Trêve sociale impossible ! Les syndicalistes ne lâchent pas du lest dans le Souss. La zone industrielle d’Aït Melloul continue à être gangrenée par des mouvements sociaux. Selon les représentants d’Adizia (Association des investisseurs de la zone industrielle d’Aït Melloul), la localité enregistre depuis plusieurs semaines des mouvements de grève, non justifiés. Plus encore le phénomène intervient sans aucune concertation préalable avec les responsables des entreprises concernées.
« Ces mouvements de grève ont engendré des pertes financières énormes au niveau de notre zone, des pertes d’emplois et l’incapacité d’honorer des engagements à l’export entre autres », indique-t-on du côté d’Adizia. Bien sûr, cela pourrait mener à la fermeture totale d’entreprises des secteurs touchés, avance un industriel. Plus, cela menace l’investissement dans la région.
La zone industrielle d’Aït Melloul est le poumon économique du Souss. Créée en 1988 sur un terrain d’une superficie brute de 354 ha dont de 271 ha de superficie nette, elle est l’une des plus grandes zones industrielles du Maroc. Sur place, ce sont 300 entreprises qui sont opérationnelles dont près de 200 en activité, est-il indiqué. Une activité économique multisectorielle à travers de nombreuses entreprises à la pointe de la technologie, notamment du secteur de l’agroalimentaire et des stations de conditionnement, sans oublier les sociétés de matériels agricoles. En ce qui concerne la conserve de poisson, c’est près de 50% environ de la production nationale qui est traitée dans la localité. À ce tissu industriel s’ajoutent des petits commerces et des activités dérivées qui se sont implantés au fil des ans dans la localité. Ce sont donc des milliers d’emplois qui ont été générés. Sur ce plan, les entreprises de la zone sont connues pour être un modèle en matière de responsabilité sociale. Mais les doléances des ressources humaines sont de plus en plus importantes [sic – NdJL].
Face aux mouvements sociaux à répétition dans la zone, les autorités locales sont intervenues ces derniers mois pour le retour au calme et pour préserver le droit au travail. Elles ont même procédé à l’arrestation de certains employés perturbateurs. Mais visiblement, ces mesures sont insuffisantes pour contenir le phénomène des mouvements sociaux et la pression des syndicats. Au sein de la CGEM Souss-Massa-Draâ, une commission tente le dialogue avec les syndicats. Affaire à suivre.
Fruits et légumes : L’export trinque
La campagne d’exportation des fruits et légumes est encore une fois marquée par des mouvements sociaux. Il suffit qu’un ouvrier saisonnier soit renvoyé pour que la tension s’empare des unités d’export des fruits et légumes. Les plus marquées dans la chaîne sont les stations de conditionnement. Les professionnels sont confortés par les interventions des autorités locales pour le maintien du droit au travail. Élus et institutionnels tentent aussi de désamorcer aux côtés des professionnels les conflits sociaux. Mais rien n’y fait. Cette situation a bien sûr un impact sur le rendement et les flux exportés. Selon un professionnel dont l’entreprise est au cœur d’un conflit, le manque à gagner engendré est de 30%. Cette situation de perte est accentuée par une baisse de la demande aujourd’hui sur les marchés extérieurs. Et ce en raison du climat froid qui marque l’Europe en ce moment.
Leur presse (Malika Alami, leconomiste.com, 31 janvier 2014)
Lu sur le jura libertaire