, non justifiés. Plus encore le phénomène intervient sans aucune concertation préalable avec les responsables des entreprises concernées.

« Ces mouvements de grève ont engendré des pertes financières énormes au niveau de notre zone, des pertes d’emplois et l’incapacité d’honorer des engagements à l’export entre autres », indique-t-on du côté d’Adizia. Bien sûr, cela pourrait mener à la fermeture totale d’entreprises des secteurs touchés, avance un industriel. Plus, cela menace l’investissement dans la région.

La zone industrielle d’Aït Melloul est le poumon économique du Souss. Créée en 1988 sur un terrain d’une superficie brute de 354 ha dont de 271 ha de superficie nette, elle est l’une des plus grandes zones industrielles du Maroc. Sur place, ce sont 300 entreprises qui sont opérationnelles dont près de 200 en activité, est-il indiqué. Une activité économique multisectorielle à travers de nombreuses entreprises à la pointe de la technologie, notamment du secteur de l’agroalimentaire et des stations de conditionnement, sans oublier les sociétés de matériels agricoles. En ce qui concerne la conserve de poisson, c’est près de 50% environ de la production nationale qui est traitée dans la localité. À ce tissu industriel s’ajoutent des petits commerces et des activités dérivées qui se sont implantés au fil des ans dans la localité. Ce sont donc des milliers d’emplois qui ont été générés. Sur ce plan, les entreprises de la zone sont connues pour être un modèle en matière de responsabilité sociale. Mais les doléances des ressources humaines sont de plus en plus importantes [sic – NdJL].

Face aux mouvements sociaux à répétition dans la zone, les autorités locales sont intervenues ces derniers mois pour le retour au calme et pour préserver le droit au travail. Elles ont même procédé à l’arrestation de certains employés perturbateurs. Mais visiblement, ces mesures sont insuffisantes pour contenir le phénomène des mouvements sociaux et la pression des syndicats. Au sein de la CGEM Souss-Massa-Draâ, une commission tente le dialogue avec les syndicats. Affaire à suivre.

Fruits et légumes : L’export trinque

La campagne d’exportation des fruits et légumes est encore une fois marquée par des mouvements sociaux. Il suffit qu’un ouvrier saisonnier soit renvoyé pour que la tension s’empare des unités d’export des fruits et légumes. Les plus marquées dans la chaîne sont les stations de conditionnement. Les professionnels sont confortés par les interventions des autorités locales pour le maintien du droit au travail. Élus et institutionnels tentent aussi de désamorcer aux côtés des professionnels les conflits sociaux. Mais rien n’y fait. Cette situation a bien sûr un impact sur le rendement et les flux exportés. Selon un professionnel dont l’entreprise est au cœur d’un conflit, le manque à gagner engendré est de 30%. Cette situation de perte est accentuée par une baisse de la demande aujourd’hui sur les marchés extérieurs. Et ce en raison du climat froid qui marque l’Europe en ce moment.

Leur presse (Malika Alami, leconomiste.com, 31 janvier 2014)

Lu sur le jura libertaire

Qui est E.on ?

E.ON, la centrale thermique de Gardanne et la châtaigneraie cévenole

E.on, entreprise allemande, troisième groupe mondial du secteur de la distribution d’énergie, a reçu l’autorisation de reconvertir la centrale thermique de Gardanne (13) en centrale à biomasse. Ce projet, largement soutenu par l’État au travers d’un contrat d’approvisionnement sur 20 ans, constitue le plus important en France dans le domaine de l’énergie biomasse à ce jour.

Pour autant le gain énergétique, au regard de l’investissement pharaonique (230 millions d’euros pour E.on), n’est pas concluant et le projet est contesté dans sa faisabilité.

Le fort soutien qu’apporte l’État à cette occasion s’explique par le soucis de préserver des emplois sur le site de Gardanne, car E.on avait affiché sa volonté de se séparer de toutes ses centrales thermiques en France (5 au total). Plutôt que d’assumer socialement les conséquences de sa stratégie, et éventuellement re-déployer son personnel sur d’autres activités, l’entreprise envisageait des départs anticipés et licenciements – peu de reclassements. Rien de très étonnant : alors que son chiffre d’affaire a été multiplié par 420% (120 milliards d’euros en 2012) en 10 ans, le groupe s’est délesté de 20% de son personnel (soit 20.000 personnes) entre 2002 et 2006.

E.on affiche aujourd’hui une volonté de promouvoir les énergies durables, ce qui n’a pas toujours été le cas : en 2008 le groupe était le second pollueur européen en terme d’émission de Co2. L’entreprise s’est aussi rendue célèbre avec la deuxième plus grosse amende de l’histoire de l’UE en 2009 pour entente illicite (533 millions d’euros) : GDF et E.on s’étaient entendus pour se partager la distribution du gaz russe en France et en Allemagne, en s’assurant que chacun ne viendrait pas piétiner les plate-bandes économiques de l’autre (en d’autres mots, pas de concurrence).

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Turin: Feu aux CIE

Feu aux CIE

Après les images de Lampedusa – où les “hôtes” du CPSA (centre de premier accueil) sont mis en rang, nus, pour être désinfectés.

Après les images de Rome – où les “hôtes” du CIE ( centre d’internement et d’expulsion) ont eu à se coudre la bouche au fil et à l’aiguille pour faire entendre leur voix à Noël puis il y a quelques jours. Après les incendies des dernieres semaines dans le CIE de Turin, aujourd’hui détruit aux trois quart.
Après les déclarations, les enquêtes, les plaintes de ce dernier mois, personne ne peut plus ignorer que dans les centres pour sans papiers les “hôtes” ne sont pas hôtes mais prisonniers et que l’accueil qui s’y pratique est celui d’un lager. Personne, encore moins ceux qui savaient déjà et ont haussé les épaules, impuissants, ceux qui regardaient du balcon en souriant…

Ceux qui ont inventé , agrandi et soutenu les centres, qui ont flairé la bonne affaire et en ont profité font, en revanche, comme si de rien n’était. Ils feignent de n’être pas responsables de l’existence des centres en Italie, pour éviter d’être traités comme ils devraient l’être : Giorgio Napolitano et Livia Turco, Umberto Bossi et Gianfranco Fini, avec leurs amis d’hier et d’aujourd’hui ; La croix-rouge, Les Coopératives blanches ou rouge comme Auxilum et Connecting People, les Miséricordes. Même la poste Italienne, qui avec la compagnie aérienne mistral air a le monopole des transferts internes et des explusions vers l’afrique du nord.

Avant même que ne s’allument sur eux les projecteurs, les prisonniers des CIE ont su faire ce qui devait être fait : se révolter, s’échapper, détruire les cages dans lesquelles ils étaient retenus. Et c’est seulement grâce à eux qu’il ne reste sur pied que cinq CIE, elles-mêmes endommagées, brûlées et à fonctionnement réduit.

Les prisonniers, à l’intérieur, ont fait leur part, à nous, dehors, de faire la nôtre : les soutenir lorsqu’ils luttent, mais aussi ne pas laisser de répit à ceux qui ont inventé les CIE, à ceux qui les ont reformés, à ceux qui en ont fait un métier, à ceux qui s’enrichissent dessus. Sans attendre de voir quelles seront les promesses des parlementaires et des ministres, sans attendre les larmes de crocodole de quelques conseillers municipaux. Aujourd’hui plus que jamais, c’est le moment – dedans et dehors – de donner le coup de grâce pour qu’il ne reste des CIE qu’un tas de gravats.
Avant que, les projecteurs éteints, tous oublient les centres et ce qu’il se passe dedans.
Avant que tout ne redevienne comme avant.

Samedi 8 février – 16 heures
Rassemblement au cie
Corso Brunelleschi angle via Monginevro

traduit de macerie

trouvé sur sans papiers ni frontières

Transfert des 4 No tav arrêtés pour terrorisme

notav-accusati-di-terr

Dans la matinée du 30 janvier, Chiara, Claudio, Alberto et Niccolò, les 4 NoTav arrêté(e)s le 9 décembre 2013 avec l’accusation de terrorisme, ont été transféré de la prison de Turin des Vallette, où illes étaient enfermé(e)s jusqu’à maintenant. Chiara a été transférée à la prison Rebibbia à Rome, Claudio à Ferrara et Mattia et Niccolò à Alessandria. Ce choix géographique n’a rien d’un hasard : les 3 prisons en question ont toutes une section de haute sécurité. Après l’interdiction des visites de la part des juges du parquet Paladino et RinaudI il y a une semaine sans aucun motif, les 4 No Tav avaient également récemment dénoncés les problèmes de réception du courrier (déjà soumis à la censure). Les lettres arrivaient toujours plus en retard, voire n’arrivaient pas du tout. Afin de protester contre cette ultérieure privation, Claudio, Alberto et Niccolò avait refusé il y a quelques jours de retourner dans leur cellule après l’heure de la promenade.
Aux yeux de l’infatigable parquet Sitav, cela a sans doute été suffisant pour justifier le transfert. Ceci n’est autre qu’une ultérieure étape dans l’acharnement judicaire contre les No Tav. L’habitude de transférer les détenus afin de les séparer et de les placer en section de haute sécurité n’est pas nouvelle et contribue à la construction de l’image des NoTav comme de dangereux terroristes et ennemis publiques que la justice d’Etat s’efforce tant de répandre. Encore une fois, il faut que la force et la solidarité du mouvement ne les laissent pas seuls, même et surtout après ce transfert.

Les nouvelles adresses afin de leur écrire sont les suivantes :

*/Chiara Zenobi/*/
Casa Circondariale Rebibbia
vaia Bartolo Longo, 92
00156 *Roma*/

*/Claudio Alberto/*

/Casa Circondariale
Via Arginone, 327
44122 *Ferrara*/

*/Mattia Zanotti et/*/*Niccolò Blasi*/

/Casa di Reclusione
Via Casale San Michele, 50
15100 *Alessandria*/

traduit de l’italien par No TAV Paris, lu sur no-tav france


Lettres de Chiara et Claudio en date du 20 janvier à lire sur non fides

repas de soutien NO-TAV

soutienTorinoFEVRIER lettre de trois compagnons incarcérés suite à l’attaque du chantier du TAV

Il est seulement 16h et le soleil est en train de se coucher derrière l’imposant incinérateur métallique, tandis qu’au loin on entrevoit les premières montagnes de la vallée, et l’imagination complète les contours dessinés du Mont Musiné. Nous sommes enfermés ici depuis dix jours mais nos pensées voyagent encore loin…
Que le parquet de Turin était en train de préparer quelque chose de gros, même les rochers le savaient. Cela se voyait à l’augmentation des plaintes contre le mouvement, mais surtout à l’intense travail de propagande par lequel les enquêteurs, mass-médias et politiciens ont cherché à faire passer la résistance No TAV dans l’ombre de ce mot magique qui permet tout : « terrorisme ». Pendant des mois entiers ils n’ont parlé que de ça, dans un mantra répété de manière obsessionnelle et destiné à justifier une répression féroce.

Au final, ils ont pris quelques uns des nombreux épisodes de lutte de cet été sur lesquels cette imagination suggestive pouvait prendre, et ils les ont déformés et pliés à leur vision du monde faite de militaires et de paramilitaires, de hiérarchie, de contrôle et de violence aveugle.
C’est comme ça qu’ils ont fait pour justifier les perquisitions de fin juillet, et c’est comme ça qu’ils font maintenant pour justifier nos arrestations. Mais il y a un gouffre entre ce qu’ils veulent voir de nous et ce que nous sommes réellement.
Cela ne nous intéresse pas de savoir qui, cette nuit-là de mai, s’est effectivement aventuré dans la forêt de la vallée Clarea pour saboter le chantier — et cela n’intéresse probablement pas non plus les enquêteurs eux-mêmes. Ce qu’ils veulent, c’est avoir aujourd’hui quelqu’un entre les mains pour faire peser la menace d’années de prison sur le mouvement et sur la résistance active, pour arriver tranquillement et sans être dérangés à l’ouverture du chantier de Susa [un autre chantier que celui déjà existant, NdT].
Ils veulent que les gens restent à la maison pour regarder de leur balcon le projet avancer.
Pourtant, ces gens ont déjà les instruments pour s’y opposer : nous avons appris à bloquer quand tous ensemble on criait « No pasaran », à passer à coups de masse quand le béton des jersey [clôtures en béton, NdT] nous barrait la route ; nous avons appris à regarder loin quand l’horizon se remplissait de gaz et à relever la tête quand tout semblait perdu.
Ce n’est pas la terreur qu’ils sèment à pleines mains qui ruinera les futures récoltes de cette longue lutte.
Il faudra continuer à construire des lieux et des moments de confrontation pour échanger des idées et des informations, pour lancer des propositions et être prêts à retourner dans la rue ou au milieu des bois.
C’est le soir à la Valette [prison dans laquelle les compagnons sont incarcérés, NdT], mais à part l’obscurité il n’y a pas une grande différence avec le matin, puisque le blindage de la cellule reste fermé vingt-quatre heures sur vingt-quatre : haute sécurité !
Par rapport aux quartier des arrivants, c’est beaucoup plus calme et propre, mais l’absence de contact humain nous affaiblit.
La pagaille des blocs B, C ou F (à part l’isolement auquel est contrainte Chiara) est un grouillement d’histoires et d’expériences de vie avec lesquelles se mélanger, dans lesquelles trouver de la complicité et de la solidarité. Déjà le mois dernier, Niccolò, déjà arrêté fin octobre pour une autre affaire, a pu constater que le retentissement de la lutte contre le TAV parvient jusqu’à l’intérieur des prisons, et que pour beaucoup il représente le courage de ceux qui ont cessé de subir les décisions d’un État oppresseur.
Pour nous, contraints à l’isolement dans une section aseptisée, il est d’une importance vitale de refuser la ségrégation et la séparation entre détenus : nous sommes tous « communs ».
C’est aussi pour ces raisons que ce serait bon qu’un raisonnement et un parcours sur et contre la prison se développent à l’intérieur du mouvement.
La majorité des gardiens des Valette vit là, dans des grands immeubles à l’intérieur des murs, eux ne seront jamais libérés de la prison. Bien que dans cette section ils nous traitent poliment, ils n’hésiteront pas à faire des rapports sur ordre d’un supérieur quand nous déciderons de lutter pour un motif ou un autre. Alors, avec les souvenirs qui nous gardons serrés contre nous, nous tourmenterons ces « porte-clés » pour la petitesse de leurs horizons.
« N’avez-vous jamais vu la mer se frayer un chemin dans les bois lors d’un bel après-midi de juillet, s’élancer et avancer contre les grillages d’un chantier ? »
« N’avez-vos jamais senti la chaleur humaine de tout âge se souder côte à côte pendant que les boucliers avancent, l’asphalte de l’autoroute devenir liquide et l’arrière se remplir de fumée ? »
« N’avez-vos jamais vu un serpent sans queue ni tête ou une pluie d’étoiles au coeur d’une nuit de milieu d’été ? »
Nous si, et ça ne nous rassasie encore pas.
Le route est longue, il y aura des moments exaltants et des raclées retentissantes, il y aura des pas en avant et d’autres en arrière, nous apprendrons de nos erreurs.
Pour le moment, nous regardons notre prison dans les yeux et ce n’est pas facile, mais si « le Val Susa n’a pas peur » [« La Valsusa paura non ne ha », slogan de la lutte contre le TAV, NdT], nous, nous ne pouvons certainement pas en faire moins.

/Niccolò, Claudio, Mattia/

à lire aussi: lettres de Chiara et Claudio en date du 20 janvier sur non fides

Syncopes

La syncope est une suspension momentanée de l’activité cardiovasculaire et cérébrale qui provoque une perte improvisée et transitoire de conscience. Les effets peuvent être insignifiants, un étourdissement momentané, mais parfois ils peuvent être plus graves. Dans certains cas, si l’interruption de flux sanguin dans l’organisme humain se prolonge au-delà de certaines limites, c’est la mort qui survient. Parmi toutes les formes, la « syncope obscure » – celle qui est donc dépourvue de causes identifiées, logiques – est considérée comme la plus dangereuse. Parce qu’elle ne permet pas aux médecins, techniciens du corps, d’intervenir.

Le fonctionnement de l’organisme social est lui aussi irrigué par un système de flux. Flux de marchandises, de personnes, de données, d’énergies. Flux qui peuvent être suspendus pour les raisons les plus diverses. Une panne technique, par exemple. Ou bien un vol de matériel. Peut-être un sabotage. Lorsque cela arrive, les effets sont la plupart du temps insignifiants. Les prestations du service en question subissent une pause forcée, causant quelque inconfort, mauvaise humeur, désagrément. Puis tout revient à la normale. Mais si cette interruption de flux se prolongeait au-delà de certaines limites ? Si ces interruptions se multipliaient et s’entrecroisaient les unes les autres ?

Les marchandises et les personnes s’écoulent et courent le long des voies, d’asphalte et de fer. Les données et les énergies s’écoulent et courent le long de câbles, de cuivre et de plastique. Ces dernières années de bouleversements – infestés par le besoin de popularité, par l’ambition de la reconnaissance – ont inculqué dans l’esprit de beaucoup de monde, de beaucoup trop, que le minimum requis pour effectuer un « blocage » était une large participation en masse. On peut bloquer lorsqu’on est nombreux (et donc il faut être à beaucoup, et donc il faut persuader beaucoup de monde, et donc…). Ce n’est pas vrai. Ce n’est qu’une possibilité parmi d’autres.

Pour bloquer une route, il n’y a pas toujours besoin du rassemblement de centaines de personnes. Il y a une dizaine d’années par exemple, quelques compagnons, et avec peu de moyens, ont fait faire la queue à toute une vallée. Il y a quelques années par exemple, un banal incendie estival au bord d’une grande artère a fait disjoncter toute une métropole (c’était plus ou moins la période lors de laquelle, dans cette même métropole, plusieurs dizaines de compagnons faisaient un rassemblement pendant des heures sur une place pour protester contre le verdict d’un tribunal).
Un événement encore plus probable est l’interruption d’une voie ferrée. C’est quelque chose qui arrive toujours plus souvent un peu partout en Europe, suite à des pannes ou à des vols. C’est une interruption inévitable. Avec tous ces transformateurs électriques, ces échangeurs, ces feux de circulation, ces câbles omniprésents à côté des quais sous des rigoles, à la merci de la négligence et de la rage, la possibilité qu’il leur arrive quelque chose devient pratiquement une certitude.

Et les câbles ? Ne recouvrent-ils pas l’ensemble du territoire, se dévidant dans mille directions, y compris les plus inattendues ? Ne les trouve-t-on pas toujours et partout, à côté de soi, au-dessus de sa tête ou sous ses pieds ? Là encore, les transformateurs, les échangeurs, les antennes, les bouches d’égout et tout l’inventaire qui permettent l’usage quotidien de machines en tout genre. Qui permettent l’usage quotidien. Qui permettent le quotidien.
Même lorsqu’il est synonyme de virtualité, avec internet, l’organisme social a besoin de câbles pour fonctionner. De câbles marins certes, ou plutôt de câbles sous-marins, mais qui finissent toujours par sortir à découvert sur les plages. C’est le cas de Jonah, le câble qui relie les maisons, les industries et les institutions (politiques, économiques et militaires) entre Israël et l’Europe. Et sa station d’atterrissage est ici, en Italie, à Bari*.

Rêveries, bien sûr. On ne doit pas détourner une imagination individuelle qui ne vise qu’à se mettre au service des urgences collectives. Elle pourrait couper court et prendre des libertés non approuvées par l’assemblée souveraine. Certainement. Sans aucun doute. C’est évident. Désolé. Restons-en là.

[Traduit de l’italien de finimondo, 26/12/13]

* NdT
Pour infos, la plupart des câbles sous-marins méditerranéens qui relient l’Europe à l’Afrique -puis le Moyen-Orient et l’Asie- arrivent à Marseille. Pour les autres, notamment transatlantiques, et plus de détails, on peut consulter la carte interactive de Telegeographyde.

lu sur cette semaine

manif en solidarité avec les femmes espagnoles !!!

SAMEDI 1er FEVRIER 2014 MANIF AU VIEUX PORT 15H

Nous entendons disposer de nos corps comme nous le voulons

Le gouvernement espagnol s’apprête à faire voter une loi interdisant l’avortement excepté en cas de viol après dépôt de plainte, ou en cas de danger pour les femmes. Ce danger doit être expertisé par deux médecins indépendants du lieu ou aura lieu l’avortement. La loi actuelle requiert l’avis d’un seul médecin qui peut être celui qui pratiquera l’avortement jusqu’à 14 semaines, et l’avis d’un psychiatre jusqu’à 22 semaines.
Ceci est inacceptable, une fois de plus on légifère sur le ventre des femmes. Nous sommes solidaires de nos camarades d’Espagne car nous pensons que les femmes doivent pouvoir disposer seules de leurs corps. Nous exigeons le retrait de ce projet de loi aux conséquences désastreuses ; seules les femmes qui en auront les moyens pourront se payer un avortement, les autres seront condamnées à avorter par leurs propres moyens ou à garder le produit d’une grossesse non désirée avec les conséquences sanitaires, psychologiques, économiques que l’on sait.
Ce projet de loi aura aussi un retentissement sur les femmes en France car la loi ne permet d’avorter que dans un délai de 12 semaines. Les femmes ayant dépassé ce délai ne pourront plus aller avorter en Espagne comme c’est le cas actuellement.
Même si en France l’avortement est toujours autorisé, son accès est de plus en plus difficile du fait des choix politiques en matière de santé, de la complexité de la procédure et de l’existence d’un délai. Nous pensons qu’au delà de la nécessaire solidarité avec nos camarades d’Espagne, nous devons nous battre ici aussi. Nous ne voulons plus que nos vies soient régies par des experts, des lois ou qui que ce soit. Nous entendons disposer de nos corps comme nous le voulons.

Des associations et des féministes solidaires réunies en Assemblée Générale à Toulouse
lu sur le jura libertaire

Gaz de shit

gazdeschiste1… sauf que la semaine dernière, la commission européenne a renouvelé son feu vert à la fracturation hydraulique sur le vieux continent, tout en « invitant » les pays qui la pratiquent à « évaluer rigoureusement les incidences sur l’environnement et les risques associés ».
[…]
Une belle occasion pour les pro-gaz de schiste français de revenir à la charge. Arnaud Montebourg fait partie de ceux qui convoitent un gisement évalué par l’agence américaine d’information sur l’énergie à près de 4000 milliards de m³, dont une bonne partie se situerait dans le sud-est du pays. « On a des raisons de penser qu’il y a en Provence et dans la vallée du Rhône des ressources significatives mais je me garde bien d’être catégorique » concède le député PS Christian Bataille, coauteur d’un rapport sur le sujet. « Il faut d’abord faire des recherches pour en avoir confirmation. »
[…]
Mais si on remplaçait la fracturation hydraulique par une technologie plus propre ? C’est ce que propose le ministre du redressement productif, avec l’appui de Total, l’entreprise française très active au plan international dans la recherche de nouveaux sites. Arnaud Montebourg songe, selon le Canard enchaîné de cette semaine, à un nouveau procédé combinant fracturation et fluoropropane, un gaz non inflammable. Les Provençaux doivent-ils se réjouir de cette ouverture ?
Pour cet élu du Nord, « l’intérêt est national. Nous avons un déficit du commerce extérieur important, dû à 80% des importations de pétrole et de gaz, de plus en plus chers. » La Paca profiterait des emplois créés. « Les Américains visent la création d’un million d’emplois. En Provence, dans notre pays, ça pourrait se traduire par quelques dizaines de milliers d’emplois à coup sûr. »

gazdeschisteextrait de La Provence

Regarde le petit œil sournois…

Regardetéléchager l’affiche

« Regarde sur le toit, au coin de la rue : le petit œil sournois et pivotant de la caméra électronique observe : il sait combien est fragile l’ondulation lente des flux, combien elle peut être semblable aux premiers mouvements d’un magma volcanique, combien le désir et la communication réelle peuvent échapper au quadrillage totalitaire, en pénétrer les circuits pour le porter à son point d’explosion. Mais il ne peut savoir d’où viennent les percées de la praxis moderne et, le manipulateur de la caméra est incapable d’utiliser les capacités de son appareil qui lui échappe : il cherche peut-être encore Ravachol en train de poser ses bombes. Le flic Paulo, vit soudain sur l’un de ses 300 écrans dont il avait la charge, apparaître une forme étrange, aux angles aïgus, qui envahit rapidement l’écran et… plus rien ! Quelque intelligence interstellaire ? Un pavé ? Un inspecteur mène l’enquête… »

extrait de l’Internationale Nexialiste n°2 Détournement, téléchargeable sur basse intensite

pratiques de femmes de l’intime au politique !

arton86__640x480Je suis une jeune femme. J’ai eu envie, j’ai eu besoin de tisser des liens, de retrouver des savoirs. Les savoirs de la terre, de nos mères, de nos grand-mères. J’ai eu besoin de retrouver ces savoirs pour m’apprivoiser, pour gagner en confiance, pour me libérer. Je me suis interrogée, je suis partie à la rencontre, j’ai marché seule ou collectivement, j’ai partagé des intimités. A tâtons, ces femmes expérimentent des pratiques. Elles construisent des connaissances, elles gagnent en autonomie, elles s’apprennent. Et le «Elles» devient «Nous». Nous transformons nos rapports à nous-même, nos rapports au monde. Durée : 49 : 36 min en écoute sur… http://www.radiopanik.org/emissions/le-croissant-fertile/pratiques-de-femmes-de-l-intime-au/

Contre la rénovation urbaine et ce qui va avec

La ville de Besançon est en voie d’aseptisation et d’embourgeoisement, où les pauvres se font dégager pas seulement par les bleus* et autres CRS, mais par les urbanistes, promoteurs, architectes et commerçants en tous genres qui viennent mettre en application leurs projets qui n’ont pour but que de laisser place à l’argent et ceux qui en ont.
La rénovation urbaine passe avant tout par la construction du tramway (qui arrive début 2014) qui a été menée durant ces dernières années par l’entreprise ‘Eurovia, filiale de Vinci*: on peut y voir une modification de l’espace urbain avec une architecture qui ne laisse aucune place aux rencontres, à l’occupation de la voie publique, avec une surveillance et un contrôle qui s’accentuent par la multiplication des caméras (on peut aller jeter un oeil sur l’emplacement des caméras ici), par les nombreux spots d’éclairage tout le long du trajet du tramway (ayant pour but de diminuer les zones franches)… La mise en place des puces électroniques pour chaque carte d’abonnement au réseau de transport en commun ‘Ginko’ fait aussi partie du contrôle sur nos vies et en l’occurrence sur nos déplacements.
Le nouveau visage de la place Flore, avec l’installation de ces sièges présents partout dans la ville sur lesquels personne ne cherchent à s’assoir, faisant partie de cette logique de chasser les indésirables..:

l'architecture et le mobilier urbain de la place flore

La gentrification est bien sûr aussi le fait des commerçants, toujours prêts à faire dégager « zonards », SDF ou autres indésirables qui s’attarderaient sur la voie publique: nombre d’entre eux foutent des produits nocifs sur leur marche et terrasse (récemment des personnes ont rapporté que les pourritures qui gèrent le restaurant du ‘taj mahal’ rue claude pouillet versent de la javel comme repoussoir).
En matière de logements, les promoteurs immobiliers se partagent la part du gâteau. L’entreprise Eiffage, qui est aussi connue pour construire des taules, spécule entre autre sur la construction du centre commercial et de ces lofts luxueux de la place Pasteur. En effet y est prévu ce gigantesque parking souterrain qui débouchera sur la rue claude pouillet. Autant dire que cette rue occupée jusqu’à présent par les fêtard-e-s devra faire place nette aux habitant-es friqué-es et à leurs véhicules. On peut également parler de la construction des logements de la rue Bersot et de la rue Proudhon, qui sont construits par l’entreprise immobilière SMCI** à des prix exhorbitants au mètre carré (à plus de 3000 euros).
Dans le quartier Battant, par lequel le tramway passera (et qui est source d’augmentation du prix des loyers pour les promoteurs), les prix vont aussi flamber, avec la réhabilitation d’anciens logements (actuellement en état de pourriture) rue de la Madeleine et rue Battant par cette même société immobilière. Par ailleurs, un supermarché pour riches ‘Casino Shop’ est actuellement en construction au 6, rue de la Madeleine…

Passage Rambaud dans le quartier des Chaprais, sur les nouveaux apparts construits par la société immobilière 'Sogeprim' (

Quelque part à Besançon sur des nouveaux apparts construits par le promoteur immobilier ‘Sogeprim’

Rappelons une évidence: la ville n’a pas vocation à nous appartenir (elle ne l’a jamais été historiquement), elle reste avant tout un instrument des puissants pour canaliser les révoltes contre ce monde. Cependant on peut tous agir directement contre cette ville carcérale que le pouvoir tente de nous imposer. Par des collages d’affiche, des tags, par le sabotage et la destruction des multiples tentacules de la domination capitaliste et étatique qui s’offrent à nous. Ne pas se résigner, ne pas fuir ce carcan dans lequel nous sommes embourbés mais agir collectivement (ou pas!), manifester contre ces projets en mettant en avant que c’est le fruit pourri du même processus: celui d’une gigantesque ville-prison en construction.

Tant qu’ils spéculerons sur nos vi(ll)es, qu’ils se méfient de nos mauvaises intentions !

le chat noir émeutier

Contre le masculinisme

couvLe collectif grenoblois « Stop Masculinisme » était de passage à Lyon, ce samedi 18 janvier 2014, et était invité sur Radio Canut pour présenter leur ouvrage collectif Contre le masculinisme, guide d’autodéfense intellectuelle (sorti par les éditions Bambule). L’occa­sion d’expli­quer ce qu’est le « mas­cu­li­nisme » et pour­quoi il est néces­saire de lutter contre ce mou­ve­ment réac et sexiste, d’étudier les formes et les figu­res que prend ce dis­cours aujourd’hui (« cause » des pères, crise de la « mas­cu­li­nité », défense du patriar­cat et anti-fémi­nisme) et d’en démon­ter les prin­ci­paux argu­ments en réta­blis­sant contre eux la vérité des faits. Une émission à écouter et à télécharger.

http://www.internationale-utopiste.org/