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Chronologie de la répression policière suite à la mort de Rémi Fraisse
Publié le 15 novembre 2014 sur paris-luttes.info
[Paris]
Au lendemain de la mort de Rémi Fraisse, une réaction spontanée émerge en région parisienne. Manifestations interdites, interpellations en masse, militarisation des quartiers, à Paris comme ailleurs, le pouvoir a très vite mis en place tous les moyens pour tenter de tuer dans l’oeuf ce mouvement qui pourrait devenir très vite ingérable.
A Marseille aussi ça bouge !
Après une première déambulation sauvage, déterminée et ponctuée de quelques tags le 31 octobre, on s’est retrouvéE à 200 le vendredi 7 novembre pour remettre ça.
De nombreux tags du genre « insurrection », « appel à la révolte », Rémi on n’oublie pas » ou « la ZAD sera votre Vietnam » ont fleuri tout au long du cortège, Continuer la lecture
(Millau) Actions contre les violences et les crimes policiers
(Plateau de Millevaches ) des manifestants enferment des gendarmes dans leur caserne
Ce qui est en train de naitre c’est un mouvement contre l’oubli
(Ariège) assemblées partout, police nulle part ! : réflexions de retour du Testet
Voici un texte de réflexions de retour du Testet écrit collectivement par une assemblée d’une vingtaine de personnes en Ariège.
Police PArtout ! Assemblées itou?
réflexions collectives de retour du testet
Nous nous constituons en assemblée depuis plus d’un an en Ariège. Nous nous réunissons une fois par mois pour apprendre à discuter, hors de l’urgence, de nos pratiques collectives et des luttes auxquelles nous participons. Certain.es d’entre nous se sont rendu.es au rassemblement du 25 octobre au Testet au cours duquel un manifestant a été tué par les gardes mobiles. Face à la confusion politicienne et médiatique, nous voulions soulever quelques questions qui nous semblent essentielles pour les luttes à venir.
Réunion de préparation de la manif contre la fermeture des CAF
Malville – Sivens : Rien n’a changé depuis un 31 juillet 1977
Des luttes contre la construction de centrales nucléaires dans les années soixante dix aux morts réguliers dans les quartiers, tombés sous les balles de la police, la police nationale Française n’en est pas à son premier assassinat. On peut même dire que le meurtre est une habitude chez les flics et la violence d’État, une tradition …
Malville – Sivens : Rien n’a changé depuis un 31 juillet 1977
La mort de Rémi Fraisse nous ramène 37 ans en arrière, à ce 31 juillet 1977 ou disparaissait Vital Michalon tué par une grenade offensive. Ce jour là deux autres manifestants furent mutilés : Michel Grandjean qui perd un pied et Mandfred Schultz qui perd une main. À la suite de témoignages publiés par le journal Le Monde d’un manifestant touché par un tir tendu de grenade, le président de la République Valéry Giscard d’Estaing interdira l’usage de ces tirs dans les corps à corps.
À Sivens, dans la nuit du 24 au 25 octobre 2014, Hollande, Valls et Cazeneuve qui se targuent de vouloir faire du socialisme autrement, prouvent qu’ils ne sont, en fait, que les tristes héritiers de Guy Mollet et de Jules Moch et les dignes successeurs des très réactionnaires Valery Giscard d’Estaing, Raymond Barre et Christian Bonnet.
La centrale nucléaire de Creys-Malville est en cours de démantèlement, Peut-être (!) que le barrage de Sivens ne verra pas le jour ? Mais aujourd’hui, quand nous pensons au sort réservé à Michalon et Fraisse, nous ne pouvons pas nous enlever de la tête que pour faire perdurer ce système productiviste , ceux qui ne se projettent pas plus loin qu’au bas de leurs colonnes comptables, sont prêts à entonner l’hymne des fascistes espagnols « Viva la Muerte » le cri de ralliement de tous les fossoyeurs de la vie.
Au moment ou le capitalisme tire sa force de l’industrialisation et des développements technologiques, ces enfoirés n’ont qu’une idée en tête pour pouvoir s’enrichir jusqu’à plus soif, c’est de détruire les fondements naturels qui servent de base à l’évolution.
Vital Michalon et Rémi Fraisse avaient choisi une autre voie, celle de leur faire entendre raison en s’engageant dans cette longue lutte pour notre émancipation.
Sur les chemins de traverse que nous parcourons, nous vous gardons aux fond de nos cœurs.
Le conflit social de retour aux Prud’hommes : Mobilisation contre le licenciement de Zora Berriche
Rassemblement ce jeudi 6 novembre 2014 à 14 h devant le conseil des Prud’hommes • 6 rue Rigord 13007 Marseille
Au Merlan scène nationale, nos collègues et camarades, Zora BERRICHE et Patricia PLUTINO ont été sanctionnée pendant les congés d’été. Zora est licenciée pour « insubordination » et Patricia reçoit un avertissement pour « déloyauté ». Ces sanctions sont la suite logique d’une politique managériale délétère dans laquelle la direction s’est enfermée depuis plusieurs années.
Il est reproché à Patricia, déléguée du personnel SYNPTAC-CGT, et Zora, militante respectée et reconnue dans le quartier du grand Saint Barthelemy, de ne pas s’être présentées à une réunion (sans caractère obligatoire), le 24 juin 2014, pour gérer la soirée de « départ » de Nathalie MARTEAU, annulée dans le contexte de la grève des intermittents.
Jeudi 6 novembre, le dossier de Zora Berriche fera l’objet de la procédure dite de conciliation aux prudhommes.
Nous devons être nombreuses et nombreux pour montrer notre détermination à défendre nos valeurs : autant sur le respect du droit du travail que sur la défense d’une culture de qualité et populaire, bien commun en lien avec les populations de notre territoire.
Un rassemblement est prévu pour accompagner Zora BERRICHE :
le 6 novembre à 14 H devant le conseil de Prud’hommes de Marseille
6 rue Rigord 13007 Marseille (arrêt du métro Estrangin-Préfecture)
Nous comptons sur vous.
Pensez à faire remonter les pétitions ou à signer à l’adresse ci-dessous.
https://www.change.org/p/au-c-a-et-…
Appel signé de : la section locale du SYNPTAC-CGT au Merlan scène nationale (synptac.cgt.sectionmerlan@gmail.com), SYNPTAC-CGT PACA, UL CGT- La Rose
Rappels utiles par les temps qui courent : quelques conseils pour les manifs
Quelques conseils juridiques en vue des manifestations, interdites ou non.
En cas d’interpellation et violences policières
TEMOIN
– Si vous êtes témoin ou proche d’une personne interpellée, rapprochez-vous des organisateurs de la manif ou de l’équipe légale (si présente) pour signaler l’arrestation en décrivant la personne arrêtée, l’heure et le lieu de son arrestation.
– Si vous êtes témoin de violences policières, prenez des images et notez les lieux et heures des événements puis transmettez-les aux organisateurs : ils peuvent alimenter les procédures juridiques à l’initiative des manifestants ou les plaintes émanant de la police.
VICTIME
– Si vous êtes victime d’une arrestation, vous risquez une plainte policière pour « rébellion » en vous débattant et un « outrage » en vous énervant.
– Lorsque vous êtes interpellés, vous pouvez faire l’objet d’un contrôle d’identité, d’une vérification d’identité qui durera au maximum durant 4h (délai légal), au-delà on doit vous notifier une garde à vue. Celle-ci commence dès l’heure de votre interpellation et dure 24h, renouvelables à 48h.
– Lorsqu’on vous interroge, ne dites rien ou répondez par « je n’ai rien à déclarer », c’est votre droit et on ne peut pas vous pénaliser pour ça : c’est au juge qu’il appartient d’établir votre culpabilité, tout ce que vous direz aux policiers pourra être utilisé contre vous.
– Vous pouvez refuser le prélèvement de votre ADN mais vous risquez alors une condamnation.
– Lorsque la garde à vue est prolongée à 48h, il s’ensuivra :
> une convocation remise par la police pour un procès ultérieur
> une comparution devant le procureur de la République en vue d’une convocation ultérieure à un procès (vous pouvez être retenus jusqu’à 20h au dépôt en attente de comparution)
> une comparution immédiate devant le juge, suivie d’une condamnation dans la foulée.
NOTE : il est conseillé de refuser la comparution immédiate qui fait souvent office de justice expéditive, avec des condamnation lourdes. En cas de refus de comparution, il est possible pour le juge (s’il estime que vous êtes susceptible de ne pas vous représenter) de vous placer en détention préventive. Si vous pouvez justifier d’un domicile et emploi fixes, il y a peu de chances que cela se produise. Vous aurez, si vous refusez la comparution immédiate, plusieurs semaines/mois pour préparer votre défense.
– En garde à vue vous avez le droit à un avocat (commis d’office si vous n’en connaissez pas)
NOTE : un certain nombre d’avocats commis d’office seront de mauvais conseils et vous conseilleront d’accepter la comparution ou d’avouer, ne les écoutez pas aveuglément, ils sont souvent inexpérimentés en matière de pénal ou non sympathisants de votre cause.
Dans la manifestation
GAZ
– Les gaz agissent plus facilement avec l’effort et la panique : restez calmes et ne courrez que s’il y a charge policière à moins de 50m de vous.
– Pour vous protéger des gaz, couvrez vous la bouche avec un foulard imbibé d’eau citronnée et respirez calmement et prévoyez du liquide physiologique pour laver les yeux.
– Ne ramassez pas les palets de gaz à mains nues, ils peuvent occasionner des brûlures sévères.
– Ne ramassez jamais le corps d’une grenade : il peut s’agir d’une grenade à effet explosif.
– Lavez vous au savon en rentrant et mettez vos vêtements au lavage : les gazs ont une persistance de 45 jours et sont résistants à l’eau seule.
TIRS
– En cas d’usage des flashballs, se tenir hors des lignes de vue, les portées sont de 30 à 150m.
IMAGES & CAMERAS
– De nombreuses caméras de vidéosurveillance ont été déployées dans l’espace public, prenez garde à ne rien commettre de répréhensible qui puisse être établi par la vidéosurveillance. L’implantation des caméras dans plusieurs villes françaises a été cartographiée sur le site https://sous-surveillance.net .
– Ne prenez pas d’images qui pourraient servir à établir votre participation à des actes répréhensibles en cas d’arrestation (les téléphones et cartes sim sont facilement analysés par la police).
– Ne publiez pas d’images qui puissent permettre l’identification des auteurs d’actes répréhensibles, quand bien même vous les désapprouveriez, les peines encourues peuvent se révéler lourdes.
– Pensez à effacer les métadonnées (EXIF) inclues dans vos photos avant de les publier en ligne, elles contiennent beaucoup d’informations sur le lieu, l’heure, le type d’appareil employés.
COMMUNICATIONS
– Ne communiquez pas d’informations susceptibles d’être retenues contre vous par téléphone (appel, sms)
– Éteignez votre téléphone si vous pensez risquer une interpellation et retirez la carte sim pour éviter sa saisie.
– Ne publiez rien sur internet sans utilisez TOR ou un VPN, si vous souhaitez rester anonyme.
– Ne dites rien en manifestation qui puisse nuire à un tiers ou à vous-mêmes : un certain nombre de policiers en civil sont susceptibles d’être présents.
– Ne colportez pas des informations non vérifiées, les rumeurs peuvent occasionner des mouvements de panique et des conséquences graves.
VÊTEMENTS & PROTECTIONS
– La dissimulation du visage est condamnable par la loi, débarrassez vous de tout ce qui peut vous incriminer (cagoule, masque, etc.) si vous pensez risquer une fouille ou une interpellation
– Le port de protections spécifiques (gilet pare-balle, masque de ski, bouclier, etc.) peut vous valoir d’être incriminé d’attroupement en vue d’un mouvement armé : attention à ne pas les conserver et à vous en débarrasser dans une bouche d’égout ou autre endroit inaccessible.
FUMIGÈNES
– L’utilisation/le port de feux de bengale et fumigènes peut vous valoir d’être incriminés pour port d’explosifs, attention à ne pas les conserver sur vous en cas de barrage et fouilles policières.
– Faites usage de gants quand vous utilisez des feux de bengale et fumigènes, ils peuvent conserver vos empreintes et ADN et conduire à des condamnation ultérieures.
Lire l’article sur Paris-Luttes.Info ici => http://paris-luttes.info/conseils-juridiques-pour-les
Le guide juridique complet (format PDF) : http://paris-luttes.info/chroot/mediaslibres/ml-paris/ml-paris/public_html/IMG/pdf/kit_juridique.pdf
Du 16 au 19 octobre, chronique d’un weekend de mobilisation en Italie
Jeudi 16 octobre, un appel à la « grève sociale et métropolitaine » avait été lancé lors d’une assemblée au camping No Tav en Val de Suse par les mouvements antagonistes en concertation avec les syndicats de base (c’est-à-dire syndicat de lutte en France). Au-delà du débrayage, l’objectif était surtout de bloquer effectivement la ville ou tout du moins la circulation des marchandises. Cette grève s’inscrit dans un contexte de forte mobilisation des « facchini », c’est-à-dire des travailleurs de la logistique, (déchargeurs, autotransporteurs, livreurs, etc). Ces ouvriers, souvent migrants, subissent des conditions de travail épouvantables, payés moins de 7€/heure, voire pas payés du tout, souvent employés au black, et donc sans garanties, pour un travail pénible, généralement au sein des coopératives dites « rouges », anciennement liées au Parti Communiste Italien et désormais au Parti Démocrate. Toutefois depuis un an ils font de plus en plus entendre leur rage et leur volonté d’être traités avec dignité.
À Turin, le rendez-vous était fixé mercredi soir à 23h. Environ 200 personnes, travailleurs et soutiens, ont tenté pendant toute la nuit de rendre effectif le blocage en arrêtant les camions. La police, présente en force (plus de 300 agents !) et très nerveuse, a chargé les grévistes à plusieurs reprises.
À Pise, une cinquantaine de personnes entre camarades et travailleurs ont bloqué plusieurs camions Ikea pendant environ trois heures. Ensuite, le piquet s’est transformé en manifestation jusqu’à la mairie où il a rejoint étudiants et mouvement d’occupation des maisons. Le cortège s’est en dernier temps dirigé jusqu’à l’aéroport.
À Milan, dès 6h du matin les premiers blocages des camions se mettent en place à la Dielle (où les travailleurs sont mobilisés depuis plusieurs mois) et à la CEVA. Pendant la journée des bombes de peintures sont balancés contre d’autres patrons de la logistique : LEGA COOP et GI group. En parallèle, autoréduction au métro, manifestation des collégiens et petit cortège dans l’université. Dans la banlieue de Bologne, l’inter-port est bloqué pendant toute la journée par les travailleurs de la logistique pendant que les étudiants défilent en ville. Blocages des routes autour de la cité universitaire, bombes de peintures contre l’agence de transports publics qui a récemment augmenté le prix des tickets et autoréduction à la cafète de la fac pour poursuivre la campagne .
À Rome, le piquet devant l’entreprise de livraison SDA est une réussite, 100% d’adhésion. En contemporain, les étudiants occupent un nouvel espace au sein de la cité universitaire. Dans l’après-midi, manifestation jusqu’au parlement avec les occupants de maison, puis blocage du nœud ferroviaire de la gare Tuburtina et autoréduction du métro.
À Padoue, les dépôts DHL et TNT ont été bloqués.
À Treviso, c’est au tour de l’entreprise Bartolini.
À Modène, les manifestants se sont réunis devant l’agence municipale de logement, mais se sont fait charger.
À Parme, l’agence fournissant l’électricité à la ville a été occupée afin d’exiger l’arrêt pendant la période hivernale des coupures d’électricité.
À Cosenza, un bâtiment est occupé pour en faire une résidence universitaire.
À Palerme, manifestation des étudiants et des précaires qui lancent fumigènes et petites monnaies sur le siège du parti démocrate au cri de « voleurs ! ». Cet appel à la grève au niveau national pour le jeudi 16 s’est entrecroisé avec diverses contestations et manifestations organisées sur le territoire vendredi 17 et samedi 18 octobre.
Ainsi à Turin était organisé un sommet des ministres européens du travail, qui devaient se réunir afin trouver une solution à la hausse du chômage des jeunes en Europe. Syndicats de base, étudiants, précaires et réalités antagonistes ont appelé à la mobilisation contre ce « sommet de l’hypocrisie » réunissant la classe dirigeante responsable de la dégradation des conditions de travail. Ils dénonçaient en outre l’énième dépense inutile d’argent public qu’a représenté cette conférence, du fait de l’accueil luxueux réservé aux participants et de la militarisation de la ville. C’est pourquoi, vendredi 17 octobre, sont descendus dans les rues de Turin près de 8000 travailleurs auxquels se sont unis un milliers étudiants, précaires et chômeurs. Arrivés sur la place centrale, Piazza Castello, ces derniers ne se sont pas contentés d’écouter les discours du syndicat : ils ont tenté d’entrer dans la zone protégée pour la conférence, provoquant un immédiat tir de gaz lacrymogènes et diverses tentatives de vider la place. La police a effectué 3 arrestations, tandis que du haut de son parterre le secrétaire général du syndicat de la FIOM prenait en direct ses distances avec ces jeunes trouble-fête. La mobilisation a continué dans la soirée avec une manifestation des étudiants autour de la zone rouge et s’est clôturée avec un dernier cortège regroupant toutes les composantes de la ville le samedi après-midi qui a traversé la ville pour terminer dans le quartier populaire de Porta Palazzo.
À Gênes, 4000 personnes ont défilé samedi 18 octobre dans une ville qui vient de subir une lourde inondation et constate encore les dégâts. Au cri de « l’inondation à Gênes n’est pas une fatalité, mais le fruit de votre avidité », les manifestants ont dénoncé l’évident manque de capacité de gestion des institutions et l’arrivée de l’habituel nuage de chacals de l’urgence. Le mouvement No Tav, était évidemment présent en solidarité. Ces soutiens ont tenu à souligner une énième fois la conséquence du gâchis d’argent public dans des infrastructures inutiles, voire dangereuses, alors que la simple mise en sécurité des territoires habités n’est pas assurée.
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Mort de Rémi Fraisse : Émission de radio Zapzalap
Chères auditrices, chers auditeurs,
Cela fait un peu plus d’une semaine que Rémi Fraisse a été assassiné lors d’une manifestation contre la construction d’un barrage sur la ZAD du Testet, dans le Tarn. Depuis, les manifs s’enchainent partout en France et même au-delà (Barcelone, Turin, Milan, Genève, Lausanne, Bruxelles, Londres, ...) malgré les tentatives de division par les politiciens et leurs relais médiatiques. Et aussi malgré la terreur que
l’Etat tente de mettre en place pour étouffer « l’affaire ».
L’émission de cette semaine revient sur la mort de Rémi Fraisse et sur les mobilisations qui ont suivi.
Vous pouvez la télécharger ou l’écouter en direct sur : http://zapzalap.wordpress.com/
A bon entendeur.
La police assassine… Ni oubli ni pardon !
Depuis plus d’une semaine, des actions et des manifs ont lieu partout en France et ailleurs suite à la mort de Rémi Fraisse qui manifestait contre la construction d’un barrage à Sivens (Tarn). Cette mort survient après de violentes interventions policières répétées contre des opposants à des projets capitalistes.
Pour défendre l’ordre social, l’Etat et sa police utilisent de manière systématique du matériel militaire : grenades offensives, tasers, flashballs, lacrymogènes, etc. qui provoquent de plus en plus souvent des blessures graves et des mutilations, parfois la mort. Dans les quartiers, dans les luttes, en prison et aux frontières la
police tue !
Si l’on parle aujourd’hui d’un mort en manif, il ne faut pas oublier que
la police, la justice et l’Etat mutilent et tuent de manière quasi
quotidienne et plus discrète dans les rues, dans les prisons, aux frontières comme à
Calais. Ce sont toujours les mêmes qui sont visés : habitant-es des quartiers
populaires, précaires, pauvres, personnes en lutte.
Médias et politiques omettent de parler de ces violences policières pour
se focaliser sur quelques dégâts matériels lors des révoltes et
manifestations. Ils tentent ainsi de diviser et de faire oublier les raisons de la
colère alors que la multiplicité des modes d’action fait la force des luttes.
Il faut replacer le meurtre de Rémi dans une histoire longue de la
police apparaît très clairement pour ce qu’elle est : un appareil d’Etat chargé
de maintenir l’ordre économique, politique et social (capitaliste, raciste
et patriarcal) par l’usage de la violence.
Elle est chargée de dominer, bannir et soumettre les couches sociales
qui auraient le plus intérêt à se débarrasser de ce système parce qu’elles
en bénéficient le moins.
De Zyed et Bouna (2005 en Seine Saint-Denis) à Lahoucine Ait Omghar (2013
dans le Pas de Calais) et à Rémi Fraisse (2014)
Nous ne vous oublierons pas __________________________________________________________________________________________________
Il n’y a pas de mauvais résistant !
Dimanche 26 octobre, un jeune manifestant écologiste meurt sous les grenades de la police. Rémi Fraisse luttait à la ZAD (zone à défendre) du Testet dans le Tarn contre la construction d’un barrage géant destiné à subvenir aux besoins d’irrigation de quelques exploitations agricoles intensives. Ce projet est celui d’une agriculture capitaliste qui, dans une continuelle course en avant, tente de trouver des solutions aux
dérèglements climatiques (ici la sécheresse) pour maintenir des profits tout en
sacrifiant des territoires et des populations. Depuis des mois, une résistance
s’organise, elle prend plusieurs formes (occupation, recours au
tribunal, etc) mais doit faire face à des attaques policères toujours plus violentes .
La mort de Rémi n’est pas une bavure mais le résultat d’une guerre de « basse intensité» menée depuis des mois par les pouvoirs politiques concernés. Cette mort a entraîné des mouvements de colère et de protestation un peu partout en France. Les médias et les politiques se sont empressés de crier au loup en désignant les manifestants comme les « violents » tout en reconnaissant dans la même phrase que le manifestant tué était un pacifiste…
Rémi n’était pas là par hasard, il manifestait activement et sans
clivage avec des camarades. La réalité des luttes, c’est qu’il y a de nombreuses
manières de lutter, chacun selon ses moyens et ses colères. À travers
l’utilisation du terme « pacifiste », l’État promeut une façon de s’opposer, plus
légitime à ses yeux car moins susceptible de le mettre en péril, au détriment de
pratiques « violentes », soi-disant irrationnelles. Or l’expérience de ces
dernières années nous montre que ces moyens d’actions ne sont pas
opposés. Ils se complètent et se répondent, et nous avons vu du Val de Suse à
Notre-Dame- des-Landes que réunis, ils sont la condition même de la victoire .
Cette séparation entre bons et mauvais manifestants est là pour diviser et
casser le mouvement, ne soyons pas dupes et restons unis.
Enfin, cette mort nous rappelle la violence d’État qui via sa police/ armée protège ses intérêts économiques et répriment les résistances pour maintenir un ordre social bien défini. Cet assassinat et les mutilations qui ont eu lieu dans d’autres manifestations (oeil crevé nez arraché, etc) mettent le doigt sur la vraie violence. Une violence organisée par de nouvelles armes dites « non-létales » qui pourtant apportent la mort, une violence aussi judiciaire qui tente de broyer individuellement des luttes collectives
par des arrestations arbitraires, des gardes à vue, des comparutions immédiates.
Les vrais agitateurs sont les « forces de l’ordre »
Rémi n’est malheureusement qu’un nouveau nom dans une longue liste de
victimes de la violence d’État . Nous ne maintenons aucune illusion sur
le rôle de la police et de l’armée, ils sont là, comme tant d’autres, pour
maintenir une domination sociale et économique. Cette répression touche
tout le monde et pas seulement un petit milieu dit « radical ».
Dans les quartiers, avec les contrôles au faciès, les arrestations arbitraires, etc ; la police mènent une guerre aux classes populaires, laissées pour compte du système capitaliste et qui tentent de survivre par tous les moyens. Comme le manifestant politique, le « jeune des quartiers » devient un ennemi intérieur. En 2005, deux jeunes, Zyed et Bouna meurt dans un transformateur à Clichy-sous-Bois alors que la police les poursuivait. En 2013, dans le Pas-de-Calais, Lahoucine Ait Omghar est tué de plusieurs
coups de feu car on le soupçonnait d’un vol. La sanction est toujours disproportionnée et ainsi la police tue entre 10 et 15 habitants des quartiers
populaires par an en moyenne .
Au travail, la pression et la répression sont plus diffuses mais des managers à pôle Emploi, la logique reste la même, celle du cadrage d’une force de travail effective ou potentielle qu’il faut discipliner pour qu’elle continue à faire tourner la machine. Et lorsque des luttes sociales contre cette soumission émergent, la police est logiquement appelée à la rescousse. La répression s’abat alors sur des délégués syndicaux comme lors de la grêve de la Poste 92 qui a durée 170 jours ou sur de simples manifestants comme lors des dernières grandes grêves de 2010 pour des motifs de lutte collective : occupation/blocage de voies de communication.
Aux frontières et dans les prisons, la répression est la plus crue. A Calais, les migrants sont chassés dans les rues et enfermés dans le centre de rétention de Coquelles. Ils sont réduits à se cacher dans des « jungles » insalubres et chaque mois, des personnes meurt écrasées ou noyées en tentant de fuir cette pression. Dans les prisons, on entasse et on tabasse.
Qu’est ce que nous réclamons ?
En premier lieu, l’interdiction des armes « non-létales » (flashball, grenades défensives et offensives, etc) qui en fait tuent et mutilent. Cette revendication peut paraître naîve car avec ou sans ces armes, la police tuera toujours mais sur le terrain et pour le rapport de force dans les luttes celapeut avoir son importance. Cela dit, notre objectif n’est pas de réformer la police mais de continuer à la dénoncer et à la combattre.
L’antirépression parle à toutes et tous, c’est une porte d’entrée à une critique plus globale et radicale de notre société. Servons-en nous pour nous rassembler et discuter dans des AG de lutte et construire une solidarité active et un rapport de force concret qui sera le seul à même de faire bouger les choses.
Nous ne serons pas les pions du jeu qu’ils voudraient nous faire jouer. Avoir pour seule perspective de trouver un emploi stable, s’esquinter pour se réconforter dans des divertissements toujours plus abrutissants. Attendre des jours meilleurs et finalement, regarder la catastrophe arriver ? Nos envies ne s’achètent pas. Nos désirs dépassent les horizons auxquels ils nous bornent. Si nous avons des envies de destruction, c’est que nous aimons la vie. S’opposer ici et là à des projets nuisibles (aeroport, barrage,
etc) ou lutter dans les quartiers ou au travail contre la soumission, c’est
mettre un coup d’arrêt à cette logique et construire en chemin d’autres rencontres et
d’autres possibles.
A Lille, à Calais, au Testet comme ailleurs, la répression tue.
Organisons-nous pour la combattre. Nous ne leur ferons pas cadeau de notre silence.
Les sources :
Voir la chronologie de la lutte du Testet sur http://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com
Notre-Dame-des-Landes : http://zad.nadir.org/
Lire le témoignage de ce manifestant parisien embarqué lors d’une manifestation parisienne : http://paris-luttes.info/qui-sont-les-agitateurs-de-la
Lire l’interview de Matthieu Rigouste qui contextualise cette violence
d’Etat latente : http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1602
http://resistons.lautre.net/
Voir http://grevedespostiersdu92.tumblr.com/
A Rémi, A la Vie, A nous autres! RDV au Kiosque des réformés à Marseille ce Vendredi 7 Novembre à 18h.
A Rémi, A la Vie, A nous autres!
Si aujourd’hui c’est toute la France qui gronde, c’est que mater les
révoltes et les vies qui s’y lient à coup de mort et de mutilation, ne
peut pas nous laisser insensibles.
Il y a au fond de nous bien plus que de la tristesse. Il y a tout ce
qui est nécessaire pour que cette mort ne soit pas une de plus mais la
dernière. C’est l’avenir des luttes et de nos vies qui est en jeu.
Ne pas se résigner face aux violences policières, face à ces menaces de
mort, mais au contraire se rassembler de plus en plus nombreux pour
faire mouvement et faire force, à Marseille comme partout en France.
Venez avec l’intelligence de vos tripes.
RDV au Kiosque des réformés ce Vendredi 7 Novembre à 18h
Collectif tout les coup-bas on les rendras
Communiqué du TESTET à diffuser dans tous les réseaux
Pour l’abandon définitif du projet de barrage à Sivens !
Pour la réappropriation de nos vies et de nos territoires !
Pour le désarmement total des forces de police et de gendarmerie !
Pour l’amnistie complète des inculpé-es de Sivens !
Notre mouvement se renforce et ne se laisse plus diviser entre catégories aussi limitantes et grossières que « bons » ou « mauvais »manifestants, « non-violents » ou « djihadistes verts ».
Notre résistance fait écho en Fance et ailleurs, partout où nos vies n’ont plus de placee dans les logiques mortifères du système marchand. L’Etat s’est enfermé dans cette impasse et n’a su proposer pour dialogue que mépris et répression.
Ne nous laissons plus intimider par leurs tirs et n’hésitons plus à venir protégé-es en manif (lunettes, masques, casques, boucliers…)
Nous sommes déterminés à en finir avec toutes les violences de l’Etat !
Appel à Rassemblement national
Toulouse, place Jean Jaurès
Samedi 8 Novembre 2014, 14h
Le T.E.S.T.E.T. (Tous Ensemble pour Sauver le Testet et Tout le reste)