Réseau Communiste Antigestionnaire

Depuis 6 ans déjà, le monde est en crise et aucune perspective de relance ne se dessine. Face à cette austérité, la plupart des luttes et des discours qui s’y opposent ne nous proposent que des gestions alternative du capitalisme. : réindustrialisation, nationalisations, sortie de l’euro, monnaies alternatives… Nous ne voulons pas « mieux » gérer le capitalisme, nous voulons le détruire! Pour mettre nos force en commun, pour echanger des informations et des analyses, pour parler de nos tactiques locales à plus large échelle que nos groupes affinitaires, pour donner à nos positions une existence publique plus large… Après les collectifs de Montpellier, Paris et Toulouse, celui de Marseille se met en place. Suite à l’appel pour la création d’un Réseau Communiste Antigestionnaire, nous organisons une première réunion. Nous invitons toutes les personnes qui partage notre analyse à venir discuter des formes et des contenus que prendra ce réseau. Il nous semble urgent de définir ensemble la structuration de ce réseau ainsi que les formes et moyens de la riposte que l’on peut construire face aux attaques du Capital en crise. La réunion aura lieu le 18 février à mille bâbords à 18h. le texte d’appel dans son intégralité : http://reseauantigestion.org/

Bosnie : un point sur la situation

Depuis les manifestations émeutières du 5 au 7 février à Zenica, Tuzla, Mostar, Sarajevo (voir Bosnie : à propos du soulèvement en cours depuis trois jours), de petites manifestations -beaucoup plus tranquilles- ont continué de se dérouler. Pour le moment, 43 ministres et trois Premiers ministres des cantons de Sarajevo, Una-Sana, Zenica-Doboj et Tuzla ont démissionné (pour rappel, la Fédération de Bosnie-Herzégovine compte 13 entités gouvernementales constituant 160 ministères pour gouverner un pays de 3,8 millions d’habitants).

Face au vide très relatif laissé par les bouffons cravatés, aux menaces bien réelles d’une intervention armée brandie par l’Union européenne et à l’agitation nationaliste qui accuse les uns ou les autres d’être responsables des émeutes (1), des « plenums citoyens » s’organisent péniblement. « Tout le pouvoir aux plénums » est un slogan venu de Tuzla (où le gouvernement du canton a présenté sa démission et a été remplacé par le plénum, qui est devenu l’interlocuteur des autorités et s’est auto-proclamé « seul représentant légitime du mouvement« ), qui commence à gagner Sarajevo ou Mostar. Ces assemblées générales ouvertes, où les citoyennistes de gauche tiennent pour l’instant le crachoir pour tenter le réformer la Fédération, essaient d’incarner un contre-pouvoir à l’aide de plate-forme de revendications. Dans celles de Tuzla, il est par exemple question de « maintien de l’ordre public dans la coopération des citoyens, la police et la protection civile« , de « construction d’un système productif et utile de gouvernement » et de demande d’un nouveau gouvernement « technique » et non-partisan. L’autre enjeu est la question des élections anticipées, initialement prévues en octobre, et proposées par les partis au pouvoir pour tenter d’endiguer la révolte en intégrant une partie de ces revendications démocrates. Un universitaire local ne peut ainsi que constater que « la Bosnie-Herzégovine est une usine à fabriquer de la colère. Et quand ça explose, la peur déménage. Elle passe des citoyens ordinaires à ceux qui sont responsables de cette accumulation de colère, c’est-à-dire les élites politiques du pays… »
Afin d’éviter tout dérapage vers l’anarchie et un monde sans maîtres ni esclaves, un « Appel de la gauche européenne pour soutenir la révolte citoyenne en Bosnie-Herzégovine » circule d’ailleurs depuis le 12 février dans le New York Times, le Guardian ou Il Manifesto. Il y est question de « vraie démocratie« , de « citoyens« , de « vie décente« , de pleurnicheries sur les « classes moyennes » détruites, et bien sûr de « peuple de Bosnie-Herzégovine« … Cet appel est notamment signé par tous les contre-révolutionnaires médiatiques de gôche habituels : Etienne Balibar, Noam Chomsky, Franco Berardi Bifo, Naomi Klein, Tariq Ali, David Harvey, Costas Douzinas, Slavoj Žižek et les négristes qui n’en ratent pas une (Michael Hardt, Maurizio Lazzarato, Christian Marazzi, Antonio Negri).

Le 12 février, une manifestation de plusieurs centaines de personnes s’est déroulée à Zagreb (Croatie), place Petar Preradović (la Place aux Fleurs), en solidarité avec les manifestants de Bosnie-Herzégovine. Enfin, à Sarajevo, le mythique hôtel Holiday Inn de Sarajevo (désormais propriété du groupe autrichien Alpha Baumanagement), construit pour les besoins des Jeux olympiques en 1984 et qui a été le quartier général des reporters de guerre dans les années 1990, a fermé vendredi 14 février pour la première fois dans son histoire en raison d’une grève de ses employés pour protester contre le non-paiement des salaires et des contributions sociales.

Dernière minute, Montenegro (pays frontalier de la Bosnie et de la Serbie, au sud) : aujourd’hui samedi 15 février, plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés devant le siège du gouvernement monténégrin à Podgorica, la capitale. Dix jours après le mouvement qui a commencé en Bosnie, ils protestaient contre le chômage et les politiciens. Un appel avait été lancé sur les réseaux sociaux, baptisé « Révolution au Monténégro – tout le monde dans la rue« . Neuf policiers ont été blessés par des jets de pierres au cours d’affrontements qui ont éclaté quand les manifestants ont tenté de forcer les cordons de police qui gardaient le bâtiment du gouvernement…

1. Deux comptes rendus publiés par Al Jazeera ont soulevé des polémiques. Le texte de l’imam de Sarajevo Muhamed Velić, intitulé J’ai pleuré en silence, témoigne parfaitement de ce climat. On y parle encore de vandalisme, de pillages et de manque de dignité. Mais l’imam apporte une nouvelle couche à ce discours – la guerre. « En mai 1992, nous avions réussi à sauver les bâtiments de la présidence. Les tramways et les tanks brûlaient dans la rue Skenderija, mais les assaillants n’avaient pas réussi à détruire les bâtiments de la présidence, le symbole de l’État, de son histoire. Malheureusement, ce soir, la présidence est tombée en ruine », prétend-il dans son « témoignage ».
Le vice-Président de la fédération, Mirsad Kebo, avait déjà eu le temps de dire aux journalistes : « Je n’ai pas vu de combattants, je n’ai pas vu de gens sérieux… J’ai vu des gens drogués ».
A Mostar, le journal Večernji List a aussi publié un long entretien avec le dirigeant du HDZ (nationaliste croate), Dragan Čović, dénonçant « une rébellion bosniaque [musulmanne] ayant pour but la déstabilisation du gouvernement local, afin de renforcer l’autorité de Sarajevo au détriment de l’Herzégovine croate ».

cette semaine

[Vincennes] Émeute au centre de rétention

Dans la nuit de jeudi 13 février vers deux heures, une émeute a éclaté au centre de rétention de Vincennes CRA1. Cette fois, ce serait suite à la tentative d’empêcher l’expulsion d’un retenu, que des révoltés solidaires se sont barricadés dans leur baraquement et ont affronté les flics en leur lançant tout type de projectiles (extincteurs…). La réponse des flics, 23 équipages plus la BAC semble avoir été très violente, et d’après les premières infos quelques retenus sont blessés.

Solidarité avec les révoltés !

Mis à jour 15 heures 30 : D’après les quelques retenus joints par téléphone, 5 personnes sont blessés, et ni l’infirmière, ni le médecin ne sont là aujourd’hui. Deux personnes ont été embarquées, sûrement en garde à vue, et le retenu dont le nom n’avait pas été annoncé sur les feuilles de vol expulsé. Plusieurs retenus ont déclaré avoir entamé une grève de la faim.

sans papiers ni frontières

Sur le passage de quelques milliers de personnes à travers une assez courte unité de temps

Ce texte du col­lec­tif por­tu­gais Edições Antipáticas est paru en France dans une bro­chure, Portugal, le pays où la colère est cou­leur, signée du col­lec­tif Les Ponts tour­nants. Cette bro­chure contient aussi une prés­en­tation et Le Portugal est-il solu­ble dans la crise ?, un texte de Charles Reeve.

Pour raconter une his­toire

Ce texte a été écrit à plu­sieurs mains au fil des der­niers mois, dans un pro­ces­sus sans cesse mis en péril par des évé­nements s’achar­nant à rendre ce récit plus incom­plet à chaque fois qu’il sem­blait sur le point de se conclure. Bien des fois nous avons été en dés­accord, et sur pres­que tout, non seu­le­ment sur ce qui s’était passé et quand, ou sur com­bien de per­son­nes se trou­vaient à tel endroit, mais aussi sur les ques­tions de fond qui ont tra­versé la pér­iode que ce texte tente de retra­cer. Le propos est ici incom­plet, par­tiel, dis­cu­ta­ble et peut-être même incer­tain. Face à tant d’expéri­ences sin­gu­lières et col­lec­ti­ves, il serait ridi­cule de prét­endre que ces quel­ques dizai­nes de pages puis­sent faire plus que ras­sem­bler les nota­tions, idées, envies et pro­jec­tions d’une poi­gnée de gens, forcément limités par leur his­toire per­son­nelle et poli­ti­que. L’inten­si­fi­ca­tion en cours des pro­ces­sus d’éman­ci­pation s’est trouvée, comme peut-être jamais aupa­ra­vant dans l’his­toire, accom­pa­gnée d’une énorme mul­ti­pli­ca­tion des ins­tan­ces où on com­mente et dis­cute tout jusqu’à l’épui­sement. Nous pen­sons que notre contri­bu­tion sera utile à ce débat et à l’enri­chis­se­ment de cet espace de dia­lo­gue, même si cela ne se fera pas forcément de façon pai­si­ble ou facile. C’est dans cet esprit que nous enten­dons la dif­fu­ser.

Lire la suite sur mondialisme.org

Appel à une journée (inter-)nationale NO TAV

NOTAV_ATTACKSamedi 22 février – Journée Nationale de Lutte
LA COORDINATION DE COMITÉ NO TAV réunie le Mercredi 8 Janvier 2014 à Villar Focchiardo
a évalué attentivement la situation juridique gravissime créée suite aux dernières arrestations de Chiara, Claudio, Mattia et Niccolò, pour lesquels s’est construit un château de chefs d’accusation étudié justement pour intimider toutes les sacro-saintes luttes qui, aussi grâce au mouvement NoTav, sont en train de grandir dans tout le pays.
a effectivement remarqué dans le dossier d’instruction, les enquêteurs, en insistant sur le plan strictement juridique, soutiennent une thèse clairement politique. En s’appuyant sur un bref historique des actes légaux et des sommets internationaux qui ont permis l’installation du chantier de Chiomonte en Val de Susa, les magistrats soutiennent qu’il s’agit d’une élaboration démocratique. L’action contre le chantier – en lien avec l’énumération de pratiques d’opposition dont l’épais dossier fournit une longue liste – est définie « terroriste » pas tellement pour ses caractéristiques spécifiques, mais par le fait qu’elle s’oppose au démocratisme d’une décision intergouvernementale. Toutes les décisions imposées par l’État ont un emballage légal, ce qui veut dire qu’elles sont formellement basées sur le Droit. Tout ce qui met réellement en discussion un projet étatique est donc passible de « terrorisme ». Il reste seulement le désaccord platonique et être réduit à un mouvement d’opinions. Donner un caractère concret à son propre NON, qui au fond est la caractéristique essentielle du mouvement No Tav, devient donc antidémocratique. Le totalitarisme parle aujourd’hui un langage différent  : « Nos décisions démocratiques ne te plaisent pas ? Tu es un terroriste, je t’enferme en prison et je jette la clé ».

Rappelant que d’une époque à l’autre, l’État et « les pouvoirs forts » attaquent frontalement l’ennemi sur ses points forts, non sur les plus faibles. Il devient évident que l’emploi de la catégorie de terrorisme contre le mouvement No Tav – pour ce qu’elle exprime et symbolise – est dans ce sens un avertissement pour tous, pour n’importe que mouvement de lutte. Devient donc terroriste n’importe qui conteste les décisions de l’état, et vient démantelé le pacte social pensé par la Constituante.

A suivre jusqu’au bout la logique des procureurs Rinaudo et Padalino, la nature « terroriste » de la lutte contre le Tav ne caractérise pas un soi-disant « saut qualitatif », mais bien ses fondements même : ce NON de vingt ans d’expériences, de savoirs, de confrontations et d’actions qui ne sont que son développement cohérent. Ne pas s’être résigné face aux matraques, aux gaz, aux pelles mécaniques, aux Lince (expertise économique et commerciale en Italie, ndt), aux incarcérations, au terrorisme médiatique, voilà le crime qui contient tous les autres.

Pour ces raisons le Mouvement NoTav

ANNONCE ET PROPOSE POUR LE 22 FEVRIER UNE JOURNÉE NATIONALE DE MOBILISATION ET DE LUTTE CHACUN DANS SON PROPRE TERRITOIRE

à toutes les composantes de lutte qui résistent et se battent contre le gaspillage des ressources publiques, contre la dévastation du territoire, pour le droit au logement, pour un travail digne, sûr et rémunéré justement. Une journée nationale de lutte, territoire par territoire en défense du droit naturel et constitutionnel de s’opposer aux décisions du gouvernement qui ne tiennent compte que des intérêts des puissants, des lobby, des banques et des mafias au détriment des populations. Une mobilisation commune contre l’utilisation délirante des lois de la part des procureurs et de la magistrature turinoise et en solidarité aux compagnons de lutte incarcérés, aux compagnons de lutte déjà condamnés, et aux innombrables résistants qui doivent encore affronter le jugement pour avoir défendu les biens communs, une journée de lutte à laquelle suivra à la mi-mars un rendez-vous à Rome pour la défense et la légitimité des luttes sociales.

En préparation de la journée de lutte, une invitation à effectuer des assemblées sur les territoires pour sensibiliser la population autant sur ces thèmes autant sur les projets qui s’y opposent. En Vallée de Susa sur les projets de déplacement du parking autoroutier de Susa à San Didero, de déplacement de la route de Guida Sicura de Susa à Avigliana et de la ligne ferroviaire dans le territoire de Borgone.

no tav fRance

Prolétaquoi ?

Sur la classe et le sens du mot « prolétariat ». Traduit de Proletariwhat ? du collectif américain prole.info.

arton520-33759Prol ou Prolo est l’abréviation de « prolétaires ». Le mot a au départ été utilisé par Karl Marx pour décrire les membres de la classe exploitée dans le capitalisme. Nous sommes, dans cette société, ceux et celles qui ne possèdent pas de propriété ou d’entreprise de laquelle nous puissions extraire un profit, une plus-value. Nous sommes donc forcés de vendre notre temps et notre énergie pour un patron : nous sommes obligés de travailler. Notre travail est la base de cette société.

Nous ne sommes pas une catégorie sociologique. Le travail, et la société qui prospère grâce à lui, sont aliénants et misérables pour nous. Nous sommes constamment en lutte contre nos conditions d’existence. Le simple fait de se mouvoir pour nos propres intérêts nous jette irrémédiablement dans le conflit avec les patrons, les bureaucrates, les propriétaires, la police et les politiciens de toutes sortes. Ces luttes quotidiennes sont le point de départ pour la destruction du capitalisme. Nous ne sommes pas simplement la « classe ouvrière », nous sommes la classe qui travaille et lutte pour en finir avec le travail et la classe, et la société sur laquelle ils reposent.

L’expérience de ceux et celles qui sont obligés de travailler, et qui luttent contre la société basée sur le travail, crée certains types d’idées et de pratiques. Quand nous sommes activement en lutte pour nos propres intérêts, ces idées se solidifient en une perspective de subversion, une perspective anticapitaliste. Cela a parfois été appelé « communisme » ou « anarchisme ». Nous n’avons pas besoin de groupuscules politiques pour nous apporter ces idées, mais nous avons besoin de réfléchir à la manière dont nous devons nous battre pour nous-mêmes, et par nous-même.

P.-S.

Le collectif prole.info vient de sortir un nouveau pamphlet illustré « The housing monster » qui n’existe pas encore en version française. Par contre les deux précédents ouvrages du collectif, A bas les restaurants et Guerre de classe, ont été traduits et publiés en novembre 2012.

paris luttes infos

Le Souss (Maroc) gangrené par les grèves

Les syndicats maintiennent la pression dans la ZI d’Aït MelloulGrosses pertes financières et incapacité pour les entreprises d’honorer les engagements à l’exportLa CGEM Souss-Massa-Draâ tente le dialogue avec les concernés

Trêve sociale impossible ! Les syndicalistes ne lâchent pas du lest dans le Souss. La zone industrielle d’Aït Melloul continue à être gangrenée par des mouvements sociaux. Selon les représentants d’Adizia (Association des investisseurs de la zone industrielle d’Aït Melloul), la localité enregistre depuis plusieurs semaines des mouvements de grève, non justifiés. Plus encore le phénomène intervient sans aucune concertation préalable avec les responsables des entreprises concernées.

« Ces mouvements de grève ont engendré des pertes financières énormes au niveau de notre zone, des pertes d’emplois et l’incapacité d’honorer des engagements à l’export entre autres », indique-t-on du côté d’Adizia. Bien sûr, cela pourrait mener à la fermeture totale d’entreprises des secteurs touchés, avance un industriel. Plus, cela menace l’investissement dans la région.

La zone industrielle d’Aït Melloul est le poumon économique du Souss. Créée en 1988 sur un terrain d’une superficie brute de 354 ha dont de 271 ha de superficie nette, elle est l’une des plus grandes zones industrielles du Maroc. Sur place, ce sont 300 entreprises qui sont opérationnelles dont près de 200 en activité, est-il indiqué. Une activité économique multisectorielle à travers de nombreuses entreprises à la pointe de la technologie, notamment du secteur de l’agroalimentaire et des stations de conditionnement, sans oublier les sociétés de matériels agricoles. En ce qui concerne la conserve de poisson, c’est près de 50% environ de la production nationale qui est traitée dans la localité. À ce tissu industriel s’ajoutent des petits commerces et des activités dérivées qui se sont implantés au fil des ans dans la localité. Ce sont donc des milliers d’emplois qui ont été générés. Sur ce plan, les entreprises de la zone sont connues pour être un modèle en matière de responsabilité sociale. Mais les doléances des ressources humaines sont de plus en plus importantes [sic – NdJL].

Face aux mouvements sociaux à répétition dans la zone, les autorités locales sont intervenues ces derniers mois pour le retour au calme et pour préserver le droit au travail. Elles ont même procédé à l’arrestation de certains employés perturbateurs. Mais visiblement, ces mesures sont insuffisantes pour contenir le phénomène des mouvements sociaux et la pression des syndicats. Au sein de la CGEM Souss-Massa-Draâ, une commission tente le dialogue avec les syndicats. Affaire à suivre.

Fruits et légumes : L’export trinque

La campagne d’exportation des fruits et légumes est encore une fois marquée par des mouvements sociaux. Il suffit qu’un ouvrier saisonnier soit renvoyé pour que la tension s’empare des unités d’export des fruits et légumes. Les plus marquées dans la chaîne sont les stations de conditionnement. Les professionnels sont confortés par les interventions des autorités locales pour le maintien du droit au travail. Élus et institutionnels tentent aussi de désamorcer aux côtés des professionnels les conflits sociaux. Mais rien n’y fait. Cette situation a bien sûr un impact sur le rendement et les flux exportés. Selon un professionnel dont l’entreprise est au cœur d’un conflit, le manque à gagner engendré est de 30%. Cette situation de perte est accentuée par une baisse de la demande aujourd’hui sur les marchés extérieurs. Et ce en raison du climat froid qui marque l’Europe en ce moment.

Leur presse (Malika Alami, leconomiste.com, 31 janvier 2014)

Lu sur le jura libertaire

Qui est E.on ?

E.ON, la centrale thermique de Gardanne et la châtaigneraie cévenole

E.on, entreprise allemande, troisième groupe mondial du secteur de la distribution d’énergie, a reçu l’autorisation de reconvertir la centrale thermique de Gardanne (13) en centrale à biomasse. Ce projet, largement soutenu par l’État au travers d’un contrat d’approvisionnement sur 20 ans, constitue le plus important en France dans le domaine de l’énergie biomasse à ce jour.

Pour autant le gain énergétique, au regard de l’investissement pharaonique (230 millions d’euros pour E.on), n’est pas concluant et le projet est contesté dans sa faisabilité.

Le fort soutien qu’apporte l’État à cette occasion s’explique par le soucis de préserver des emplois sur le site de Gardanne, car E.on avait affiché sa volonté de se séparer de toutes ses centrales thermiques en France (5 au total). Plutôt que d’assumer socialement les conséquences de sa stratégie, et éventuellement re-déployer son personnel sur d’autres activités, l’entreprise envisageait des départs anticipés et licenciements – peu de reclassements. Rien de très étonnant : alors que son chiffre d’affaire a été multiplié par 420% (120 milliards d’euros en 2012) en 10 ans, le groupe s’est délesté de 20% de son personnel (soit 20.000 personnes) entre 2002 et 2006.

E.on affiche aujourd’hui une volonté de promouvoir les énergies durables, ce qui n’a pas toujours été le cas : en 2008 le groupe était le second pollueur européen en terme d’émission de Co2. L’entreprise s’est aussi rendue célèbre avec la deuxième plus grosse amende de l’histoire de l’UE en 2009 pour entente illicite (533 millions d’euros) : GDF et E.on s’étaient entendus pour se partager la distribution du gaz russe en France et en Allemagne, en s’assurant que chacun ne viendrait pas piétiner les plate-bandes économiques de l’autre (en d’autres mots, pas de concurrence).

Lire la suite sur bogues.noblogs.org

la BST tente d’occuper le terrain

Un contrôle d’identité dégénère à Marseille : 4 policiers légèrement blessés
AFP, 06/02/2014 | 17:03
Quatre policiers de la Brigade spécialisée de terrain légèrement blessés à la suite d’un contrôle d’identité, deux personnes placées en garde à vue. Le contrôle d’identité s’est déroulé à la cité Font-Vert dans les quartiers nord de la ville.
Les faits se sont déroulés peu après midi à la cité Font-Vert (14e arrondissement).
C’est le procureur adjoint, Catherine Alexandre qui raconte les incidents à l’AFP : « Il y a eu un contrôle d’identité qui s’est mal passé, avec quatre policiers blessés. Un jeune homme, contrôlé en train de fumer un joint, a appelé ses amis et sa famille à la rescousse et des violences ont été exercées sur les policiers. »
Deux personnes placées en garde à vue
Des examens médicaux sont en cours, a-t-elle précisé, ajoutant que l’individu contrôlé, « né en 1995 », et « une femme née en 1989 » – sa cousine, selon une source proche de l’enquête -, ont été placés en garde à vue.
La sénatrice PS Samia Ghali, maire des arrondissements voisins (15-16e), a été alertée par des mères du quartier : « Elles m’ont dit avoir être prises à partie par la police » a raconté à l’AFP l’élue, qui a immédiatement joint le préfet de police « pour éviter que ça dégénère ».

lu sur cette semaine

Le banal contrôle d’identité d’un jeune homme fumant un joint, en début d’après-midi, à la cité Font-Vert (14e) à Marseille, a tourné à l’émeute.
Une quarantaine d’individus ont pris à partie quatre policiers de la BST (brigade spécialisée de terrain). Deux personnes ont été interpellées et placées en garde à vue.

La Provence

Tentative de suicide au centre de rétention du canet

Un étranger en situation irrégulière a tenté d’incendier sa chambre dans le centre de rétention du Canet (15e) à Marseille, lundi soir vers 22 h 30. Il a aussi essayé de mettre fin à ses jours à l’aide d’un lacet, mais les surveillants ont pu lui venir en aide assez rapidement.
Le sinistre a pu être maîtrisé et une trentaine de personnes ont été transférées dans la cour le temps de l’intervention des secours.

                                                                                « la provence »Publié le 05/02/2014

Turin: Feu aux CIE

Feu aux CIE

Après les images de Lampedusa – où les “hôtes” du CPSA (centre de premier accueil) sont mis en rang, nus, pour être désinfectés.

Après les images de Rome – où les “hôtes” du CIE ( centre d’internement et d’expulsion) ont eu à se coudre la bouche au fil et à l’aiguille pour faire entendre leur voix à Noël puis il y a quelques jours. Après les incendies des dernieres semaines dans le CIE de Turin, aujourd’hui détruit aux trois quart.
Après les déclarations, les enquêtes, les plaintes de ce dernier mois, personne ne peut plus ignorer que dans les centres pour sans papiers les “hôtes” ne sont pas hôtes mais prisonniers et que l’accueil qui s’y pratique est celui d’un lager. Personne, encore moins ceux qui savaient déjà et ont haussé les épaules, impuissants, ceux qui regardaient du balcon en souriant…

Ceux qui ont inventé , agrandi et soutenu les centres, qui ont flairé la bonne affaire et en ont profité font, en revanche, comme si de rien n’était. Ils feignent de n’être pas responsables de l’existence des centres en Italie, pour éviter d’être traités comme ils devraient l’être : Giorgio Napolitano et Livia Turco, Umberto Bossi et Gianfranco Fini, avec leurs amis d’hier et d’aujourd’hui ; La croix-rouge, Les Coopératives blanches ou rouge comme Auxilum et Connecting People, les Miséricordes. Même la poste Italienne, qui avec la compagnie aérienne mistral air a le monopole des transferts internes et des explusions vers l’afrique du nord.

Avant même que ne s’allument sur eux les projecteurs, les prisonniers des CIE ont su faire ce qui devait être fait : se révolter, s’échapper, détruire les cages dans lesquelles ils étaient retenus. Et c’est seulement grâce à eux qu’il ne reste sur pied que cinq CIE, elles-mêmes endommagées, brûlées et à fonctionnement réduit.

Les prisonniers, à l’intérieur, ont fait leur part, à nous, dehors, de faire la nôtre : les soutenir lorsqu’ils luttent, mais aussi ne pas laisser de répit à ceux qui ont inventé les CIE, à ceux qui les ont reformés, à ceux qui en ont fait un métier, à ceux qui s’enrichissent dessus. Sans attendre de voir quelles seront les promesses des parlementaires et des ministres, sans attendre les larmes de crocodole de quelques conseillers municipaux. Aujourd’hui plus que jamais, c’est le moment – dedans et dehors – de donner le coup de grâce pour qu’il ne reste des CIE qu’un tas de gravats.
Avant que, les projecteurs éteints, tous oublient les centres et ce qu’il se passe dedans.
Avant que tout ne redevienne comme avant.

Samedi 8 février – 16 heures
Rassemblement au cie
Corso Brunelleschi angle via Monginevro

traduit de macerie

trouvé sur sans papiers ni frontières

Transfert des 4 No tav arrêtés pour terrorisme

notav-accusati-di-terr

Dans la matinée du 30 janvier, Chiara, Claudio, Alberto et Niccolò, les 4 NoTav arrêté(e)s le 9 décembre 2013 avec l’accusation de terrorisme, ont été transféré de la prison de Turin des Vallette, où illes étaient enfermé(e)s jusqu’à maintenant. Chiara a été transférée à la prison Rebibbia à Rome, Claudio à Ferrara et Mattia et Niccolò à Alessandria. Ce choix géographique n’a rien d’un hasard : les 3 prisons en question ont toutes une section de haute sécurité. Après l’interdiction des visites de la part des juges du parquet Paladino et RinaudI il y a une semaine sans aucun motif, les 4 No Tav avaient également récemment dénoncés les problèmes de réception du courrier (déjà soumis à la censure). Les lettres arrivaient toujours plus en retard, voire n’arrivaient pas du tout. Afin de protester contre cette ultérieure privation, Claudio, Alberto et Niccolò avait refusé il y a quelques jours de retourner dans leur cellule après l’heure de la promenade.
Aux yeux de l’infatigable parquet Sitav, cela a sans doute été suffisant pour justifier le transfert. Ceci n’est autre qu’une ultérieure étape dans l’acharnement judicaire contre les No Tav. L’habitude de transférer les détenus afin de les séparer et de les placer en section de haute sécurité n’est pas nouvelle et contribue à la construction de l’image des NoTav comme de dangereux terroristes et ennemis publiques que la justice d’Etat s’efforce tant de répandre. Encore une fois, il faut que la force et la solidarité du mouvement ne les laissent pas seuls, même et surtout après ce transfert.

Les nouvelles adresses afin de leur écrire sont les suivantes :

*/Chiara Zenobi/*/
Casa Circondariale Rebibbia
vaia Bartolo Longo, 92
00156 *Roma*/

*/Claudio Alberto/*

/Casa Circondariale
Via Arginone, 327
44122 *Ferrara*/

*/Mattia Zanotti et/*/*Niccolò Blasi*/

/Casa di Reclusione
Via Casale San Michele, 50
15100 *Alessandria*/

traduit de l’italien par No TAV Paris, lu sur no-tav france


Lettres de Chiara et Claudio en date du 20 janvier à lire sur non fides

Parloir libre

Annonce de l’émission parloir libre: un deuxième nouveau créneau !
Tous les jeudis de 20h30 à 22h et toujours tous les samedis de 19h à 21h sur Radio Galère 88.4 fm (couvre les taules de marseille, arles, luynes). Laissez un message, une dédicace en directe à vos ami-e-s, proches, camarades, détenus-e-s au : 04-91-08-28-15
Pour nous écrire: émission parloirlibre/friche Belle de Mai/41, rue Jobin/13003 Marseille parloirlibre@riseup.net

repas de soutien NO-TAV

soutienTorinoFEVRIER lettre de trois compagnons incarcérés suite à l’attaque du chantier du TAV

Il est seulement 16h et le soleil est en train de se coucher derrière l’imposant incinérateur métallique, tandis qu’au loin on entrevoit les premières montagnes de la vallée, et l’imagination complète les contours dessinés du Mont Musiné. Nous sommes enfermés ici depuis dix jours mais nos pensées voyagent encore loin…
Que le parquet de Turin était en train de préparer quelque chose de gros, même les rochers le savaient. Cela se voyait à l’augmentation des plaintes contre le mouvement, mais surtout à l’intense travail de propagande par lequel les enquêteurs, mass-médias et politiciens ont cherché à faire passer la résistance No TAV dans l’ombre de ce mot magique qui permet tout : « terrorisme ». Pendant des mois entiers ils n’ont parlé que de ça, dans un mantra répété de manière obsessionnelle et destiné à justifier une répression féroce.

Au final, ils ont pris quelques uns des nombreux épisodes de lutte de cet été sur lesquels cette imagination suggestive pouvait prendre, et ils les ont déformés et pliés à leur vision du monde faite de militaires et de paramilitaires, de hiérarchie, de contrôle et de violence aveugle.
C’est comme ça qu’ils ont fait pour justifier les perquisitions de fin juillet, et c’est comme ça qu’ils font maintenant pour justifier nos arrestations. Mais il y a un gouffre entre ce qu’ils veulent voir de nous et ce que nous sommes réellement.
Cela ne nous intéresse pas de savoir qui, cette nuit-là de mai, s’est effectivement aventuré dans la forêt de la vallée Clarea pour saboter le chantier — et cela n’intéresse probablement pas non plus les enquêteurs eux-mêmes. Ce qu’ils veulent, c’est avoir aujourd’hui quelqu’un entre les mains pour faire peser la menace d’années de prison sur le mouvement et sur la résistance active, pour arriver tranquillement et sans être dérangés à l’ouverture du chantier de Susa [un autre chantier que celui déjà existant, NdT].
Ils veulent que les gens restent à la maison pour regarder de leur balcon le projet avancer.
Pourtant, ces gens ont déjà les instruments pour s’y opposer : nous avons appris à bloquer quand tous ensemble on criait « No pasaran », à passer à coups de masse quand le béton des jersey [clôtures en béton, NdT] nous barrait la route ; nous avons appris à regarder loin quand l’horizon se remplissait de gaz et à relever la tête quand tout semblait perdu.
Ce n’est pas la terreur qu’ils sèment à pleines mains qui ruinera les futures récoltes de cette longue lutte.
Il faudra continuer à construire des lieux et des moments de confrontation pour échanger des idées et des informations, pour lancer des propositions et être prêts à retourner dans la rue ou au milieu des bois.
C’est le soir à la Valette [prison dans laquelle les compagnons sont incarcérés, NdT], mais à part l’obscurité il n’y a pas une grande différence avec le matin, puisque le blindage de la cellule reste fermé vingt-quatre heures sur vingt-quatre : haute sécurité !
Par rapport aux quartier des arrivants, c’est beaucoup plus calme et propre, mais l’absence de contact humain nous affaiblit.
La pagaille des blocs B, C ou F (à part l’isolement auquel est contrainte Chiara) est un grouillement d’histoires et d’expériences de vie avec lesquelles se mélanger, dans lesquelles trouver de la complicité et de la solidarité. Déjà le mois dernier, Niccolò, déjà arrêté fin octobre pour une autre affaire, a pu constater que le retentissement de la lutte contre le TAV parvient jusqu’à l’intérieur des prisons, et que pour beaucoup il représente le courage de ceux qui ont cessé de subir les décisions d’un État oppresseur.
Pour nous, contraints à l’isolement dans une section aseptisée, il est d’une importance vitale de refuser la ségrégation et la séparation entre détenus : nous sommes tous « communs ».
C’est aussi pour ces raisons que ce serait bon qu’un raisonnement et un parcours sur et contre la prison se développent à l’intérieur du mouvement.
La majorité des gardiens des Valette vit là, dans des grands immeubles à l’intérieur des murs, eux ne seront jamais libérés de la prison. Bien que dans cette section ils nous traitent poliment, ils n’hésiteront pas à faire des rapports sur ordre d’un supérieur quand nous déciderons de lutter pour un motif ou un autre. Alors, avec les souvenirs qui nous gardons serrés contre nous, nous tourmenterons ces « porte-clés » pour la petitesse de leurs horizons.
« N’avez-vous jamais vu la mer se frayer un chemin dans les bois lors d’un bel après-midi de juillet, s’élancer et avancer contre les grillages d’un chantier ? »
« N’avez-vos jamais senti la chaleur humaine de tout âge se souder côte à côte pendant que les boucliers avancent, l’asphalte de l’autoroute devenir liquide et l’arrière se remplir de fumée ? »
« N’avez-vos jamais vu un serpent sans queue ni tête ou une pluie d’étoiles au coeur d’une nuit de milieu d’été ? »
Nous si, et ça ne nous rassasie encore pas.
Le route est longue, il y aura des moments exaltants et des raclées retentissantes, il y aura des pas en avant et d’autres en arrière, nous apprendrons de nos erreurs.
Pour le moment, nous regardons notre prison dans les yeux et ce n’est pas facile, mais si « le Val Susa n’a pas peur » [« La Valsusa paura non ne ha », slogan de la lutte contre le TAV, NdT], nous, nous ne pouvons certainement pas en faire moins.

/Niccolò, Claudio, Mattia/

à lire aussi: lettres de Chiara et Claudio en date du 20 janvier sur non fides