les murs basculent…

la_tete_contre_les_mursRévoltes, mutineries, évasions, grèves de la faim, campagnes de mobilisation et appels à soutien se succèdent dans les prisons et les centres de rétention en Europe et ailleurs.

À la lecture de certains communiqués et lettres de prisonniers publiés durant l’été, on comprend que les événements successifs se sont parfois répandus. des blocages et autres actes de résistances dans des taules ont parfois eu lieu pour soutenir des mouvements dans d’autres taules. Un même discours contre les conditions carcérales et l’enfermement s’est fait entendre de communiqués en revendications, et la presse s’est bien gardée de faire le lien entre ces différents événements. En bref, il y a eu des tentatives de la part des prisonniers et prisonnières pour s’organiser de l’intérieur et résister de multiples façons.

Dans le contexte économique actuel, où nos conditions de survie se dégradent de plus en plus, les prisons et les centres de rétention sont un rouage de la machine à exploiter et à contrôler par lesquels l’état renforce sa domination. Pour maintenir une pression permanente, les salles des tribunaux tournent à plein régime et les prisons de toutes sortes se remplissent.

Cette brochure est une compilation de lettres et communiqués de prisonniers et prisonnières et d’articles de la presse qui témoignent des mouvements qui ont eu lieu cet été dans les prisons et les centres de rétention en France, en Italie, et ailleurs. La liste des événements est loin d’être exhaustive, mais elle permet de cerner un peu mieux l’ampleur de la contestation, de contribuer de l’extérieur à diffuser l’information et relayer des pratiques de résistance, avec la volonté de briser l’isolement « pour qu’enfin on danse sur les ruines de cette porcherie« .

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Encore un effort, l’été au CIE

Nous publions ici un article tiré du numéro de septembre du mensuel anarchiste italien Invece, accompagné d’un schéma qui représente la situation des CIE en Italie. Le nombre de places effectivement disponibles dans les centres endommagés par les révoltes -mais encore en fonctionnement- change de jour en jour, et pourrait donc être d’unemappa_cie_2 précision relative. Dans tous les cas sur treize centres, six sont fermés et quasiment tous ceux qui sont restés ouverts sont plus ou moins sévèrement endommagés. Si vous voulez le comparer au schéma original, qui date d’il y a deux ans, vous pouvez le trouver sur le site du Ministère de l’intérieur

 

Encore un effort, l’été au CIE 

Après les révoltes survenues l’hiver et le printemps derniers – ayant réduit la capacité ou provoqué directement la fermeture de plusieurs Centre d’Identification et d’Expulsion -, la rage des retenus contre ces camps a continué à se propager cet été.

Le 18 juin à Crotone quelques retenus s’affrontent avec les forces de l’ordre avec des barres de fer et des pierres trouvées sur place pour protester contre les conditions de détention. Cinq flics et quatre militaires sont blessés. Dans l’après-midi du 19 juin dans deux blocs du CIE de Modena le mobilier est défoncé et les panneaux de plexiglas cassés, dans la cour intérieure plusieurs matelas sont brûlés. A minuit, lorsque les retenus apprennent qu’il n’y aura pas assez de matelas pour tous, la révolte explose à nouveau : 13 retenus montent sur le toit utilisant comme échelle les trous faits dans les panneaux de plexiglas et commencent à lancer des tuiles, tenant en respect jusqu’à quatre heures du matin les policiers, les gendarmes, les militaires et les agents municipaux accourus à toute hâte. 70000 euros de dommages ont été infligés à la structure, et alors que la révolte était en cours, des inconnus ont profité des rues relativement vides pour dévaliser un magasin à quelques centaines de mètres de là: 40 000 euros de facture. Le syndicat de police Siulp, le préfet et le commissaire se lamentent et demandent bruyamment la fermeture du centre, ils obtiendront satisfaction à la mi-août, quand le CIE se verra vidé et fermé pour restructuration. Quelques jours plus tard, la nuit du dimanche 21 au lundi 22 juillet, dans le CIE de Corso Brunelleschi à Turin, les retenus de la section blanche, la plus neuve, celle justement pensée pour résister aux désordres, donnent vie à une énième révolte. Les mesures anti-révolte (lits vissés au sol et tables en ciment) n’empêchent pas les retenus d’endommager sérieusement le bâtiment. Peu de temps après des feux sont allumés dans les sections jaune, rouge et bleue. Durant l’émeute certains retenus tentent de s’évader: certains seront repris immédiatement dont un blessé, emmené à l’hôpital après une chute, un autre semble, en revanche, avoir réussi à se faire la belle. Il n’y a pas eu d’arrestations. Et jusqu’au mardi matin suivant les retenus des diverses sections ont dormi dans les cours à cause des dommages infligés à la structure.

Dans le centre de Gradisca, le 8 août au soir, les retenus refusent de rentrer dans les chambres et la police décide de les convaincre avec matraques et lacrymogènes : pour ne pas étouffer ils cassent plusieurs panneaux de plexiglas qui entourent la cour de la section. Trois jours plus tard nouvelles révoltes et nouveaux lancers de lacrymogènes : plusieurs retenus montent sur les toits, tentant peut-être de s’échapper mais deux personnes tombent. L’une d’elles se blesse gravement. Cherchant à ramener le calme, le préfet est contraint de céder à certaines demandes : les téléphones qui étaient interdits depuis des mois dans le centre de Gradisca sont restitués et la salle à manger commune, fermée voilà longtemps pour éviter de dangereux rassemblements, est réouverte. Samedi 17, tandis que 200 personnes se rassemblent dehors en solidarité avec les retenus en lutte, ces derniers détruisent de nouveau des panneaux de plexiglas et montent sur les toits y restant jusque tard dans la nuit. La nuit du lundi au mardi 20, pour finir, profitant du mauvais temps et de l’absence de réparation des panneaux de plexiglas, plusieurs retenus profitent de la relève pour escalader le mur d’enceinte. Les militaires de garde, malgré une intervention tardive, ont réussi à arrêter plusieurs fugitifs. Il semble, cependant, que six, au moins, ont réussi à s’évader. Dans la nuit du 10 août , à Crotone, un retenu de 31 ans meurt – de maladie d’après les communiqués successifs de la police et de la Misericordia  (gestionnaire du centre). Une étincelle qui allume l’incendie : les retenus du centre, une cinquantaine en tout, donnent vie à une révolte et  détruisent en quelques heures les murs et la vidéosurveillance puis incendient les chambres et le mobilier. Ainsi, la prison étant ingérable et inutilisable, la préfecture décide de fermer les portes et de transférer les retenus dans d’autres centres.

Comme on le disait plus haut, les retenus des CIE continuent donc, coup sur coup, morceau après morceau, à démanteler la machine à expulser. Des quelques deux milles places d’internement prévues pour les sans-papiers, il en reste aujourd’hui moins de la moitié de disponible. A Rome, les responsables des CIE de tout le pays continuent à tenir des réunions d’urgence pour faire le point sur la situation. Avec leur rage, leur obstination et leur aspiration à la liberté les retenus montrent comment “feux aux prisons” ne saurait être qu’un slogan ou un tag sur les murs. Alors que les CIE connaissent l’un des plus forts moments de conflictualité, l’initiative des ennemis des expulsions n’est pas à la hauteur de ce que la situation demanderait.[…] Il est aujourd’hui plus que jamais nécessaire de souligner à quel point il est urgent de reprendre les hostilités “dehors” aussi. Saisir l’occasion. Parce que ces parenthèses favorables dans lesquelles l’ennemi est en grande difficulté ne durent généralement pas longtemps. Et aujourd’hui nous, “dehors”, nous pouvons et nous devons renvoyer la balle pour faire en sorte que ces camps pour sans papiers n’existent plus.

Traduit de macerie

http://sanspapiersnifrontieres.noblogs.org

Solidarité avec les inculpés de l’incendie du centre de rétention

Le 26 novembre 2013, aura lieu à Marseille le procès des inculpés de l’incendie de la prison pour sans-papiers du Canet.

Chaque année en France, 40 000 étrangers sans-papiers – désignés comme indésirables sur des critères racistes et arbitraires – sont enfermés dans des centres de rétention en attendant que l’État décide de leur sort : expulsion et bannissement ou libération avec OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Francais). Les retenus des Centres de Rétention Administrative (CRA) ne sont pas si « étrangers » que cela, ce sont celles et ceux qui, parmi nous, bossent à 3 euros de l’heure dans le bâtiment, la manutention, les gardes d’enfants, le maraîchage, la restauration, le nettoyage…
Concrètement, être mis dans un CRA veut dire : un enfermement qui peut aller jusqu’à 45 jours, avoir peu de chance de faire valoir ses « droits » (48h pour établir un recours non-suspensif), la surveillance constante des caméras, les fouilles corporelles, le fichage ADN, le refus de soin, la mise sous calmants, l’angoisse de voir tout ce qu’on a construit soudainement anéanti. Et si l’on remue trop, des tabassages et cellules d’isolement. Souvent, comme il n’y a aucun moyen de se faire entendre, les retenus retournent cette violence contre eux, en s’auto-mutilant de diverses manières. En 2006, Kazim Kustul a trouvé la mort au CRA du Canet.

Le 9 mars 2011, cette fois, la colère s’est dirigée contre les murs de la prison. Suite à un mouvement de révolte, un incendie s’est déclaré simultanément dans plusieurs zones du centre, rendant le bâtiment inutilisable pendant plusieurs mois. L’organisation des expulsions a été perturbée pour quelques temps autour de Marseille, les rafles ont diminué, des libérations pour vices de procédures ou manque de place ont eu lieu. Cet acte est à restituer dans la longue série des résistances et des révoltes plus ou moins médiatisées qui ont eu lieu en France (à Vincennes, à Lyon, à Bordeaux…), en Europe et dans tous les pays ayant recours à l’enfermement et l’expulsion des étrangers pour entretenir une position de domination économique.

Que sont devenus les retenus ?

Après l’incendie du C.R.A. du Canet, les retenus ont été transférés vers le centre de rétention de Nîmes. Certains, intoxiqués par des fumées, ont été dirigés vers l’hôpital, quatre en ont profité pour se faire la belle. Une quinzaine de personnes soupçonnées d’être à l’origine de l’incendie sont mises garde-à-vue, puis six personnes sont placées en détention provisoire aux Baumettes. Les flics exercent des pressions face à des personnes éloignées géographiquement de leurs proches, isolées linguistiquement, méconnaissant le droit francais, épaulées par des avocats incompétents. Quatre détenus provisoires sont relâchés, tandis qu’un dossier à charge est monté contre les deux inculpés restants qui sont détenus pour 3 à 5 mois de détention préventive.
S’ensuit un long et pesant contrôle judiciaire de deux ans et demi (2 à 4 fois par mois),  en attente du procès.

Quelles formes de solidarité ?

Rapidement, un groupe de personnes organise un rassemblement devant le commissariat de l’Evêché. Un collectif se forme pour mettre en place une solidarité directe avec les inculpés, populariser cette révolte collective et lutter pour la suppression des C.R.A. S’en suivent visites aux parloirs, collages d’affiches, organisation de concerts de soutien, envois de mandats, suivi juridique avec des avocats, interventions à la radio et manifestations.

Par ce procès l’État compte faire payer à des boucs-émissaires un acte de révolte collectif. Il a construit un dossier à charge contre deux individus qu’il tentera de présenter comme des délinquants à sanctionner. À nous de dénoncer le rôle des centres de rétentions : l’outil de répression (qui enferme et expulse sur la base de discriminations racistes) et l’outil de pression sur l’ensemble des sans-papiers (contraints à se cacher, à vivre dans la peur, l’isolement et l’exploitation).
Face aux frontières qui prétendent nous diviser, nous ne serons jamais résignés, des révoltes collectives continueront d’éclater tout comme le besoin de se solidariser avec celles et ceux qui subissent la répression.

Le mardi 26 novembre, soyons nombreuses et nombreux à l’intérieur comme à l’extérieur du tribunal pour montrer que les inculpés ne sont pas isolés !

RASSEMBLEMENT le 26/11 à 14h devant le TGI, 6 rue Émile POLLAK

Collectif de soutien aux inculpés de l’incendie du CRA du Canet

contact : soutien6cra@riseup.net

Tract Procès                                                         télécharger le tract

Révoltes et évasions dans les centres de rétentions en Europe cet été

Vincennes : évasion collective 31 août                             http://sanspapiersnifrontieres.noblogs.org/post/2013/09/01/evasion-collective-du-cra-de-vincennes-nuit-du-30-au-31-aout-2013/

[Mesnil-Amelot] Mutinerie au centre de rétention ? 22 août 2013 http://sanspapiersnifrontieres.noblogs.org/post/2013/08/24/mesnil-amelot-mutinerie-au-centre-de-retention-22-aout-2013/

[Gradisca] Cordes et barres ? 30 et 31 août 2013 http://sanspapiersnifrontieres.noblogs.org/post/2013/09/01/gradisca-cordes-et-barres-30-et-31-aout-2013/                                                                                                              Les semaines précédentes à Gradisca :                 http://sanspapiersnifrontieres.noblogs.org/post/tag/gradisca/

[Turin] Grimper de corde au Cie ? 27 août 2013              http://sanspapiersnifrontieres.noblogs.org/post/2013/08/28/turin-grimper-de-corde-au-cie-27-aout-2013/

[Crotone] Le CIE fermé suite à une révolte ? 12 août 2013 http://sanspapiersnifrontieres.noblogs.org/post/2013/08/24/crotone-le-cie-ferme-suite-a-une-revolte-12-aout-2013/ http://sanspapiersnifrontieres.noblogs.org/post/2013/06/19/crotone-emeute-au-cie-s-ana-18-juin-2013/

Pressions au Centre de Rétention

Comme tous les ans en période estivale, les flics foutent la pression au centre de rétention… Cette fois-ci, c’est sur les parloirs qu’ils foutent la pression. Depuis le 6 août, les parloirs sont interdit le matin. L’après midi, une seule salle est disponible, et il faut attendre une demi-heure entre chaque parloir. Le prétexte c’est le manque d’effectif. Rappelons-nous que l’année dernière, c’est aussi ce prétexte qui leur servait à déroger aux règles de leur propre règlement intérieur, pour durcir les conditions de rétention, à tabasser les retenus plus que de coutume et à refuser d’appeler médecins ou pompiers quand ces derniers demandaient des soins.Interdire les parloirs le matin, c’est aussi un bon moyen pour expulser les retenus en toute tranquillité…Le 6 août, une personne qui venait voir un retenu (notamment pour s’organiser par rapport à son expulsion prochaine) s’est vue refuser l’accès au parloir. En rentrant chez elle, cette personne reçoit un coup de fil du retenu qu’elle allait voir. Celui-ci avait été conduit à l’aéroport en toute discrétion dans la matinée. Malgré l’absence de soutien,le retenu a refusé d’embarquer et il semblerait qu’il a depuis été libéré…

Affaires à suivre…

La solidarité est une arme, utilisons-la.

Eté 2013 dans les taules en Italie

La « coordination des détenus », née de manière spontanée la veille de la manifestation nationale (anticarcérale, ndt) à Parme le 25 mai 2013, veut porter en avant une mobilisation contre les conditions inhumaines et toutes les barbaries du système pénitencier italien.

La date du 25 mai été un épisode important pour nos luttes, à l’intérieur comme à l’extérieur de ces murs et a amené une prise de conscience ; les nombreux témoignages de solidarité ont réchauffé nos cœurs et ont porté la nécessité de ne plus rester indifférent face à une situation intolérable, pour laquelle des organisations internationales ont déjà condamné notre pays.

En même temps que la grève de Parme, des détenus ont entrepris diverses formes de protestation comme la grève de la faim, le refus de consommer la nourriture distribuée par la prison, des pétitions, des « battitura » (du bruit répétitif sur les barreaux des cellules), mais les difficultés de communication ont empêché une plus large adhésion.

Ceci ne nous décourage pas. Au contraire ça nous stimule à mieux faire et à s’y engager davantage, parce que nous savons aujourd’hui plus que jamais que seule la lutte paye…

Nous avons décidé d’appeler à une mobilisation nationale pour le mois de septembre qui commencera le 10 et finira le 30 septembre. Notre intention est de faire entendre notre voix et protester contre la situation explosive des prisons italiennes avec une surpopulation intolérable, avec des détenus entassés dans des cellules infâmes, dans des conditions hygiéniques quotidienne à la limite de la décence, dans lesquelles on subit la spéculation sur les prix des marchandises, l’exploitation véritable des détenus « lavoranti » (travailleurs), des traitements inhumains de toutes sortes, des abus en tous genres et beaucoup, beaucoup d’autres choses encore.

Nous devons aussi protester contre toutes les formes de tortures légalisées que subissent les « internés » des régimes 41 bis et 14 bis (sorte de Quartier Haute Sécurité ou Quartier d’Isolement ) et de haute surveillance qui sont quotidiennement assassinés psychologiquement et physiquement. Nous demandons l’abolition de ces instruments digne de la pire dictature et l’abolition de la loi Cinelli (réforme sécuritaire de 2012 de l’administration pénitentiaire, renforçant le pouvoir de celle-ci dans la pleine gestion de ce qu’il se déroule dans les prisons, ndt).

Il est important de préciser qu’avec cette forme de protestation, nous ne demandons pas des réductions ou des aménagements  de peines; s’ils arrivent, ils serviront à amoindrir la souffrance de quelques détenus et à faire éviter à l’Italie de payer les amendes salées de l’union Européenne. Nous demandons des interventions concrètes, qui visent au respect des droits naturels de l’être humain et de l’article 27 de la Constitution (responsabilité pénale du détenus, devoirs de l’administration pénitentiaire, présomption d’innocence devant la justice et droits de l’Homme en prison, abolition de la peine de mort, ndt).

Pour la réussite de cette mobilisation, nous invitons tous les frères détenus à adhérer à la grève, et à s’engager du 10 au 18 septembre dans une grève de la faim et du 18 au 30 septembre à des formes de protestation qu’ils organiseront et retiendront les plus adéquates. (Nous conseillons dans les même temps l’écriture de communiqué et de pétitions).

En parallèle, nous appelons à tous les mouvements dehors, aux simples citoyens, aux familles de détenus, aux organisations -politiques ou non-, d’être notre voix à l’extérieur de ces murs, de soutenir nos revendications, de créer un réseau solidaire, d’informer le plus de personnes possible, diffusé le plus possible ce communiqué et les informations relatives à la protestation, de décider des formes de lutte à l’extérieur des prisons et d’organiser une manifestation nationale.

Le premier pas pour briser ces chaines c’est rompre le mur de l’indifférence.

La solidarité est une arme, utilisons-la.

La « coordination des détenus »