Réunion publique d’information et de questionnement sur le thème du fichage et de la répression policière. Comité Idées Fixes

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Réunion publique d’information et de questionnement sur le thème du fichage et de la répression policière.
Comité Idées Fixes

Fichage, peur, division, ingrédients d’une politique de répression

Le comité Idées Fixes, comité de soutien aux occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes (NDDL), vous invite à une réunion publique d’information et de questionnement sur le thème du fichage et de la répression policière.

Le lundi 28 juillet 2014 à Reillanne (04), rendez-vous à 18H30
Place de la Libération (du marché), 04110

(Le 18 juillet 2014) Nantes : un camarade condamné pour l’émeute du 22 février se trace…

Nantes : un manifestant anti-aéroport fuit à vélo avant l’annonce de sa condamnation

cavalesLe Parisien, 17.07.2014, 15h16

Il s’est « fait la malle » en vélo juste avant le prononcé de sa condamnation à un an de prison ferme. Un jeune homme qui comparaissait libre devant le tribunal correctionnel de Nantes (Loire-Atlantique) pour violences et dégradations lors d’une manifestation contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes est sous le coup d’un mandat d’arrêt après avoir disparu juste avant le délibéré.

Dégradations dans le centre de Nantes en février dernier

Le prévenu, âgé de 29 ans, était poursuivi pour avoir brisé la vitrine d’une agence de voyages, arraché des pavés et commis des violences envers des policiers, lors de la plus importante des manifestations anti-aéroport à Nantes le 22 février dernier, qui avait occasionné des débordements violents.

Placé sous contrôle judiciaire à la suite d’une erreur de procédure après le renvoi de son procès, il a quitté mercredi à vélo le palais de justice de Nantes pendant que le tribunal s’était retiré pour délibérer sur son sort.

Le parquet avait requis un an de prison ferme avec mandat de dépôt. Le prévenu a été condamné à 18 mois de prison, dont 6 avec sursis mise à l’épreuve. A l’issue de l’audience, un mandat de dépôt ainsi qu’un mandat d’arrêt ont été délivrés à son encontre. Le jeune homme avait déjà été poursuivi par la justice, notamment pour vol avec arme.

Lors de l’audience il avait affirmé qu’il se trouvait à Rouen au moment de la manifestation qui avait dégénéré à Nantes.


Quand Ouest-France travaille pour la police…

Indy Nantes, 17 juillet 2014 (extrait)

G condamné cet après-midi l’a été à partir de photos et de videos prises et publiées a la suite de la manifestation du 22 fevrier. Or une partie de ces photos provenaient….. du journal Ouest-France. Mais il ne s’agissait pas de photos publiées dans les colonnes du journal… mais généreusement fournies par la direction pour au moins deux clichés. Une partie des débats a d’ailleurs porté sur la recevabilité de ces preuves, a savoir sur quelles bases le procureur avait pu les réquerir. Or il s’est avéré qu’il n’en était rien. Le procureur n’ayant rien demandé, le journal s’est porté volontaire pour le faire. Il semblerait d’ailleurs qu’il ne soit pas le seul journal à l’avoir fait. Une autre titre de la presse local serait également impliqué.


[Greg a finalement été condamné à 18 mois de prison dont 6 avec sursis assortis d’un mandat de dépôt, une interdiction de paraître en loire-atlantique, une interdiction de porter une arme et une obligation de dédommager l’agence de voyage Fram d’environ 20 000 €.]

Le vent souffle où il veut

Indy Nantes, 18 juillet 2014

Hier, j’ai été condamné à un an de prison et des brouettes à l’issue d’un des procès liés à la manifestation du 22 février à Nantes. Cette répression politique vise certaines composantes de la lutte de Notre Dame des Landes, afin d’affaiblir et de diviser le mouvement dans sa totalité. Elle attaque ce que ce mouvement a inspiré, a bouleversé, dans nos façons de vivre, de lutter, de nous organiser. Elle cherche à provoquer la crainte : d’être surveillés, d’être arrêtés, séparés de nos amis pendant plusieurs mois voir quelques années.

C’est ce que les derniers procès ont permis de vérifier : qu’aujourd’hui une police politique peut souffler des noms, et qu’une enquête pleine de vides permet aux juges de condamner sans réserve.

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Nous avons subi les effets de cette répression, et d’autres avant nous. Nous refusons de la subir à présent. Nos amitiés sont assez fortes et organisées pour que la perspective de préparer l’appel du procès et les réponses collectives à cette répression, au vert, et au soleil, nous donne plus de motifs à la rigolade qu’à la paranoïa. Nous appelons à ce que ce geste de soutien en suscite d’autres, et qu’à nouveau leurs attaques nous trouvent réunis et renforcés.

Greg, et des amis.

 http://cettesemaine.free.fr

lettres de Marianna,Francesco et Nicolo

Lettre de Marianna depuis la prison de Vercelli – 12/06/2014

Et si la peur changeait de camp ?
Qui est-ce qui étouffe chaque jour la liberté de circuler dans les rues du quartier ?
J’habite à Porta Palazzo et je croise inévitablement les rondes interarmées qui font la chasse aux sans-papiers à encager dans un centre de rétention, je tourne, j’arrive sur la place et je vois un groupe de flics municipaux qui font démonter les petits stands des vendeurs de menthe à la sauvette, ils font fuir les dames avec leurs chariots remplis de pain, de msemen et de botbot. Je monte sur le bus 4 pour arriver rapidement jusqu’à Barriera, et les voilà, les contrôleurs agressifs qui traquent et qui poussent dehors ceux qui n’ont pas l’argent pour le ticket. Il faut donc prendre le 51, qui est lent, moins fréquent et blindé de monde.

Qui menace et effraie les gens jour après jour?
Les patrons font chanter : soit tu acceptes d’être exploité.e, soit du boulot, t’en auras pas. Qui n’a pas envie d’être exploité.e, tente le vol, un braquage, l’arnaque, ce qui fait planer sur chacun de ses gestes l’ombre d’une cellule de prison.
Toujours plus fréquemment les sous pour payer le loyer manquent, et toujours les proprios et petits patrons apparaissent pour menacer les locataires retardataires de les envoyer valser, ensuite la police pour défoncer la porte et jeter les valises sur le trottoir, pour qu’enfin arrivent les assistants sociaux et leurs menaces d’enlever les enfants aux parents considérés tellement malavisés d’avoir décidé non pas de payer un proprio, mais de manger. Et si la peur changeait de camp ?
C’est ainsi que des possibilités se créent, à partir des besoins partagés, des soucis communs dialoguant entre eux. Qui a déjà vécu des luttes et qui est agité.e. a une suggestion à la bouche. S’organiser.
D’un côté, la densité des expulsions locatives entre Porta Palazzo et Barriera augmente et il est toujours plus difficile pour ceux et celles qui peuplent ces quartiers de récupérer de l’argent ; d’autre part, les processus de requalification nettoient et chassent : les immeubles sont rénovés et les loyers augmentent dans ces mêmes coins de la ville.
Pour défendre les maisons des expulsions locatives, des piquets devant les portes sont organisés en attendant l’huissier pour lui arracher un délai, avec l’implication de la famille, des voisin.e.s et des ami.e.s.
C’est le lieu où on se rencontre et où on se connaît, où se tissent et se resserrent les ententes et les complicités entre et autour de celles et ceux qui sont expulsables, là où débute un réseau d’aide mutuelle capable de se tenir debout tout seul.
Une assemblée se forme pour s’organiser au niveau logistique, pour affronter les problèmes et les peurs, pour discuter des propositions, en se partageant les tâches et les responsabilités, les voix qui y prennent la parole sont toujours plus nombreuses. « Qui savait déjà lutter » laisse la place aux personnes directement concernées, il n’y a pas de spécialiste en « résolution d’expulsions locatives », ni l’envie d’avoir le rôle d’un organisme d’assistanat. On veut lutter ensemble, en tendant vers la réciprocité dans les rapports.
J’ai connu les rues du quartier à travers la lutte. J’ai découvert comment m’orienter, quel raccourci prendre, en vivant ces rues, en courant vers une maison menacée d’expulsion, en y retournant en marchant, en faisant des manifs joyeuses après avoir arraché un long délai, énervées quand quelqu’un était jeté.e à la rue.
En plus de connaître vers où mes pieds m’amenaient sur le bitume, j’ai appris à reconnaître les visages amicaux et les lieux solidaires. Dans la chaleur de relations réelles, la lutte a grandi, en envenimant en même temps les inimitiés envers ceux qui veulent contrôler ce bout de la ville et ceux qui sont à leur service. On prend un café dans le bar à côté de la barricade, on écoute les histoires denses de vie ouvrière de Barriera racontées par la dame derrière le comptoir, émigrée du Friuli Venise Giulia dans les années ’50 ; peu après, en passant devant le serrurier qui n’arrête pas de collaborer avec la police et les proprios, on lui lance une insulte et on lui fait la gueule.
On a préféré ne rien demander à la mairie, on savait qu’elle avait peu à offrir et qu’elle aurait utilisé ce peu pour nous diviser. Certain.e.s ont essayé tout de même, ils n’ont rien obtenu, à part le conseil de créer une asso d’expulsé.e.s.
Pour satisfaire directement le besoin d’un toit qui n’était plus là, on a occupé des maisons vides qui sont aussi devenues des lieux d’habitation et de rencontre, carrefour d’histoires, vedettes sur le quartier. Et bien oui, en s’organisant pour faire face à n’importe quelle éventualité, en élargissant et en approfondissant les rencontres, on déployait une force.
On n’était plus tout le temps en échec, on réussissait à respirer plus aisément en vivant comme il nous fallait, en commençant à parler de désirs. Dans un monde à l’envers où les proprios ne reçoivent pas de loyer, où la police ne fait pas peur, où l’Etat est de trop.
Le 3 juin, la police fait irruption dans de nombreuses maisons, perquisitionne et procède à des arrestations. 111 personnes sous enquête, tou.te.s luttent contre les expulsions locatives à Turin. 12 sont en prison, 5 assigné.e.s à domicile, 4 avec obligation de résidence, 4 avec l’interdiction du territoire dans la commune de Turin et 4 avec l’obligation de signer tous les jours.
Avec le nouveau « Plan logement » qui a été approuvé, il n’y a plus d’issue pour qui n’a pas d’argent pour le loyer. Avec l’augmentation continue des différences sociales, l’aiguisement du conflit entre ceux qui ont et ceux qui n’ont pas, entre ceux qui volent et ceux qui répriment, la meilleure solution qui a été conseillée et mise en place par ceux qui veulent que tout reste tranquille et en ordre est celle de dégager les possibles catalyseurs de rage latente, ceux qui ont l’expérience de la lutte, un conseil sur la langue et dans les mains des pratiques qui n’ont besoin d’aucun soutien de politiciens.
Disperser les arrêté.e.s dans des prisons qui sont loin de la ville où ils et elles vivaient et luttaient, seul.e.s dans des établissements éparpillés dans la région du Piémont, fait en sorte que les narrations et les outils s’atomisent ; en en enfermant d’autres dans des maisons et en les éloignant de la ville, ils essaient de casser la force et la possibilité de communication qui jusqu’à hier existait dans les rues du quartier.
Les personnes dehors qui continuent à lutter n’auront pas le temps d’organiser des parloirs sauvages devant les différentes prisons, mais réussiront-elles à être contagieuses avec leur courage et leur entêtement à continuer à lutter contre proprios et police ?
Je souris et je pense que oui. Je pense à une nouvelle occupation.

Marianna

(Marianna était en prison à Vercelli et se trouve désormais en assignation à résidence)

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Lettre de Francesco
SUR LES ARRESTATIONS, DEPUIS L’INTÉRIEUR
Cuneo, 10/06/2014

Les épisodes incriminés sont 27, à partir desquels les autorités ont émis 17 mandats d’arrêt le 3 juin dernier, 12 en prison et 5 assignés à résidence, 4 obligations de séjour et 4 interdictions de Turin et 4 obligations de signer. C’est la lutte contre les expulsions locatives qui est visée par l’enquête, une lutte qui s’était développée dans les rues de Porta Palazzo, Aurora et Barriera di Milano à Turin.
Le récit qui se dessine dans les pages de notes des écrivassiers de la Justice n’est certainement pas très captivant et ne réussit pas à décrire les contours de cette lutte, pas même de loin. Ça serait d’ailleurs bête d’attendre quelque chose de différent de la part de ces gratte-papiers.
Mais si l’on épluche les 200 pages de l’ordonnance avec les mesures restrictives, on découvre que même un homme du tribunal peut écrire quelque chose digne d’intérêt.
Le GIP (juge d’enquête préliminaire) écrit en effet : « L’effet de telles actions, répétées et concertées, a notamment été celui d’ôter l’autorité et la force d’exécution des décisions judiciaires […], et de rendre vaines les conditions essentielles au maintien de l’État constitutionnel et de droit ». Des mots qui, traduits en langage humain, soulignent comment cette lutte a empêché aux huissiers et forces de l’ordre de jeter à la rue des dizaines et dizaines d’hommes, de femmes et de familles entières. Ce qu’avaient décidé quelques juges de Turin.
Et ainsi, toutes proportions gardées, elle a remis en question certaines des valeurs qui fondent cette société telles que la propriété privée et le monopole de la force entre les mains de l’État. On a en somme pu respirer dans les rues de ce quartier de Turin un air un peu différent de l’habituelle et asphyxiante normalité. Une normalité rythmée par des centaines et des centaines d’expulsions locatives par an, ce qui confère à Turin le titre honteux de « capitale italienne des expulsions locatives ». Une normalité caractérisée par l’arrogance des huissiers qui, forts du soutien des Carabinieri et de la Police, exécutent sans hésitation leur travail infâme et servile. Une normalité dans laquelle celui qui ne peut pas ou ne veut pas payer un loyer devrait accepter tête baissée son propre sort, s’en remettre aux assistants sociaux et puis attendre, patiemment, les résultats de la loterie à travers laquelle les logements sociaux sont assignés, avec l’espoir que son numéro soit enfin pioché. Et en attendant, il faudrait se débrouiller comme on peut, dormir en voiture ou sur le canapé d’une connaissance, accepter peut-être de se séparer, pour les familles, dans l’attente d’une meilleure période.
Cette lutte a pour sa part un peu bousculé ces rôles et, piquet après piquet, assemblée après assemblée, toujours plus d’hommes et de femmes ont découvert qu’il n’y a pas à avoir honte de parler publiquement de sa propre condition, et que, en le faisant, on n’est plus tout seul, et que résister est possible.
Au cours de la lutte grandit la détermination, le courage, le sentiment qu’on peut oser. La barre de ce à quoi on peut prétendre monte toujours plus haut, et pendant plusieurs mois, sur les piquets, on ne se soucie plus du risque que l’expulsion ait lieu, mais plutôt de savoir combien de délai on arrivera à arracher à l’huissier. Des délais de quelques semaines, qui auraient été accueillies avec enthousiasme quelques temps plus tôt, ne suffisent désormais plus. On prétend pouvoir rester chez soi encore deux, trois, quatre mois, pour pouvoir organiser sa vie avec plus de sérénité.
Et la force accumulée pendant cette lutte permet de prendre cette sérénité. Mais elle permet aussi de faire face à la première contre-offensive de l’autorité municipale : concentrer différentes expulsions le même jour (le troisième mardi du mois) pour diviser celles et ceux qui résistent et reprendre ainsi le dessus. Celles et ceux qui luttent, au lieu de ça, parviennent à s’organiser et à se défendre chaque troisième mardi, en se barricadant derrière les conteneurs d’ordures placés devant les portes et en bloquant des rues entières pour garder les forces de l’ordre le plus éloigné possible. Et ces barricades ne sont pas seulement un efficace outil de résistance, mais deviennent aussi un symbole de cette lutte, qui expliquent ce qu’il se passe plus clairement que mille tracts. Et si, comme le souligne le GIP, les huissiers ne tournent plus très volontiers dans les rues de Barriera di Milano pour expulser une partie de ses habitants, et bien cela ne peut que remplir de joie le cœur de beaucoup. Une fois n’est pas coutume, la peur a changé de camp.
Cette enquête est seulement la dernière initiative entreprise au niveau judiciaire à l’encontre de cette lutte. Le printemps dernier, les hommes de tribunal ont été à l’origine d’un article qui, après avoir été testé contre nous, sera utilisé toujours plus systématiquement à d’autres endroits aussi : le 610, l’incident d’exécution. Avec cet article 610, les huissiers confrontés à un piquet peuvent remettre la procédure d’expulsion entre les mains d’un juge qui fixera une autre date, qui ne sera celle-ci pas communiquée à la personne concernée. De cette manière, l’expulsion locative devient expulsion par surprise [en Italie, la date des expulsions locatives —sfratti— est communiquée aux personnes menacées par cette expulsion, ce qui n’est pas le cas des expulsions « sans droit ni titre » —sgombero—, NdT], les forces de l’ordre peuvent agir sans avoir pratiquement aucune restriction, et les personnes concernées vivent dans l’angoisse quotidienne de ne pas savoir jusqu’à quand il sera encore possible d’avoir un toit au-dessus de la tête.
Inutile de souligner que ce changement a créé plus d’un problème pour la lutte. La résistance aux expulsions a cependant continué à rechercher de nouvelles stratégies au cours des assemblées afin de pouvoir mettre des bâtons dans les roues aux seigneurs de la ville. Et elle continuera sans aucun doute après ces arrestations, comme le démontre le rassemblement au siège des huissiers du 4 juin, l’occupation du 12 et la manifestation du 14. Parce que les luttes ne peuvent pas être arrêtées.
Nous ne pourrions pas nous quitter sans une dernière pensée pour les dirigeants du PD [Partito Democratico] qui se sont félicités à la seconde de cette opération judiciaire. Encore une fois, leur hostilité ne peut que nous enjouer, et du reste, nous pensons être en bonne compagnie. Parce que le PD, comme le prouvent le grand nombre d’initiatives, de jour comme de nuit, dans la rue et devant leurs locaux, ne répugne certainement pas uniquement celles et ceux qui luttent contre les expulsions.

Francesco

Francesco était en prison à Cuneo, et est désormais assigné à résidence.

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Lettre de Nicolo
Au bassin
Depuis la section D de la prison des Vallette, un communiqué de Nico, arrêté lui aussi au cours de l’enquête du 3 juin.
19/06/2014

Mardi, Nico n’est pas rentré de la promenade. Les matons ont donc du le ramener en cellule comme un poids mort. L’inspecteur l’a menacé de lui faire « un rapport », Nicolo a donc entamé une grève de la faim mercredi.

Dimanche, 15 juin 2014,
prison des Vallette, Turin

Je m’appelle Nicolo Angelino. J’ai été arrêté mardi 3 juin à Turin durant une opération de police visant à briser la plus belle aventure de ma vie.

Une illusion vaine de la part des procureurs.

Depuis ce jour-là, je suis enfermé dans une cellule individuelle du bloc D. Nettoyée, repeinte et parfumée. À en vomir.
La porte blindée est ouverte, mais la grille est fermée 23 heures par jour. Elle s’ouvre et se referme seulement quand je sors pour faire mon heure de promenade.
Parler avec les autres détenus à travers les barreaux est captivant, et malgré le fait qu’ils soient sympas, la gêne est ressentie des deux côtés.
Je n’ai pas de complice et je n’ai pas non plus l’espoir d’en trouver. Quelques personnes sont en isolement, sous thérapie 24h/24h, les autres, ceux que je vois, sont des travailleurs. Ils jouissent du plus grand des privilèges que l’Administration Pénitentiaire puisse offrir et ils ne se mettront certainement pas en jeu pour moi.
Les accusations pour lesquelles je suis soumis à des mesures restrictives particulières sont tellement légères que ça parle de soi : je suis détenu et soumis au régime d’isolement spécial pour mes idées, pour m’isoler, me rendre inoffensif et pour m’empêcher de lutter.
Demain, lundi 16 juin, je ne rentrerai pas volontairement de la promenade, pour exiger que ma cellule soit ouverte durant la journée ou que je sois transféré dans une autre section ordinaire. La même chose se passera les deux jours suivants. Si, au cours de cette protestation, je suis puni par de l’isolement ou par l’interdiction de promenade, ou encore si je n’obtient pas le résultat espéré, je commencerai une grève de la faim ce mercredi 18 juin. Non pas parce que mes conditions d’incarcération sont inhumaines, en désaccord avec quelque convention des droits de l’homme ou parce que la façon de laquelle ils me traitent est un abus de pouvoir de l’administration pénitentiaire, mais simplement parce que, à moi, ça ne ma va pas du tout.
Je n’ai plus envie de demander à un maton si je peux avoir un fruit. Je veux pouvoir le prendre tout seul, quand ça me va, comme le font les autres. Je veux pouvoir parler aux autres détenus sans avoir des barres au milieu.

Je sais que la grève de la faim ne me porte pas sur un terrain de lutte exaltant. Cependant, en isolement, avec l’absence de complice et la toute-puissance des gardiens, c’est le seul outil qui puisse faire basculer le rapport de force avec mes porte-clés.
Je lutterai la tête haute et rassuré de votre chaleur, avec la même rage et la même sérénité qui, en d’autres temps et d’autres lieux, a été lancée contre des océans déchaînés bien plus grands que le bassin dans lequel je me trouve.

De toute façon ce peu d’eau finira dans la même mer et peu importe si j’obtiens, ou pas, ce que je veux.

Ce n’est qu’en luttant que je veux vivre.
Un caloroso abbraccio a tutti prigionieri.
Tutti liberi.
Feu aux prisons

(Nicolo était en prison à Turin et se trouve désormais en assignation à résidence.)

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Les trois lettres ont été traduites de l’italien depuis Macerie et reçues le 7 juillet 2014.

Andrea Ventrella e Michele Garau C.C. Strada Quarto Inferiore, 266 – 14030, località Quarto d’Asti (Asti)

Paolo Milan e Toshiyuki Hosokawa C.C. Località Les Iles, 14 – 11020 Brissogne (Aosta)

Fabio Milan C.C. Via del Rollone, 19 – 13100 Vercelli

Niccolò Blasi C.C. San Michele strada Casale, 50/A – 15121 Alessandria

Zenobi Chiara e Alberto Claudio C.C. Via Maria Adelaide Aglietta, 35 – 10151, Torino

Gabriel Pombo Da Silva

Depuis le 17 juin, le compagnon Gabriel Pombo Da Silva se trouve en
isolement total dans la prison de A Lama pour avoir refusé d'être placé
dans un module de respect maximum et d'accepter les contraintes qui en
découlent, ainsi que pour avoir refusé d'être mis en cellule avec un autre
prisonnier, ce qu'ils ont déjà essayé de lui imposer à plusieurs reprises.
Nous attendons maintenant de voir ce qu'ils lui réservent  …
Des recours juridiques ont été faits contre cette situation, mais nous
considérons important  d'exprimer et de démontrer qu'il n'est pas seul en
exigeant cette fois par des fax (ainsi que par des appels téléphoniques ou
des courriers postaux si c'est plus pratique pour certains) que cesse le
harcèlement contre le compagnon de la part de l'administration
pénitentiaire.
Nous proposons donc le modèle de texte suivant à envoyer aussi bien aux
Institutions Pénitentiaires qu'à la prison de A Lama. Les envois peuvent
être faits dès maintenant (vu que des décisions peuvent être prises à son
encontre très rapidement). Cependant, nous proposons aussi comme dates
communes afin de faire sentir davantage de pression le vendredi 27 juin,
le lundi 30 et le mardi 1.juillet.

Secretario General de Instituciones Penitenciarias

Ángel Yuste Castillejo

Dirección postal
C/ Alcalá, 38-40 , 28014 , Madrid ( Madrid) Espagne
Teléfono
(0034) 913354700
Fax
(0034) 913354052

Centro Penitenciario A Lama (Pontevedra)

Monte Racelo s/n
36830 A Lama (Pontevedra)
Espagne

Teléfono (0034) 986 75 80 00
Fax (0034) 986 75 80 11



PD : Il est possible d'apporter aussi du soutien à Gabriel en lui écrivant :

Gabriel Pombo Da Silva
C.P A Lama
Monte Racelo s/n
36830 A Lama (Pontevedra)
Espagne




Modèle de Fax :




En agosto del 2013 Gabriel Pombo Da Silva fue trasladado al Centro
Penitenciario de A Lama en Galicia dónde está cumpliendo condena en este
momento. Desde el principio (incluso antes de haber llegado físicamente)
el Subdirector de Seguridad de dicha cárcel le puso en régimen Fies a
pesar de la decisión anterior de la Justicia y de Instituciones
Penitenciarias (unos meses antes, cuando él se encontraba en el CP de
Villena), de sacarle de este régimen por falta de motivos.
Desde entonces se le ha aplicado de forma totalmente arbitraria varias
medidas de seguridad, como echarle de repente de la escuela, cuando ya
hacia tiempo que acudía a clase, no entregarle gran parte de la
corespondencia sin ni siquiera notificarle lo que ha sido retenido ni
porqué, así como secuestrarle en su ausencia material escrito de la celda.
A esto se añadieron varios cambios de módulo sin ningún fundamento ni
lógica: por ejemplo, mientras insisten con razones de seguridad, le sacan
de un módulo conflictivo y al mismo tiempo que se está usando el argumento
de“peligrosidad”para intentar justificar la aplicación del régimen Fies y
la intervención de todas las comunicaciones se le pretende imponer
compartir celda con otro preso en un módulo de máximo respeto …
Por el mero hecho de haber rechazado esta última imposición Gabriel Pombo
Da Silva ha sido puesto directamente en aislamiento provisional desde el
17 de junio del 2014, dónde todavía se encuentra a la espera de saber lo
que le está esperando. Todas estas medidas sólo se pueden interpretar como
un constante e intolerable acoso en su contra. Esta situación tiene que
ser solucionada con el cese de todo tipo de hostigamiento y del chantaje
de compartir celda después de que le hayan impuesto años de aislamiento a
lo largo de su estancia en las cárceles españolas. También reclamamos y
exigimos que sea levantado el régimen Fies, más cuando la OEDE
(euro-orden) emitida en su contra por las autoridades italianas y
utilizada para argumentar el repentino cambio de régimen fue cancelada por
la justicia italiana ya el 18 de abril.

DU BRUIT … les murs basculent !

A Marseille, un jeu du chat et de la souris s’est déroulé hier après-midi à proximité du centre pénitentiaire des Baumettes entre des CRS et une quarantaine de personnes présentées comme des militants proches de mouvements anarchistes.

Équipés de djembés et d’un groupe électrogène, ceux-ci entendaient s’installer devant la porte de l’établissement afin d’offrir une fête de la musique aux quelque 2 000 détenus. Les « porteurs de musique » n’ont pas pu approcher de la prison où de nombreuses familles attendaient leur tour de parloir. Aucun incident n’a eu lieu.

LaProvence

petit rajout MIA : » les anarchistes  » ont pu approcher la prison par l ‘arrière , qui donne sur le bâtiment de la maf (maison d’arrêt des femmes ) et cela  malgré la présence des camions de CRS qui tenter de bloqué l’accès ! a cet endroit les détenu(es) ont entendu la batukada , un échange vocal a eu lieu de dedans à dehors et vis versa !!!

cropped-mia1.jpgONT DIRAIT BIEN QUE LES SOURIS TROUVENT TOUJOURS OU CE FAUFILER !

 

 

GRECE : COMMUNIQUÉE DES PRISONNIERS/ES

Depuis le 18 juin, nous, les détenus des prisons, commençons un refus de
plateau de trois jours en protestation contre le projet de lois fasciste
pour le fonctionnement des prisons type C.
<http://fr.contrainfo.espiv.net/2014/03/28/grece-mouvement-de-protestation-des-prisonniers-depuis-le-24-mars-2014/>

Le ministère veut construire une prison dans la prison, sans droits, sans
parloirs, sans salaires, sans permis de sortir…

Le but du ministère n’est pas la « correction » et l’amélioration des
prisonniers* mais la vengeance et la punition. Quand on prive quelqu’un de
son droit à l’espoir, la seule chose qui est sure c’est de le rendre pire
comme personne. Les prisons type C ne sont pas des prisons de haute
sécurité, ce sont des prisons du haut désespoir. C’est pour ça que ce n’est
pas un hasard que le ministère de la justice essaye de passer ce projet de
loi pendant l’été, pour éviter les réactions non seulement des prisonniers
mais aussi de tous les gens ayant une conscience et une sensibilité.

Ces trois jours de refus de plateau ne sont que le début. Au cas ou le
ministère et le gouvernement restent sur leurs positions, la lutte
continuera avec tous les moyens.

En Grèce, dorénavant, la peine de mort on l’appelle prisons type C.

LUTTE – RÉSISTANCE – DIGNITÉ

PS: Dans ces temps de pauvreté et de misère en Grèce, l’unique solution est
la solidarité entre les gens. Pour cela nous avons décidé que les repas que
nous allons refuser pendant ces trois jours, serons offerts aux SDF, aux
pauvres et aux chômeurs…

* En Grèce, les « établissements pénitentiaires » sont appelés, en traduction
libre, « établissement de correction/amélioration »Bolze_2_Oiseau.jpg

Week-end anti-carcéral du 27 au 29 juin / Aniane (34)

Ici KoPACABANIANE,

Les maisons que nous habitons ainsi que le village d’Aniane se sont
construits, en bonne partie, autour de l’enfermement. Le lieu où nous
habitons est un ancien centre PJJ (« protection judiciaire de la jeunesse
») et le bagne du village a été le lieu de « vie » de milliers d’enfants
pendant près d’un siècle.

CertainEs d’entre-nous et nos proches ont vécu la taule de l’intérieur,
risquent de s’y retrouver ou ont eu des « peines aménagées ».
Tout comme les HPs, la prison a pour but d’éloigner, d’isoler, de briser,
de « réinsérer », bref de faire accepter de gré ou de force ce monde de
merde et les inégalités qu’il perpétue.

La rage qu’on a contre l’autorité et le contrôle social nous a donné envie
de réfléchir et d’agir contre l’enfermement, parce que nous voulons
éradiquer toutes formes de taule.

Nous vous invitons donc à venir discuter, vous/nous informer, réfléchir,
partager, écouter durant 3 jours au DOMAINE ST LAURENT à ANIANE (30km de
Montpellier vers Gignac ) DU 27 AU 29 JUIN.

Notre volonté n’est pas d’organiser un week-end de conférences sur
l’enfermement, nous ne sommes pas des « experts » et même si on a quelques
idées en tête pour ponctuer ces 3 jours (projection de film, informations
concernant l’histoire du bagne, lectures de textes de prisonnièrEs), ce
sera à chacunE d’amener aussi ses envies, documents afin de construire ce
week-end ensemble sans flics et sans matons.

Il y aura possibilité de dormir (on a du matelas mais peut-être pas
assez), de manger et de prendre des douches (à la casserole) mais essayez
quand même d?amener duvets, tentes ou matelas et de quoi partager à manger
ou à boire.

Que vous soyez des collectifs d’individuEs ou des individuEs sans
collectifs ou des collduES d’indictifs, avec des questions ou sans, venez
donc partager ce week end avec nous, à tantôt, et brique par brique
patati patata boum héhé.

On vous envoie bientôt le programme.
Vous pouvez nous contacter kopacabaniane@riseup.net

Opération répressive à Turin

111 personnes sous enquête et 9 incarcérations!

Ce matin mardi 3 juin s’est déroulée une nouvelle grosse offensive de la DIGOS de turin et des procureurs Padalino-Rinaudo (les désormais « spécialistes » de ce qu’ils appellent anarco-insurrectionaliste et également spécialistes du mouvement NOTAV) avec aussi le nom de la procureure Pedrotta.

29 personnes mises en examen et plus de 25 perquisitions, 111 personnes sous enquête, dont des personnes du quartier participant à la lutte contre les expulsions locatives. L’Asilo Occupato à Turin a été entouré de flics puis perquisitionné, de même que l’occupation habitative de via Lanino. L’Asilo N’A PAS ETE EXPULSE comme disent en coeur les médias de merde.

Cinq personnes se sont réfugiées sur le toit puis sont descendues.

Les accusations sont liées aux actions menées lors de la lutte contre les expulsions locatives (luttes contre les sfratti) : occupations, attaques des sièges du Parti Démocratique (le PS italien au pouvoir à Turin et au gouvernement), vandalisme contre le siège d’huissiers de justice, menaces et rebellion à personnes dépositaires de l’autorité publique (= flics) en état de récidive, séquestration de personnes et tentative d’extorsion de délais (= séquestration d’huissier de justice et délais supplémentaire pour l’expulsion), dégradations, violences aggravées en réunion, et autres actions directes.

Les accusations couvrent les actions menées de Septembre 2012 à fin Janvier 2014.

Un premier bilan fait état de 11 incarcérations (dont Claudio et Niccolo déjà en taule sous accusations de terrorisme lié à la lutte NOTAV), 7 assignations à résidence (dont Chiara qui reste en prison pour la même enquête que Niccolo et Claudio), 4 obligations à rester dans sa commune de résidence, 4 interdictions du territoire, 4 obligations de signer. Il semblerait que des compagnons et compagnonnes d’autres villes italiennes soient concernés.

Ce mardi 3 Juin à 17h30 est appelée une assemblée afin d’échanger les dernières infos et de préparer la riposte.

Solidarité active !

Liste des incarcéréEs ;

Fabio Milan
Paolo Milan
Andrea Ventrella
Francesco Di Berardo
Michele Garau
Toshiyuki Hosokawa
Daniele Altoé
Niccolò Angelino
Giuseppe De Salvatore

Tous les lieux de réclusions ne sont pas encore connus pour toutes les personnes incarcérées dans diverses taules hier mardi 3 juin. Pour le moment, on peut écrire télégrammes, cartes et lettres à :

Daniele Altoè C.C. Via Casale San Michele, 50 – 15100 Alessandria ;

Andrea Ventrella C.C. Via Port’aurea, 57 – 48100 Ravenna ;

Paolo Milan C.C. Brissogne, Loc. Les Iles, 150 – 11020 Aosta ;

Marianna Valenti, incarcérée en plus des autres parce qu’elle a refusée l’assignation à résidence, C.C. Lorusso e Cutugno, Via Aglietta, 35 – 10151 Torino.

Nicco, Chiara, Claudio, frappés eux aussi de nouvelles mesures répressive, restent en prison aux mêmes adresses (rappelons la prochaine audience du procès NoTav pour terrorisme le 6 Juin) :

Claudio Alberto C.C. Via Arginone 327 – 44122 Ferrara ;

Niccolò Blasi C.C. Via Casale San Michele 50 – 15100 Alessandria ;

Chiara Zenobi C.C. Via Bartolo Longo 92 – 00156 Roma.

En première réaction hier soir mardi 3 Juin, trois manifestations ont eu lieu à Turin, Milan et Rome.

Le 4 juin 2014

Énième procès de la pénitentiaire contre des taulardes de Réau

Mercredi 14 mai comparaissait la détenue Nassira M. pour des faits survenus à la prison de Réau le 13 février 2014: violence sur personne dépositaire de l’autorité publique suivie d’ITT en récidive, et violence sur personne dépositaire de l’autorité publique non suivie d’ITT en récidive.
Jugée coupable Nassira est condamnée à 2 mois fermes et 300 euros d’amendes à l’une des parties civiles et 150 euros à l’autre, un certain Hawokie, déjà apparu sur des procès similaires…
A ce sujet, (re)voir notamment: http://lenvolee.net/apres-une-lettre-collective-pour-la-re-ouverture-de-la-salle-convivialite-au-centre-de-detention-pour-femmes-de-reau/ 

Les prisons grecques en ébullition

Le 26 mai 2014

Quand un prisonnier grec, appartenant au groupe armé 17 Novembre et prisonnier de longue date, décide en décembre 2013 de ne pas retourner après un congé pénitentiaire, l’Etat grec a ouvert le feu répressif. Des perquisitions dans des dizaines et des dizaines de maisons d’anarchistes, des barrages policiers partout dans le pays, une collaboration historique entre l’armée et la police et le lancement d’une proposition de loi concernant les « détenus dangereux ». Cette proposition vise à diviser la population carcérale en trois catégories (A,B et C). Pour la catégorie C, des modules d’isolement seraient construits et les prisonniers de cette catégorie ne pourront pas bénéficier de congés pénitentiaires, leurs visites et communications téléphoniques seraient limitées, la surveillance policière (armée) dans les modules serait permise, leurs libérations conditionnelles seraient plus strictes, la délation serait encouragée,… L’Etat a ouvert tous les registres afin de pousser l’isolement prisonniers type C (anarchistes et communistes, les condamnés pour grand banditisme et les prisonniers rebelles) à l’extrême.

L’Etat est toujours à la recherche d’excuses pour charger son arme répressive, et dans ce cas, il l’a trouvé dans l’évasion d’un prisonnier. L’Etat se tient toujours prêt pour s’en prendre à toute personne qui n’obéit pas, mais en Grèce, cette proposition de loi s’est heurtée à un mouvement solidaire et univoque dans toutes les prisons du pays, et à une solidarité à l’extérieur des murs. Cela a obligé l’Etat à se retirer (aussi avec les prochaines élections en tête) par crainte que la situation déborde. La proposition a donc été gelée (en tout cas, provisoirement).

Qu’est-ce qu’il s’est passé lors de ce mouvement ? Fin mars, des prisonniers ont annoncé une mobilisation contre cette proposition de loi. Peu après, le prisonnier Ilia Kareli (déjà 16 années derrière les barreaux) tue un gardien connu comme bourreau (il torturait des détenus notamment avec des câbles électriques). Ensuite, Ilia est torturé par des gardiens jusqu’à la mort. Ces éléments (la proposition de loi et l’assassinat d’Ilia), tout comme la rébellion déjà présente contre les conditions dans les prisons, ont déchainé un mouvement massif des prisonniers. A plusieurs reprises et dans toutes les prisons grecques, les détenus ont refusé la nourriture de la prison et ont refusé de remonter du préau. A Korydallos, lors du préau, des prisonniers peignent des slogans sur les murs, scandent des slogans,…

A l’extérieur, des rassemblements de solidarité ont eu lieu devant les taules. Lors d’un rassemblement devant la prison où les gardiens ont assassiné Ilia, des détenus détruisent des caméras de surveillance et des vitres. Dans plusieurs villes, des manifestations ont eu lieu et partout des affiches de solidarité apparaissaient sur les murs. Il y a eu aussi des actions nocturnes comme le sabotage de distributeurs de billets, l’incendie d’un véhicule appartenant à l’entreprise de sécurité G4S, le jet d’une grenade contre la voiture d’un maton tortionnaire,… qui font que le mouvement ne reste pas isolé et saute les murs de la prison.

Nous passons ces informations parce que nous sommes solidaires et voulons répandre la voix de la révolte. Mais aussi parce qu’ici en Belgique, on doit faire face à des mesures répressives similaires et qu’on veut encourager la révolte contre ces mesures. Nous parlons des modules d’isolement et des régimes individuels imposés aux détenus réfractaires, de l’annonce du plan de construire une prison de haute sécurité à Achêne, du durcissement des conditions pour bénéficier d’une libération conditionnelle et de congés pénitentiaires, de l’encouragement de la délation en échange de quelques privilèges,…
Et n’oublions pas non plus qu’un module d’isolement a récemment été ouvert dans le camp de déportation pour sans-papiers à Vottem ; les détenus n’y peuvent même pas quitter leur cellule pour manger !
L’ombre de toute cette répression tombe aussi sur tout le monde à l’extérieur des murs : la chasse aux chômeurs, l’installation de centaines de caméras de police, les amendes administratives, toujours plus d’uniformes dans la rue,…

Il y a bien suffisamment de raisons pour se battre, alors, battons-nous !

Feu à toutes les prisons ; mort à l’Etat !

[Article paru sur La Cavale, mai 2014]

Ce samedi à marseille,un aprem « contre la prison »

SAMEDI 26 avril à 15 h DISCUSSIONS SUR LA PRISON

A LA PLAINE (place jean Jaurès),

ET toujours sur la plaine à 18 h CONCERTS AVEC  ATTRITO punk hardcore trento – Italie No Chappi ? Bourgeois ! hiphop de cassoc’ gênes – Italie TRACTOR punk féministe agricole genève – Suisse !

La police contrôle, pacifie, tue, la Justice condamne, la prison enferme. La répression n’est pas aveugle et encore moins anodine. Elle vise celles et ceux qui, malgré une position qui les voudraient pauvres et dociles, refusent ce sommeil et prennent part aux affrontements quotidiens contre la galère, les flics, les juges et les matons. La prison est bien plus qu’être enfermé-e entre quatre murs, même si ça commence souvent comme ça pour celles et ceux qui sont frappé-e-s par l’incarcération et pour celles et ceux qui ne détournent pas le regard et s’y confrontent. La prison, outil indispensable aux Pouvoirs pour se maintenir, pointe toujours plus sa sale gueule dans le quotidien de la débrouille et de la révolte. Du graf au vol au supermarché, d’une manif contre un aéroport et son monde, du sabotage contre son entreprise ou d’autres, de la vente à la sauvette aux petits trafics, de la destruction contre son enfermement dans les camps pour sans papiers, de la réappropriation d’une fête carnavalesque de quartier, la prison est là. Elle agit comme une menace et une répression contre toutes celles et ceux qui trouvent que ce système est pourrie et contre toutes celles et ceux déclaré-e-s improductif-ves, nuisibles, anormales-aux, folles-fous, indésirables…inutile-s et délinquant-es. Alors partout où l’on en a envie commençons et continuons à nous battre contre toutes les cages, celles de nos proches, de nous-même et d’autres qui vivent la même situation. Cette invitation se veut une possibilité d’en parler ensemble avec celles et ceux qui nous raconteront des luttes contre l’enfermement, à Marseille et ailleurs. Pour accompagner cette discussion ouverte à tout le monde, il y aura à boire et à manger et un concert pour continuer en beauté, à prix libre en soutien aux prisonnier-es du carnaval de la plaine et à la caisse d’autodéfense phocéenne. Faites tourner l’info !

Compte rendu de la réu du collectif de soutien aux inculpés du carnaval

**Compte rendu de la situation des enfermés :
Robbyn : sa demande d’asile a été confirmée (ce qui le rend normallement inéxpulsable), mais, contrairement à ce qu’on croyait, son autorisation provisoire de séjour n’a pas été renouvellée. Il faudra donc le faire à sa sortie!
Yohan : sa conditionnelle a été acceptée, il sort donc mercredi à9 h du mat’ avec un bracelet électronique qu’il gardera jusqu’au 3 mai.
Ludo : on ne sais pas pourquoi mais la demande de conditionelle semble ne pas avoir été acceptée. On dfoit appeler le SPIP lundi matin pour demander des comptes.
Julia et Gislain : ils comptent tout les deux faire appel, ce qui fait que leurs peine est suspendue pour l’instant.

**En ce qui concerne les thunes:
Je vous épargne le détail des compte séparés, je ne l’ai pas écris … pour ce à qui vraiment ça manque les math, bah faut venir à la prochaine réu!
Sinon, ce qui est sûr c’est que bientôt y’aura de nouveau besoin de thune, surtout qu’il risque d’y avoir des procès en civil pour demander aux inculpés de payer « dommages et intérêts » aux keufs qui ont déclaré des ITT!
Comme on est pas super au point sur ces histoire de « dommage et intérêts », on s’est dit que d’ici la semaine prochaine :
– d’un côté on redemande à l’avocat (maitre Serve), si les « dommages et intérrêts » qui vont être demandés lors d’un procès civil, font partie de la peine, c’est à dire s’ils font l’objet d’une mesure d’obligation à être payé ou d’une condition du suivi socio-judiciaire. Pour savoir cela, il faut regarder le jugement précisément.
-de l’autre côté on se renseigne sur qu’est-ce que ça fait (d’un point de vu pénal, juridique et civil) si on ne paye pas ce type d’amende.
On peut d’ors et déjà dire qu’il s’agit d’amende civile, et non pénale, et que si les inculpés ne les payent pas, il n’y a pas de risque qu’ils retournent au trou, à moins que cela ne soit une mesure précisée par la juge lors du procès pénal.

**Les évènements à venir :
Comme y’a besoin de thune, et de faire du bruit sur ce qu’il s’est passé, y’a des évènements hyper class qui sont prévus en soutien…

*Samedi 26 mai à partir de 15 heure sur la Plaine, discussion sur la taule et concert de soutien
– 15h discussion sur les taules et les résistances de prisonniers :
(Italie) Répression contre le mouvement no-TAV et soutien aux personnes incarcérées suite au sabotage d’un chantier TAV (qui passent aux assises de Turin le 22 mai)
Infos sur les coordination de prisonniers en lutte en Italie et sur les semaines d’actions qui se déroulent en ce moment
(Suisse) discussion autour du soutien de Marco Camenisch
– 17h : concert de soutien avec punk agricole, Rap et punk-hx

Pour organiser cet évènement (préparer la bouffe…) un rencart est prévu vendredi toute la journée à « la cafetière » (rue de la Palud)

*Le 18 mai : grand loto de soutien à la Caisse d’Auto-défense Phocéenne à la plaine
Pour les généreux donateur qui voudraient participer, les lots peuvent être déposés à l’avance dans les locaux de l’association « Article 13 » (18 rue de la grande armée)…

**Quelques idées et projets pour mener des luttes dans le quartier de Noaille :
L’idée est de commencer à faire des choses dans le quartier et pourquoi pas d’essayer de motiver une dynamique contre le gentrification et l’occupation policière, en commençant petit à petit, avec notamment des tables de presse…
Le premier rencard, c’est pour écrire un texte sur ce qu’il s’est passé et sur ce qu’il se passe en général et mercredi à 18 heure au « 31 » (un bar au soleil sur la plaine)…

Voili voilo…

A part ça la prochaine réu sera vendredi 25 à 18 heure à Mille babord

(notre-dame-des-landes) Des conseils suite à l’opération policière et les neufs interpellations de cette semaine

Au lendemain des municipales, 9 interpellations ont eu lieu en Loire Atlantique en rapport à la manifestation du 22 février à Nantes.

4 personnes sont passées en comparution immédiate ; toutes condamnées à de la prison (4 mois de sursis, 4 mois ferme, puis 5 mois ferme), et le dernier à passer est parti directement en taule avec une peine de 1 an !
En plus de ces lourdes peines principales, ils ont été condamnés à des peines complémentaires : interdiction de port d’arme (la manif étant considérée « armée »), puis interdiction de manifester à Nantes ou à Nddl (pendant un an ou trois ans), ce qui rappelle le forfait « nddl » appliqué pendant la période des expulsions de la zad (à savoir des interdictions de séjour sur les communes de l’aéroport).

Nous tenons à rappeler que cette vague pourrait se répéter, à Nantes comme ailleurs dans les temps à venir. Tout le monde a pu constater à la manif que l’hélico tournait en permanence au dessus des têtes. De nombreuses photos ont été prises par les forces de polices, et sans doute une équipe s’acharne depuis à essayer d’identifier des gens.

Les témoins présents aux procès du 1er avril ont relaté que les interpelés qui sont passés en comparution immédiate ont été condamnés sur la base de ce qu’ils ont déclaré pendant leur garde à vue. Il semble nécessaire de rappeler quelques indications de base pour toute personne confrontée à la police et à la justice.

Quelques conseils de base en cas d’intervention policière

Perquisitions/Interpellations

Il est important de prévenir des gens autour de toi que la police est à ta porte.

Ce qu’on a pu apprendre de la méthode de la police, c’est qu’ils ont plein d’images sur lesquels des personnes peuvent être identifiées, pas seulement à partir de leur visage, mais aussi à partir de leurs vêtements par exemple. Le fait d’être masqué n’empêche pas la reconnaissance des vêtements. Pendant les perquisitions ils saisissent des supports informatiques et des appareils photo, en plus des vêtements. Après la manifestation, il y a eu des analyses ADN sur des objets/vêtements trouvé dans la rue et des analyses des hauteurs/styles d’écriture des tags.

Il faut se préparer pour une éventuelle GAV, prévenir quelques proches sur le type de soutien souhaité, réfléchir à quel-le avocat-e demander à être contacté-e, quelle personne proche prévenir, etc.

Il n’est pas inutile de lire quelques brochures sur la GAV comme La GAV : recettes théoriques et pratiques
http://zad.nadir.org/spip.php?article2300
et Manuel de survie en garde à vue
http://rebellyon.info/Manuel-de-survie-en-garde-a-vue.html

Pendant la Garde A Vue

On peut se taire pendant la garde à vue. C’est un droit pour tout individu garanti par la loi, malgré les affirmations contradictoires des policiers. Souvent les dossiers sont vides, mais tout ce que tu déclares sera utilisé contre toi ; les personnes qui se sont fait condamner récemment l’ont été sur la base de leurs déclarations pendant la GAV. Ta défense ne se fait pas en GAV mais pus tard avec un-e avocat-e.
L’opinion des keufs n’a pas grand chose à voir avec les suites judiciaires, par contre le contenu du dossier si, et le moins qu’il y a dedans, le mieux !

Comparution immédiate

La comparution immédiate est une manière pour désengorger la justice et passer à la condamnation en mode express. La comparution immédiate ne se fait que si l’inculpé-e l’accepte (beaucoup trop de gens l’acceptent avec les résultats désastreux qu’on a pu observer cette semaine). Les condamnations en comparution immédiate sont quasi toujours plus lourdes qu’en procédure correctionnelle normale.

Refuser la CI cela veut dire gérer la situation plus tard, ce qui peut être un inconvénient du fait de l’attente, mais cela présente l’avantage de préparer le procès et donc ta défense avec l’aide d’un avocat de ton choix. Un autre inconvénient du refus de la CI c’est qu’ils peuvent te mettre en détention préventive jusqu’à ton procès
(entre 2 à 6 semaines). Mais il faut comprendre que si il y a assez d’éléments pour te mettre en préventive, c’est qu’il y a assez d’éléments pour te condamner à du ferme direct. Il est important de pouvoir présenter des garanties de représentation (preuves de domicile, travail ou formation) pour éviter la préventive.

Convocation au poste

Il est obligatoire d’y répondre, mais aucune peine n’est prévue si tu n’y vas pas. Par contre il arrive parfois qu’ils viennent chercher les gens chez eux/au boulot ; à toi de voir ce qui est le moins chiant.
Dans tous les cas, la seule raison pour se rendre à la convocation est pour éviter qu’ils viennent te chercher chez toi, pas pour y déclarer des choses.

Si tu vas au comico, ils peuvent te mettre en GAV de suite (normalement ils te le disent), ou alors profiter de ce qu’on appelle « l’audition libre » et te poser des questions sans présence d’un-e avocat-e. Dans le cas d’une audition libre t’as le droit de quitter les locaux de la police à tout moment. Là encore le droit de se taire (ne pas répondre aux questions) est un droit considéré comme absolu.

Cela peut aider de ne pas y aller seule-e, d’emmener des potes ou appeler à un soutien devant le comico pour poser un rapport de force, et des fois ils lâchent l’affaire. De toute façon c’est bien d’informer d’autres gens pour qu’on vérifie que tu ressors.

Zad

Annulation du procès de Christine: le parquet se désiste de son appel

Le procès de Christine à la Cour d’Appel de Lyon lundi 14 avril n’aura
finalement pas lieu. En effet, cette semaine le parquet s’est désisté son
appel sur le délibéré du procès du 13 février 2013 au TGI de Lyon. On n’a
pas encore les raisons de son désistement, mais ce qui est sûr, c’est que
l’extraction de Christine est annulée ainsi que son procès. La peine reste
donc celle échoppée en première instance, soit 3 mois fermes.

D’ici-là et après, Christine reste toujours incarcérée au CD de Rennes:
Christine RIBAILLY, écrou 7993, CP-CD de Rennes, 18 bis rue de Châtillon,
35000 RENNES