Des portiques aux parloirs : Christine en procès à la Cour d’Appel de Lyon

Suite à une altercation avec les matons en se rendant à un parloir à la taule de Corbas, Christine passe devant la Cour d’Appel de Lyon le lundi 14 avril à 13h30. Elle y comparaît notamment pour refus de prélèvement ADN, outrage, rébellion et évasion de garde à vue.

Le 8 novem­bre 2012, Christine se rend à la Maison d’arrêt de Corbas pour rendre visite à un proche incar­céré. À l’entrée, elle passe sous le por­ti­que détec­teur de métaux qui ne détecte rien, mais les matons lui deman­dent pour­tant d’enle­ver sa veste. Elle refuse, consi­dé­rant que « les famil­les n’ont pas à se désha­biller sur ordre, il suffit qu’on ne fasse pas sonner le por­ti­que ! » La direc­tion arrive et approuve la démar­che de ses matons. Christine conti­nue de contes­ter cette mesure. Trois gen­dar­mes sont alors appe­lés à la res­cousse et l’embar­quent pour outrage. Elle ne les suit pas volon­tiers : rébel­lion. Elle est alors placée en garde à vue. Là, la porte de sa cel­lule ferme mal. Elle en sort. Quand les flics revien­nent quel­ques heures après, elle n’est pas partie bien loin, elle fume une ciga­rette sur le parvis : évasion. Le len­de­main elle est escor­tée par le GIGN en taule pour y purger une vieille peine et y atten­dre aussi le procès.
Le 13 février 2013, Christine était jugée pour cette affaire au Tribunal Correctionnel de Lyon. Reconnaissant la nul­lité de la garde-à-vue sur de mul­ti­ples erreurs de pro­cé­dure, le tri­bu­nal l’a alors condam­née à 4 mois de prison ferme. Dans la foulée, le par­quet fai­sait appel, mécontent de cette peine selon lui trop clé­mente.
Ce n’est pas la pre­mière fois que Christine est pour­sui­vie pour avoir dénoncé les condi­tions dans les­quel­les se dérou­lent les accès aux par­loirs pour les famil­les : fouilles arbi­trai­res, délais d’attente avant et après les par­loirs, salles d’attente exi­guës pour de nom­breu­ses famil­les, par­loirs repor­tés voire annu­lés après sou­vent des heures de route pour s’y rendre… Pour les pro­ches de déte­nus aussi, la prison est syno­nyme d’humi­lia­tions et d’arbi­traire. Autant de rai­sons d’ouvrir sa gueule, et autant de rai­sons pour l’Administration Pénitentiaire (AP) de jouer la carte du chan­tage en fai­sant sauter les permis de visite ou en envoyant les flics lors­que ce chan­tage ne fonc­tionne plus.
Depuis, Christine est tou­jours incar­cé­rée. Elle est aujourd’hui au Centre de Détention de Rennes et y purge plu­sieurs peines de prison ferme accu­mu­lées ces der­niè­res années suite à de mul­ti­ples insou­mis­sions à l’auto­rité de dif­fé­ren­tes ins­ti­tu­tions (flics, admi­nis­tra­tion péni­ten­tiaire, ins­ti­tu­tion psy­chia­tri­que…). Institutions qui, jour après jour, s’attel­lent à défen­dre les fron­tiè­res de la paix sociale en broyant ceux qui s’aven­tu­re­raient hors de celles-ci.
Depuis un an et demi, c’est donc en tant que déte­nue que Christine a à faire à l’Administration Pénitentiaire. Et dans ce cadre-là, quand elle, comme d’autres, refu­sent de cour­ber l’échine, la réponse est toute tracée : mena­ces, vio­len­ces, mitard, iso­le­ment, peines de prison sup­plé­men­tai­res. En 17 mois de déten­tion, Christine en est à son sixième trans­fert dis­ci­pli­naire, sa sep­tième taule, plus de 200 jours au mitard et 70 jours en quar­tiers d’iso­le­ment. À plu­sieurs repri­ses, des matons ont porté plainte contre elle après l’avoir cognée et ont obtenu des dom­ma­ges et inté­rêts en plus de ral­lon­ger sa peine de plu­sieurs mois fermes. (Voir ici et ici les der­niers événements.)
Parce que le rap­port dans lequel Christine se débat n’est pas un rap­port indi­vi­duel entre elle et les ins­ti­tu­tions mais bien un rap­port social fait d’exploi­ta­tion et de domi­na­tion que nous subis­sons tous quo­ti­dien­ne­ment, parce que ces même ins­ti­tu­tions met­tent tout en place pour nous main­te­nir divi­sés et isolés, parce que, dans un tri­bu­nal ou dans une taule, un peu de soli­da­rité peut redon­ner du cou­rage ou appuyer un rap­port de force trop sou­vent en notre défa­veur, Soyons nombreux à soutenir Christine face à la Justice et l’isolement carcéral. RDV lundi 14 avril à 12h30 devant la Cour d’Appel de Lyon (Quai Romain Rolland, face à la Passerelle du Palais de Justice, Lyon 5e).
D’ici là et après, pour lui écrire, voici son adresse à Rennes :
Christine RIBAILLY, écrou 7993, CP-CD de Rennes, 18 bis rue de Châtillon, 35000 RENNES

rebellyon

Comme un chien enragé

Pour écrire un texte comme celui-ci, je suis bien obligé de partir de ma propre expérience, de partir du particulier pour discuter de l’universel.
Je suis actuellement incarcéré en détention préventive à la prison de la Santé, à Paris.
J’espère ici réussir à donner un bon aperçu de cette vie de chien, une plongée en apnée dans l’univers carcéral.
Je suis pour la destruction totale de tous les lieux d’enfermement quels qu’ils soient, et avant mon incarcération, je participais déjà aux luttes anti-carcérales et avais donc développé un certain intérêt pour la condition du prisonnier, et pourtant la prison telle que je la vis aujourd’hui est assez éloignée de la façon dont je pouvais me la représenter concrètement vue de l’extérieur.Ce texte tend donc à s’inscrire dans la modeste perspective de faire visiter cette taule, sans compromis et à titre de contre-information, à tous ceux que cela intéresse, mais surtout pour tous ceux qui luttent contre la taule et pour qui, une meilleure connaissance de ce qu’est réellement la prison ne pourra qu’aider à mieux la combattre et à comprendre les mécanismes qui s’y jouent.

Lire la suite (en français et en grec) ou la télécharger en format PDF brochure ici. Version audio ici.

P.-S: Plusieurs présentations et discussions autour du contenu de cette lettre anonyme ont eu lieu, si vous souhaitez en organiser une dans votre lieu, contact:  non-fides@riseup.net

Paris-Luttes.info

Un détenu s’évade en simulant une crise d’épilepsie

Un détenu s’est enfui, hier après-midi, d’une voiture de gendarmerie qui le ramenait de Tarascon, où il venait d’être présenté à un juge, à la maison d’arrêt de Toulon-La Farlède. L’individu avait simulé une crise d’épilepsie et s’était échappé menotté tandis que les gendarmes s’étaient arrêtés devant une pharmacie.

La provence

Sur les toits

Projection par l’ABC Marseille du film documentaire Sur les toits, mardi 8 AVRIL, 19H30 à la marmitte (38 cours Gouffé 13006 MARSEILLE).

La projection sera suivie d’une discussion avec le réalisateur. Infokiosque en embuscade. Bière, jus et grignotage sur place. Il y aura également une présentation du *guide d’autodéfense juridique* récemment mis à jour. Bière, jus et grignotage sur place.

*L’argent récolté ira en soutien aux carnavaliers de la Paine*

Affiche 8 avril A4_final (72dpi)

Avalanche n°1

Les anarchistes se sont toujours appropriés des moyens pour faire des idées antiautoritaires et des luttes une matière pour alimenter le dialogue et l’action subversives. C’est en ce sens-là que cette publication se veut aussi un moyen et plus précisément, celui d’offrir un espace pour nourrir le débat international entre anarchistes. C’est pourquoi ces pages laisseront surtout la place aux combats dont le ressort est anarchiste : des luttes autonomes, directes et auto-organisées ; des combats qui poussent vers la destruction du pouvoir sous toutes ses formes ; des luttes qui se déroulent aujourd’hui, comme hier ou qui sont à venir.

Avalanche EN 1avalanche

[Melilla] Nouveaux assauts de la frontière

28 mars 2014. Plusieurs centaines de migrant.e.s ont tenté de franchir la frontière qui sépare le Maroc de l’enclave espagnole de Melilla. 800 personnes auraient préparé cet assaut et se seraient divisés en plusieurs groupes. Seulement une dizaine d’entre-eux/elles ont réussi. Parmi ceux/celles qui ont échoué cette fois-ci, certain.e.s sont resté.e.s plusieurs minutes derrière ou en haut des grillages à conspuer les flics espagnols.
Jeudi 27 déjà, alors qumelillae les représentants des villes de Ceuta et Melilla s’étaient réunis pour demander plus d’aide de la part de l’union européenne contre l’immigration, un millier de migrant.e.s se sont lancé.e.s à l’assaut de Melilla avant de faire demi-tour face à l’important dispositif policier espagnol.

Le carnaval n’est pas fini

Comme chaque année, le carnaval de la Plaine et de Noailles a défilé au son des fanfares, sous les jets de farine et d’œufs. Comme le veut la tradition carnavalesque, le Caramentran, cette année un char-bateau à l’effigie de l’Hôtel-Dieu devenu un hôtel 4 étoiles, est jugé puis brûlé à la fin de la fête. Le char rappelait cette année les croisiéristes à venir, la culture du fric et des flics.

Depuis quelques années, un nombre impressionnant d’individus déguisés en poulets « accompagne » le cortège. Un carnaval parallèle dont la vocation est plus de tendre l’ambiance que de protéger les passant-es… À Noailles déjà, ils ont donné un aperçu de la raison de leur présence, en arrêtant l’un des participants pour avoir taché d’œuf un flic en civil. Lorsque le Caramentran a été brûlé, les flics ont décidé de mettre fin à la fête en envoyant les pompiers éteindre le feu.

Les carnavalier-e-s ont refusé l’intervention des pompiers pour que la fête puisse continuer, comme d’habitude, jusqu’à ce que le feu s’éteigne de lui-même. Les CRS ont alors chargé à coups de matraques, bombes au poivre et lacrymos toutes les personnes présentes, qui ont riposté. C’est l’occasion qu’a saisie la BAC pour arrêter deux autres personnes. Le cortège s’est alors déplacé en musique jusqu’au commissariat de Noailles. Le carrefour Canebière-Cours Lieutaud a été bloqué, pour demander la libération des personnes arrêtées.

Deux heures de blocage et cinq autres ont été embarquées. Comme le montre une vidéo postée sur le site de la Provence l’une d’elle a été battue durant l’arrestation. Sept des huit personnes sont passées en comparution immédiate. Celui qui l’a refusé a été placé en détention préventive. Les peines sont lourdes : de 6 mois de sursis à 2 mois fermes avec en plus 8 mois de sursis. Au total quatre d’entre eux ont été transférés aux Baumettes immédiatement après le procès.

Le message est clair : dans les rues de Marseille, il faut circuler. Ne pas se réunir, ne pas traîner, ne pas manifester sans y être autorisé. Comme dans toutes les villes l’étau se resserre… Pendant qu’au MUCEM, on met le carnaval en vitrine, EUROMED rase nos quartiers, les loyers augmentent, les caméras se multiplient. Marseille lave toujours plus blanc.

Chaque fois que les espaces de la ville sont appropriés hors du cadre institutionnel (fête de rue ou de quartier, victoire sportive, luttes d’habitants), la seule réponse : des coups de matraque, des lacrymos… pour transformer la ville au service des riches.

La violence n’est pas le fait des carnavalier-e-s, ni des gamin-e-s des quartiers, contrairement à ce qu’en disent les journalistes. Elle est le fait de la police.

Solidarité avec les personnes inculpées !

Des carnavaliers

 

Le Carnaval n’est pas fini…

Quatre personnes  sont aujourd’hui incarcérés aux Baumettes. Des procès sont encore à venir… Un collectif de soutien s’est mis en place. Ce collectif est ouvert à toute personne qui désir y participer. Nous proposons une réunion hebdomadaire les vendredi à 18h dans différents lieux. La prochaine assemblée du collectif de soutien aura lieu vendredi 4 avril à 17h à la Marmitte (38 cours Gouffé).

 

Des évènements de soutien sont déjà programmés :

– Samedi 29 mars à 20h à la Marmitte (38 cours Gouffé)

Cabaret de soutien aux inculpés du carnaval

chansons, pestacles, etc…

– Dimanche 6 avril à 17h à la Plaine (place Jean Jaures)

Bouffe de rue, Carnaval’s projections et Concert de soutien

D’autres évènements sont en cours de programmation. Bien sûr, toute initiative est la bienvenue !

Par ailleurs, la Caisse d’Auto-défense Phocéenne (la CAP) se propose de centraliser l’argent collecté pour les inculpés. Le principe de cette caisse est de s’organiser juridiquement et financièrement pour lutter contre la répression et briser collectivement l’isolement. Cette caisse fonctionne depuis quelques temps déjà et apporte régulièrement son soutien à des personnes confrontées à la répression (http://mars.noblogs.org/post/2014/03/29/la-caisse-dautodefense-phoceenne-kest-ce-que-cest/) . Pour ne pas tout mélanger, la CAP se propose de gérer séparément le soutien financier aux inculpés du carnaval et les autres affaires en cours. Un point thune sera fait à chaque réunion par un membre de la CAP. Par soucis de facilité, la CAP n’a pas de compte en banque. Pour contribuer au soutien financier des inculpés du carnaval, il faut donc contacter par mail lacap@riseup.net ou le collectif de soutien des inculpés du carnaval carnavaltouslesjours@riseup.net

La prochaine assemblée du collectif de soutien aura lieu vendredi 4 avril à 17h à la Marmitte (38 cours Gouffé)

Contact : carnavaltouslesjours@riseup.net

Pour envoyer des sous : lacap@riseup.net

la Caisse d’Autodéfense Phocéenne : k’est-ce que c’est?

Nous sommes à l’heure de l’incarcération de masse, du fichage systématique et de la justice expéditive. La férocité policière (pléonasme!) ne cesse de s’imposer, partout où le pouvoir politique et économique éprouve la nécessité de lui lâcher la bride. Ici comme ailleurs, ce sont les plus démuni-e-s et celles et ceux qui ne courbent pas l’échine qui sont les plus touché-e-s. Face à la répression, on se sent souvent seul-e-s et désemparé-e-s. Un tableau bien noir de la situation qui ne doit pas nous faire oublier que nous pouvons nous organiser et lutter.
Le principe de cette caisse de solidarité n’est pas uniquement d’apporter un soutien financier aux personnes confrontées à la répression mais de briser collectivement l’isolement.
Il s’agit de se préparer et de s’organiser en amont de la répression. C’est à dire de se rassembler pour partager les ficelles juridiques qui permettent de s’en sortir au mieux, de trouver des avocats et les fonds nécessaires. La caisse de solidarité est donc un outil de lutte qui se veut à la portée de celles et ceux qui ont affaire à la police et à la justice à Marseille et dans sa région. Rencontrons-nous.Contact : lacap@riseup.net

Petite bréve du désordre !!!

samedi 29 mars Un chef d’entreprise de 33 ans a été enlevé et séquestré pendant plusieurs heures, alors qu’il regagnait vers 20 heures son domicile de Périer (8e) à Marseille au volant de son véhicule Porsche Cayenne. Deux malfaiteurs encagoulés et armés l’ont obligé à effectuer sous la menace plusieurs retraits d’argent liquide dans des distributeurs avant de le relâcher. La victime n’a pas été blessée mais elle est très choquée. Le véhicule a été retrouvé incendié dans la nuit sur la commune de La Ciotat. L’enquête a été confiée à la brigade de répression du banditisme de la police judiciaire.

trouver sur le prorence

[Maroc] Emeute à Tiflet – 25 mars 2014

Un jeune vendeur de téléphones, accusant notamment un policier de l’avoir maltraité en présence de son épouse au commissariat, a « menacé de se suicider s’il ne parlait pas au procureur du roi« , a indiqué Atika Daïf, un responsable local de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH, indépendant). Il a grimpé près de six mètres sur une des antennes du commissariat, provoquant un attroupement de plusieurs centaines d’habitants. Il s’en est suivi une intervention des forces de l’ordre pour disperser la foule, qui a dégénéré en affrontements jusque dans la soirée, a affirmé M. Daïf. « La police est intervenue de manière musclée, en poussant la foule, et les heurts ont ensuite été violents« , a déclaré Mohamed Elmsiah, un militant associatif joint par téléphone.
Contacté par l’AFP, un responsable de la police de Tiflet a pour sa part évoqué, sous couvert d’anonymat, des jets de pierres et affirmé que « quatre » membres des forces de l’ordre avaient été blessés. Des boutiques ont été endommagées ainsi qu’une banque, et au moins 13 personnes ont été interpellées selon les responsables associatifs, qui ont par ailleurs précisé que le vendeur avait été « grièvement blessé au niveau des hanches et des épaules » en chutant. Selon l’AMDH, le jeune homme, accusé par la police de vendre des exemplaires volés, a porté plainte auprès du procureur du roi contre le policier qui l’aurait maltraité: il affirme en outre que celui-ci lui a acheté un téléphone et lui doit quelque 1.500 dirhams (120 euros).
Située à une cinquantaine de kilomètres de Rabat, dans l’intérieur des terres, Tiflet est considérée comme l’une des villes les plus pauvres du Maroc.

Lille/Nice/Lyon : Vers un retour des milices fascistes ?

liberation / mercredi 19 mars 2014. Des militants d’extrême droite organisent des stages d’autodéfense. Dernier exemple en date: une «tournée de sécurisation» dans le métro lillois. L’initiative fait froid dans le dos. Vendredi 14 mars, une vingtaine de membres de Génération identitaire, section jeunesse du groupuscule d’extrême droite le Bloc identitaire, sont descendus dans le métro lillois pour y mener ce qu’ils appellent une «tournée de sécurisation»… Une initiative sur le mode de l’autodéfense comme les identitaires les apprécient, à l’instar de ce que les néonazis d’Aube dorée ont mis en place en Grèce. «Nous ne voulons pas nous substituer à la police, nous créons le concept de jeunesse vigilante», ont affirmé les organisateurs dans la Voix du Nord. Dénonçant une «insécurité galopante», Aurélien Verhassel, leader de Génération identitaire Flandre et proche du frontiste dunkerquois Philippe Eymery prévient que «tant que les pouvoirs publics ne prendront pas conscience du problème, [ils] recommenceron[t]».
Vêtus de gilets jaunes, les militants-miliciens de Génération identitaire ressembleraient presque aux agents de médiation de Transpole, en gilets rouges, ou de CitéO, de couleur orange. Si ce n’était ces sweat-shirts «Génération anti-racaille» portés par certains, reprenant le slogan d’une campagne de com lancée il y a plusieurs mois par ce groupe d’ultra-droite adepte du raccourci islamophobe immigration-islamisation-insécurité. Les tracts distribués revendiquent ouvertement le crédo de l’autodéfense −  «Toi aussi tu as été agressé ?», «Ne recule plus, défends-toi», «Ils ont leur bande, tu as ton clan, face à la racaille, tu n’es plus seul». Et Verhassel de jouer les durs : «Notre seule présence suffira à dissuader les racailles
A l’autre bout de la France, à Nice, Philippe Vardon, leader des identitaires locaux de Nissa Rebella − et candidat aux municipales − fait lui aussi l’article de l’autodéfense dans le cadre de l’opération Génération anti-racaille. Publiant régulièrement sur Twitter des photos montrant ses militants à l’entraînement, jusque sur la promenade des Anglais. Et lorsque l’agression d’un bijoutier niçois qui a ouvert le feu a enflammé le débat, Vardon a évidemment défendu le concept de «défense légitime».
En novembre dernier, Rebeyne, antenne lyonnaise de Génération identitaire, avait lancé les mêmes «tournées de sécurisation», notamment à la sortie de certains lycées. «Il s’agit de prévention, et d’informer les moins de 30 ans sur les bonnes réactions à adopter en cas d’agression», expliquait Damien Rieu pour Rebeyne. Selon les identitaires lyonnais, la police «n’a plus les moyens» de faire correctement son travail, ce qui doit conduire les citoyens à «palier à cette faillite». Interrogé par le gratuit Metro, le collectif antifasciste La Horde [sic… La Horde bientôt à Hollywood] voyait surtout dans ces actions un «effet d’annonce», dénonçant que les identitaires «créent eux-mêmes une partie de l’insécurité et de la violence qu’ils prétendent combattre.»

attaque

carnaval/vidéo

Un film sur le carnaval de La Plaine et sa répression par les forces de police. Ce court document évoque les évènements du 16 mars 2014 et propose de les mettre en perspective avec les choix culturels et politiques de Marseille-Provence Capitale Européenne de la Culture.

voir la vidéo

Le Carnaval n’est pas fini

Tract qui a tourné à Noailles/La Plaine ce week-end.

Comme chaque année, le carnaval de la Plaine et de Noailles a défilé au son des fanfares, sous les jets de farineet d’oeufs.Comme le veut la tradition carnavalesque, le Caramentran, cette année un char-bateau à l’effigie de l’Hôtel-Dieu devenu un hôtel 4 étoiles, est jugé puis brûlé à la fin de la fête. Le char rappelait cette année les croisiéristes à venir, la culture du fric et des flics. Depuis quelques années, un nombre impressionnant d’individus déguisés en poulets « accompagne » le cortège. Un carnaval parallèle dont la vocation est plus de tendre l’ambiance que de protéger les passant-es… À Noailles déjà, ils ont donné un aperçu de la raison de leur présence, en arrêtant l’un des participants pour avoir taché d’oeuf un flic en civil. Lorsque le Caramentran a été brûlé, *les flics ont décidé de mettre fin à la fête* en envoyant les pompiers éteindre le feu. Les carnavalier-e-s ont refusé l’intervention des pompiers pour que la fête puisse continuer, comme d’habitude, jusqu’à ce que le feu s’éteigne de lui-même. Les CRS ont alors chargé à coups de matraques, bombes au poivre et lacrymos toutes les personnes présentes, qui ont riposté. C’est l’occasion qu’a saisie la BAC pour arrêter deux autres personnes. Le cortège s’est alors déplacé en musique jusqu’au commissariat de Noailles. Le carrefour Canebière-Cours Lieutaud a été bloqué, pour demander la libération des personnes arrêtées. Deux heures de blocage et cinq autres ont été embarquées. Comme le montre une vidéo postée sur le site de la Provence l’une d’elle a été battue durant l’arrestation. Sept des huit personnes sont passées en comparution immédiate. Celui qui l’a refusé a été placé en détention préventive. Les peines sont lourdes : de 6 mois de sursis à 2 mois fermes avec en plus 8 mois de sursis. *Au total quatre d’entre eux ont été transférés aux Baumettes immédiatement après le procès.* Le message est clair : dans les rues de Marseille, il faut circuler. Ne pas se réunir, ne pas traîner, ne pas manifester sans y être autorisé. Comme dans toutes les villes l’étau se resserre… Pendant qu’au MUCEM, on met le carnaval en vitrine, EUROMED rase nos quartiers, les loyers augmentent, les caméras se multiplient. Marseille lave toujours plus blanc. Chaque fois que les espaces de la ville sont appropriés hors du cadre institutionnel (fête de rue ou de quartier, victoire sportive, luttes d’habitants), la seule réponse : des coups de matraque, des lacrymos… pour transformer la ville au service des riches.
*La violence n’est pas le fait des carnavalier-e-s, ni des gamin-e-s des quartiers, contrairement à ce qu’en disent les journalistes. Elle est le fait de la police.*

*Solidarité avec les personnes inculpées !*
*Assemblée du carnaval lundi 24 mars à 19h à l’Équitable Café *
*(54 cours Julien, métro Notre Dame du Mont)*
*Réunion vendredi 28 mars à 18h à la Marmite (38 cours Gouffé métro Castellane) *

carnavaltouslesjours@riseup.net

[avignon] Policiers blessés caillassés, outragés

Après les violences commises mardi soir sur deux policiers de la BAC, cette semaine aura vu se multiplier les faits de rébellion, d’outrage et de provocation à l’endroit des fonctionnaires avignonnais de police, qu’elle soit municipale ou nationale.
Hier encore, un policier municipal a eu le pied cassé, et un autre a été blessé à la main… tout ça pour un stationnement gênant. Quand les policiers ont voulu le verbaliser, il s’est énervé, les a insultés avant de s’en prendre physiquement à eux.
Ce même jeudi, dans un quartier périphérique, une voiture aux couleurs de la police nationale a été la cible de jets de pierres par un groupe de jeunes. Les agents sont parvenus à arrêter l’un d’eux et le ramener rapidement dans leur voiture sous la menace de ses congénères. Insultés encore et encore, ils ont déposé plainte.
Mais comme le confie un responsable, hélas, aujourd’hui, de moins en moins de délinquants craignent les forces de la police. Et c’est sans doute ce qu’il y a de plus inquiétant.

La provence