Brésil : Appel à la solidarité avec les prisonniers de la Coupe du Monde

semana3-f1958A l’occasion de la semaine mondiale de solidarité avec les prisonniers
anarchistes qui aura lieu du 23 au 30 août (Le 23 août est la date
d’anniversaire de l’exécution de Sacco et Vanzetti), la Croix Noire
Anarchiste de Rio appelle à des actions de solidarité avec les prisonniers
de la Coupe du Monde, notamment avec 18 personnes qui avaient été arrêtées
la veille de la finale et avec de nombreux autres militants qui risquent
encore la répression. Des procès, perquisitions et arrestations
d’anarchistes auront probablement lieu dans les prochaines semaines en
lien avec les rassemblements massifs contre la Coupe du Monde 2014.

https://cnario.noblogs.org/semana


Terrorisme d’Etat : un aperçu de la nouvelle loi anti-« terroriste » en cours d’adoption

27 juillet 2014

http://cettesemaine.free.fr/spip/article.php3?id_article=7135

2014-04-13_Calais_Antifa_Defendons_les_squats-400x337Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a présenté mercredi 9 juillet en Conseil des ministres un projet de loi « renforçant les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme ». Le 22 juillet, les députés ont adopté en Commission des lois et à l’unanimité (UMP/PS) le projet en le durcissant avec plusieurs amendements. Il passera selon la procédure d’urgence à l’Assemblée Nationale et au Sénat (18 articles) pour être soumis au vote le 18 septembre prochain. Voici, à titre contre-informatif, son contenu non exhaustif :

« Non, [ce projet de loi] n’est pas liberticide. Non, nous n’entrons pas dans l’ère de Minority Report, ce fameux film de Spielberg où la société du futur a éradiqué le crime en se dotant d’un système de prévention, de détection et de répression le plus sophistiqué au monde… »
Sébastien Pietrasanta (PS), rapporteur du projet de loi, 22 juillet 2014

• Création de la notion d’« entreprise individuelle terroriste »

L’article 5 du projet de loi crée la notion d’« entreprise individuelle terroriste », qui auparavant n’était que collective (avec la notion d’ »association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste », basée sur les intentions et utilisée officiellement comme une « neutralisation judiciaire préventive » selon l’ancien directeur de la DST).
Restera pour les enquêteurs à matérialiser l’intention d’un seul homme ou d’une seule femme, qui est définie par deux éléments matériels : « le fait de détenir, de rechercher, de se procurer ou de fabriquer des objets ou des substances de nature à créer un danger pour autrui » (la seule recherche suffit !) ET n’importe lequel des autres points suivants : avoir fait un repérage (« recueillir des renseignements relatifs à un lieu, à une ou plusieurs personnes ou à la surveillance de ces personnes »), avoir reçu un entraînement/une formation aux armes ou aux explosifs/engins incendiaires ou au pilotage d’aéronefs, consulter des sites internet qui provoquent ou font l’apologie du terrorisme (« Consulter habituellement un ou plusieurs services de communication au public en ligne provoquant directement à la commission d’actes de terrorisme ou en faisant l’apologie, sauf lorsque la consultation résulte de l’exercice normal d’une profession ayant pour objet d’informer le public, intervient dans le cadre de recherches scientifiques ou est réalisée afin de servir de preuve en justice »).
Pour ce nouveau délit, le projet de loi prévoit jusqu’à dix ans d’emprisonnement et 150 000 € d’amende. Enfin, pour l’instant (on verra après passage au Parlement), il vise les atteintes aux humains ou aux biens (y compris les « dégradations ») s’ils ont mis « en danger » des personnes (« destructions, dégradations ou détériorations par substances explosives ou incendiaires devant être réalisées dans des circonstances de temps ou de lieu susceptibles d’entraîner des atteintes à l’intégrité physique d’une ou plusieurs personnes »).

• La pénalisation de l’ »apologie du terrorisme »

L’ »apologie du terrorisme » entrait jusqu’à présent dans le cadre de la loi sur la presse de 1881 (délai de prescription de l’action publique de trois ans, recours aux procédures de convocation par procès-verbal et de comparution immédiate exclus et aucune des règles procédurales applicables en matière terroriste applicable). C’est cela qui va changer.
Le projet de loi (article 4) sort donc de ce périmètre l’ »apologie » et la « provocation » au « terrorisme », pour les inclure dans un nouvel article du code pénal en les soumettant au régime spécial des « infractions terroristes » et en accroissant les pouvoirs des enquêteurs travaillant sur ces dossiers. On notera que cette « apologie » (« le fait, par quelque moyen que ce soit, de provoquer directement à des actes de terrorisme ») concerne tant l’espace public que privé (ça aussi c’est une nouveauté, car la loi de 1881 sur la presse réprimait uniquement par nature les « provocations publiques », et les seules « provocations privées » incriminées jusqu’à présent par le code pénal étaient trois exceptions : « provocation au suicide », « provocation de mineurs à l’usage de stupéfiants » et « provocation à s’armer contre l’autorité de l’Etat »). Enfin, on notera qu’internet constitue une circonstance aggravante : trois ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende pour la provocation non publique (comme dans un cercle privé -un débat non publicisé, un local en dehors des heures d’ouverture, etc.-, un réseau social, un forum fermé) ; cinq ans d’emprisonnement et 75 000 € d’amende pour « la provocation publique » ou « l’apologie » (qui demeurera une infraction dont la commission exigera des propos publics) ou « la provocation non publique aggravée par la circonstance de la commission sur Internet » ; sept ans d’emprisonnement et 100 000 € d’amende pour « la provocation publique aggravée par la circonstance de la commission sur Internet » ou « l’apologie aggravée par la circonstance de la commission sur Internet ».

• Le monopole des juges « antiterroristes » de Paris s’étend

L’article 7 étend la compétence de ces juges -parquet, instruction et de siège- (ce qui n’était pas le cas) « aux infractions commises en détention, aux délits d’évasion, aux délits de non-respect d’une assignation à résidence ainsi qu’aux délits de violation d’une interdiction administrative de sortie du territoire, dès lors que ces infractions sont commises par des personnes par ailleurs poursuivies, condamnées ou recherchées pour des actes de terrorisme » (« détenue, prévenue, condamnée, recherchée dans le cadre d’un mandat d’arrêt européen ou réclamée dans le cadre d’une extradition pour des actes de terrorisme »). En conclusion, il suffit par exemple d’être simplement mis en examen pour « terrorisme », pour que tout délit ordinaire commis en prison, en matière de « poursuite, instruction et jugement » passe sous cette juridiction spéciale…

• Le blocage administratif des sites faisant l’ »apologie du terrorisme »

L’article 6 du projet de loi prévoit que les sites incitant à commettre des actes « terroristes » ou en faisant l’apologie puissent être bloqués sans décision d’un juge. Une mesure qui s’inspire des dispositions prévues pour les sites « pédo-pornographiques ». L’autorité administrative contactera d’abord l’éditeur, puis l’hébergeur s’ils sont identifiés, avant d’ordonner aux FAI le blocage si dans les 24 heures la demande de retrait reste sans effet.

• Création d’une interdiction administrative de sortie du territoire

Une des mesures (article 1) du projet de loi a pour objectif d’empêcher les départs d’individus de nationalité française qui manifesteraient l’envie de partir se battre ailleurs (« lorsqu’il existe des raisons sérieuses de croire qu’il projette : 1° Des déplacements à l’étranger ayant pour objet la participation à des activités terroristes, des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité ; 2° Ou des déplacements à l’étranger sur un théâtre d’opérations de groupements terroristes et dans des conditions susceptibles de le conduire à porter atteinte à la sécurité publique lors de son retour sur le territoire français »). Cette mesure, désormais administrative (avec la possibilité d’utiliser le « secret défense » en cas de recours), était auparavant déjà possible, mais à titre restreint par un juge et dans le cadre d’une mise en examen.

Le ministère de l’intérieur pourra donc leur interdire la sortie du territoire par périodes allant jusqu’à 6 mois, périodes renouvelables à l’infini, avec retrait du passeport et de la carte d’identité (et délivrance d’un simple récépissé « valant justification de son identité »). L’ « intention terroriste » en dehors du sol contrôlé par l’Etat français justifie ici un dispositif qui se rapproche des contraintes appliquées jusqu’ici uniquement contre les étrangers ou aux condamnés (récepissé, interdictions de déplacement, obligation de séjour quelque part). Un site droitdelhommiste s’interrogeait récemment : comment prouver, avant même le départ, que la personne sera un danger au retour ? Comment contrôler le déplacement des ressortissants français à l’intérieur de l’espace Schengen ?

Et à l’inverse de cette mesure qui concerne les « citoyens français majeurs » en leur interdisant de partir, lorsqu’un « étranger » condamné pour « terrorisme » et « interdit de séjour » après sa peine n’est pas expulsable dans son pays d’origine (pour des raisons techniques ou parce qu’il risque la mort), l’article 2 du projet de loi rajoute à l’assignation administrative à résidence (souvent dans des villages isolés de montagne), des interdictions de contact « avec certaines personnes nommément désignées dont le comportement est lié à des activités à caractère terroriste » (on notera la notion de « comportement » pour rajouter à la peine de relégation administrative des interdictions de fréquentation, des fois qu’ils auraient des visites). De plus, ils pourront désormais être assignés dans des territoires d’outre-mer éloignés du Pacifique, comme les îles Wallis et Futuna, afin de les couper de tout lien avec la métropole (article 16).

• Bande organisée et piratage informatique

L’article 12 du projet de loi accentue la répression contre certains actes de piratage informatique en créant une circonstance aggravante, celle de la « bande organisée » (coucou les Anonymous !). Il porte alors la peine encourue à dix ans d’emprisonnement et à 1 million € d’amende. En l’état, cet article ne vise que les délits informatiques issus de la loi Godfrain (« accès ou maintien frauduleux dans un système de traitement automatisé de données, entrave à son fonctionnement et introduction, suppression ou modification frauduleuse de données »). Cette disposition s’ajoute à la liste d’infractions déjà prévues à l’article 323-3-1 du Code pénal, lequel incrimine le fait « d’importer, détenir, offrir, céder, mettre à disposition un outil permettant de commettre l’un de ces faits de piratage ».

• Flics sous pseudonyme, perquisitions virtuelles et écoutes en prison

L’article 13 précise que pour rechercher les infractions liées aux « intentions terroristes », les services type DGSI peuvent utiliser les forums internet, mails, etc. pour entrer en contact avec les auteurs suspectés en utilisant de faux noms (« 1° Participer sous un pseudonyme aux échanges électroniques ; 2° Être en contact par le moyen mentionné au 1° avec les personnes susceptibles d’être les auteurs de ces infractions ; 3° Extraire, transmettre en réponse à une demande expresse, acquérir ou conserver par ce même moyen les éléments de preuve et les données sur les personnes susceptibles d’être les auteurs de ces infractions, ainsi que des contenus illicites, dans des conditions fixées par décret. À peine de nullité, ces actes ne peuvent constituer une incitation à commettre ces infractions »).

L’article 10 permet aux flics de s’insérer à distance dans les ordinateurs et autres systèmes numériques (comme les Cloud, smartphone et tablettes) pour stocker directement les infos chopées chez vous dans leurs locaux (« accéder par un système informatique implanté dans les locaux d’un service ou d’une unité de police ou de gendarmerie à des données intéressant l’enquête en cours et stockées dans un autre système informatique »). Cela concerne aussi tout ce qui est tapé sur clavier, s’affiche à l’écran ou les données type Skype « reçues et émises par des périphériques audiovisuels » (article 14). Si ces données sont cryptées ou chiffrées, ils peuvent sous peine d’amende de 3750 euros en cas de refus « requérir toute personne susceptible : 1° D’avoir connaissance des mesures appliquées pour protéger les données auxquelles il est permis d’accéder dans le cadre de la perquisition ; 2° De leur remettre les informations permettant d’accéder aux données mentionnées. »

L’article 15bis introduit l’écoute permanente des téléphones portables (interdits) dans les prisons, sous l’égide de l’administration pénitentiaire. Ces interceptations permanentes par l’AP (officiellement uniquement les « données techniques » ou « données de connexion » et pas le contenu de la communication) seront sous le contrôle de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS) qui disposera d’un accès direct au dispositif de l’AP.


Qui sont les terroristes ?

Les conditions de vie toujours plus insupportables qui nous sont imposées reposent sur la peur. Peur de ne pas avoir de boulot et de ne pas arriver à boucler les fins de mois. Peur de la police, peur de la prison. Parce qu’au fond, la matraque et son acceptation est ce qui garantit les rapports sociaux.

Dans ce monde à l’envers, le terrorisme ce n’est pas contraindre des milliards d’êtres humains à survivre dans des conditions inacceptables, ce n’est pas empoisonner la terre. Ce n’est pas continuer une recherche scientifique et technologique qui soumet toujours plus nos vies, pénètre nos corps et modifie la nature de façon irréversible. Ce n’est pas enfermer et déporter des êtres humains parce qu’ils sont dépourvus du petit bout de papier adéquat. Ce n’est pas nous tuer et mutiler au travail pour que les patrons s’enrichissent à l’infini. Ce n’est pas même bombarder des populations entières. Tout cela, ils l’appellent économie, civilisation, démocratie, progrès, ordre public.

La politique est en réalité l’art de travestir les faits en changeant les mots. Leur « guerre au terrorisme » à l’échelle planétaire n’est qu’une arme de propagande pour légitimer toute agression militaire à l’extérieur et toute répression des rebelles à l’intérieur.

Dans un effet miroir, l’Etat voudrait tous nous obliger à être le reflet de sa sale gueule autoritaire. Des amitiés, des affinités et le partage d’une même idée de liberté deviennent une « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Des liens tissés dans les luttes deviennent une « mouvance anarcho-autonome ». Un fumigène devient une bombe.

Et pourtant, s’organiser n’est pas nécessairement constituer une Organisation, tout comme une grève n’est pas une prise d’otage. L’attaque contre une banque, une prison, un Pôle Emploi, une permanence électorale, un centre de rétention, le sabotage de la circulation des trains ou des machines dans une usine, ne sont pas du « terrorisme ». Un abîme sépare ceux qui s’insurgent pour se libérer, et ceux qui frappent dans le tas pour défendre, consolider ou conquérir le pouvoir, c’est-à-dire les Etats et leurs concurrents, les patrons, leurs mercenaires et leurs laboratoires de mort.

Dans cette guerre sociale qui se déroule au travail comme dans la rue, de jour comme de nuit, l’ennemi est tout individu qui fait obstacle à la marche radieuse du capital.

Que chacun, de la manière qu’il estime la plus adéquate, s’oppose au terrorisme d’Etat et au totalitarisme démocratique. Nous ne subirons pas cette déclaration de guerre en baissant la tête.

Que crève le meilleur des mondes !

[Texte d’une affiche trouvée sur les murs de plusieurs villes en avril 2008]

Attention : TOR a été hacké!

31 juillet 2014
Internet : C’est officiel, TOR a été hacké!
Ce sont des temps difficiles pour TOR. Il y a quelques jours, un
département d’état américain a fait annuler une conférence « Comment hacker
TOR ? », démontrant ainsi que si le premier objectif de la NSA est de
briser TOR, l’administration US en est elle-même un gros consommateur.
Ensuite, l’état russe a proposé une prime pour toute personne qui sera
capable de compromettre la sécurité des utilisateurs de TOR.

Finalement, c’est le site officiel de TOR lui-même qui a annoncé avoir été
piraté. Un groupe de noeuds vérolés à su rejoindre le réseau en janvier
2014 et remplacer des en-têtes de fichiers pour usurper des certificats.
On ignore combien de personnes ont été touchées. Le réseau TOR indique que
l’attaque ciblait les utilisateurs des ’hidden services’ (une partie de
web invisible et utilisée pour les contenus illégaux). Toute personne qui
a utilisé les hidden services de TOR (sites qui se terminent en .onion)
entre janvier et juillet 2014 a donc potentiellement vu sa sécurité
compromise.

Pour connaître les détails techniques, voici le communiqué officiel en
anglais :
https://blog.torproject.org/blog/tor-security-advisory-relay-early-traffic-confirmation-attack

Brésil : « Operação Firewall » contre des opposants au Mondial 19 incarcérations!

index

Le 21 juillet 2014

Brésil : une « action de guérilla » était prévue pour la finale de la Coupe du monde 2014, selon la police  Le HuffPost/AFP

Des manifestants avaient projeté d’utiliser des explosifs lors d’une « action de guérilla » au moment de la finale de la Coupe du monde de football, selon un rapport de la police brésilienne publié lundi 21 juillet par le quotidien O Globo.

Selon la police, des manifestants arrêtés vendredi 18 juillet, cinq jours après la finale opposant l’Allemagne à l’Argentine, étaient organisés selon une « hiérarchie stricte » avec des groupes se consacrant à la préparation des attaques, la confection et la distribution d’engins explosifs, de cocktails molotov ou d’objets pointus destinés à blesser des policiers ou à crever les pneus de leurs véhicules.

L’enquête, entamée en septembre 2013, s’est notamment articulée autour de l’interception de courriers électronique et d’écoutes téléphoniques, dont O Globo publie des extraits. 23 personnes ont été arrêtées, 18 autres seraient en fuite.

L’organisation serait dirigée par Eliza Quadros Pinto Sanzi, alias « Sininho » (la « Fée Clochette » en portugais), a rapporté le quotidien. Pour éviter d’être repérés et arrêtés, les manifestants avaient laissé les explosifs dans des sacs près de l’endroit où était prévue la manifestation et évitaient de les porter sur eux, indique le rapport de police consulté O Globo.

La préparation de cette « action de guérilla » aurait été révélée par des personnes ayant participé aux manifestations anti-Coupe du monde, mais en désaccord avec les actions violentes et les actes de vandalisme, imputés au Black Bloc, des militants qui prônent l’usage de la violence à des fins politiques.

Selon la police, le premier niveau de l’organisation était dirigé par « Sininho ». Le deuxième niveau était constitué par un groupe, chargé de déterminer les itinéraires des manifestations, confectionner des explosifs et établir le contact avec les autres organisations. Le troisième niveau, considéré comme la « ligne de front », était composée du Black bloc.

Une vague sans précédent de manifestations avait secoué le Brésil pendant la Coupe des Confédérations de 2013 pour protester contre le coût de la Coupe du Monde, estimé à quelque 11 milliards de dollars, et réclamer de meilleurs services de transport, de santé et d’éducation.


Agitation aux abords du stade Maracana et mise-à-jour sur les perquisitions et arrestations de la veille

Ce samedi 12 juillet au matin à Rio, les flics ont arrêté 19 personnes* soupçonnées d’avoir participé à l’agitation dans les rues avant et pendant la coupe du monde. 60 mandats de perquisitions entre autre pour regroupement armé en vue de commettre un délit ont été émis par l’Etat deux jours auparavant. Les personnes arrêtées ont été transférées immédiatement à la « Cité de la Police » (Cidade da Policia, un gros complexe de commissariats) et seront détenues pendant 5 jours. Dans un premier temps, les personnes arrêtées devaient être transférées à la prison « Bangu 8« . Mais les médias rapportent ce 13 juillet que les détenus seront transférés à la prison de Gericinó dans la zone ouest de Rio de Janeiro.

C’est dans ce contexte qu’a eu lieu la grande manifestation Nao Vai Ter Copa durant la finale qui s’est déroulée ce dimanche 13 juillet 2014.

Plusieurs rassemblements et manifs se sont tenus dans la journée. L’Etat a bien évidemment sorti les grands moyens pour garantir la bonne tenue de cette cérémonie finale aux alentours du stade Maracana. Près de 30.000 flics de différents modèles (dont la cavalerie et les troupes de choc) ont été utilisés pour contenir la rage des protestataires. La station de métro de la place Saens Pena a été fermée par les flics tout l’après-midi, tout comme le secteur de la rue Conde de Bonfim : l’objectif de la police était bel et bien d’isoler les manifestant-es de la population, tout en les séquestrant à ciel ouvert.

Plus de 300 personnes se sont donc rassemblées place Saens Peña à Tijuca en milieu d’après-midi avec comme but de se rendre au stade Maracana de Rio où se jouait la finale. De nombreux slogans ciblaient la police et la répression de la veille – demandant la libération et l’arrêt des poursuites pour les 37 personnes interpellées au petit matin (16 sont ressorties libres du comico après avoir été entendues*). Les flics de la PM ont rapidement encerclé les manifestant-es, mais un groupe d’environ 150 masqué-es a tenté de percer les barrages policiers en direction du stade et des infrastructures de la FIFA mais a été repoussé par la PM à coups matraques et de grenades lacrymogène. Les plus gros affrontements avec les flics ont eu lieu sur cette place et fait de nombreux blessés du côté des manifestant-es et des journalistes présents (dont au moins 1 s’est fait casser un bras).

Selon le groupe d’avocats Habeas Corpus, 8 personnes ont été arrêtées et emmenées au 21e DP (à Bonsucesso) et au moins une autre à la 19 Cité à Tijuca.

Samedi 12 juillet à Sao Paulo, plus de 200 personnes se sont réunies pour exiger la libération des deux manifestants interpellés suite à l’émeute du 19 juin dernier. Ils risquent une peine allant de 5 ans et 5 mois à 14 ans et 6 mois d’emprisonnement pour incitation au crime, association de malfaiteurs armés, résistance/désobéissance et possession d’engin explosif. L’ancien joueur international reconverti en homme d’affaires Ronaldo a été tourné au ridicule en se faisant représenter par une poupée pour ses déclarations de bourgeois sur les révoltés (en déclarant vouloir poser ses fesses sur la tête des vandales qui participent aux manifestations ; il doit sûrement avoir des affaires dans l’automobile^^).

Le blog de la Croix Noire Anarchiste de Porto Alegre vient de changer de serveur, l’adresse actuelle est désormais : cnapoa.wordpress.com
l’adresse mail reste la même : cnapoa@riseup.net

Celui de la cna de Rio est : https://cnario.noblogs.org/

*Les noms des 19 personnes détenues :

Elisa Pinto Sanzio Peintures « Sininho » Gerusa Diniz Lopes » O Lê » Tiago Teixeira Neves da Rocha Eduarda Oliveira Castro de Souza Gabriel da Silva Marinho Kartayne Moraes da Silvia Pinheiro » Moa » Eloisa Samy Santiago Camila Rodrigues Aparecida Jourdan + APF Igor Pereira Icarahy + APF Emerson Raphael Oliveira da Fonseca Rafael Barros Caruso Proença de Carvalho Felipe Moraes » Rataô » Felipe Carvalho Frieb Pedro Pedro Maia Brandão « punk » Bruno Souza Vieira Machado Rebecca Martins de Souza Joseane Maria Araujo de Freitas Eronaldo Araujo da Fonseca – Armes et munitions Sarah Borges Galvão de Souza – « Drogua

9 personnes qui n’ont pas été placées en détention mais qui font face à des poursuites :

Luiz Carlos junior Rendeiro » Game Over » Dreyer Luiza Rodrigues de Souza Ricardo Calderon Egoavil Karyu » » Igor Mendes da Silva Drean Moraes Moura Correa » DR » Shirlene Feitoza da Fonseca Leonardo Pereira Fortini Baroni Pedro Mascarenhas Guilherme Freire André de Castro Sanchez Basseres

Parmi les personnes arrêtées au petit matin, il y a l’activiste de Porto Alegre Elisa Sanzio, qui est poursuivie pour crime informatique(soit activités/agitation anarchistes sur internet). De nombreux mineur-es se trouvent parmi les personnes séquestrées.

 

 

 

 

 

Quelques brèves de la répression qui s’abat, en France et en Israël-Palestine, contre ceux qui s’opposent au colonialisme sioniste, à l’apartheid et aux bombardements sur Gaza…

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26 juillet  2014

France : Garde à vue générale pour du théâtre de rue propalestinien
8 femmes et 4 hommes ont voulu jouer une pièce de
théâtre intitulée « Check-Point » devant un grand cinéma de Paris
Montparnasse. Une initiative artistique montrant des soldats de l’armée
d’occupation israélienne empêchant les Palestiniens de circuler en
Palestine et les brutalisant. Quelques minutes après le début du
spectacle, la police débarque et enjoint aux acteurs de partir, ce qu’ils
font. Mais ils les rattraperont quelques instant plus tard dans la bouche
du métro pour les arrêter. Les acteurs qui passeront 24 heures en garde à
vue pour « attroupement non armé ». Les policiers leur ont dit qu’ils
avaient décidé de les laisser partir mais que « un ordre venu d’en haut »,
une « décision ministérielle », avait commandé l’arrestation.

1er août 2014
Palestine : 20 anarchistes israéliens arrêtés

Au moins 20 membres du groupe « Les anarchistes contre le mur » ont été
arrêtés le 26 juillet après avoir bloqué l’entrée d’une base de la Force
Aérienne israélienne au nord de Tel Aviv, pour protester contre les
bombardements que les troupes israéliennes réalisent sur la Bande de Gaza,
et qui ont déjà fait des centaines de morts palestiniens.

http://www.awalls.org/qui_sommes_nous_francais

anwal-8949d1er août 2014
France : Condamnations après les affrontements de Sarcelles

Deux hommes de 24 et 26 ans ont été condamnés mercredi soir à de la prison
ferme et trois mineurs mis en examen suite aux émeutes qui ont éclaté à
Sarcelles (Val-d’Oise) lors de la manifestation propalestinienne du 20
juillet. Ils étaient accusés d’avoir attaqué plusieurs policiers, pris à
partie alors que leur véhicule s’était retrouvé coincé dans la
manifestation. Les cinq prévenus avaient été interpellés mardi matin après
avoir été identifiés sur des images de vidéosurveillance.

Les deux majeurs, déjà condamnés à de multiples reprises, ont été
condamnés à 10 mois de prison ferme et 30 mois de prison ferme par le
tribunal correctionnel de Pontoise. Les deux jeunes, originaires de
Sarcelles et de Villiers-le-Bel, et qui étaient jugés en comparution
immédiate, ont reconnu à l’audience avoir jeté des pierres sur des
policiers. Trois mineurs ont par ailleurs été déférés devant le TGI de
Paris pour ces mêmes faits. Ils ont été mis en examen pour « violences sur
personnes dépositaires de l’autorité publique ». La semaine passée, quatre
hommes avaient déjà été condamnés à des peines de prison ferme pour leur
implication dans les émeutes de Sarcelles.

30 juillet 2014
France : Premières condamnations après la manifestation propalestinienne

Deux hommes interpellés en marge des affrontements survenus lors de la
manifestation propalestinienne interdite samedi à Paris ont comparu mardi
29, en comparution immédiate. Le premier, âgé de 32 ans, a été reconnu
coupable de « menaces de mort » contre des policiers. Il a été condamné à
deux mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de Paris. Le
second a été condamné à quatre mois de prison ferme, mais sans mandat de
dépôt, pour avoir jeté des projectiles sur les forces de l’ordre. Trois
personnes avaient déjà été condamnées lundi soir en comparution immédiate
à deux mois de prison ferme, dont deux qui ont été immédiatement
incarcérés. Au moins sept autres seront jugées ultérieurement.

Par ailleurs, les poursuites contre trois hommes, présentés à l’audience
par leurs avocats comme juifs, ont été annulées. Ils avaient été arrêtés
samedi à proximité de la manifestation en possession d’une matraque
télescopique, d’une bombe lacrymogène et d’un nunchaku. Leurs avocats ont
obtenu la nullité de cette procédure, en faisant valoir que le contrôle
d’identité ayant précédé la découverte de ces armes était irrégulier…

30 juillet 2014
Palestine : De l’eau puante et des fléchettes contre les palestiniens

La police israélienne fait désormais suivre chaque émeute réprimée à
Jérusalem-Est par le passage d’un camion blanc qui asperge trottoirs, murs
et maisons d’une « eau sale » à la composition inconnue, in-lavable qui rend
les rues pestilentielles durant plusieurs jours, ceci afin de dissuader
les rassemblements et de punir les quartiers les plus rebelles. Dans la
bande de Gaza, l’armée expérimente elle aussi une nouvelle arme : un engin
qui en explosant projette 5’000 fléchettes de 3.7 centimètres de long.

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Antinucléaire : rencontre nationale le 23 août 2014 à Avignon.

Le Collectif Antinucléaire de Vaucluse (CAN84), « cofondateur » de la Coordination antinucléaire du sud-est, propose une rencontre nationale le 23 août 2014 à Avignon.

Cela s’adresse à tous ceux et toutes celles qui, sur le terrain, agissent ou ont envie d’agir pour l’arrêt immédiat, inconditionnel et définitif du crime nucléaire

Objectif :

1)Mettre en commun nos expériences de terrain, leurs impacts et leurs limites, les partager et s’en enrichir mutuellement pour aller plus loin

2)Envisager une forme de coopération/creuset visant à :

– mieux faire circuler/connaître les actions de terrain des uns et des autres

– créer un « pot commun » de nos écrits, textes, expressions pouvant nous inspirer/enrichir les uns- les autres,

– favoriser la démultiplication d’actions de terrain plus efficaces

– favoriser la mise en relation des personnes isolées et souhaitant agir

– créer les conditions de possibles actions coordonnées sur l’hexagone, et au-delà

– autres (à définir lors de cette rencontre)

Ce dont il ne s’agit pas :

– d’un congrès, d’un forum

– de créer ou récréer une « fédération », une supra-organisation, une structure administrative ou/et bureaucratique, un chapeautage de ce qui existe et se crée déjà de ci de là, un centre de décision hiérarchique, un palliatif à l’inaction de terrain, un substitut à la responsabilité et au pouvoir individuel de réflexion/décision/action, d’un lieu de palabres et de discussion sans fin et stérile sur le sexe des anges, d’une tentative de subordination de la lutte antinucléaire à des stratégies et positions partitaires, associatives ou d’égo

Si tu veux venir et alimenter cette Rencontre (seule-e ou à plusieurs) et afin que nous organisions à minima le lieu merci de nous indiquer ta venue sur : collectifantinucleaire84@hotmail.fr ou par tel (06 03 03 63 75 )

Infos pratiques :

Lieu : Parc des Libertés <http://www.parcdeslibertes.fr/>, Ile de la Barthelasse, Avignon (Vaucluse) adresse ( 4682 Rte de L’Islon – île de la Barthelasse – 84000 Avignon Tél. 04 90 85 17 73)

Date : 23 août 2014 de 9h à 18h (possibilité de prolongement sur le dimanche 24 août si cela correspond aux souhaits des uns et des autres)

Possibilité de planter la tente ou de stationner le fourgon sur place (participation financière demandée par l’asso gestionnaire du lieu)

Restauration possible sur place (préciser si souhaité midi et/ou soir afin de commander à l’asso gestionnaire)

Gares de proximité : Avignon-Centre et Avignon-Tgv

Pour des co-voiturages : nous essaierons, dans la mesure du possible, de mettre en relation (nous préciser les dispos de place dans votre véhicule ou votre besoin de place)

Bus vers la Rencontre Nationale au Parc des Libertés (durée 25min) : A partir de la gare routière (Avignon Poste) à 3min à pied de la gare Sncf centre -> ligne 16 en direction « grand angles » , d//escendre à l’arrêt : Porte de l’Oulle -> prendre la navette « Parking Ile Piot » et descendre à l’arrêt « Parking Ile Piot » -> prendre la Navette Camping en direction de « Ile des Papes » et descendre à l’arrêt « Parc des Libertés »/

/Site de la coordination antinucléaire du sud-est

<http://coordination-antinucleaire-sudest.org/>//

////La charte de la coordination antinucléaire du sud-est

<http://coordination-antinucleaire-sudest.net/2012/index.php?post/2011-11-05ligne ht

La déclaration de désertion d’un jeune israélien …

Udi Segal, jeune israélien de 19 ans, devait démarrer son service militaire le lundi 28 juillet 2014. Malgré la loi l’obligeant, comme la plupart des israéliens juifs de son âge, à rejoindre l’armée après le lycée, Udi a refusé. Il est ce que l’on appelle un refuznik (en hébreu sarvan, de sirev : « il a refusé »), comme ces autres jeunes qui refusent de servir dans Tsahal. Certains de ces soldats refusent notamment de servir dans les territoires palestiniens occupés, d’autres refusent tout simplement d’être incorporés, comme c’est le cas d’Udi. En 2005, on comptait plus d’un millier de refuzniks dans un pays de huit millions d’habitants, rongé par un état de guerre perpétuel et le patriotisme qui en découle automatiquement, et qui aimerait diviser la société anwal-8949disraélienne en deux camps […]

Je m’appelle Udi Segal, j’ai 19 ans, je viens du Kibbutz Tuval au nord d’Israel, il y a quelques mois j’ai signé la lettre des objecteurs de conscience 2014 qui fut envoyée au premier ministre, à ce jour, elle a été signée par 130 déserteurs. Dans la lettre nous déclarions notre refus de servir dans l’armée israélienne. La principale raison est l’occupation et l’oppression continue du peuple palestinien, qui s’exprime par des allocations sociales inégales, le mépris des droits, et le meurtre continu de plus de 600 personnes dans la dernière opération à Gaza [2]. De plus, le service militaire contribue au militarisme israélien. Moi par exemple, en tant qu’homme, juif et ashkénaze [3], et donc plus susceptible d’avoir un impact sur la société israélienne et de m’en sortir, car je viens d’un milieu social dominant plus enclin au militarisme israélien, un milieu auquel je m’oppose fortement.

Même si il n’y avait pas l’occupation, je refuserais de servir l’armée, car elle pérennise un système politique, nationaliste et capitaliste auquel je refuse de prendre part et qui ne profite qu’à quelques-uns. Je ne pense pas que l’opération militaire en cours à Gaza me protège. Les opérations militaires ne me protégeront pas, elles ne feront qu’engendrer de nouvelles opérations militaires comme ça a été le cas avec l’Opération Plomb durci [2008-2009] qui n’a fait que mener à l’Opération Pilier de défense [novembre 2012] et qui continue aujourd’hui avec l’opération Bordure Protectrice, qui elle-même mènera probablement à d’autres opérations militaires. Ce qui protégerait serait une paix juste reconnaissant l’injustice faite aux palestiniens. On ne pourra réaliser la paix tant qu’un peuple sera opprimé, occupé et entouré d’un mur. Cette population n’a pas abandonné son désir de liberté et ne se repose pas sur l’éventuelle compassion de ceux qui l’occupent, alors ne vous attendez pas à vivre en sécurité dans une telle situation. A ceux qui pensent quand même qu’ils me défendent, dans une telle situation, si le prix à payer pour la sécurité est de 600 morts à Gaza, je ne suis pas intéressé par ce genre de sécurité.

Mon refus de servir sera difficile pour ma famille. Mon frère est dans l’armée, et il pourrait être à Gaza lorsque je me retrouverai en prison, j’espère que cela ne créera pas de conflits insolubles… Et au delà de ça, à cause de moi, les gens regarderont avec méfiance mes parents et mes frères. Je pense que je contribue à la société israélienne, mais il me semble important de préciser que mon action ne s’inscrit pas dans une vision patriotique ou sioniste, mais dans une vision globale, une globalité qui inclut Israël. Je pense que l’occupation est un obstacle et qu’elle est dommageable pour les israéliens. Beaucoup d’amis de mon âge se sont enrôlés dans l’armée. Je viens moi-même d’un milieu militariste, mon école a un des plus forts pourcentages de recrutement dans le pays [4]. Oui, il y a de nombreuses personnes qui ont arrêté de m’adresser la parole et qui m’ont mis à l’index suite à mon choix. Mais il s’agit peut-être d’un bon tri dans mes amitiés, puisque j’ai aussi des amis qui se sont enrôlés et qui sont restés à mes cotés.

J’ai choisi d’aller en prison parce que malheureusement, les israéliens écoutent plus facilement ceux qui sont prêts à se sacrifier et à payer le prix. La prison va me retirer ma liberté, c’est quelque chose de difficile à appréhender car je n’ai connu jusque là que le dehors, dans une liberté toute relative. De plus, pour ceux qui refusent l’occupation, les conditions de détention peuvent être particulièrement dures, comme le montre l’exemple d’Uriel Ferera, emprisonné récemment. Il a refusé de porter l’uniforme et subit des humiliations en raison de son milieu L’objectif qui sous-tend ma désertion est d’en finir avec l’occupation. Mais compte tenu de la réalité présente, ce qui importe maintenant est que les israéliens ouvrent leurs yeux, qu’ils réfléchissent au sens de l’occupation et à ce que cela signifie de servir dans l’armée, particulièrement les adolescents qui se rapprochent de la conscription. En ce qui concerne l’opération en cours à Gaza, j’appelle les soldats de base et les réservistes à refuser les ordres et à ne pas participer au

Udi Segal. Udi, a répondu « je refuse » à l’ordre de conscription le lundi 28 juillet à midi, accompagné d’environ 70 solidaires, juifs et arabes (dont d’autres refuzniks), tous pris à partie par une contre-manifestation de patriotes de merde rassemblés en urgence par le biais de la poubelle Facebook. Udi est actuellement retenu dans une prison militaire.

Article sur http://www.non-fides.fr/?Israel-Palestine-j-appelle-les

 

Les vigiles : visages précaires de la société de surveillance

Les vigiles sont de plus en plus nombreux dans les supermarchés et autres commerces. Visages exposés d’une société de surveillance en pleine expansion, leurs droits sur les clients mais aussi leur précarité sont méconnus. Revue de questions.

Monoprix, rue Nationale, un mardi en heure creuse. J’entre dans la partie alimentaire du magasin d’un pas pressé… Un type habillé en noir m’appelle, « mademoiselle ! ». Pas de réponse, je poursuis mon chemin, décidée à passer un minimum de temps dans cet univers passionnant qu’est le supermarché. Deuxième sommation : « mademoiselle ! ». Cette fois, je m’arrête et j’attends qu’il arrive à ma hauteur. Un « dialogue » s’instaure.

– Il faut laisser votre sac à dos à l’entrée
– Non, merci.
– C’est la règle du magasin, s’il vous plait mademoiselle.
– Vous me soupçonnez de quoi ?
– On ne soupçonne personne, c’est comme ça pour tout le monde.
– Donc vous soupçonnez tout le monde de vol, c’est assez énervant. Et puis je trouve problématique de vous confier mon sac et le bout de ma vie privée qui s’y trouve.
– Non, mais vous savez il y a beaucoup de vols. Vous me donnez votre sac ?
– Non, je ne vous le laisserai pas, ça ne vous embête pas d’importuner tout le monde avec ça ?
– Je ne fais que suivre les consignes.
– Comme tout le monde… Je peux y aller, là ?
– Bon… ok mais il faudra que je regarde votre sac à la sortie. J’ai le droit.
– Ouais même si c’est problématique. Saloperie de société de surveillance… A tout à l’heure !

voleuseCette conversation, ou une variante, je l’ai eu des dizaines de fois avec des vigiles. A chaque fois que j’ai un peu de temps à perdre en fait, parce que parfois il m’arrive de me dire que « bon cette fois tu files ton sac, ça ira plus vite ». J’en ai eu de plus absurdes aussi. Alors qu’il voulait vérifier mon sac, un vigile m’a même dit « mais je sais bien que vous n’avez rien volé donc je vois pas ce qui vous pose problème ». C’est ce qu’on pourrait appeler l’argument « caméra » : tant que t’as rien à te reprocher, blablabla… Même plus envie de répondre que « justement ducon, c’est parce que j’ai rien à me reprocher que je veux pas que tu me contrôles ! ».

Cette conversation, donc, revient régulièrement… et mon agacement à la vue d’un vigile et face aux demandes de dépôt de sac ou de « simple contrôle visuel » demeure le même. D’abord parce que je peux pas saquer cette société de contrôle qui fait de chaque individu un coupable qu’il faut pister en permanence, ensuite parce que revient toujours cet argument insupportable « je ne fais que suivre les règles ».
Les vigiles : salariés précaires du juteux secteur de la surveillance

Cet énervement récurrent m’a progressivement amenée à me poser des questions. Qui sont ces vigiles ? J’en vois de plus en plus, oui, mais combien sont-ils ? Ils sont pour la plupart issus de ce qu’on appelle poliment des « minorités visibles » : est-ce un hasard ? Que peuvent-ils réellement exiger de moi ? etcetera. Je livre ici quelques éléments de réponse.

Les sociétés de « sécurité privée », parmi lesquelles on trouve les boîtes employant les vigiles, sont de plus en plus nombreuses en France, même si cela ne signifie pas forcément que le nombre d’employés augmente [1]. Pour me documenter je me suis rendue sur le site des voisins de la sécurité publique : le Ministère de l’Intérieur. Les chiffres que je donne ici, rendus publics en 2012, datent de 2011 mais on peut être sûr que la tendance d’alors n’a pas beaucoup varié. En 2011 donc, 9 800 entreprises (500 de plus que l’année précédente soit une croissance de 5,4%) employaient 143 000 salariés dont 88% de vigiles (soit 126 000 personnes). A titre de comparaison, à cette même date, la police nationale employait 145 500 agents. Aujourd’hui, le nombre d’employés de la sécurité privée est donc sans doute supérieur à celui de la sécurité publique.

Ces entreprises, enfin surtout les plus grosses d’entre elles, se partageaient un juteux chiffre d’affaires de 5,3 milliards d’euros dont 72% provenait des activités de surveillance. Enfin, en ce qui concerne les employés, on voit dans les chiffres donnés par le Ministère de l’Intérieur les caractéristiques « classiques » des secteurs à forte précarité : un salariat jeune, peu qualifié, avec un relativement fort pourcentage de temps partiels, et un très fort turnover. Celui-ci atteignait 60% en 2011 [2] ; vigile demeure le plus souvent un emploi temporaire « en attendant mieux » (moins pénible et mieux payé). 86% des salariés du secteur sont considérés comme des agents d’exploitation (chiffre en diminution depuis 2005), 15% exercent à temps partiel, les salaires sont considérés par le Ministère de l’Intérieur comme faibles. Le profil type de l’employé d’une entreprise de sécurité ? Un homme (87% des salariés du secteur) de 38,5 ans… et souvent immigré.

Vigiles procédant à un contrôle visuel

Certains d’entre vous ont sans doute constaté l’importante proportion de vigiles issus de ce que les journalistes appellent poliment les « minorités visibles ». La première raison de cet état de fait est sans aucun doute que pour des postes peu qualifiés, mal rémunérés et pénibles (station debout pendant de longues heures, altercations récurrentes avec des clients), le recrutement s’effectue essentiellement parmi les classes les plus populaires. Mais cette surreprésentation de certaines origines géographiques relève aussi des choix effectués par les sociétés de surveillance. Selon des témoignages concordants de vigiles ou d’anciens vigiles, certaines sociétés pratiquent en effet un recrutement « ethnique ». Elles recrutent prioritairement des hommes noirs, le plus souvent issus d’une immigration récente. Tout cela repose sur une triple logique : racisme, filière de recrutement, exploitabilité maximale.

La première consiste à jouer sur le cliché raciste de l’homme noir qui fait peur, chose nécessaire chez un vigile. Interviewé par Rue89, le gérant d’une société de surveillance reporte les accusations de racisme sur le public visé : « Dans les banlieues, un vigile noir passe beaucoup mieux. C’est un motif de conflit en moins en cas de souci avec des clients qui auraient tôt fait d’accuser un vigile blanc de racisme ». Comme chacun sait, il est en effet tout aussi impossible pour un noir de suivre des directives racistes (les « testing » en boîtes de nuit ont depuis longtemps prouvé le contraire) que pour une femme de perpétuer des comportements sexistes…

La seconde amène à mettre en place une filière de recrutement au sein d’une même communauté afin de s’assurer de la solidarité et de la malléabilité des candidats, « parrainés » par un ancien, ce qui crée des chaînes de pressions multiples.

La troisième est la plus subtile mais pas la moins dégueulasse : en recrutant des personnes ayant besoin de travailler pour avoir leur titre de séjour, les boîtes de surveillance s’assurent d’un personnel qui, maintenu dans une situation de faiblesse voire de dépendance, est docile et flexible à merci. Les vigiles sont alors mal placés pour contester le bienfondé des règles qu’on leur demande de faire respecter ou de faire fi de cette consigne. Certaines boîtes de surveillance (mais ce ne sont pas les seules, on retrouve pareils agissements dans d’autres secteurs) poussent même la logique encore plus loin (dans le crade).

La technique consiste alors non pas à embaucher des personnes avec permis de séjour comme pour la première variante mais d’aider d’autres à en obtenir. Grandeur d’âme finalement que de permettre à certains de n’être plus sans-pap’ ? Pas vraiment. Dans le but de les décourager de le faire, les entreprises doivent en effet payer une taxe pour embaucher des salariés étrangers (après avoir prouvé leur incapacité à trouver un français compétent) [3]. Certaines boîtes plutôt que de payer, proposent alors un deal à leurs futurs employés : avancer le montant de la taxe, montant qui sera retenu sur les futurs salaires en échange du précieux sésame qui permet d’obtenir un titre de séjour. La dépendance est alors totale, l’obéissance et la malléabilité garanties.

On comprend donc la situation de précarité dans laquelle se retrouvent les vigiles (je ne précise pas que leur rémunération n’est pas à proprement parler mirobolante et que leurs horaires de boulot sont les mêmes que pour tous les salariés de la grande distribution : décousues, étendues et… c’est le mot magique, flexibles). Face à ce constat, et dans la mesure où, pour beaucoup, vigile est un des rares emplois qu’il est possible d’obtenir, peut-on jeter la pierre aux vigiles ?

Assurément, s’ils sont une pierre apparente de la société de surveillance, ils se trouvent en bas de son échelle sociale et de responsabilité. Les vrais responsables sont leurs chefs, qu’ils soient ceux des sociétés de surveillance, du supermarché du coin ou de la chaîne nationale. Bien sûr, pour nombre d’imbéciles bornés, précaires ou pas, se retrouver avec un pseudo-statut, un badge et un uniforme suffit à faire un usage zélé et jouissif du micro-pouvoir qu’on vous laisse. Les vigiles ne font pas exception et certains semblent ainsi ravis de faire carrière. Cependant, de cette machine ils ne sont que les ultimes exécutants et si on ne peut jamais être exempté de toute responsabilité dans des actes librement consentis, le niveau de contraintes qui pèse sur eux rend cet exercice difficile.

Mon énervement et ma rage leur sont moins destinés qu’à leurs supérieurs et à l’immense majorité de mes contemporains qui semble trouver ce contrôle systématique parfaitement normal. Mes conversations avec eux, aussi illusoires soient elles, n’ont jamais pour objectif de les fragiliser (ce que je leur mentionne souvent) mais d’être audibles ailleurs, au-dessus et à-côté (tu sais, le regard en coin du type qui se dit « encore une emmerdeuse ! »).
Contre la surveillance généralisée : refusez qu’on vous contrôle !!

Une fois cela dit, demeure une question : quels sont les droits des vigiles ? Revue de ce qu’ils peuvent, ou non, exiger de vous.

Tout d’abord, notons que ce que j’écris dans la suite de cette article n’est valable que pour les agents de sécurité assermentés : pas, par exemple, pour les caissières ou tout autre salarié d’un magasin, qui n’ont, en la matière, aucun droit. En effet, vigile est un métier à part entière. Depuis le 1er janvier 2008, la détention d’un certificat de qualification professionnelle (CQP) est ainsi obligatoire pour exercer cette fonction. Il semble cependant que certaines entreprises ne respectent pas cette obligation mais je ne reviendrais pas ici sur ce sujet.

Les vigiles ont le droit de faire des contrôles visuels des sacs (« bagages à main » selon la loi [4]), et ce uniquement dans l’enceinte du bâtiment dont ils ont la garde [5].

La fouille, elle, est soumise au consentement de la personne. S’ils sont autorisés à faire des contrôles visuels, vous pouvez toujours les refuser… la loi ne prévoit aucune sanction en cas de refus. Cependant, si vous refusez le contrôle visuel, ils peuvent vous refuser l’entrée du magasin si et seulement si celui-ci est soumis au plan Vigipirate (il s’agit alors d’un refus de vente dit « légitime »). Dans le cas contraire, vous pourriez protester contre ce refus de vente, le fait de porter un sac n’étant a priori pas un motif légitime. Cependant, aujourd’hui la plupart des magasins sont soumis au plan Vigipirate. Les panneaux à l’entrée des magasins ou aux caisses précisant que le magasin se réserve le droit de fouiller votre sac ou que vous devez présenter votre sac à la caissière n’ont aucune valeur. Un vigile (enfin le magasin qui l’emploie) n’a pas le droit d’exiger que vous laissiez votre sac à la consigne. Le site Bohwaz.net conseille, dans le cas où on vous demande ça, de refuser ou de demander « un reçu signé attestant de leur responsabilité en cas de vol ou de dommages », demande qui a, selon le site, de grandes chances de vous éviter le passage au stade « consigne ». Si vous acceptez, le magasin est responsable de toutes les affaires que vous lui confiez.

Vigiles surveillant l’entrée d’un supermarché

Comme tous les citoyens, en cas de flagrant-délit, les vigiles ont le droit d’« appréhender » le voleur présumé et de le surveiller le temps que la police arrive. C’est ce que précise l’article 73 du code de procédure pénale : « Dans les cas de crime flagrant ou de délit flagrant puni d’une peine d’emprisonnement, toute personne a qualité pour en appréhender l’auteur et le conduire devant l’officier de police judiciaire le plus proche. ». Peuvent-ils dans ce cas faire usage de la force pour qu’un individu reste au sein du magasin contre son gré ? Comme le précise Georges Moréas sur son blog, cette question n’est pas tranchée par les textes de loi et son appréhension est laissée aux juges. Fuir n’est donc pas forcément indiqué si vous êtes pris en flagrant-délit. En revanche, si rien ne vient appuyer le flagrant-délit (autrement dit, personne ne vous a vu voler, aucune caméra ne vous a filmé, etcetera), rien n’autorise le vigile à vous forcer à rester dans le magasin, le cas échéant vous pourriez porter plainte pour atteinte à votre liberté de circulation. Rien n’autorise un vigile à vous emmener dans un local à part, il peut vous le demander mais vous avez le droit de refuser et il semble plus sécurisant de rester visible (et audible) des autres clients du magasin pour vous prémunir de toute pression ou dérapage du vigile.

Parce qu’on ne pourrait se contenter de se planquer derrière une loi qui ne nous protège en rien et augmente chaque jour un peu plus les possibilités de contrôle, le plus sain reste de désobéir. Rien ne vous empêche de refuser systématiquement de laisser votre sac ou de vous le faire contrôler visuellement et d’expliquer bruyamment les raisons de votre mécontentement et votre refus. D’abord ça permet de se soulager un peu. Ensuite, si on est suffisamment nombreux à le faire systématiquement, ça finira sans doute par remonter aux oreilles du patron du supermarché, et même s’il y a peu de chances que ça infléchisse ses pratiques et ses convictions, ça lui permettra sans doute de s’interroger un peu. Enfin, y a sans doute moyen de contaminer la majorité passive qui me regarde à chaque fois plus ou moins comme un extraterrestre, le plus souvent ne comprend pas « pourquoi elle fait chier celle-là ? » et trop souvent, bien trop souvent, prend partie pour cette surveillance généralisée.

Voleurs posant fièrement avec leur butin

Ah, j’allais oublier, un dernier rappel pour les patrons qui gèrent leur supermarché à grands coups de vigiles sous-payés et de caméras de surveillance : personne n’a jamais eu besoin de sac à dos pour vous chouraver de la bouffe !

Samira Drexler

Manif de soutien a Gaza : A quoi joue le gouvernement avec ces interdits ?

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Publié le 25 juillet 2014 sur http://paris-luttes.info

La manifestation de ce samedi 26 juillet est à nouveau interdite. Les préfectures multiplient les arrêtés tandis que la situation s’embrase. Malgré le matraquage médiatique, la solidarité gagne. A quoi joue le gouvernement avec ces interdits ?

L’État français est le seul d’Europe à avoir interdit les manifestations de solidarité avec les Palestinien-ne-s, alors même que son gouvernement se dit socialiste.

L’échec des interdits

A un premier niveau, cette stratégie a été mise en échec concrètement par le nombre et la volonté des manifestant-e-s samedi 19 juillet qui sont parvenu-e-s à déborder l’important dispositif policier. L’exemple emblématique est la manifestation parisienne de plusieurs milliers de personnes du Sacré-Coeur au Châtelet samedi 19 juillet. Mercredi 23 juillet, il y avait encore plus de personnes que les fois précédentes, 30 000 peut-être : ce qui montre que les interdits ne parviennent pas à faire fléchir les manifestations de solidarité.

La violence de la répression

Malgré la présence de familles et de personnes âgées à ces manifestations, la répression a été particulièrement forte et injuste : charges, gazages, matraquages, interpellations au faciès, comparutions immédiates, prison ferme.
Il est très clair que les forces répressives adoptent des attitudes différentes dans les quartiers populaires (18e, Sarcelles) ainsi que selon des critères racistes.
Les techniques policières de manipulation, de provocation et de harcèlement conduisent à des explosions de colère, en particulier pour les jeunes de ces quartiers où la pression policière est constante.
Cette colère n’est pas l’objet d’une stratégie coordonnée, elle est dispersée, et ses cibles sont aléatoires : la police d’abord, certes, mais ensuite tout ce qui tombe sous la main, pharmacie, bureau de tabac, café, épicerie.

Diviser pour mieux régner

A côté du bâton, le gouvernement « socialiste » tend la carotte par l’accord d’une autorisation ponctuelle à la manifestation organisée par la gauche institutionnelle et encadrée par le service d’ordre de la CGT ce mercredi 23 juillet.
Le gouvernement cherche ainsi à diviser : il y a les bonnes manifestations et les mauvaises, il y a les manifestations pendant la semaine, dans les quartiers tranquilles, quand les gens travaillent, et il y a les manifestations dans les quartiers populaires, qui ont lieu le week-end (justement quand les banlieusards montent sur paris intra-muros).
Il y a les bons manifestants, la gauche institutionnelle et responsable qui n’attaque pas les flics, et les mauvais manifestants, tous ces immigrés qui ne partent même pas en vacances pendant que les Parisiens vont bronzer sur les plages du Maroc.

Les manipulations médiatiques

Et puis, à un deuxième niveau, les médias dominants jouent pleinement leur rôle de couverture idéologique des pratiques de l’Etat policier en répandant des rumeurs mensongères (la pseudo-attaque de synagogue rue de la Roquette) et en mettant en avant les actes antisémites qui sont pourtant largement condamnés au sein du mouvement.
Conformément à leur fonction de désinformation en période de mouvement social, les médias dominants s’efforcent ainsi :
- de justifier la violence de l’interdiction et de la répression
- de condamner d’un même mouvement la violence de la résistance (ainsi que la désobéissance populaire, dont ils se gardent bien de dire qu’elle a été massive)

Nous sommes tous des casseurs palestiniens

A écouter le gouvernement, tou-te-s les manifestant-e-s qui ont bravé l’interdit doivent être criminalisés, nous sommes tous des casseurs palestiniens. Soit.
A partir de là, côté mouvement social de solidarité, 3 enjeux :
- d’abord, dénoncer et combattre les mots d’ordre antisémites
- ensuite, être solidaire des manifestant-e-s qui subissent la répression
- enfin et surtout, ne pas céder aux interdits, à la répression et aux manipulations : nous savons pourquoi nous sommes là, notre cause est juste, nous continuerons.

Une lecture racialisante du conflit

Côté gouvernement, cette ligne politique suicidaire donne de l’écho à une lecture racialisante du conflit et des mobilisations : elle participe de facto à un renforcement de la défiance et des tensions inter-communautaires.
Pour décrédibiliser le mouvement pro-palestinien, le discours dominant donne de l’importance à la fois aux discours antisémites, et aux discours racistes ou islamophobes contre les jeunes de banlieue.
 [1]

Un problème colonial au XXIe siècle

Or, le conflit israelo-palestinien est un problème colonial.
C’est bien ce qui embarrasse tant l’Etat français qui entend poursuivre ses propres pratiques post-coloniales loin des centres, dans des zones d’ombre bien délimitées.
Et c’est ce que le discours dominant travaille à faire oublier à tout prix, quitte à renforcer les tendances racistes, antisémites et islamophobes qui traversent la société française (à ce rythme, la montée du vote FN aux élections européennes pourrait encore s’amplifier aux élections présidentielles de 2017).

Dans l’espoir de faire taire l’expression d’une solidarité avec les palestinien-ne-s qui questionne ses propres pratiques, le gouvernement « socialiste » renforce les tensions racistes et l’engrenage répressif.
Avec ces interdits, le gouvernement joue avec le feu…


Notes

[1De fait, cet écho donné aux analyses racialisantes a une longue histoire :
L’Etat français qui prétend aujourd’hui faire la leçon n’a pas dépassé son propre passé pétainiste, les commémorations sont de la poudre aux yeux alors que les pratiques policières qui ont donné lieu aux rafles antisémites n’ont jamais été sérieusement remises en question.
L’Etat français n’a pas non plus dépassé son passé colonial, il a toujours des colonies (officielles, les « DOM-TOM », ou officieuses) ainsi que des pratiques policières racistes et post-coloniales dans les quartiers pauvres où l’immigration venant de ces « ex »-colonies est forte.

Retour sur les comparutions immédiates suite a la manifestation en solidarité avec le peuple palestinien du samedi 19 juillet à Barbès

Publié le 24 juillet 2014 sur http://paris-luttes.info6d5cb811c037205b8933ce8c4f987ed9Un compte-rendu des deux jours de comparution immédiate au TGI de Paris, suite aux arrestations lors de la manifestation en solidarité avec la lutte du peuple palestinien samedi dernier.
Le parquet a largement annoncé par voie de presse qu’il voulait des peines de prison ferme et qu’il avait fait appel des condamnations de sursis de lundi. Pas encore d’info pour celles de mardi 22 juillet.

11 personnes sont passées en comparution immédiate à Paris entre lundi 21 (4 personnes) et mardi 22 juillet (7 personnes) suite à la manifestation en solidarité avec le peuple palestinien du samedi 19 juillet à Barbès. Peut-être que des mineurs ont également été jugés, mais aucune information n’a circulé là-dessus. Une partie des arrêté.e.s (une quarantaine selon la presse) ont été relâché.e.s sans suite ou avec des convocations ultérieures.

Les personnes étaient jugées pour divers chefs d’inculpation : rébellion, participation à un attroupement malgré les sommations de se disperser , dissimulation de visage lors de la manifestation, jets de projectile (lundi) ; jets de projectiles sur dépositaire de l’autorité publique, violence, rébellion, outrage (mardi).

Lundi comme mardi les jugements ont duré plusieurs heures, jusqu’à plus de une heure du matin (ceux qui sont passés mardi soir ont été détenus pendant plus de 72 heures entre la garde-à-vue, le dépôt et les couloirs du tribunal).
En tout ce sont 35 mois de prison avec sursis qui ont été distribués lors de ces deux jours à l’encontre de 7 personnes ; une personne arrêtée à Bastille (!) a été relaxée, pour une nous ne connaissons pas le verdict, et pour les deux autres le procès a été reporté, l’une a été placée sous contrôle judiciaire, l’autre sans papiers et sans garanties de représentation est en préventive jusqu’à son procès qui se tiendra le 3 septembre 2014. Personne n’a écopé de prison ferme contrairement à ceux passés en comparution immédiate suite à la manifestation de Sarcelles dimanche 20.

Et bien sur, les flics qui se sont constitués partie civile ont tous été reçus : 2300 euros en tout, dans la poche de cinq flics alors qu’aucun d’entre eux n’avait d’ ITT* (sauf un qui a 3 point de suture mais ne sais pas ce qui lui est arrivé, sic), mais contents d’arrondir leur fin de mois. En revanche, du côté des arrêtés, plusieurs ont des ITT et ont dénoncé les violences lors des arrestations et au commissariat : tentative d’étranglement, coups, gifles…

Toutes les personnes qui ont été jugées ont nié les faits qui leur était reprochés et certains dossiers ont été bien démontés par les avocats qui avaient bossé. D’autres se sont à peine exprimés ou se sont contentés de répéter ce qu’avait dit leur client lors de la garde-à-vue.
Une des personne avait soi disant été reconnue par deux flics « qui ne l’ont pas lâché de vue ». Seulement un flic disait l’avoir vu en bas d’une rue, l’autre dans le haut… Toujours la parole des flics contre celle de la personne arrêtée et, logiquement c’est la version des flics qui a été retenue même quand celle-ci était complètement incohérente.

Dans chaque dossier était joint une série de photos (à chaque fois les mêmes), sensées appuyer les thèses des flics, extraites des caméras de vidéosurveillance du quartier de la Goutte-d’or. Aucune des personnes n’était reconnaissable, mais il était clair que les photos étaient là pour appuyer les discours de la procureure et de l’avocate des flics et pour impressionner à l’aide de preuves scientifiques soi-disant irréfutables. La procureure soulignait minutieusement, comme la juge, que la manifestation n’était pas autorisée tout en précisant que ce n’était pas la question de ce procès quand les accusé.e.s s’exprimaient sur leur participation ou non a la manif. Elle a également lourdement insisté sur « la gravité des faits », « les violences très graves contre la police » en prenant le temps d’établir une liste de tous les objets qui auraient pu être envoyés sur la police, s’adressant surtout aux journalistes présents en très grand nombre dans la salle. Elle s’est d’ailleurs appuyée sur les « très nombreuses images de violence inouïe diffusées par les médias » tout en demandant au juge « d’envoyer un signal fort » pour couper l’envie à toute personne de se rendre à une prochaine manifestation. Au final, lundi comme mardi les différentes procureures ont demandé quasi systématiquement des peines « très sévères » de prison ferme avec mandat de dépôt.

Au final, une personne se retrouve en taule (en préventive), qui plus est la plus précaire de toutes les personnes qui ont été arrêtées, et sept autres avec des mois de sursis sur le dos. La justice a fait son travail en mettant en acte les discours réactionnaires et répressifs de Valls et des politiciens de tout bord. Il n’y a pas à s’en étonner, comme toujours elle est le dernier rouage du système répressif, comme toujours elle appuie le travail des flics, après que ceux-ci aient fait la chasse aux pauvres, étrangers, à tous ceux et celles qui ne cadrent pas avec les normes de la société capitaliste dans une violence inouïe . « La police fait son travail, et elle le fait bien » a rappelé à plusieurs reprise la procureur. Tout est dit.

Il n’empêche que nous continuerons à crier notre solidarité avec le peuple palestinien et contre le colonialisme.

*Interruption Temporaire de Travail
NB : Le parquet a déclaré via la presse qu’il avait fait appel de toutes les condamnations avec sursis de lundi.

« Intermittents, vous n’avez rien compris »

Publié le 4 juillet 2014 sur http://dndf.org/?p=13694#more-13694arton520-33759

Un texte d’analyse et de critique du mouvement d’opposition à la réforme de l’assurance chômage, et sur la capacité des coordinations des intermittents et précaires à intégrer de nouvelles personnes dans un mouvement qui dure depuis de longues années

NOUS CRITIQUONS

comme nos prédécesseurs les lascars du LEP électronique en 1986 dans la lutte étudiante menée alors, nous disons :

TOUT CE QUI EST CRITIQUABLE DOIT ÊTRE CRITIQUÉ, NOUS CRITIQUONS 
NOUS, intérims, précaires, chômeurs et chômeuses, seniors et laisséEs pour compte en tous genres, nous avons du mal à trouver notre place dans la lutte des CIP.

ET ÇA URGE

INTERMITTENTS VOUS N’AVEZ RIEN COMPRIS  

Nous sommes le bas de l’échelle, les employés et travailleuses corvéables, les inactives et les chômeurs inutiles, sans accès à rien.

Isolés, esseulées, dans l’urgence permanente, dans le stress constant de tout, sur tout, nous n’avons pas la possibilité de nous mettre en grève, nous n’avons pas la possibilité de faire blocage.

Nous sommes tenus par une multitude de pressions : les crédits, le loyer, la charge de nos proches, l’impossibilité de lutter vient de l’impossibilité de se faire entendre, l’impossibilité de faire grève, le chantage à l’emploi, et la paralysie de l’angoisse de chaque lendemain, c’est ÇA la précarité. C’est ÇA que l’agrément renforce encore pour nous autres, juste après le passage en force de l’ANI.

NOUS SOMMES EN COLÈRE

NOUS VOULONS VIVRE, PAS EXISTER.

Rejoindre un mouvement qui existe depuis des années, tenu par des personnes qui se connaissent, travaillent ensemble et ont une certaine culture n’est pas facile. C’est un effort énorme.

Nous voyons des intermittents qui se connaissent entre eux, et qui ont l’habitude de prendre la parole en public, ont de l’aisance avec ça.  Élargir le mouvement est la seule façon d’intégrer les plus faibles, mais élargir le mouvement ne se fera pas magiquement.

ÇA RESTERA LA DÉFENSE DE L’INTERMITTENCE SANS NOUS, OU ÇA SERA LA DÉFENSE DE TOUS AVEC NOUS !

Nous ne nous retrouvons pas dans ce mouvement parce qu’il ne s’adresse pas à nous pour le moment.

Nous ne voulons pas défendre une culture à laquelle nous n’avons pas accès.
Nous refusons le travail dans les conditions actuelles. Dans une société capitaliste, notre travail n’est pas “un beau métier”, nous ne l’avons que rarement choisi, nous n’avons pas d’amour pour lui,  nous voulons qu’une vie pleine et entière en dehors du travail soit possible et c’est pour cela que nous luttons !
Rejoindre  une lutte et y rester, participer à une action, prendre la parole en AG, ce ne sont pas des compétences innées.
Notre motivation à venir, à  participer, à nous exprimer s’évanouit à chaque fois que l’on entend :
– “Les intermittents se battent pour tous”
-“Ce que nous voulons, nous le voulons pour tous”
– “Notre métier d’artiste” – “Tout le monde sait comment fonctionne une scène”

est ce NOUS dont on voudrait bien peut-être faire partie ? Y’a-t-il un  parcours d’intégration particulier, quelque chose à faire pour que cette lutte soit commune ? Pour ne pas être un morceau fièrement gagné  par une “commission élargissement” ? Pour gagner le droit de participer à la “commission actions” sans avoir été préalablement “coopté” par les bureaucrates de la militance, qui appellent de leurs grands vœux la convergence des luttes mais considèrent avec suspicion le simple chômedu coupable de ne pas appartenir à leurs réseaux ?
Ces phrases lâchées anodinement sur les forums, dans les AG nous excluent  et nous voulons récupérer et porter nous-mêmes notre parole.
Faut-il préciser ce que signifie être seul dans un mouvement ? C’est prendre le métro seul, poireauter seul, se sentir con, ne connaître personne, ne pas oser parler, ne pas comprendre comment cela  fonctionne, n’avoir rien d’autre à présenter que soi même.
C’est se faire regarder de travers parce qu’on est pas identifié encore dans la lutte.

Notre participation déjà fragile du fait de ces difficultés se retrouve vite balayée par quelques phrases et attitudes excluantes.
Ces difficultés s’ajoutent aux oppressions déjà en jeu dans les différentes luttes : racisme, sexisme, mépris de classe.

Nous ne voulons pas être des outils pour sauver l’intermittence, nous voulons la fin d’une société de classes, la fin du travail que nous subissons, la fin de la misère à laquelle on nous condamne.

ON EST PAS PLUS BÊTES QUE VOUS, ON IRA PAS À L’USINE 
Si vous voulez lutter, avec nous, contre la ségrégation sociale, contre la misère, la vôtre et la nôtre, alors
FRÈRES, SŒURS, AVEC NOUS !

Tous et toutes les précaires, nous voulons lutter ensemble concernés ou non par les machines administratives que sont les POLE EMPLOI et les CAF et les CCAS et les BOITES D’INTERIM
En fait nous ne voulons pas que vous “nous intégriez”

NOUS SOMMES DÉJÀ LÀ

 

DU 28 JUILLET AU 6 AOÛT – CALAIS ET PARTOUT AILLEURS

https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/07/25/soutien-a-loccupation-galou-support-the-galou-occupation/2 juillet : le terrain aménagé pour la distribution des repas, occupé depuis un mois par des exilés, et trois squats, sont évacués. Plus de 600 personnes sont arrêtées, plus de 200 placées en rétention. Relâchées petit-à-petit, ces personnes reviennent à Calais.

12 juillet : à la fin d’une manifestation, les bâtiments désaffectés de l’usine Galloo sont ouverts et occupés par des exilés et des soutiens. Des douches sont construites, des toilettes et des tentes amenées par Médecins du Monde. L’ancienne maison du patron sert aussi au couchage. Une cuisine et des espaces de vie sont aménagés. La solidarité des Calaisiens et des associations fournit le nécessaire de la vie quotidienne et permet de préparer des repas. Des cours de langue, des concerts se mettent en place. Plus d’une centaine de personnes y habitent, mais le lieu sert aussi de ressource pour les autres exilés présents à Calais.

24 juillet : verdict du tribunal d’instance de Calais saisi par le propriétaire, les habitants ont dix jours pour quitter le lieu qui devient ensuite expulsable. Ce délais de 10 jours commence dès que l’huissier sera venu signifier le jugement, ce qui est possible dès lundi. Les habitants ne veulent pas partir tant qu’aucune solution leur soit proposée. Ils demandent à toutes les personnes prêtes à les soutenir de se mobiliser :

– en venant participer à la vie du lieu et en faire un lieu de créativité et de résistance. Tous les talents sont les bienvenus pour des ateliers ou toute forme d’expression artistique, et avant tout pour être là en solidarité.

– en interpelant là où vous êtes les autorités françaises, préfectures si vous êtes en France, ambassades et consulats à l’étranger (coordonnées sur http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/le-ministere-et-son-reseau/annuaires-et-adresses-du-maedi/ambassades-et-consulats-francais-a/) pour leur dire que vous soutenez l’occupation et que vous êtes opposé-e à toute expulsion sans solution de relogement.

Réunion publique d’information et de questionnement sur le thème du fichage et de la répression policière. Comité Idées Fixes

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Réunion publique d’information et de questionnement sur le thème du fichage et de la répression policière.
Comité Idées Fixes

Fichage, peur, division, ingrédients d’une politique de répression

Le comité Idées Fixes, comité de soutien aux occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes (NDDL), vous invite à une réunion publique d’information et de questionnement sur le thème du fichage et de la répression policière.

Le lundi 28 juillet 2014 à Reillanne (04), rendez-vous à 18H30
Place de la Libération (du marché), 04110

(Le 18 juillet 2014) Nantes : un camarade condamné pour l’émeute du 22 février se trace…

Nantes : un manifestant anti-aéroport fuit à vélo avant l’annonce de sa condamnation

cavalesLe Parisien, 17.07.2014, 15h16

Il s’est « fait la malle » en vélo juste avant le prononcé de sa condamnation à un an de prison ferme. Un jeune homme qui comparaissait libre devant le tribunal correctionnel de Nantes (Loire-Atlantique) pour violences et dégradations lors d’une manifestation contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes est sous le coup d’un mandat d’arrêt après avoir disparu juste avant le délibéré.

Dégradations dans le centre de Nantes en février dernier

Le prévenu, âgé de 29 ans, était poursuivi pour avoir brisé la vitrine d’une agence de voyages, arraché des pavés et commis des violences envers des policiers, lors de la plus importante des manifestations anti-aéroport à Nantes le 22 février dernier, qui avait occasionné des débordements violents.

Placé sous contrôle judiciaire à la suite d’une erreur de procédure après le renvoi de son procès, il a quitté mercredi à vélo le palais de justice de Nantes pendant que le tribunal s’était retiré pour délibérer sur son sort.

Le parquet avait requis un an de prison ferme avec mandat de dépôt. Le prévenu a été condamné à 18 mois de prison, dont 6 avec sursis mise à l’épreuve. A l’issue de l’audience, un mandat de dépôt ainsi qu’un mandat d’arrêt ont été délivrés à son encontre. Le jeune homme avait déjà été poursuivi par la justice, notamment pour vol avec arme.

Lors de l’audience il avait affirmé qu’il se trouvait à Rouen au moment de la manifestation qui avait dégénéré à Nantes.


Quand Ouest-France travaille pour la police…

Indy Nantes, 17 juillet 2014 (extrait)

G condamné cet après-midi l’a été à partir de photos et de videos prises et publiées a la suite de la manifestation du 22 fevrier. Or une partie de ces photos provenaient….. du journal Ouest-France. Mais il ne s’agissait pas de photos publiées dans les colonnes du journal… mais généreusement fournies par la direction pour au moins deux clichés. Une partie des débats a d’ailleurs porté sur la recevabilité de ces preuves, a savoir sur quelles bases le procureur avait pu les réquerir. Or il s’est avéré qu’il n’en était rien. Le procureur n’ayant rien demandé, le journal s’est porté volontaire pour le faire. Il semblerait d’ailleurs qu’il ne soit pas le seul journal à l’avoir fait. Une autre titre de la presse local serait également impliqué.


[Greg a finalement été condamné à 18 mois de prison dont 6 avec sursis assortis d’un mandat de dépôt, une interdiction de paraître en loire-atlantique, une interdiction de porter une arme et une obligation de dédommager l’agence de voyage Fram d’environ 20 000 €.]

Le vent souffle où il veut

Indy Nantes, 18 juillet 2014

Hier, j’ai été condamné à un an de prison et des brouettes à l’issue d’un des procès liés à la manifestation du 22 février à Nantes. Cette répression politique vise certaines composantes de la lutte de Notre Dame des Landes, afin d’affaiblir et de diviser le mouvement dans sa totalité. Elle attaque ce que ce mouvement a inspiré, a bouleversé, dans nos façons de vivre, de lutter, de nous organiser. Elle cherche à provoquer la crainte : d’être surveillés, d’être arrêtés, séparés de nos amis pendant plusieurs mois voir quelques années.

C’est ce que les derniers procès ont permis de vérifier : qu’aujourd’hui une police politique peut souffler des noms, et qu’une enquête pleine de vides permet aux juges de condamner sans réserve.

-

Nous avons subi les effets de cette répression, et d’autres avant nous. Nous refusons de la subir à présent. Nos amitiés sont assez fortes et organisées pour que la perspective de préparer l’appel du procès et les réponses collectives à cette répression, au vert, et au soleil, nous donne plus de motifs à la rigolade qu’à la paranoïa. Nous appelons à ce que ce geste de soutien en suscite d’autres, et qu’à nouveau leurs attaques nous trouvent réunis et renforcés.

Greg, et des amis.

 http://cettesemaine.free.fr

Rome : condamnation des compagnons Gianluca et Adriano

feu aux prison[On pourra relire « Lazio (Italie) : deux compagnons arrêtés et trois perquisitions pour différentes attaques » (19 septembre 2013) ; « Italie : procès le 26 mars contre les compagnons Gianluca et Adriano » (25 mars 2014)]


Rome – 18 juillet 2014

Les compagnons anarchistes Gianluca Iacovacci et Adriano Antonacci ont été condamnés aujourd’hui par la juge Simonetta D’Alessandro à 6 années de prison (Gianluca) et 3 ans et 8 mois (Adriano) pour plusieurs sabotages et attaques incendiaires contre ENIL, ENEL (entreprises d’énergie), un magasin de fourrure, des banques et le chantier d’une décharge près de Rome entre 2010 et 2013.

La juge a confirmé le délit d’association subversive (270bis) à finalité de terrorisme international. Gianluca avait revendiqué il y a quelque temps la responsabilité d’une partie des actions dont ils étaient accusés, celles signées par la FAI/FRI.

Lors du procès, il a refusé de se défendre et a révoqué l’avocat, tous deux ont refusé de participer à un procès par vidéoconférence.

Solidarité incendiaire avec les deux compagnons !

Pour leur écrire :

Gianluca Iacovacci
CC di Alessandria
Via Casale 50/A
15122 San Michele (AL)
Italie

Adriano Antonacci
CC di Ferrara
Via Arginone 327
44122 Ferrara
Italie
info trouver sur cettesemaine.free.fr/spip