Mercredi 7 janvier 2015
Ce matin à la CAF de Malaval, cinq usagers ont été interpellés par la police après que l’un d’entre eux se soit fait refusé l’accès au pré-accueil de la CAF pour motif de son engagement syndical supposé par les vigiles. Un seul a été relâché. Les quatre autres ont été mis en garde à vue et passent en ce moment la nuit au commissariat de Noailles.
Depuis le début de l’année 2014, la CAF des Bouches du Rhône a fermé ses accueils publics sans rendez-vous. Seul un « pré-accueil » indiquant aux usagers comment prendre rendez-vous via internet reste accessible dans deux bureaux de la ville de Marseille : Malaval et Chemin de Gibbs. Ce dispositif est en train d’être étendu au reste de la France et tous les accueils doivent être fermés pour juin 2015. Alors qu’avait lieu une diffusion de tracts contre la fermeture des accueils publics de la Caisse d’Allocation Familiale devant le site de Malaval (2èmearrondissement), les vigiles ont refusé l’accès au pré-accueil à un usager souhaitant déposer son dossier, sous prétexte de son appartenance supposé « à la CGT ». Suite aux protestations de ce dernier ainsi qu’à celle d’autres personnes présentes, les vigiles ont décidé de fermer totalement l’accueil en baissant le rideau de fer, provoquant la colère des usagers attendant dans le froid depuis plusieurs heures. Face à cette grogne, les vigiles ont répondu par une grande violence en passant à tabac plusieurs usagers refusant cette fermeture. Ils ont ensuite appelés la police nationale qui procéda à l’arrestation de cinq allocataires de la CAF. Un rassemblement de soutien devant le commissariat de Noailles a ensuite eu lieu durant toute l’après-midi et jusqu’en soirée. Une seule personne fut relâchée et les autres passent en ce moment la nuit en garde à vue.
Liberté pour tous les interpelés.
Non à la fermeture des CAF et à la répression des allocataires.
Collectif contre la répression des allocataires
Ci-après voici le tract unitaire diffusé ce matin.
*Non à la fermeture des CAF*
*Les accueils des CAF sont maintenant fermés depuis 10 mois ;
– Plusieurs mois d’attente pour obtenir un rendez-vous
– Files d’attente de plusieurs heures dans la rue
– Numéro payant pour prendre rendez-vous (et environ une heure d’attente en ligne soit une vingtaine d’euros)
– Augmentation des contrôles et radiations
– Dossiers qui se perdent
– Précarisation des travailleurs de la CAF
Ces fermetures ont de nombreuses conséquences. Pour les allocataires, c’est des galères financières, des expulsions locatives. Finalement, ça devient tellement compliqué d’avoir accès aux CAF, qu’on abandonne nos allocations. Et pourtant, la moitié de la population a droit à des prestations de la CAF (Aides Pour le Logement, Allocations familiales, Revenu de Solidarité Active, Allocation Adulte Handicapé…). Au fur et à mesure que la crise s’accentue, les gouvernements au service des patrons s’acharnent sur les chômeurs, les travailleurs et les précaires en les rendant responsables de la crise. Les salariés de la CAF ont déjà été touchés par ces mesures d’austérité (contrats précaires, suppressions de postes). Comme les accueils ne sont pas accessibles, on se retourne vers les salariés des centres sociaux et vers les associations, submergés de travail. Depuis des mois, nous luttons contre ces fermetures. Des rassemblements ont été organisés, ce qui a forcé la direction à traiter immédiatement un grand nombre de dossiers. Pour nous faire taire, ils ont rouvert les pré-accueils de Gibbes et Malaval. Mais on ne s’arrête pas là.
Nous demandons :
*La réouverture des accueils publics des CAF*
*La gratuité du numéro de téléphone de la CAF*
*La fin de la répression des allocataires (indus, suspensions de ressources, radiations)
*La fin de la précarisation des travailleurs de la CAF*
*signataires : Alternative libertaire, A.P.L 13, Association le Tipi, C.G.T Chômeurs précaires, C.I.P, C.N.T, C.N.T S.O, Jeunesse Communiste, N.P.A, PCF 2,3 et 5ème*