Solidarité NO-TAV

 Dimanche 22 Décembre, on s’est bougé à une quinzaine de personnes pour aller lever les barrières du péage souterrain du Prado à Marseille, en solidarité aux compagnon-ne-s italien-ne-s incarcéré-e-s depuis le 9 Décembre à Turin en Italie sous accusation de terrorisme pour une attaque du chantier du TAV en Val de Susa en Mai dernier. Cinq voies ouvertes, banderoles « Contre la LGV – No Tav », « Trop c’est trop », « Péage prix libre ». Au bout de 10 minutes, le tunnel qui traverse Marseille et le péage seront fermés par les salariés, nous faisant partir plus tôt que prévu mais avec la satisfaction du blocage d’un axe important de la ville.
Forza a tutti e tutte, Claudio, Chiara, Mattia et Niccolo liberi! Tutti liberi!

trouvé sur nantes.indymedia.org

Du Son Contre La Prison

Du Son Contre La Prison, c’est vendredi 9 mai 2014 à Ursa Minor, Saint Etienne.
Le projet Du Son Contre La Prison est né en 2010 avec la volonté d’envoyer un message de solidarité aux prisonniers et prisonnières, tenter de briser l’isolement le temps d’une soirée et de créer un moment d’unité via les ondes. Il s’agit concrètement d’un concert organisé par un collectif anti-carcéral, concert qui est retransmis en direct sur des radios un peu partout en France pour qu’un maximum de détenu-e-s puissent l’écouter. Avant toute chose, un grand merci à toutes les personnes, les radios et les collectifs qui nous ont accompagné-es dans cette aventure lors des éditions précédentes. Et tout particulièrement aux 21 radios qui ont permis, ce printemps 2013, de diffuser Du Son Contre La Prison dans 43 lieux d’enfermement. Organiser ce genre d’événement est une façon pour nous de ramener la question carcérale sur le devant de la scène. Cette année, dans les médias de masse, on a entendu les discours humanistes de l’Etat français sur la lutte contre la surpopulation carcérale et sur la promotion des aménagements de peines ; en réalité, le pouvoir durcit la détention. On continue de construire en grand nombre des prisons de plus en plus sécurisées et aseptisées, rendant les conditions de détention encore plus dures et l’isolement toujours plus prégnant. La répression de toute forme de contestation est bien sûr toujours aussi forte, accumulant les peines aux peines et reculant sans cesse l’espoir d’une libération. De la même manière, les projets comme celui de la «contrainte pénale» (bracelet électronique, contrôle judiciaire…) ne visent pas à éviter d’aller en prison, ils tendent à mieux nous enfermer dehors. Si des moyens financiers sont systématiquement trouvés lorsqu’il s’agit de complaire aux gardiens (comme cela a été le cas à la prison de Séquedin au printemps), les revendications des prisonniers et prisonnières sont tues, alors qu’après tout ce sont les premièr-es concerné-es par la machine pénitentiaire. Heureusement, des détenu-e-s lèvent la tête et ont le courage de dénoncer ce qu’ils et elles subissent de la part de l’administration pénitentiaire. Cette année sont sorties plusieurs lettres individuelles et textes collectifs, comme à Seysses et à Neuvic-sur-Isle, pour rendre publiques ces situations et appeler à du soutien extérieur. La colère face à l’enfermement s’est aussi traduite par des mouvements collectifs, notamment cet été dans les prisons de Bourg-en-Bresse, Blois, Chateaudun et Bois d’Arcy où la révolte s’est propagée en quelques jours comme une traînée de poudre. Du Son Contre La Prison, c’est aussi se faire l’écho de ces luttes, avec la volonté de développer les solidarités entre l’intérieur et l’extérieur, et ce à travers l’outil radio. C’est aussi se faire plaisir en écoutant du bon son! «Le premier pas pour briser ces chaînes, c’est rompre le mur de l’indifférence. La solidarité est une arme, utilisons-la.» Extrait de l’appel de la Coordination de détenus italiens, septembre 2013.
Contact: dusoncontrelaprison@yahoo.fr
Nous avons donc besoin de relais dans les différentes régions qui fassent connaître l’initiative Du Son Contre La Prison derrière les barreaux et partout où cela peut intéresser. Le but est de faire en sorte que la communication entre intérieur et extérieur circule au mieux pour donner à la retransmission radio le plus d’impact possible. Concrètement ça peut être plein de choses : diffuser l’information du concert et de sa retransmission aux parloirs pendant les semaines qui précèdent l’événement, recouvrir les murs d’affiches, contacter une radio qui ne fait pas encore la rediffusion, assurer l’aspect technique de la rediffusion dans votre radio locale, parler du concert dans vos émissions de radio… et tout ce que vous imaginerez!

Des nouvelles des arrêté-e-s No Tav du 9 décembre 2013.

Claudio et Niccolò sont en cellule ensemble. Mattia est en face, désormais en cellule avec une personne arrêtée pendant les émeutes a piazza Castello
pendant les journées de blocage de la ville (Turin). Ils sont dans le bloc D, première section. Un section spéciale, protégée. Leur régime prévoit la cellule fermée 24h/24, deux heures de promenade et aucun rapport avec les autres détenus. De 18h à 20h ils ont la « socialisation » tous les trois ensemble (c’est-à-dire qu’ils sont tous les trois enfermés dans une même cellule, ndt).
Chiara est à l’isolement. Cellule fermée. Promenade toute seule. Pas de socialisation.
Le courrier est censuré, retard de cinq ou six jours.
Les parloirs ont été autorisés à tou-te-s ceux/celles qui l’ont demandé, famille et compagnon-ne-s.
N’ENVOYEZ PAS DE TIMBRES, ILS NE LEURS SONT PAS REMIS.

Ils vont bien. Ils ont entendu les saluts et le rassemblement. Ils sont particulièrement enthousiastes par le bruit et le nombre de voix et de cris lors du rassemblement de samedi.

Pour leur écrire :

Chiara Zenobi
Niccolò Blasi
Claudio Alberto
Mattia Zanotti

c.c. via Maria Adelaide Aglietta 35
10151 Torino
ITALIA

Quelques actions de solidarité :

Giulianova (Teramo), 11 décembre 2013 : dans la nuit, le siège du parti démocrate recouvert de tags en solidarité avec les No Tav arrêtés. Sur les murs et les vitrines du local on pouvait lire : « Les terroristes c’est vous », «No Tav» et « Mattia, Claudio, Nicco et Chiara Libres ». De la peinture a également été répandue sur les serrures du local.

Piacenza, 13 décembre 2013 : dans la nuit, le siège des chasseurs alpins (militaires) a été recouvert de tags en solidarité avec les incarcérés.

Trento, 13 décembre 2013 : une trentaine de compagnons a bloqué pendant vingt minutes le Frecciargento (train à grande vitesse italien). La banderole déployée sur les rails disait « La lutte No Tav ne s’arrête pas. Liberté pour Chiara, Mattia, Nicco et Claudio ». Pendant le blocage interventions et distribution de tracts.

Turin, 14 décembre 2013 : grand rassemblement devant la prison. Environ 300 personnes sont venues exprimer pendant plusieurs heures leur solidarité à Chiara, Mattia, Niccolò et Claudio, à grand renfort de slogans, pétards et feux d’artifice. Les 25 camionnettes de flics présentes les ont empêchées de s’approcher et le rassemblement s’est terminé par une manifestation aux alentours de la prison que les compagnon-ne-s emprisonné-e-s ont tout de même entendu.

Val Susa, 15 décembre 2013 : rassemblement puis manifestation d’environ 300 personnes dans la petite ville de Bussoleno. De nombreuses personnes sont intervenues au micro pour exprimer leur solidarité à Chiara, Mattia, Niccolò et Claudio.

Toulouse (France), 17 décembre 2013 : blocage du péage de l’autoroute Toulouse/Paris (A620) en solidarité avec les arrêtés du 9 décembre. Mort à l’État qui affame, qui détruit, qui tue. Chiara, Claudio, Mattia, Niccolò, libre tout de suite, de nouveau à nos côtés dans la rue, sur les sentiers de la vallée et ailleurs. À eux va tout notre soutien.

Padoue, 18 décembre 2013 : dans la nuit, le siège du parti démocrate de Padoue a été recouvert de tags : « les terroristes c’est vous, liberté pour les No Tav »

Vive la belle…

Dans la nuit de mercredi 18 décembre, un détenu s’est fait la belle après avoir brisé la vitre d’une fenêtre dans le quartier des peines aménagées à Luynes.
« On ne sait pas pourquoi il a fait ça », explique à La Provence, le directeur de la maison d’arrêt, Frank Linarès, « ce quartier est un sas entre la prison classique et la réinsertion, basé sur la confiance, beaucoup moins sécuritaire donc, et malheureusement malgré les rondes parfaitement effectuées par mes agents, il a trahi cette confiance ». La police est à la recherche du fuyard.

La provence

L’envolée, n°37

Le nouveau numéro du journal est sorti ! Publié le 6 décembre 2013 par l’envolée Le numéro 37 vient de sortir des presses. Nouveau format, nouveau papier, 36 pages de lettres de l’intérieur et d’analyse des carottes en cours. Au sommaire, des nouvelles des mutineries de l’été, une visite guidée de Réau par le poto AC/DC, des lettres de Philippe qui attend son appel (cf N°34) qui se tiendra à Montauban les 30 et 31 janvier, les suites des luttes au QD et au QI de Neuvic, le récit d’un procès sans baveux, la lettre de Christophe à Taubira refusée par le sinistre JDD… Enfin, un dossier spécial sur la réforme pénale, qu’on a pris la peine de lire et de comprendre, pour ne pas se laisser endormir par les effets d’annonce sur le supposé laxisme de la garde des sceaux. Nous vous rappelons qu’il est possible d’abonner gratuitement vos proches incarcérés. Le numéro est également téléchargeable en bas de la page. Bonne lecture ! EDITO À Nice, un jeune homme de 19 piges s’est fait tuer d’une balle dans le dos par le bijoutier qu’il venait de braquer. Encore un petit commerçant qui joue les shérifs, mais ce coup-ci, t’as 1000 personnes dans la rue avec des pancartes « La prison non, la légitime défense oui » qui couvrent la voix des proches d’Anthony buté en pleine rue pour quelques euros. Quelques fascistes 2.O ont monté des pauvres pages Facebook en deux-deux, les JT leur ont fait un peu de pub et 2 millions d’abrutis ont levé le pouce en un clic pour soutenir le tueur. Un « Viva la muerte ! » sur leurs tablettes avant de passer à table. Ils ont toujours été là, ces pétochards, à gueuler contre le « laxisme de la justice » et pour la peine de mort, entre poujadisme, francisque et eau bénite. Aujourd’hui, ils rouvrent simplement plus grand leur bouche. C’est dans l’air du temps, semble-t-il. La gauche au pouvoir fait tranquillement la chasse aux roms, la bonne vieille droite dégueule sa bile sur la toile, et de plus en plus dans la rue. C’est qu’après leurs manifs antipédés, ils iraient jusqu’à traiter la ministre de la justice de négresse ! Nous somme coincés : d’un côté la droite et sa répugnante déferlante de haine raciste, de l’autre la gauche, qui en profite pour faire de Taubira une humaniste martyrisée, une icône qu’on ne pourrait plus critiquer. ça tombe bien : ces derniers mois, le PS a construit son show autour du duo de choc Taubira-Valls. À Taubira le laxisme, à Valls la fermeté. On en oublierait presque qu’ils marchent ensemble, la juge et le flic. Un garde des sceaux n’a ni sexe ni couleur de peau : il exerce une fonction. Il fait tourner la machine pénale, met un peu d’huile, ajuste les réglages selon les besoins de l’époque. Marine Le Pen, ou n’importe quel autre gestionnaire ne ferait pas autre chose ; et si les fafs lisaient le projet de réforme pénale de Taubira, c’est eux qui auraient la banane. Parce que c’est une carotte. Le nombre des condamnés ne cesse de croître, les chantiers de construction de nouvelles prisons sont à la traîne. Trop de matelas par terre, le flux des entrants et sortants devient ingérable pour les comptables grisâtres de l’AP. Évidemment, la réforme pénale ne vise ni à vider les prisons, ni à arrêter d’en construire, ni même à geler le nombre d’engeôlés aux 70 000 actuels. Elle ne s’attaque pas à la surpopulation, elle tâche juste de la réguler. Pour que tout le monde exécute sa peine sans que les taules explosent, il s’agit d’enfermer aussi hors les murs. De mieux en mieux. De plus en plus. Paie ton laxisme ! D’ailleurs, pour que le pays soit tout à fait rassuré, le pauvre cadeau empoisonné promis aux petites peines (la prison à la maison) est aussitôt contrebalancé par l’annonce d’un durcissement pour les longues peines, ces fameux « récidivistes » qu’il ne faut plus laisser sortir… jamais. Condamné à une peine infinie, quand les comptes d’apothicaire de ­l’administration tombent invariablement en ta défaveur, il n’y a plus de Taubira la progressiste insultée : il n’y a plus qu’une ministre de la justice aussi implacable que tous ses prédécesseurs.

l’envolée

Une cantine pour cantiner

cantineLa cantine pour cantiner remet le couvert pour partager notre appétit de solidarité, vendredi 13 décembre à partir de 19H00. On s’attablera donc autour d’une bonne bouffe en soutien à Michel.G, prisonnier longue peine. Une cantine pour lui permettre de ne pas avaler tous les jours la même gamelle de merde pleine de cachets. Ca se passe à la Kuisine, 36 rue Bernard (Belle de mai). Histoire de faire un peu saliver, en attendant vendredi voici le menu : soupe à l’oignon, tajine à l’agneau ou végèt crumble pomme/poire/noisette

Émission Sans Papiers Ni Frontières du 6 décembre 2013

Au sommaire : *retour sur le procès les inculpés du Canet à Marseille*guide à l’usage des proches de détenus*point sur la situation d’Ibrahim El Louar*Italie*brèves

Téléchargez/écoutez l’émission ici

Émission tous les premiers vendredi du mois de 19h à 20h30 (rediffusion le mardi suivant à 8h) sur radio Fréquence Paris Plurielle, 106.3 FM en région parisienne et sur internet partout ailleurs

évasions CRA 2012

Le nombre d’évasions centre par centre pour l’année 2012 (il est fort possible qu’il en manque quelques-unes, et on ne sait pas combien ont été retrouvés par les flics ensuite)

Mesnil-Amelot : 10 évasions – Rouen-Oissel : 9 évasions – Metz : 8 évasions – Vincennes : 7 évasions – Palaiseau : 4 évasions – Marseille : 4 évasions – Plaisir : 3 évasions – Nîmes : 3 évasions – Strasbourg : 2 évasions – Coquelles : 2 évasions – Lille : 1 évasion – Guyane : 1 évasion – Toulouse : 1 évasion – Nice : 1 évasion – Perpignan : 1 évasion – Rennes : 1 évasion

Soit un total de 58 évasions pour l’année 2012 !

Source : rapport 2013 des associations intervenant dans les centres de rétention.

trouvé sur sans papiers ni frontières

Compte rendu du procès de l’incendie du Centre de Rétention

Un rapide compte rendu du procès des inculpés de l’incendie du centre de rétention du Canet Ce Mardi 26/11/2013 les inculpés de l’incendie du centre de rétention du Canet étaient convoqués à 14H au Tribunal de Grande Instance de Marseille afin d’être jugés pour des faits de « destruction de biens d’autrui par des moyens pouvant entraîner la mise en danger des personnes », en l’espèce de plusieurs départs de feu survenus à l’intérieur du centre de rétention administrative du Canet (Marseille) en mars 2011. Après avoir effectué quelques mois de prison préventive en 2011 juste après les faits (3 mois pour l’un et 4 mois et demi pour l’autre), les deux inculpés étaient sorti sous contrôle judiciaire. Hier, ils comparaissaient donc « libres ». Enfin, « libres » autant que peuvent l’être des sans-papiers qui passent au tribunal, entourés de dizaines de flics de tous bords, présents devant le tribunal, dans les couloirs et dans la salle ! Les collectifs de soutien aux inculpés avaient appelé à un rassemblement devant le tribunal. Nous étions une centaine de personnes venues en soutien. La (petite) salle était remplie et il y avait aussi du monde dans la rue. Mais les plus nombreux à s’être mobilisés étaient en fait les flics. Devant le parvis du tribunal on ne comptait pas moins d’une dizaine de car de CRS. Devant l’entrée et au portique, les bleus étaient aussi nombreux que leurs barrières. Dans les couloirs et dans la salle, leur présence était tout aussi remarquable. Un dispositif disproportionné qui n’a presque pas manqué d’atteindre son but : mettre la pression ! Au début de l’audience, la cour a vite fait renvoyé toutes les affaires qui devaient être jugées ce jour là. Le procès des inculpés a donc débuté assez tôt. Lors du procès, les « coups de théâtre » se sont enchaînés. En premier lieu la directrice du centre de rétention du Canet, originellement appelée comme témoin à la barre, demande à se constituer partie civile pour un euro symbolique. L’avocat et le juge lui font remarquer que c’est pas très réglo, étant donné que le fait de faire cette demande lui permet d’assister à toute l’audience, tandis que le témoin à la barre lui, ne rentre dans la salle que lorsqu’il est interrogé. N’ayant néanmoins pas les moyens légaux de l’en empêcher, la cour lui permet d’assister à l’audience. Le juge commence alors un rappel des faits, dans lequel il insiste sur le nombre des victimes de l’intoxication provoquées par l’incendie et sur les lésions subies. Puis il énonce les éléments à charge contre les retenus, et fait la lecture de tous les témoignages qui interviennent dans la procédure, pour incriminer les deux inculpés. Ça paraît pas gagné d’avance… Le juge appelle les témoins à la barre. En premier lieu la directrice du centre. Celle ci n’était pas présente ce jour là. Cependant, elle renseigne la cour sur le fonctionnement du centre, le système de vidéo surveillance et évidemment sur le profil des inculpés, dont l’un est décrit comme un sujet « à problème », violent et anxieux, qui avait d’ailleurs menacé de mettre le feu au centre quelques temps plus tôt, devant un officier de police qui semblait le provoquer. L’avocat interroge à son tour la directrice du centre. Il lui fait le rappel de plusieurs rapports défavorables antérieurs à l’incendie, émanant de différentes autorités publiques, concernant les conditions de rétention au Canet, notamment le manque de personnel ou l’absence d’exercice incendie réguliers. Il lui demande si depuis l’incendie, des exercices d’évacuation ont été mis en place, avec les retenus et les associations travaillant sur place. Elle répond oui. Au passage, le juge ne manque pas de lui faire remarquer qu’il la trouve un peu trop sur la défensive et qu’elle devrait être plutôt confiante qu’anxieuse de donner son concourt à l’établissement de la vérité. Elle se rassoit, mouchée. Le second témoin entre. Il s’agit d’une chargée d’opération de l’association Forum Réfugiés, présente dans le centre de rétention du Canet. Quand l’avocat l’interroge sur la visite de l’un des inculpé dans son bureau, le jour de l’incendie, elle le décrit comme un individu calme. Ce qui dénote avec le portrait que les multiples témoignages et la directrice du centre, ont dressé de lui jusqu’à présent. Elle insiste même sur le fait que souvent, les retenus sont anxieux quand ils passent par leurs bureaux. Qu’il n’est pas rare que certains retenus menacent de s’auto-mutiler, de se suicider ou de détruire le centre. Que ce jour là, l’inculpé qui est venu la voir était calme et pas menaçant. Lorsque l’avocat lui demande s’ils participent à des exercice d’évacuation depuis l’incendie, celle-ci répond que non. A ce moment là, toute la cour lève les yeux au ciel en regardant la directrice du centre. Après ce coup de théâtre, c’est au tour du proc’ de faire son réquisitoire. Et là, nouveau rebondissement: ce réquisitoire sonne à certains moments comme un plaidoyer contre les conditions dans les centres de rétention. La proc’ commence son réquisitoire par un rappel sur la gravité des faits et la mise en danger d’autrui que de tels faits pouvaient entraîner. Puis elle se lance dans une contextualisation de ces faits. Elle explique « le contexte de politique migratoire répressive en Europe, l’Europe forteresse, la libre circulation des marchandises mais pas des personnes, la répression des migrations qui n’empêchera jamais hommes, femmes et enfants de fuir la guerre, la misère économique ou une absence de perspective, la criminalisation de l’irrégularité administrative, l’injustice de la répression que subissent des gens qui se sont intégrés ici, ont fondé une famille, travaillent… » Elle salue « le travail des associations qui veillent à ce que les droits soient respecté, et leur vigilance qui permet de ne pas basculer vers une situation trop répressive. Ces associations qui n’ont pas manqué de soutenir les inculpés et qui sont aujourd’hui présents dans la salle ». On sait pas trop si c’est de nous qu’elle parle, mais on hallucine complet !!!! Elle cite ensuite un rapport du Sénat, datant de 2006, qui critique les conditions de rétention administrative en France et épingle notamment Marseille. Puis un rapport du contrôleur général des lieux de privation de liberté, datant de 2010, qui épinglait le centre de rétention du Canet, sur l’encadrement des retenus, l’hygiène, le soutien psychologique, la distribution de vêtements et le système de mise au norme anti-incendie. Elle rappelle tout de même que « rien ne justifie de tels modes de protestation, d’autant plus lorsqu’ils sont le fait d’individus et qu’ils ne s’inscrivent pas dans un contexte d’émeute collective, au contraire de l’incendie de Vincennes, qui s’était déclaré lors d’une révolte collective répondant à la mort suspecte d’un retenu ». On a beau ne pas être d’accord avec son analyse des faits, c’est tout de même l’hallu de l’entendre quasi légitimer l’incendie du CRA de Vincennes ! Elle finit son réquisitoire par une enquête de personnalité au cours de laquelle elle insiste sur la manifeste volonté d’intégration des deux inculpés. Elle les déclare coupables des faits qui leurs sont reprochés et requiert à leur encontre 1 an de prison ferme assorti d’un sursis simple de 4 mois. On nage toujours en plein délire car on s’y attendait pas du tout. L’avocat commence son plaidoyer. Il évoque le contexte politique du printemps arabe en mars 2011, les vagues d’immigrations Tunisiennes qui s’en sont suivi et la gestion expéditive de ces vagues de migrations par l’état français. Il évoque l’infamie des conditions de rétention en général, à Marseille, en particulier (lui aussi cite ces fameux rapports du Sénat et du contrôleur des lieux de privation de liberté), à ce moment là précisément. Puis il rentre dans le vif de son sujet, qui semble être de prouver à la cour, que l’État français a voulu traiter cette affaire dans la plus grande urgence, désignant arbitrairement deux coupables, et constituant, en l’absence de preuve tangibles, un dossier à charge. Il commence par rappeler que les inculpés ont faillis être jugés en comparution immédiate, alors qu’il paraissait évident que les présumés coupables avaient été désignés à la va vite et qu’il fallait une enquête plus poussée. Il insiste sur le manque d’expertise technique dans le dossier (absence d’analyse de la résistance au feu des matériaux présumés avoir été utilisé pour allumer le feu, absence d’analyse sur la propagation de l’incendie). Il relève les irrégularités ou incohérence de la plupart des PV du début de l’enquête (absence d’avocat lors des auditions, absence des questions des flics dans certains PV, dénonciations qui se font lors d’auditions irrégulières). Il évoque encore une fois une période de printemps arabe où les tensions entre nationalité s’exacerbent (on sait pas trop d’où il sort ça mais bon…). Il relève le fait que les deux inculpés soient les seuls Tunisiens présents dans cette affaire (les dénonciations venant principalement des autres personnes arrêtées après l’incendie, et mises hors de cause après ces dénonciations). Il finit en disant que la justice n’a aucun élément de preuve tangible pour déclarer coupables les deux inculpés, que ces présumés coupables ont peut-être été désignés pour expédier au plus vite une affaire qui emmerdait l’État. « Car si des coupables n’étaient pas désignés au plus vite, c’était peut-être l’État qui serait responsable ». La cour suspend l’audience avant le délibéré. Pendant ce laps de temps, la salle et le palais de justice se remplissent de CRS en tenue. Ils envahissent les couloirs et encerclent la salle. L’audience reprend. L’un des inculpé manque à l’appel. Tu m’étonne, vu le nombre de flics, comment ne pas prendre peur ? Le verdict tombe : 12 mois fermes pour les deux, un aménagement de peine sous forme de bracelet électronique pour l’un, une convocation pour un RDV avec le Juge d’Application des Peines pour l’autre. L’autre n’étant pas là, le juge a dit qu’il lui ferait parvenir cette convocation par courrier. Chacun a donc pris un an ferme. Il se pourrait qu’il y ait des aménagements de peine ou des remises de peine si ils travaillent. Le collectif de soutien fait donc appel à tous ceux qui pourraient soutenir en offrant un contrat de travail aux ex-inculpés. Pour toute proposition : soutien6cra@riseup.net

Effondrements

Il y a deux semaines a été détruit le centre de Gradisca. C’est le septième à fermer en Italie. Cela peut sembler évident mais il est préférable de le préciser avant que quelques politiciens plus ou moins sinistres*  ne pensent à s’attribuer le mérite de ce qu’ils n’ont pas fait : ces centres ont été  formellement  fermés parce qu’un fonctionnaire ministériel en a ordonné l’évacuation, mais factuellement ils ont été détruits par le feu des révoltes des retenus. Sept centres sur treize sont fermés, et on ne peut pas dire que ceux qui restent se portent à merveille. Considérant la vitesse à laquelle ils tombent en morceaux, on pourrait affirmer que la machine à expulser est proche de l’écroulement  En voulant être sincères, si l’on doit parler d’écroulement, il y aurait besoin de dire quelque chose aussi de l’écroulement qui semble avoir touché les divers mouvements qui, ces dernières années, ont soutenu les luttes des retenus. Alors que l’on est dans un des moments les plus forts et les plus incisifs en terme de lutte à l’intérieur, à l’extérieur rien ne bouge. Il serait important de tenter quelques raisonnement propositifs, mais nous laissons ces pensées temporairement de côté. *( jeu de mot avec sinistra (gôche), NdT)
La machine à expulser est clairement en crise, et il n’y a pas besoin d’être spécialiste en philosophie politique pour comprendre que derrière chaque soit-disante crise se cache la possibilité d’une restructuration. Il pourrait sembler qu’au ministère de l’intérieur on se tourne les pouces mais il est quasiment certain qu’ils pensent et préparent quelque chose. Les nouvelles officielles à ce propos sont peu nombreuses, mais nous savons par exemple que les centres de Modène et de Bologne pourraient rouvrir l’année prochaine. En plus, il y a toujours en jeu la construction de deux nouveaux centre à Santa Maria Capua Vetere (Casert) et à Palazzo San Gervasio (Potenza). Ouverts en toute hâte il y a deux ans et demi durant le plan « urgence afrique du nord » (suite aux révolutions arabes, NdT) et restés en fonction seulement quelques mois, ils devaient rouvrir avant la fin de l’année, mais depuis que le gouvernement a lancé les appels d’offre et la collecte de fonds pour la restructuration on n’en a plus entendu parler.
Comme chaque restructuration qui se respecte, celle des CIE n’est pas seulement une question de contrats pour savoir qui construira les murs, les grillages et les barreaux. Chaque dispositif répressif a aussi besoin d’idées et de théories sur lesquelles se baser et se renouveler et sur ce front les choses sont en train de bouger. En mars 2013 a été publiée une proposition de réforme des CIE écrite par Connecting People et la Fondation Xenagos. Fatigués de recevoir de continuelles «  attaques sur plusieurs fronts, les qualifiant notamment de tortionnaires redoutables» Maurino et cie ont mis noir sur blanc leur idées pour une « réforme copernicienne » de la machine à expulser. Parmi les propositions les plus inquiétantes il y a celle d’obliger les retenus à travailler, une nouvelle qui transformerait les CIE en réels camps de travail, au profit de ceux qui les gèrent. De son côté, après une campagne désormais décennale, la croix rouge est obligée d’abandonner pour l’instant les jeux de mots autour de sa prétendue impartialité et à finalement découvrir la différence entre les concepts d’ « accueil » et d’ « expulsion ». Il y a six mois a aussi été publié un document programmatique sur les CIE, un long travail d’analyse sur la condition des centres rédigé par une commission de bureaucrates du ministère de l’intérieur. Obsédés par la rationalisation de la machine à expulser, jugée coûteuse et inefficace mais surtout mise à rude épreuve par les « épisodes, actuels ou potentiels d’insurrection ou de dégradations graves », les fonctionnaires ont mis au point des propositions. Pour garder sous contrôle une situation leur ayant déjà échappé des mains trop souvent, le ministère étudie « la création d’un corps de professionnels, à qui confier la gestion des activités impliquant un contact direct avec les hôtes du centre ». Des équipes de para-matons privés. Pour le comprendre il suffit de lire comment le ministère s’imagine ce nouveau corps  : « opérateurs spécialisés, préparés à l’aide de formations spécifiques et d’entraînements, organisés avec la contribution de l’administration pénitentiaire, qui seront aux côtés des forces de l’ordre ». Dans le projet des bureaucrates l’intégration de la machine à expulser à l’intérieur du circuit carcéral ne se limiterait pas seulement à l’entraînement de gardiens, mais inclurait également « la création d’une structure mixte (à l’intérieur des prisons), composée par du personnel de l’administration pénitentiaire et de la police d’état » afin d’identifier les détenus sans-papiers. Un projet qui est aussi soutenu, depuis quelques temps, par des partisans de la fermeture des centres. L’une d’entre eux est Serena Pellegrino, écologiste et libérale de gauche qui, dans la foulé des révoltes de Gradisca a demandé des modifications législatives qui permettront « l’identification des très nombreux détenus sans-papiers, durant la période d’incarcération ».
En attendant de savoir ce qui adviendra dans les prochaines semaines à l’intérieur, hors et autour des CIE voyons où en sont les six restés ouverts.

Milan. Restructuré il y a moins de trois mois, après une série de travaux qui auraient dû améliorer les niveaux de sécurité et empêcher les révoltes, le centre est de nouveau pratiquement détruit et il n’y reste que vingt-huit places. Après la dernière révolte et en vue du renouvellement de l’appel d’offre de gestion, la croix rouge a décidé de pleurer misère et de hausser le ton : évidemment la gestion d’un CIE est devenue une affaire toujours moins intéressante en terme d’image et de rentabilité.

Turin. Le centre est à moitié détruit : une section entière est fermée, les cinq autres sont toutes plus ou moins sérieusement endommagées et il ne reste donc dans la structure que 98 places. Les dégradations les plus conséquentes datent de juillet dernier, lorsque a été détruite et incendiée la section blanche, fraîchement pensée et restructurée comme section anti-émeutes. Comme à Milan, à Turin aussi la gestion est depuis longtemps confiée à la croix rouge et l’appel d’offre tombera au printemps prochain.

Rome. On n’a plus de nouvelles du centre de Rome depuis la grande révolte de février dernier, quand le feu détruisit une grande partie du centre et des grilles d’enceinte les rendant pratiquement inutilisables pour plusieurs jours. L’absence de nouvelles est un signe évident que la gestion par la coopérative Auxillium porte ses fruits en réduisant au silence à grand renfort de sédatif les protestations des retenus. Une gestion plébiscitée un peu partout : parmi ceux qui estiment la coopérative nous trouvons beaucoup de fonctionnaires du ministère, même ceux qui sont connus comme fabulateurs de gauche.

Bari. Les dernières protestations significatives remontent à deux ans, mais l’oeuvre de destruction du centre par les retenus a sûrement continué sans relâche bien que l’on n’ait pas de nouvelles. Le CIE est à moitié détruit et un groupe d’avocats a lancé une class action pour contraindre le préfet à acter qu’il ne reste que 112 place dans le centre. Depuis six mois la gestion du centre est confiée à Connecting People, les collègues de ceux qui géraient jusqu’à il y a deux semaines, le centre de Gradisca.

Caltanissetta. Après un été bouillant de révoltes et d’évasions, un des trois pavillons du centre a été définitivement fermé en septembre. Il n’y reste donc plus que 70 places. Depuis octobre la gestion a été confiée à la coopérative Auxillium, la même qui gère le centre de Rome. Malgré les compliments récents de l’évêque monseigneur Russotto et d’un groupe de parlementaires grillini (adeptes de Bepe Grillo, mouvement 5 étoiles, NdT) il est suffisamment évident que les nouveaux gestionnaires n’ont pas la situation sous contrôle : il y a eu au moins trois tentatives d’évasion accompagnées d’affrontements avec la police le mois dernier.

Trapani Milo. Immergé dans la campagne trapannaise, éloigné des centres résidentiels, il est renommé pour être le CIE des évasions. Même si la police a tout essayé, allant même jusqu’à couper les lacets de chaussures aux retenus, la moitié des retenus qui passent par là arrivent à s’en échapper. Dans la tentative de mettre fin à cette situation le ministère a récemment débloqué plus de 600 000 euros pour sécuriser le centre et le préfet a révoqué la gestion à la coopérative Oasi, lançant un nouvel appel d’offre. Pourtant, en masse comme en petit groupe, on continue toujours à s’enfuir du centre de Trapani.

 source : macerie
sans papiers ni frontières

Sonja libérée

Mardi 12 novembre le verdict a été rendu dans le cadre du procès contre Sonja Suder. Après 26 mois d’emprisonnement, elle a enfin été libérée ! Plus de 35 ans après les faits qui leur étaient reprochés, Sonja et son compagnon Christian ont été extradés par la France en septembre 2011. C’est le mandat d’arrêt européen qui avait alors permis à la France de les extrader alors qu’il y avait prescription d’après le droit français. Voici un lien vers une brochure qui explique comment cette nouvelle procedure étend l’Europe de la répression. https://solizorn.wordpress.com/brochure-mandat-darret-europeen/
Sonja, qui a toujours gardé le silence depuis son arrestation, était poursuivie sur la base d’un témoignage arraché sous la torture d’un militant maintenu au secret. Pour des attaques contre l’armement nucléaire, contre l’apartheid et contre la gentrification. Et sur la base des déclarations marchandées d’un repenti sur une prétendue participation logistique à une action contre l’OPEP en 1975. A l’issue de ce procès, Sonja a été condamnée à trois ans et demi de prison pour trois actions revendiquées en Allemagne par les Cellules Révolutionnaires et a été acquittée des charges concernant l’OPEP. Elle a été remise en liberté ce mardi aprés 55 audiences étalées sur 14 mois de procès. Durant ces 26 mois d’emprisonnement, de nombreuses initiatives en solidarité ont eu lieu un peu partout en Europe. En voici une liste non exhaustive : https://solizorn.wordpress.com/2013/05/17/soutien-et-info/
Vous trouverez plus d’infos sur Sonja et Christian sur: https://solizorn.wordpress.com http://linter.over-blog.com http://stopextraditions.blogspot.fr en allemand: http://www.verdammtlangquer.org
Et sur les Cellules révolutionnaires et plus particulièrement les Rote zora nous vous conseillons la lecture de « En catimini »: https://encatiminirotezora.wordpress.com
Contre toutes les prisons ! Salutations chaleureuses à Sonja et Christian.

EPM : des surveillants prennent des coups de poing

Deux surveillants ont été victimes d’agressions à coups de poings ce week-end au sein de l’Établissement pour mineurs (EPM) de La Valentine (11e) à Marseille.
Les deux victimes ont été transportées à l’hôpital pour y recevoir des soins. Elles sont, depuis, en arrêt de travail. Un couteau a également été retrouvé dans une cellule, ainsi que plusieurs armes artisanales.
À ce jour, 62 jeunes sont incarcérés à l’EPM pour un total de 59 places.

extrait de La Provence

guide à l’usage des proches de personnes incarcérées

couvQue faire lorsqu’un proche est incarcéré? Comment demander un permis de visite? Comment se déroule un parloir? Quels sont les droits des proches des personnes détenues? En France, chaque année, plus d’un demi-million de personnes se posent ces questions – et quelques autres… Réalisé par des proches de détenus, ce guide donne des pistes concrètes pour répondre aux problèmes juridiques, sociaux et pratiques posés par l’incarcération d’une personne proche. Du dépôt de linge à la lutte contre les prisons, connaitre nos droits, échanger nos astuces et construire des solidarités devant les portes des prisons et par-dessus les murs, voilà à quoi doit servir ce guide !

http://permisdevisite.noblogs.org/

contre la construction d’une maxi-prison à Bruxelles

Pour briser la révolte, le pouvoir veut une maxi-prison.

Une nouvelle prison contre la révolte à l’intérieur…
Depuis quelques années, les murs des prisons sont percés par des révoltes, des mutineries et des évasions. Des prisonniers rebelles ont démoli des infrastructures carcérales, allumé des feux, refusé de réintégrer les cellules après le préau, sont montés sur les toits pour marquer leur rage. Ils ont pris des matons en otage, ouvert les portes des cellules pour tout le monde sur la section, aaqué la police en intervention. Le pouls
s’accélère, la respiration devient plus profonde. Dans la révolte, nous découvrons la liberté.
A l’extérieur des murs aussi, certains serrent les poings et passent à l’offensif. De manifestations en aaques contre les entreprises qui font leur beurre sur l’enfermement. D’embuscades contre les matons au mitraillage de la porte de la prison de Forest et des bombes sur le chantier de la nouvelle prison de Marche. De l’organisation d’évasions en émeutes dans les quartiers. Les murs des prisons se sont souvent avérés de ne pas être assez costaux.
Mais face à la révolte, il y a la répression. L’État l’annonce depuis moment: la construction de 13 nouvelles prisons modernes et efficaces. Certaines sont déjà en construction, pour d’autres le gouvernement cherche encore des sites. Mais il est certain qu’à Bruxelles aussi, le pouvoir veut une nouvelle prison, la plus grande de toutes. Il veut la construire sur le territoire de la commune de Haren, entre Evere et Schaerbeek. Là où on peut aujourd’hui encore se promener dans le dernier bout de vert de Haren et contempler l’horizon, ils veulent ériger des murs; des murs et encore des murs.
… et contre la révolte à l’extérieur
Ce n’est pas seulement pour dompter la révolte à l’intérieur des prisons que l’État veut construire cee nouvelle maxi-prison. Cette prison deviendra aussi un élément indispensable dans ce que les puissants sont entrain de faire en général.
Ici à Bruxelles, le pouvoir est en train de mutiler une population entière, sans honte. Des projets de construction pour les puissants et leur fric poussent comme des champignons pendant que le Bruxelles d’en bas est enfoncé encore plus dans la misère; les loyers augmentent, les allocations et les salaires diminuent. Les conditions de travail se dégradent, les lois sur l’immigration se durcissent.
Là où s’impose la fortune, le pouvoir a besoin de se protéger des opprimés, de protéger lui même et sa propriété. Car le vol et la révolte sont toujours possibles. La brutalité des sales keufs va de pair avec la lâcheté de leurs caméras et celles des bourges du coin. La nouvelle prison à Haren servira dans l’avenir à enfermer au moins 1200 personnes. Comme s’il n’y avait pas déjà assez de coups à endurer, pas assez de misère et de souffrance !
Aussi dans cette ville, qui commence à ressembler toujours plus à une prison, c’est la révolte qui nous donne de l’oxygène. La révolte contre les responsables de cee vie enchaînée. La révolte contre les milliers de murs qu’ils ont construits, partout autour de nous. La révolte pour pouvoir être libre, pour pouvoir respirer en être libre.
Nous invitons donc tout le monde à lutter contre ce projet affreux de construire une maxi-prison à Bruxelles. Face à l’arrogance illimitée du pouvoir, c’est à nous qu’il incombe de rassembler notre courage.

La Ruina, contre la construction d’une maxi-prison à Bruxelles, contre la transformation de Bruxelles en ville-prison feu à toutes les prisons – vive la liberté. Un recueil des textes et tracts issus de la lutte contre la maxi-prison. La cavale, contre la prison et son monde