Bad Kids 3

Sortie ce mois ci du numéro 3 du journal Toulousain « Bad Kids » : journal d’info et d’analyses pour le saccage du monde capitaliste. Au programme de ce numéro: internationale de l’austérité, pacification et transformation d’un quartier, qu’est-ce que la gauche?, industrie 2.0, le soin pénitentiaire a du cachet, disquette de l’économie. L’article qui suit est extrait du journal, il pose la critique de l’industrie et de l’idéologie du progrès à travers celle de l’exploitation. Le reste du journal est en lien à l’adresse suivante :

http://badkids.noblogs.org/files/2013/03/bk3-pour-impression.pdf

L’Europe nous observe, crevons lui les yeux !

Depuis début octobre et les deux naufrages au large de Malte et de Lampedusa qui ont coûté la vie à plusieurs centaines de personnes, l’Union européenne met en avant la nécessité de prendre des mesures pour éviter les naufrages et les noyades de migrant-e-s en Méditerranée. Alors qu’en 2011 au moins 2352 personnes sont mortes dans le silence en tentant la traversée, l’UE instrumentalise ces deux événements pour lancer son tout nouveau programme de surveillance des frontières maritimes, Eurosur, qui sera effectif le 2 décembre 2013.

Ce projet qu’on nous brandit aujourd’hui est en réalité dans les cartons depuis 2008. Il prévoit concrètement de mutualiser les moyens de surveillance des frontières maritimes déjà existants et d’en mettre d’autres à disposition (drones, radars, satellites, …). Les infos récoltées 24 heures sur 24 seront à la fois centralisées et diffusées de manière à ce que chaque pays puisse suivre une situation en temps réel et prendre les mesures qui s’imposent, c’est-à-dire intervenir afin de « réduire le nombre d’immigrants illégaux qui rentrent dans l’Union européenne sans être découverts. »

La Lybie a demandé à l’UE un accès à son système satellitaire pour lui permettre de surveiller ses frontières maritimes et terrestres afin de renforcer le travail commun en matière de lutte contre l’immigration clandestine. Même si le feu vert n’a pas encore été donné, il est clair qu’Eurosur s’inscrit dans une logique d’externalisation des frontières de l’Europe, par le biais d’accords renforcés entre les pays européens et les États dits « de départ » et « de transit ». Un processus entamé depuis longtemps, sous le régime de Kadhafi l’UE finançait déjà des centres de rétention en Lybie. L’idée est de déléguer le contrôle migratoire à la source.

La militarisation des frontières européennes et la guerre aux migrant-e-s sont déjà en cours depuis les années 90 et se sont accélérées ces dix dernières années.

Ainsi depuis 2004 l’agence européenne Frontex (dirigée par un finlandais ancien garde-côte qui se vante de consacrer sa vie depuis plus de trente ans à la lutte contre l’immigration clandestine, et par un ex-flic espagnol) coordonne la sécurisation des frontières externes de l’espace schengen.

Pour citer un projet récent et complémentaire avec Eurosur, le 1er avril 2013 les eurocrates lançaient Closeye – Collaborative evaLuation Of border Surveillance Technologies in maritime Environment bY pre-operational validation of innovativE solutions -, des essais de surveillance aérienne de la Méditerranée et en particulier du détroit de Gibraltar. Il prévoit l’utilisation de technologies telles que des drones et des satellites dirigeables qui permettront à l’Italie, à l’Espagne et au Portugal d’observer les mouvements en mer 24 heures sur 24, et de réagir au plus vite pour intercepter celles et ceux qui tentent la traversée illégalement, avec la bénédiction du gouvernement marocain. Les essais vont durer plusieurs années, l’objectif : « augmenter la collaboration entre les entreprises privées et les États clients », « adapter l’offre à la demande. » On voit bien que la lutte contre l’immigration est un business florissant pour les sociétés d’armement et de technologies de surveillance qui ont toujours besoin d’une prétendue situation d’urgence avec un ennemi désigné pour pouvoir continuer à prospérer.

Finalement ces naufrages représentent une aubaine pour l’Europe car en plus d’envoyer un message effrayant à d’éventuels candidats de l’autre côté de la Méditerranée, ils permettent de faire passer comme une lettre à la poste des dispositifs ultra-sécuritaires et de propager le mythe de l’ « invasion » : des hordes de migrant-e-s qui envahiraient le territoire, s’insinuant par tous les pores de la frontière qu’il faudrait d’urgence combler. Une représentation propagée complaisamment par les médias de masse, qui nous donnent à voir régulièrement les radeaux pleins à craquer et prêts à couler. En revanche, ce qu’ils oublient volontiers de nous montrer, ce sont les gardes-côtes qui tirent dans les pneumatiques des embarcations de migrant-e-s, les bâtiments de l’otan qui passent à côté de barques en détresse sans leur porter secours, les gens obligés de prendre des chemins plus détournés et donc plus dangereux…. Lors d’un des naufrages médiatisés début octobre, les personnes présentes sur le bateau ont alerté les secours 4h avant de couler mais l’État italien et l’État maltais se sont renvoyés la balle, avec pour conséquence des dizaines de mort-e-s. Le 1er ministre italien a quant à lui proposé de donner la nationalité italienne… aux morte-s au large de Lampedusa. Leur hypocrisie ne suffit pas à masquer les critères requis pour être un « bon » immigré.

Ce qui reste aussi systématiquement dans l’ombre ce sont les files d’attente interminables d’étranger-e-s devant les consulats et les préfectures des États européens. C’est pourtant là que se construit le statut du « clandestin ». Par les listes de documents à présenter, jamais exhaustives. Par les heures passées à poireauter pour se faire recaler à l’accueil. Par les visas non accordés. Par les titres de séjour pas renouvelés. Par l’enfermement en centre de rétention et l’expulsion de celles et ceux qui n’ont pas passé l’épreuve avec succès. Car les « clandestins » ne sont pas une « menace » venue de l’extérieur, mais le résultat d’une volonté politique des États européens, qu’on appelle « politique migratoire », la conséquence d’un contrôle strict des États sur qui a le droit ou non à des papiers.

Parce que, les sans papiers, les États européens en ont bien besoin. Parce que, que ce soit en utilisant les sans papiers comme main d’œuvre corvéable ou en délocalisant les entreprises à l’étranger, la logique est toujours la même : exploiter plus pour gagner plus. Parce qu’avoir un bouc émissaire sur lequel rejeter toutes les merdes intrinsèques au fonctionnement d’un État capitaliste, ça permet aux puissants de se légitimer pendant que les galériens s’entretuent. Parce qu’en agitant les « clandestins » comme un épouvantail, l’Europe justifie des projets flippants de militarisation de ses frontières et de contrôle des personnes à l’intérieur de son territoire.

Plus insidieusement, ces dispositifs de surveillance entraînent concrètement l’augmentation du contrôle sur toutes et tous. Ils sont expérimentés ici en Méditerranée, mais il y a fort à parier qu’ils finiront par envahir non seulement les mers mais aussi les rues et nos vies dans la droite lignée des caméras de vidéo-surveillance ou du fichage adn.

Ni frontières, ni papiers, soyons incontrôlables !

Organismes participants à Eurosur

ITALIA CONSORZIO NAZIONALE INTERUNIVERSITARIO PER LE TELECOMUNICAZIONI
FRANCE SAGEM DEFENSE SECURITE
NEDERLAND NEDERLANDSE ORGANISATIE VOOR TOEGEPAST NATUURWETENSCHAPPELIJK ONDERZOEK - TNO
ESPAÑA INDRA ESPACIO SA
UNITED KINGDOM UNIVERSITY OF PORTSMOUTH HIGHER EDUCATION CORPORATION
ITALIA ALENIA AERONAUTICA SPA
ITALIA THALES ALENIA SPACE ITALIA SPA
PORTUGAL EDISOFT-EMPRESA DE SERVICOS E DESENVOLVIMENTO DE SOFTWARE SA
FRANCE MONDECA SA
ITALIA TELESPAZIO SPA
FRANCE THALES COMMUNICATIONS & SECURITY SA
ESPAÑA TTI NORTE, S.L.
BELGIQUE-BELGIË SPACE APPLICATIONS SERVICES NV
FRANCE THALES ALENIA SPACE FRANCE
UNITED KINGDOM UNIVERSITY COLLEGE LONDON
SVERIGE TOTALFORSVARETS FORSKNINGSINSTITUT
DEUTSCHLAND THALES DEFENCE DEUTSCHLAND GMBH
ESPAÑA EUROCOPTER ESPANA SA
ESPAÑA INDRA SISTEMAS S.A.
ISRAEL CORRELATION SYSTEMS LTD
FRANCE CASSIDIAN SAS
FRANCE THALES SYSTEMES AEROPORTES S.A.
BELGIQUE-BELGIË JRC -JOINT RESEARCH CENTRE- EUROPEAN COMMISSION
ESPAÑA UNIVERSIDAD DE MURCIA
UNITED KINGDOM BAE SYSTEMS (OPERATIONS) LTD
NEDERLAND HITT HOLLAND INSTITUTE OF TRAFFIC TECHNOLOGY BV

Organismes participants à Closeye

ESPAGNE Guardia civil
PORTUGAL Guardia Nacional Republicana
ESPAGNE Ingenieria de Sistemas para la Defensa de España
ITALIE Agencia Spaziale Italiana
UE European Union Satellite Centre
ITALIE Marina Militare Italiana
ITALIE Centro Italiano Ricerche Aerospaziali
UE Frontex (rôle consultatif)
AUTRICHE Schiebel
ETATS-UNIS General Atomics AeronauticalSystems

lu sur sans papiers ni frontières

 

Effondrements

Il y a deux semaines a été détruit le centre de Gradisca. C’est le septième à fermer en Italie. Cela peut sembler évident mais il est préférable de le préciser avant que quelques politiciens plus ou moins sinistres*  ne pensent à s’attribuer le mérite de ce qu’ils n’ont pas fait : ces centres ont été  formellement  fermés parce qu’un fonctionnaire ministériel en a ordonné l’évacuation, mais factuellement ils ont été détruits par le feu des révoltes des retenus. Sept centres sur treize sont fermés, et on ne peut pas dire que ceux qui restent se portent à merveille. Considérant la vitesse à laquelle ils tombent en morceaux, on pourrait affirmer que la machine à expulser est proche de l’écroulement  En voulant être sincères, si l’on doit parler d’écroulement, il y aurait besoin de dire quelque chose aussi de l’écroulement qui semble avoir touché les divers mouvements qui, ces dernières années, ont soutenu les luttes des retenus. Alors que l’on est dans un des moments les plus forts et les plus incisifs en terme de lutte à l’intérieur, à l’extérieur rien ne bouge. Il serait important de tenter quelques raisonnement propositifs, mais nous laissons ces pensées temporairement de côté. *( jeu de mot avec sinistra (gôche), NdT)
La machine à expulser est clairement en crise, et il n’y a pas besoin d’être spécialiste en philosophie politique pour comprendre que derrière chaque soit-disante crise se cache la possibilité d’une restructuration. Il pourrait sembler qu’au ministère de l’intérieur on se tourne les pouces mais il est quasiment certain qu’ils pensent et préparent quelque chose. Les nouvelles officielles à ce propos sont peu nombreuses, mais nous savons par exemple que les centres de Modène et de Bologne pourraient rouvrir l’année prochaine. En plus, il y a toujours en jeu la construction de deux nouveaux centre à Santa Maria Capua Vetere (Casert) et à Palazzo San Gervasio (Potenza). Ouverts en toute hâte il y a deux ans et demi durant le plan « urgence afrique du nord » (suite aux révolutions arabes, NdT) et restés en fonction seulement quelques mois, ils devaient rouvrir avant la fin de l’année, mais depuis que le gouvernement a lancé les appels d’offre et la collecte de fonds pour la restructuration on n’en a plus entendu parler.
Comme chaque restructuration qui se respecte, celle des CIE n’est pas seulement une question de contrats pour savoir qui construira les murs, les grillages et les barreaux. Chaque dispositif répressif a aussi besoin d’idées et de théories sur lesquelles se baser et se renouveler et sur ce front les choses sont en train de bouger. En mars 2013 a été publiée une proposition de réforme des CIE écrite par Connecting People et la Fondation Xenagos. Fatigués de recevoir de continuelles «  attaques sur plusieurs fronts, les qualifiant notamment de tortionnaires redoutables» Maurino et cie ont mis noir sur blanc leur idées pour une « réforme copernicienne » de la machine à expulser. Parmi les propositions les plus inquiétantes il y a celle d’obliger les retenus à travailler, une nouvelle qui transformerait les CIE en réels camps de travail, au profit de ceux qui les gèrent. De son côté, après une campagne désormais décennale, la croix rouge est obligée d’abandonner pour l’instant les jeux de mots autour de sa prétendue impartialité et à finalement découvrir la différence entre les concepts d’ « accueil » et d’ « expulsion ». Il y a six mois a aussi été publié un document programmatique sur les CIE, un long travail d’analyse sur la condition des centres rédigé par une commission de bureaucrates du ministère de l’intérieur. Obsédés par la rationalisation de la machine à expulser, jugée coûteuse et inefficace mais surtout mise à rude épreuve par les « épisodes, actuels ou potentiels d’insurrection ou de dégradations graves », les fonctionnaires ont mis au point des propositions. Pour garder sous contrôle une situation leur ayant déjà échappé des mains trop souvent, le ministère étudie « la création d’un corps de professionnels, à qui confier la gestion des activités impliquant un contact direct avec les hôtes du centre ». Des équipes de para-matons privés. Pour le comprendre il suffit de lire comment le ministère s’imagine ce nouveau corps  : « opérateurs spécialisés, préparés à l’aide de formations spécifiques et d’entraînements, organisés avec la contribution de l’administration pénitentiaire, qui seront aux côtés des forces de l’ordre ». Dans le projet des bureaucrates l’intégration de la machine à expulser à l’intérieur du circuit carcéral ne se limiterait pas seulement à l’entraînement de gardiens, mais inclurait également « la création d’une structure mixte (à l’intérieur des prisons), composée par du personnel de l’administration pénitentiaire et de la police d’état » afin d’identifier les détenus sans-papiers. Un projet qui est aussi soutenu, depuis quelques temps, par des partisans de la fermeture des centres. L’une d’entre eux est Serena Pellegrino, écologiste et libérale de gauche qui, dans la foulé des révoltes de Gradisca a demandé des modifications législatives qui permettront « l’identification des très nombreux détenus sans-papiers, durant la période d’incarcération ».
En attendant de savoir ce qui adviendra dans les prochaines semaines à l’intérieur, hors et autour des CIE voyons où en sont les six restés ouverts.

Milan. Restructuré il y a moins de trois mois, après une série de travaux qui auraient dû améliorer les niveaux de sécurité et empêcher les révoltes, le centre est de nouveau pratiquement détruit et il n’y reste que vingt-huit places. Après la dernière révolte et en vue du renouvellement de l’appel d’offre de gestion, la croix rouge a décidé de pleurer misère et de hausser le ton : évidemment la gestion d’un CIE est devenue une affaire toujours moins intéressante en terme d’image et de rentabilité.

Turin. Le centre est à moitié détruit : une section entière est fermée, les cinq autres sont toutes plus ou moins sérieusement endommagées et il ne reste donc dans la structure que 98 places. Les dégradations les plus conséquentes datent de juillet dernier, lorsque a été détruite et incendiée la section blanche, fraîchement pensée et restructurée comme section anti-émeutes. Comme à Milan, à Turin aussi la gestion est depuis longtemps confiée à la croix rouge et l’appel d’offre tombera au printemps prochain.

Rome. On n’a plus de nouvelles du centre de Rome depuis la grande révolte de février dernier, quand le feu détruisit une grande partie du centre et des grilles d’enceinte les rendant pratiquement inutilisables pour plusieurs jours. L’absence de nouvelles est un signe évident que la gestion par la coopérative Auxillium porte ses fruits en réduisant au silence à grand renfort de sédatif les protestations des retenus. Une gestion plébiscitée un peu partout : parmi ceux qui estiment la coopérative nous trouvons beaucoup de fonctionnaires du ministère, même ceux qui sont connus comme fabulateurs de gauche.

Bari. Les dernières protestations significatives remontent à deux ans, mais l’oeuvre de destruction du centre par les retenus a sûrement continué sans relâche bien que l’on n’ait pas de nouvelles. Le CIE est à moitié détruit et un groupe d’avocats a lancé une class action pour contraindre le préfet à acter qu’il ne reste que 112 place dans le centre. Depuis six mois la gestion du centre est confiée à Connecting People, les collègues de ceux qui géraient jusqu’à il y a deux semaines, le centre de Gradisca.

Caltanissetta. Après un été bouillant de révoltes et d’évasions, un des trois pavillons du centre a été définitivement fermé en septembre. Il n’y reste donc plus que 70 places. Depuis octobre la gestion a été confiée à la coopérative Auxillium, la même qui gère le centre de Rome. Malgré les compliments récents de l’évêque monseigneur Russotto et d’un groupe de parlementaires grillini (adeptes de Bepe Grillo, mouvement 5 étoiles, NdT) il est suffisamment évident que les nouveaux gestionnaires n’ont pas la situation sous contrôle : il y a eu au moins trois tentatives d’évasion accompagnées d’affrontements avec la police le mois dernier.

Trapani Milo. Immergé dans la campagne trapannaise, éloigné des centres résidentiels, il est renommé pour être le CIE des évasions. Même si la police a tout essayé, allant même jusqu’à couper les lacets de chaussures aux retenus, la moitié des retenus qui passent par là arrivent à s’en échapper. Dans la tentative de mettre fin à cette situation le ministère a récemment débloqué plus de 600 000 euros pour sécuriser le centre et le préfet a révoqué la gestion à la coopérative Oasi, lançant un nouvel appel d’offre. Pourtant, en masse comme en petit groupe, on continue toujours à s’enfuir du centre de Trapani.

 source : macerie
sans papiers ni frontières

Le marché juteux de la surveillance des frontières

Contrairement à nos habitude, nous reprenons ci-dessous un article de presse du journal algérien “El Watan”. Parce que nous pensons que les mass médias sont un outil au service des dominants, nous n’aimons pas reprendre la presse sans reformuler. Ici l’article nous semble intéressant pour ce qu’il expose et par le point de vue que la journaliste prend.

Lire l’article sur sans-papiers ni frontières

Expulsé, il se réinstalle chez lui

Rien n’y fait. Rachid revient systématiquement dans son logement HLM de la cité Louis-Gros d’Avignon. Déjà expulsé à deux reprises en mars et septembre 2011, il a une nouvelle fois fait l’objet d’une mesure d’expulsion le 26 septembre dernier. Et le lendemain, il a tout simplement déposé la porte sécurisée « anti-squat » mise en place par l’Office et a remis l’ancienne porte avec la serrure dont il a les clés !
Interpellé dans le quartier par les policiers saisis d’une plainte pour dégradation, il a, après les avoir niés, reconnu les faits en admettant avoir repris possession du logement. Rachid, qui ne s’est pas présenté devant le tribunal correctionnel d’Avignon, a été condamné hier à 4 mois de prison ferme.

la provence

Incendies de bornes ecotaxe et racket politique

Si beaucoup de ces attaques de bornes/portiques ecotaxe ou de radars restent anonymes depuis le début (à l’exception des quatre premiers radars revendiqués par des autonomistes bretons), le mouvement de destruction commence à faire l’objet d’un racket politique de l’extrême-droite, comme ces bornes incendiées à Saint-Gilles signées CRAV ou, à Paris, ces ex-du Printemps Français qui ont commencé à saboter un portique dans le 16e arrondissement ( !) avec la banderole du groupe « Hollande-Démission« .
Si toutes les autres attaques restent encore anonymes, comme en Charente ou en Isère il y a peu, et peuvent donc appartenir à tous, ce n’est pas le cas de celles qui sont siglées. Malgré tout, quoi que chacun puisse penser des nombreux individus (en dehors bien sûr de tout réflexe para-policier de mettre des étiquettes là où règne le gris de l’anonymat) qui s’organisent de nuit pour causer des dizaines de milliers d’euros de dégâts à l’Etat, la question à se poser n’est à notre avis pas : « qui sont ces anonymes ?« , mais pourrait plutôt être : « quelle contribution révolutionnaire puis-je apporter dans ou à côté de ce bordel ? » ; « comment rendre ce mouvement d’attaque de biens étatiques plus incontrôlable et plus vaste dans son contenu et ses cibles ? » ; « comment, par son silence et son inaction, ne pas laisser aux réactionnaires la diffusion de l’offensive et ne pas relégitimer la gauche dans sa défense d’un Etat transformé en « bien public » ?« .
Quand gronde la colère, même quand cela part de bases qui ne nous plaisent pas (mais peut-on dire qu’une colère pour qu’une usine de merde ne ferme pas a des bases plus intéressantes ?, ou que défendre l’école et la famille en matière d’expulsions de sans-papiers est moins réactionnaire ?), quand gronde la colère donc, c’est à chacun qu’il revient de pousser ses propres perspectives anti-autoritaires, plutôt que d’attendre la situation idéale ou de rester d’éternels spectateurs.
Les temps sont comme cela. La gôche et ses satellites porteurs d’illusions progressistes et émancipatrices sont mortes depuis un bail (on ne les regrette pas). L’ambiguïté est de mise partout. Dans la moindre des luttes larges (comme la ZAD et sa défense réac de la terre nourricière) ou dans la rue (comme à Trappes face au zèle policier, et sa défense réac de l’oppression religieuse), et jusque dans nombre de centres sociaux du mouvement. Cependant, l’expérience historique nous apprend que si la colère explose rarement sur des bases qui nous satisfont (la Commune de Paris était blindée de patriotisme franchouillard anti-allemand à ses débuts), mais plus souvent sur un prétexte -bienvenu ou malvenu- dans un contexte de mécontentement social, elle nous dit aussi que cette colère peut parfois s’étendre bien au-delà de son prétexte étroit initial, transformant alors parfois le mécontentement en soulèvement. A chacun de s’en donner les moyens et d’apporter ses contenus et ses perspectives enflammées.

chronologie non exhaustive de 2 semaines d’attaques diffuses
cette semaine

Sonja libérée

Mardi 12 novembre le verdict a été rendu dans le cadre du procès contre Sonja Suder. Après 26 mois d’emprisonnement, elle a enfin été libérée ! Plus de 35 ans après les faits qui leur étaient reprochés, Sonja et son compagnon Christian ont été extradés par la France en septembre 2011. C’est le mandat d’arrêt européen qui avait alors permis à la France de les extrader alors qu’il y avait prescription d’après le droit français. Voici un lien vers une brochure qui explique comment cette nouvelle procedure étend l’Europe de la répression. https://solizorn.wordpress.com/brochure-mandat-darret-europeen/
Sonja, qui a toujours gardé le silence depuis son arrestation, était poursuivie sur la base d’un témoignage arraché sous la torture d’un militant maintenu au secret. Pour des attaques contre l’armement nucléaire, contre l’apartheid et contre la gentrification. Et sur la base des déclarations marchandées d’un repenti sur une prétendue participation logistique à une action contre l’OPEP en 1975. A l’issue de ce procès, Sonja a été condamnée à trois ans et demi de prison pour trois actions revendiquées en Allemagne par les Cellules Révolutionnaires et a été acquittée des charges concernant l’OPEP. Elle a été remise en liberté ce mardi aprés 55 audiences étalées sur 14 mois de procès. Durant ces 26 mois d’emprisonnement, de nombreuses initiatives en solidarité ont eu lieu un peu partout en Europe. En voici une liste non exhaustive : https://solizorn.wordpress.com/2013/05/17/soutien-et-info/
Vous trouverez plus d’infos sur Sonja et Christian sur: https://solizorn.wordpress.com http://linter.over-blog.com http://stopextraditions.blogspot.fr en allemand: http://www.verdammtlangquer.org
Et sur les Cellules révolutionnaires et plus particulièrement les Rote zora nous vous conseillons la lecture de « En catimini »: https://encatiminirotezora.wordpress.com
Contre toutes les prisons ! Salutations chaleureuses à Sonja et Christian.

Une histoire de Rise Up

Il était une fois, vers la fin de l’an 1999, quand l’internet était encore dans sa prime jeunesse et que le nouveau millénaire était imminent, deux-trois geeks qui sortirent remonté.e.s à bloc des manifs contre l’OMC à Seattle. Après une semaine de gaz lacrymos, de prison, à se déguiser en papillons de carton et à chanter comme des dératé.e.s, illes s’assirent dans leur salon pour discuter de ce dont le mouvement avait besoin pour la prochaine décennie. De ces réflexions naquit Riseup.net, fournisseur indépendant de listes de diffusion et de courrier électronique. Illes créèrent Riseup à la maison sur deux-trois serveurs , et attirèrent bientôt quelques geeks de plus qui se joignirent à la cause.
Chaque année a vu Riseup grandir de plus en plus, et c’est devenu un peu plus compliqué dans le sens qu’on avait de plus en plus de boulot et de personnes qui comptaient dessus. Certaines personnes sont venues puis reparties du collectif, et on a passé quelques dures années de vaches maigres, où on se demandait si c’était vraiment le meilleur moyen de dépenser notre temps et notre argent. Mais Riseup a survécu, obstinément.
On devint de plus en plus forts en matière de services stables et sûrs. D’autres personnes rejoignirent le collectif, de l’or pour activistes : le genre de personnes qui travaillent dur au quotidien sur les moindres petits détails, le genre à se pointer aux réunions et à prendre vraiment soin de ce projet chimérique, et le genre de personnes qui restent éveillées toute la nuit en période de crise pour exercer leurs talents de hackers hors pair, ce qui tenait du miracle pour celles et ceux du collectif (comme moi) qui sont des écrivain.e.s mais pas des geeks.
Donc quelque part vers 2007, le collectif devint stable en terme de membres, et le groupe d’environ dix personnes d’alors était grosso modo le même qu’aujourd’hui. Dans les huit dernières années on est devenu.e.s un vrai collectif, très lié. On a travaillé ensemble à Riseup pendant longtemps, et doucement mais sûrement, pour la plupart d’entre nous, ça a pris une place prépondérante dans nos vies. On célèbre nos fêtes importantes ensemble — pour celles et ceux d’entre nous qui vivent pas loin les un.e.s des autres — et on prend véritablement soin les un.e.s des autres. Un des plus beaux succès cachés de Riseup c’est quand Gadfly et Arara se sont rencontré.e.s dans un de nos refuges et sont tombé.e.s amoureu.se.s. Parfois on s’est énervé.e.s, on a eu des conflits, on s’est mis.es en colère (on est des êtres humains, pas des robots, après tout), et ça a même amené certaines personnes à quitter le collectif, mais dans l’ensemble on est resté.e.s étonnamment stables puisqu’à part une personne, on est tou.te.s passé.e.s du stade de radical.e jeune, fièr.e et rêveur.euse à celui de radical.e d’âge moyen, bougon.ne et rêveur.euse.
Et puis aussi, au cours des huit dernières années, Riseup est devenu une force avec laquelle compter. On est la plus grande association bénévole qui fournit des courriers électroniques dans le monde, en dehors des systèmes universitaires. On fait tourner un des nœuds TOR les plus utilisés au monde. On est souvent cité.e.s et répertorié.e.s comme l’un des seuls fournisseurs d’internet éthique, autonome et sûr. Au niveau légal on a eu à en découdre avec la droite bien de droite qui voulait nous forcer à balancer des infos sur nos utilisatrices et utilisateurs, et on a gagné. On utilise et développe des logiciels qui assurent grave. On s’organise avec d’autres collectifs techniques de part le monde pour voir ce qu’on peut faire pour contrer l’espionnage généralisé et comment on peut continuer à bosser là-dessus ces dix prochaines années. On a de grands cœurs, et de grandes idées, et on pense bien gagner.

Donc voilà c’est nous. Ou tout du moins une des histoires qui circule sur nous. Soutiens-nous si tu peux !
https://riseup.net/donner
Les petits Oiseaux de Riseup

Pour un réseau « Communiste anti-gestionnaire »

Le collectif tantquil, son site Internet et sa revue, a déjà deux ans. Ces deux années à développer des analyses abordables, à réunir des personnes issues notamment de divers courants communistes et/ou libertaires, autour de discussions et de débats publics nous poussent aujourd’hui à franchir un pas. Parce que nous sommes face aux mêmes limites et aux mêmes nécessités (la difficulté de lutter. La nécessité de parler de tactique. La nécessité d’exister, d’avoir une expression publique). Nous proposons de constituer un réseau.
Nous n’entendons pas mettre en avant des pratiques particulières, des formes de luttes spécifiques, il s’agit de mettre nos forces en commun : mettre en commun de la thune, partager nos analyses et informations, parler de nos tactiques locales, le tout à une échelle plus large que ce qui existe actuellement, mais aussi dans des cadres formels.
Bien sûr, il existe déjà des formes de réseaux, souvent basés sur des logiques de milieux, c’est-à-dire informelles et  affinitaires. Mais cela ne nous satisfait pas. En effet, cela favorise des mécanismes de cooptation, enferme dans un entresoi confortable, limite fortement les possibilités d’ouvertures… Bref, participe souvent à exclure les personnes qui ne correspondent pas à un certain modèle militant ce qui est mine de rien, une contradiction importante par rapport à nos positions !
Bon, on ne dit pas que l’on va régler toutes ces questions juste en montant un réseau, mais cette formalisation permet de poser ces questions et de tenter d’y répondre ensemble et en actes.
Si nous voulons former ce réseau, c’est aussi pour donner à nos positions les moyens d’avoir une existence publique à une échelle plus large.
Il ne s’agit pas dans ce texte de détailler la forme de ce réseau, car ce n’est pas à nous de la fixer : elle sera à déterminer collectivement. Mais plutôt d’expliciter ce que nous entendons par « communisme antigestionnaire » afin de proposer une base commune.

rockyantiG-page0051

6 ans déjà que le monde est en crise, et aucune perspective de relance de l’économie ne se dessine, si l’on excepte les gesticulations régulières de la presse bourgeoise: autant le dire, ce n’est pas près de s’arrêter.
De la Chine aux USA, en passant par le Moyen-Orient, tous les continents sont secoués par cette crise. L’Europe est aux premières loges. Le nombre de pays au bord de la faillite augmente année après année, dans une valse sans fin de plans d’ajustements structurels toujours plus brutaux.
Dans ce jeu de domino, certains peuvent, en tombant, faire basculer l’ensemble. Aujourd’hui, c’est le cas de la France qui possède plusieurs banques parmi les plus grosses du monde, un des principaux marchés et la deuxième économie de la zone euro… Et déjà 5 millions de chômeurs.
Nous ne sommes pas en mesure de prévoir les prochains épisodes de la crise, de l’austérité et de ses conséquences. Mais on peut affirmer avec certitude que notre situation sous le capitalisme ne peut aller qu’en empirant. Nous pouvons quand même anticiper ce qui va nous tomber dessus : aggravation de la crise du logement, augmentation du chômage, baisse des salaires directs et indirects (chute des allocations, réforme des retraites), dégradation des conditions de travail… Le tout entraînant la détérioration spécifique de la situation des femmes prolétaires, parce qu’elles sont majoritairement concernées par le travail précaire et parce qu’une telle dégradation signifie une augmentation écrasante du travail domestique. Il suffit de voir du côté de l’Espagne, de la Grèce, de l’Italie pour observer tout cela; et il serait bien illusoire de penser que cette vaste dégradation des conditions de vies des prolétaires peut, comme le nuage de Tchernobyl êtrearrêtée par les frontières françaises.
En somme, il n’y a pas assez richesses pour tout le monde. Pour que la masse de capital continue à valoir quelque chose, à être rentable, il faut qu’elle rapporte toujours plus.  Cela signifie qu’il faut en permanence que les capitalistes augmentent leurs profits.
Augmenter ses profits, cela peut vouloir dire pour une entreprise particulière, innover, trouver de nouvelles techniques de production, etc. Mais pour l’ensemble de l’économie, cela signifie surtout baisser les salaires, appauvrir les prolétaires. Ce n’est pas un secret, c’est ce que dans un mouvement collectif, patrons, États et Cie appellent « la compétitivité ».
Si nous avons du mal à boucler les fins de mois, les États ont quant à eux du mal à boucler leurs budgets. Une même logique est à l’œuvre, il s’agit dans tous les cas d’augmenter la part de richesse créée qui va au capital.
Mais cela n’est pas sans poser problème : pour les États, comme pour les prolétaires, les budgets sont dans le rouge. Certes, il semble toujours possible de s’endetter pour faire face aux dépenses courantes. Et cela fait des années que c’est le cas, et que l’endettement privé et public explose.
Lorsque des prolétaires sont en faillite, on saisit leurs biens. On les expulse de leurs maisons. Ensuite, on revend ces biens, et les banques se remboursent. Lorsque des millions de prolétaires sont en faillite, on saisit aussi leurs biens. On les expulse aussi de leurs maisons. Mais il n’y a personne pour les racheter, et les banques qui leur ont prêté de l’argent risquent à leur tour de tomber. C’est ce qui s’est passé en 2008, et à l’époque les États ont sauvé le système bancaire mondial. Aujourd’hui, ce sont les États qui menacent d’être en faillite. Et derrière, il n’y a plus rien pour garantir le système bancaire, pour garantir la valeur de l’argent.
Alors les capitalistes montrent les dents, et vont chercher l’argent où il se trouve, à la source de toute la richesse créée : Nous. Il s’agit d’écraser le prolétariat sous le travail, tout en le payant le moins possible. De supprimer toutes les conventions collectives. De licencier tout le monde, puis de réembaucher au compte-goutte, à leurs conditions. De faire travailler gratuitement les chômeurs et les chômeuses
Pour nous, les prolétaires, cela se résume en un mot : pénurie. Pénurie de logements, alors même que des millions de maisons sont vides. Pénurie de bouffe dans nos placards, alors même que des millions de tonnes sont produites et jetées. Pénurie de pognon sur nos comptes en banques, alors même que la quantité de monnaie en circulation augmente énormément.
Mais cela ne suffit toujours pas, la récession entraînant la baisse des recettes de l’état, et donc plus de déficits, entraînant plus d’attaques…
Jusqu’au moment où la monnaie même risque de tomber en crise, et où il n’y a qu’une alternative : défendre ce système et le gérer ou bien le détruire. C’est là que la situation peut basculer, soit vers notre écrasement et une réorganisation du capitalisme ; soit vers la révolution communiste. Autrement dit : Continuité de l’exploitation, ou rupture.
Mais il ne s’agit pas ici de désigner une utopie lointaine : nous sommes pour le communisme, c’est-à-dire pour un mouvement révolutionnaire qui abolit les classes, les genres,  l’État, la valeur, la propriété… La liste est longue de toutes les merdes qui forment le capitalisme et qu’il faudra supprimer.
Et nous pensons que la dynamique de cette suppression, c’est l’abolition des classes et des genres. Ces deux mouvements nécessitent de fonctionner parfois de manière séparée parce que le rapport homme/femme est conflictuel. Par l’expression « ces deux mouvements », nous entendons la lutte des prolétaires  pour l’abolition des classes et, au sein du prolétariat, la lutte pour l’abolition des genres qui implique l’auto organisation des femmes entre elles. Mais nous pensons que ces deux mouvements ne seront qu’un moment de la suppression générale du capital, ce qui est l’affaire de tous et toutes.
Face à nous, il y a le capital et les impératifs de sa gestion. Il s’agit de gérer le business, c’est-à-dire la misère pour presque tout le monde. Tous les discours gestionnaires, qu’ils entendent moraliser, réformer le capitalisme, ou même qui prétendent l’abattre, reposent sur le même principe: le maintien, aménagé de manière différente, des classes sociales et des genres.
Ces discours gestionnaires se développent à des échelles différentes :
–    La gestion des affaires courantes : la « bonne gouvernance ». Les coalitions roses, vertes, bleues, oranges, au pouvoir en Europe et ailleurs.
–  La gestion alternative : les différents « populismes », les keynésianismes, les souverainismes… Le retour à la drachme ou à la lire italienne. Le SMIC a 1500 euros ou a 10 000 francs ou encore les discours opposant le « banquier immoral et apatride » à « l’honnête patron du coin »…
–     La gestion alternativiste: le mutuellisme, les monnaies alternatives, l’autogestion de la misère.
Il ne s’agit pas ici de critiquer les tactiques de survie qui consistent à se partager les miettes. Il s’agit de dire que cela ne constitue en rien une stratégie de sortie du capitalisme. Au contraire, elle ne peut fonctionner que dans le cadre de celui-ci.
On retrouvait, par exemple, ces trois niveaux de gestion en Argentine il y a dix ans. Les entreprises autogérées ont pu participer à la relance de l’économie. Les monnaies alternatives ont été finalement acceptées par l’État (notamment pour lever les impôts), lui même entre les mains de keynésiens (péronistes) qui ont fini par rembourser le FMI. Chacun trouve sa place à son échelle, les différents niveaux de gestion s’articulent pour remettre le capitalisme en route depuis la petite collectivité, jusqu’à l’échelle supra-nationale des institutions monétaires.
Il s’agit dans tous les cas de gérer la pénurie. Pour cela, il faut que les prolétaires hommes et femmes retournent au boulot quitte à bosser gratos par moment. Et parmi eux, que les femmes assument en plus, la charge de la reproduction au sein du foyer. Cette charge est alourdie en temps de crise. Être obligé de faire 10 km de plus pour faire ses courses et payer 20c de moins par produit est un des exemples quotidiens de cette intensification de la journée de travail des femmes.
Si le capital a gagné en Argentine grâce à la bonne gestion et au partage dit « équitable » cela ne veut pas dire qu’il gagnera toujours. Il gagnera tant que les règles du jeu seront les siennes, celles de l’exploitation, de la gouvernance de la pénurie et de la crise.
Ce que nous voulons dire, c’est que ça ne peut pas bien se passer : Gérer la crise sera toujours aménager la défaite et qui dit défaite, dit un bon paquet de personnes sur le carreau. Nous sommes trop nombreux pour les miettes toujours plus petites que l’on peut récupérer. Alors autant jouer la gagne.
Voilà pourquoi nous nous définissons comme communistes anti-gestionnaires.
Ce positionnement est issu d’une adhésion, c’est-à-dire qu’il entre en jeu autre chose que le calcul froid de nos intérêts individuels : face à la débrouille individuelle ou collective, nous voulons nous en sortir ensemble, et par ensemble, on entend tout le monde.
Enfin, nous pensons que c’est dans la perspective d’un mouvement social de lutte contre l’austérité, que les nécessités évoquées plus haut se feront sentir face aux différents discours et pratiques gestionnaires auxquels nous serons confrontés et qu’il faudra combattre.
Nous ne développerons pas plus ici. Il reste beaucoup à dire, à écrire, à discuter. Si vous vous retrouvez sur les bases que nous décrivons, nous vous invitons à diffuser ce texte. 

www.reseauantigestion.org

Les frontières tuent, brûlons les frontières !

Le 5 novembre, vers 5 heures, 150 à 200 migrant-e-s ont tenté le passage de la double frontière grillagée séparant l’enclave espagnole de Mellila du territoire marocain. Une centaine d’entre elleux ont réussi à entrer mais une personne est morte de ses blessures après avoir chuté de six mètres de haut en escaladant un des grillages. Quatre autres migrant-e-s ont été blessé-e-s et quarante ont été arrêté-e-s.

Le mois dernier déjà, environ 400 personnes sont mortes en tentant la traversée de la Méditerranée. Tant qu’il y aura des frontières il y aura des personnes qui mourront en les franchissant. Brûlons les frontières !

sans papiers ni frontières

Nous ne paierons pas la taxe d’habitation

La taxe Factures004d’habitation est imposée à tous (sauf exceptions, voir plus bas) et, malgré les dégrèvements, reste impossible à payer pour beaucoup. Chômeurs, RSAstes, travailleurs pauvres sont sommés de la payer. Si les revenus qui ne dépassent pas certains plafonds sont pris en compte pour déterminer le montant de la taxe d’habitation, ce n’est qu’à la marge. Les modalités de calcul font que le montant de la taxe d’habitation n’est absolument pas proportionnel aux revenus.

Dans le contexte de crise économique, une fois de plus, les pauvres et les travailleurs doivent reverser une part de leurs maigres revenus, pour alimenter le système. Par exemple, autrefois, les RMIstes en étaient exonérés d’office. À l’occasion de la modification du RMI en RSA, ils ne le sont plus. Ce n’est ni plus ni moins qu’une nouvelle taxation des pauvres sur le peu d’argent dont ils disposent pour vivre.

La taxe d’habitation est particulièrement opaque car très difficile voire impossible à calculer par soi-même. Elle est calculée à partir de la valeur locative du logement. Ce sont les collectivités territoriales (mairies, groupements de communes, département) qui fixent les taux d’imposition (montant de l’impôt) et qui décident de certains abattements (réductions). Ainsi, son montant peut-être très différent d’un département à l’autre, d’une commune à l’autre, voire d’un quartier à l’autre ! Calculée au « cas par cas », elle nous individualise, même quand sur le fond nos situations sont les mêmes.

Pour éviter de la payer ou obtenir une réduction, il existe des possibilités de recours légaux (lettre aux impôts, demande de remise gracieuse – voir plus bas).

Toutefois, ces recours ne garantissent rien tant les décisions sont arbitraires et les remises sont accordées au bon vouloir de l’administration. Face à elle, seul, il est difficile d’être entendu. C’est en y allant à plusieurs, accompagnés d’amis ou de personnes solidaires, qu’il est possible d’instaurer un rapport de force et d’obtenir une remise.

Différents collectifs de chômeurs et précaires ont commencé à s’organiser pour refuser collectivement de payer cette taxe. A Alès, le collectif Exploités-Enervés se réunit deux fois par mois autour de ces problématiques.

PAS D’SOUS, PAS D’TAXE !

Exonération :

Les personnes âgées, handicapées et invalides, sous certaines conditions de statuts et de revenus n’ont pas à payer la taxe d’habitation.

Dégrèvements, abattements :

Des réductions sont censées s’appliquer automatiquement, en fonction du revenu de  l’année précédente déclaré aux impôts, (cette taxe est plafonnée à 3,44% du revenu) et de la taille du foyer fiscal (nombre de personnes à charges vivant dans le même lieu).
Des réductions supplémentaires peuvent être décidées par les collectivités territoriales, comme par exemple, « d’appliquer un abattement en faveur des personnes de condition modeste » ou des handicapés et invalides.

Erreurs :

Ces réductions ou annulation de la taxe devraient se faire de manière automatique. Toutefois, l’administration fait beaucoup d’erreurs, souvent en notre défaveur, il faut avant tout vérifier que l’ensemble de notre situation a été prise en compte.
Rien n’est trop tard si l’impôt a déjà été payé, on peut toujours demander à être remboursé des sommes déjà versées.

Les recours :

Il est possible d’envoyer un courrier au trésor public (une lettre est disponible ici). Il est aussi possible de remplir un dossier de remise gracieuse à retirer et renvoyer au centre des finances publiques dont l’adresse précise figure sur l’avis de paiement.
Il peut aussi être utile de s’ adresser à la mairie du lieu d’habitation pour exposer l’incapacité de payer, vu que c’est en partie la commune qui fixe le taux d’imposition et qui perçoit la taxe.

http://exploitesenerves.noblogs.org/

guide à l’usage des proches de personnes incarcérées

couvQue faire lorsqu’un proche est incarcéré? Comment demander un permis de visite? Comment se déroule un parloir? Quels sont les droits des proches des personnes détenues? En France, chaque année, plus d’un demi-million de personnes se posent ces questions – et quelques autres… Réalisé par des proches de détenus, ce guide donne des pistes concrètes pour répondre aux problèmes juridiques, sociaux et pratiques posés par l’incarcération d’une personne proche. Du dépôt de linge à la lutte contre les prisons, connaitre nos droits, échanger nos astuces et construire des solidarités devant les portes des prisons et par-dessus les murs, voilà à quoi doit servir ce guide !

http://permisdevisite.noblogs.org/

Vidéo-surveillance à Boulogne-sur-mer

Nous pressentions qu’il ne s’agissait que d’une question de temps. La période et la proximité des élections municipales ont semble-t-il hâté les choses. La gauche boulonnaise a donc franchi le pas et s’abandonne depuis peu à la pratique de la vidéo-surveillance. Reconnaissons d’abord que dans la population locale, l’annonce a suscité fort peu de réactions. Les difficultés quotidiennes accaparent une partie grandissante des familles, que la banalisation des multiples formes du contrôle social ont rendu, par ailleurs, fort peu sensibles à la question.[…]

http://lamouetteenragee.over-blog.com/