L’interdiction de la manif de soutien à la Palestine met le feu au 18e !

Interdiction, tu parles ! Ce sont des milliers de personnes qui ont convergé vers Barbès en soutien au peuple palestinien, donnant lieu à l’un des pires échecs de maintien de l’ordre à Paris depuis presque 10 ans. Compte-rendu parcellaire par un participant.

Gare du Nord

Hop, 14h on part dans le métro. Direction gare du Nord. On sait que la manif est interdite mais on a bien l’intention de s’en foutre. Personne ne s’imagine que les flics vont laisser couler. Dans le métro on croise une ribambelle de gens dont on sait qu’ils vont à la manif. Beaucoup de familles qui viennent parfois de banlieue.
J’arrive gare du Nord et rejoins des camarades. On est plusieurs centaines en tout sur le parvis. Je dirai 500… On est tout de suite encerclés par les CRS. Les flics ne laissent pas d’autre issue que la gare elle-même. On apprend qu’il y a du monde à Barbès. On décide d’y aller avec les potos en traversant la gare. A cette occasion, on peut voir l’étendue du dispositif policier qui bloque pas mal de rue. Le quartier est quadrillé et, de visu, ne laisse pas trop d’opportunités pour manifester.

Paris Besbar, tu connais l’boulevard !

Arrivés à Barbes via une petite rue (le boulevard Magenta est impraticable du fait des monceaux de flics et garde mobiles entassés…) c’est autre chose. Y a des milliers de personnes. Je dirais 5 000 à vu de nez. Et ça grossit beaucoup. Conformément à ce qu’on se disait, c’est très tranquille. La plupart des gens sont venus en famille, y a beaucoup de chants. « Etat d’Israël, état criminel » « Nous sommes tous des Palestiniens », « Gaza, Gaza, on est tous avec toi ». Franchement, ça donne la patate. Les flics se sont positionnés sur le boulevard Magenta et obligent la manif à partir vers le nord, sur le boulevard Barbes. Mais y a de plus en plus de monde sur place. Du coup, ils ne peuvent pas vraiment interdire le rassemblement.

Petite douche froide quand même, au moment où un connard insulte la manif du haut de sa fenêtre, une vieille crie un « sale juif » qui fait bien mal. Du coup des gens viennent lui dire qu’il faut pas dire ça d’un point de vue un peu moraliste et sans s’attaquer frontalement à ce genre de discours. Plus loin, une meuf se fait embrouiller parce qu’elle s’est ramené à la manif avec un ananas, l’un des symbole ralliant les fans de Dieudonné. Ce sera pour ce que j’en ai vu les seuls « dérapages » (même si ça n’en est pas réellement un) antisémites de la manif. Je ne prétends pas non plus qu’il n y a rien eu d’autres.

Dans le cortège, ça grossit de plus en plus. On doit être une dizaine de milliers. L’interdiction fait donc un gros flop. Et toc Manuel Valls ! Bouffe ça dans ta gueule. Les organisations de gauche sont peu présentes. On voit le NPA qui tient la tête et aussi le CAPAB qui est là. Sinon c’est un peu le désert. Il y a 3 drapeaux de Droits devant (le collectif de sans papiers). Bref c’est surtout familial. Ne nions pas non plus que la présence de personnes influencées par l’islamisme (de je ne sais quelle branche) est tout de même assez visible, il y a pas mal de drapeaux islamiste Pourtant personne ne « tient » la manif. C’est plutôt un joyeux bordel. Joyeux bordel mais aussi très pacifique. Aucun énervement, pas de violence, pas de casse. Quelques pétards au pire du pire…

Les flics attaquent la manif

Ça monte très vite arrivés à Château Rouge. Sur le boulevard même, la tête de la manif qui semblait vraiment tranquille est attaquée par les CRS et massivement gazée. Je n’ai pas vu l’origine de l’affrontement, mais ce qui est clair, c’est que les flics en ont profité pour essayer de casser la manif en plusieurs morceaux. C’est ce qu’il se passe. Les flics envoient un nombre de lacrymos énorme. Du coup la tête de la manif répond par des jets de pierre. Quand les journaleux racontent qu’il y a eu des affrontements « à la fin du cortège », je me marre. Après 10 minutes, on sentait déjà le gaz.

Les gens se carapatent dans les rues perpendiculaires. Je me retrouve avec pas mal de gens rue Custine. On voit un groupe d’environ 200 personnes qui se retrouvent un peu piégées. Il y a pas grand chose à faire. On a l’impression que les flics sont plus là. On ne voit pas le boulevard mais visiblement ça continue à gazer. On se retrouve à descendre la rue de Clignancourt afin de tenter de retrouver le cortège. C’est bloqué et les flics n’hésitent pas à gazer encore une fois très très fort à l’angle de la rue Myrha et de la rue de Clignancourt. Certains montent donc vers le Sacré-Coeur. Je choisi de descendre pour retrouver le cortège en passant derrière les flics. On est très nombreux dans la rue à être un peu désorientés, à ne savoir que faire. C’est là qu’on se dit que ça doit être la même chose dans tout le quartier et que c’est en train de prendre une ampleur de dingue. Beaucoup de personnes sont révoltés de ne pas avoir pu manifester. Quand on discute avec les gens, c’est bien l’interdiction qui les pousse à l’affrontement. Il y a beaucoup de discours du type, « Elle est belle la France ! » ou bien encore « C’est ça la démocratie ? », « Ils nous traitent comme du bétail ».

Retour sur le boulevard

Et sur le boulevard c’est le gros bordel. Les flics sont en lignes à l’angle de la rue Myrha et du boulevard se font pas mal caillasser mais renvoient surtout un paquet de lacrymos. Au début elles font pas mal, elles sont pas très chargé en CS. Mais à partir d’un moment ça devient insupportable. Je me fais prendre en charge alors que je suis au plus mal par un groupe de mecs visiblement musulmans très pratiquants. « Viens mon frère, on va t’aider ». Et ils me balancent du lait plein la gueule. Ca fait du bien mais cette tentative de prosélytisme a du mal à marcher sur moi. J’me sens encore bien athée comme il faut.

Dans le même registre, il y a de plus en plus de « Allah akbar » qui fusent. Je vois ça plus comme un cri guerrier de ralliement qu’autre chose. Il n’empêche. Ça fait chier. Quel est le rapport entre la solidarité avec le peuple palestinien et la religion sérieux ? Bon y a quand même pas plus de slogans valables, comme « Israel assassin » qui fusent et globalement y a pas d’embrouilles. Certains sont cuits à force de relancer des lacrymos et vont se réfugier dans les halls d’immeubles et dans les commerces. Un drapeau israélien est brûlé et les flics nous repoussent progressivement vers le métro Barbès. Disons qu’entre 16 et 17h, des centaines de personnes se sont affrontés avec les flics sur le boulevard avant de se replier. C’est à ce moment-là que je vois un homme en sang soutenu par deux de ses potes chercher les pompiers.

Le métro défoncé

La manif prend alors une autre tournure. Ca devient beaucoup plus jeune et beaucoup plus « cité ». Ensuite une rumeur folle circule : la LDJ serait dans le métro. Ruée générale vers le métro Barbes. Vu que les gens ne peuvent pas rentrer, ils défoncent les grilles et le métro est ouvert à tous. Mais comme c’était prévisible, il ne s’agissait pas de la LDJ mais bien de flics (bacqueux ou anti-émeute je ne sais pas). De l’extérieur on entend le bruit significatif des coups de taser. Les flics sont visiblement coincés dans le métro. Ils se font défoncer à coup de pierres, de poubelles jetées du haut de l’escalator. C’est vraiment véner. Les flics se rapprochent dangereusement notamment sur le boulevard Rochechouart venant du coté d’Anvers. On est repoussés le long du boulevard Rochechouart direction la Chapelle. Les flics chargent notamment rue Caplat, pour fractionner encore ce qu’il reste du cortège. Le tout abondamment arrosé de gaz bien sur. Certains dont moi sont obligés de fuir via le métro laissé ouvert. C’est dur de respirer mais il reste une grosse solidarité chez les manifestants.

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Fin de manif sous le métro aérien

La situation devient chaotique quand les jeunes commencent à cramer d’énormes tas de palettes et de cageots laissés par les commerçants après le marché. Le feu est énorme mais aussi super dangereux. Ils sont allumés en dépit du bon sens, tout près de camions ou de bagnoles. Un arbre commence à prendre feu. Je m’éloigne du coup. Certaines personnes vont éteindre le feu et demandent aux autres d’arrêter d’allumer tout et n’importe quoi. Les flics sont tout près, l’adrénaline est au max et évidement ça devient n’importe quoi. Un journaliste avec une carte de presse se fait tabasser par 50 personnes qui le prennent pour un flic. De loin le moment le plus sale de la manif. Je décide de me barrer et de passer par la Goutte d’or pour m’exfiltrer. La plupart des gens font de même. Il faut dire que les flics (CRS/Mobiles/brigades d’interventions) sont positionnés aux deux extrémités du boulevard. Je fais le tour et me mets tout près du métro la Chapelle, derrière les lignes de flics ou je peux voir l’arrivée en force de la BAC casquée et prête à intervenir. On est une centaine à stagner derrière la ligne mais les flics tentent une arrestation chez nous et nous gazent.

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Je suis mort, je m’en vais

La stratégie de la terre brulée du PS se transforme en désastre du maintien de l’ordre.
En filant j’apprends par téléphone qu’une autre partie du cortège se balade en manif sauvage dans Paris. Et je me dis que le préfet de police doit bien se bouffer. Parce qu’en interdisant une manif, il a créé un vrai bordel. Bien sur il pourra répondre que c’était prévu, et on se dit bien qu’il a joué la provocation. Il n’empêche que, lorsque les flics racontent qu’ils ont réussi à « circonscrire les violences », c’est quand même rigolo. Ils ont rien géré du tout. Ils n’ont pas eu le choix que de voir les affrontements s’étendre dans tout le 18e arrondissement. En cherchant un coup médiatique, en manipulant les données, les superflics et le ministre de l’intérieur se sont brulés les doigt. Bien fait!

Publié le 20 juillet 2014 http://paris-luttes.info/palestine

!Notre-Dame-des-Landes!Suite des réactions face à la répression et appel aux comités locaux

DSCN1315Lors des rencontres du week-end du 5/6 juillet à Notre-Dame-des-Landes, la question de la répression a été très présente : forums spécifiques et prise de parole avec les comités locaux, lecture d’une lettre d’Enguerrand, intervention sur ce thème à l’ouverture du rassemblement par un des porte-parole de l’ACIPA, interventions sur scène… À l’échelle du mouvement, on commence à prendre la mesure des nouveaux dispositifs répressifs qui se mettent en place suite à la manifestation du 22 février (arrestations a posteriori sur base de photos et vidéos croisées avec un usage étendu du fichage policier notamment…). Il devient clair que ce qu’expérimente aujourd’hui l’appareil politico-judiciaire à Notre-Dame-des-Landes concerne l’ensemble des mouvements sociaux.

Dès le lundi, un joyeux convoi s’est ébranlé de la ZAD jusqu’au tribunal de Nantes : klaxons, youyous, circulation perturbée, descente du cours des 50 Otages à contresens… Fait inédit depuis la construction du nouveau palais de justice à Nantes en 2000, la police a dû remplir la salle des pas perdus de gaz lacrymogène pour empêcher les soutiens d’assister au procès.

Les rues alentours ont été barricadées pour empêcher que notre camarade comdamné soit immédiatement emmené en prison. Pour une fois, il n’aura pu échapper à ceux qui nous jugent qu’une foule énergique et bruyante contestait ce qui se passait à l’intérieur. Au final S a été relaxé pour les faits de violence à agent qui lui étaient reprochés mais a été néanmoins condamné à 4 mois ferme pour vol d’un livre, refus de prélèvement adn et participation à un attroupement armé, en l’occurence un bâton de berger.

(Pour plus de précisions, deux récits : nantes.indymedia.org/articles/29764 etnantes.indymedia.org/articles/29767). La détermination de la journée d’hier doit se prolonger et s’amplifier pour tous les procès à venir et en cas de nouvelles arrestations.

Expulsion des migrants à Calais

Suite à l’expulsion des trois camps majeurs de migrants du 28 mai 2014, le dernier camp vient d’être évacué.
Dans le même temps, 3 squastts ouverts par le collectif « Salut Ô Toit » et le lieu de distribution des repas (le nouveau camp après l’évacuation du 28 mai) ont été évacués hier matin. Militants et journalistes ont été éloignés de manière à ce qu’ils ne puissent pas voir ce qui se passait à l’intérieur du lieu de distribution.
« L’EXTRÊME-DROITE EN BRUIT DE FOND »
À lire sur ce site :
http://passeursdhospitalites.wordpress.com/

D’autres infos en français, en anglais sur ce site (qui propose sa présentation « qui sommes-nous » aussi en langue arabe) :
http://calaismigrantsolidarity.wordpress.com/

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Exilés de Calais: manifestation le samedi 7 juin

Calais_expulsion_du_campement_rue_Lamy

Puisque les autorités ne donnent plus signe de vie et ne font pas de proposition pour que les exilés puissent s’installer ailleurs que sur le lieu de distribution des repas, ceux-ci relancent le débat par un communiqué et prévoient une manifestation.

“POURQUOI… ?

Nous sommes les migrants sans abris de Calais qui occupons le lieu de distribution alimentaire depuis plus d’une semaine. Toutes les communautés y vivent et ont décidé de s’unir pour trouver une solution à notre situation. Nous avons cherché à rencontrer les autorités pour cela, mais elles ont rompu leurs promesses et n’ont pas répondu aux demandes que nous leur avions transmises. Nous sommes sans abris ici et nous voulons que l’on nous offre la possibilité de vivre dignement dans des endroits sûrs à Calais où nous pourrions rester temporairement, en attendant de passer en Angleterre.

Pourquoi est-ce que nous sommes dans une telle situation ? Qui peut nous aider à trouver une solution ? Nous vivions dans la pauvreté et la guerre dans nos pays et maintenant nous nous retrouvons dans une pauvreté encore plus grande. Les autorités nous ont dit au début que nous devions quitter les lieux sous 48 heures ou qu’ils nous expulseraient par la force alors que nous sommes venus ici pour fuir la violence. Est-ce que c’est juste ? Nous voulons que les violences contre les migrants cessent !

Nous sommes venus ici pour la liberté et c’est ce que nous nous attendions à trouver…Nous voulons reconstruire nos vies, et non pas mourir à petit feu. Nous voulons que l’on nous donne une chance de vivre où nous le souhaitons ! Nous sollicitons également une rencontre avec le gouvernement britannique avec qui nous aimerions parler de notre situation. Nous voulons être entendus !

Nous sommes des humains, pas des animaux !

C’EST POURQUOI NOUS PRÉVOYONS UNE MANIFESTATION SAMEDI 7 JUIN

Départ rue Lamy devant le lieu de distribution des repas à 14h

Nous voulons :

– Des maisons à Calais pour tous les migrants qui souhaitent se rendre en Angleterre et les demandeurs d’asile forcés de vivre à la rue
– Des maisons avec des conditions d’hygiènes respectables : toilettes, douches, service de poubelle
– Des maisons où l’on peut aller et venir à n’importe quelle heure pour pouvoir continuer d’essayer de passer en Angleterre
– Des maisons à l’abri des contrôles policiers, de ses mauvais traitements et des expulsions
– Avoir accès à trois repas par jour
– que des négociations soient ouvertes entre la France et le Royaume-uni pour que les personnes aient accès au territoire britannique.

Les exilés de Calais.”

Turin: Notes à chaud sur les arrestations

5 juin, 2014

barricata_sesia_2011-2012

Après l’effervescence de la journée d’hier, passée à chercher à comprendre où ont été envoyés les divers incarcérés, essayons d’esquisser quelques réflexions à propos de cette dernière enquête, qui, un peu pour son grand nombre d’inculpé-e-s (111) et de personnes soumises à des mesures judiciaires, un peu pour la particularité des chefs d’inculpation, mérite une analyse plus approfondie.

Comment faire entrer dans une même enquête autant d’inculpé-e-s ?

La réponse est relativement simple : de ne plus seulement mettre les noms déjà connus à la préfecture de police de Turin.

Dans les 200 pages de ce qui compose le dossier d’accusation, nous retrouvons une part de la ville, celle des quartiers Porta Palazzo, Barriera di Milano et Aurora.

Nous retrouvons les noms et les visages de celles et ceux qui, ne pouvant plus se permettre de payer un loyer, ont décidé ces dernières années de s’organiser pour s’aider réciproquement. Des nombreu-x-ses, Italien-ne-s et étrangèr-e-s, qui se sont barricadé-e-s derrière les bennes à ordures pour résister, qui ont attendu avec anxiété et détermination l’arrivée de l’huissier, et qui, une fois la maison perdue, ont décidé d’occuper.

Ce qui frappe immédiatement, c’est qu’il ne s’agit pas d’un délit associatif, mais plutôt à la fusion de délits singuliers en un seul fil qui suit toute l’enquête. Le délit le plus cité est “violence sur personne dépositaire de l’autorité publique”, mais l’on trouve aussi des inculpations plus spécifiques comme la séquestration, délit déjà utilisé contre Giobbe, Andrea et Claudio. Selon la procureure, cette fois les séquestrés seraient les huissiers, qui, encerclés de participant-e-s aux piquets, se voyaient contraints à concéder un report du sfratto.

Les mesures judiciaires ne sont pas tant justifiées par la gravité des épisodes singuliers que par leur réitération, retenue cohérente avec un cadre théorique que les procureurs identifient dans les tracts distribués aux piquets et des textes publiés dans la revue Invece et dans cette brochure.

Mais venons en au fond : “l’effet de la multiplication d’actions d’opposition concertées a été, substantiellement, de priver d’autorité et de force exécutives les décisions judiciaires […], avec l’intention d’empêcher, dans un contexte d’intimidation programmée, aujourd’hui et dans le futur, l’exécution des décisions de justice.

Ce qui est touché, donc, est la volonté de satisfaire immédiatement un besoin comme celui d’avoir un toit au-dessus de la tête sans le mendier, sans attendre de meilleures politiques de logement par la mairie.

A Porta Palazzo et Barriera, pendant plus d’un an, les sfratti qui rencontraient une résistance n’étaient pas exécutés. On a parlé d’un moratoire de fait. C’est justement cela qui est resté au travers de la gorge des propriétaires et des politiciens de tous bords, habitués à recevoir demandes et révérences. Au contraire, ces seigneurs se sont vu arracher des mains renvois sur renvois, obtenus sans aucun type de médiation.

Qu’est-ce qui distingue un moratoire comme celui-là d’une concession de l’administration publique ? La seconde sert à adoucir le bâton et à tempérer les cœurs, confirmant les hiérarchie existantes. La première en revanche cherche à s’étendre et à se généraliser afin d’éliminer ces hiérarchies, en se rencontrant de manière différente, en étant dans la rue, en s’organisant.

Ce n’est pas pour rien que Davide Gariglio, peu d’heures après les arrestations, s’est dit satisfait de l’opération de la police, pour répondre à la situation d’illégalité diffuse qui s’était créée dans les rues. Et ce n’est pas un hasard si c’est un des porte-voix du Parti Démocratique [NDT: Parti Socialiste italien] qui parle. Le parti au pouvoir en ville, le parti du “plan maison”, le parti des banques et des sfratti, le parti avec le plus de dégradations de permanences ces derniers mois.

[Traduction d’un texte publié en italien le 4 juin 2014 sur Macerie.]

Opération répressive à Turin

111 personnes sous enquête et 9 incarcérations!

Ce matin mardi 3 juin s’est déroulée une nouvelle grosse offensive de la DIGOS de turin et des procureurs Padalino-Rinaudo (les désormais « spécialistes » de ce qu’ils appellent anarco-insurrectionaliste et également spécialistes du mouvement NOTAV) avec aussi le nom de la procureure Pedrotta.

29 personnes mises en examen et plus de 25 perquisitions, 111 personnes sous enquête, dont des personnes du quartier participant à la lutte contre les expulsions locatives. L’Asilo Occupato à Turin a été entouré de flics puis perquisitionné, de même que l’occupation habitative de via Lanino. L’Asilo N’A PAS ETE EXPULSE comme disent en coeur les médias de merde.

Cinq personnes se sont réfugiées sur le toit puis sont descendues.

Les accusations sont liées aux actions menées lors de la lutte contre les expulsions locatives (luttes contre les sfratti) : occupations, attaques des sièges du Parti Démocratique (le PS italien au pouvoir à Turin et au gouvernement), vandalisme contre le siège d’huissiers de justice, menaces et rebellion à personnes dépositaires de l’autorité publique (= flics) en état de récidive, séquestration de personnes et tentative d’extorsion de délais (= séquestration d’huissier de justice et délais supplémentaire pour l’expulsion), dégradations, violences aggravées en réunion, et autres actions directes.

Les accusations couvrent les actions menées de Septembre 2012 à fin Janvier 2014.

Un premier bilan fait état de 11 incarcérations (dont Claudio et Niccolo déjà en taule sous accusations de terrorisme lié à la lutte NOTAV), 7 assignations à résidence (dont Chiara qui reste en prison pour la même enquête que Niccolo et Claudio), 4 obligations à rester dans sa commune de résidence, 4 interdictions du territoire, 4 obligations de signer. Il semblerait que des compagnons et compagnonnes d’autres villes italiennes soient concernés.

Ce mardi 3 Juin à 17h30 est appelée une assemblée afin d’échanger les dernières infos et de préparer la riposte.

Solidarité active !

Liste des incarcéréEs ;

Fabio Milan
Paolo Milan
Andrea Ventrella
Francesco Di Berardo
Michele Garau
Toshiyuki Hosokawa
Daniele Altoé
Niccolò Angelino
Giuseppe De Salvatore

Tous les lieux de réclusions ne sont pas encore connus pour toutes les personnes incarcérées dans diverses taules hier mardi 3 juin. Pour le moment, on peut écrire télégrammes, cartes et lettres à :

Daniele Altoè C.C. Via Casale San Michele, 50 – 15100 Alessandria ;

Andrea Ventrella C.C. Via Port’aurea, 57 – 48100 Ravenna ;

Paolo Milan C.C. Brissogne, Loc. Les Iles, 150 – 11020 Aosta ;

Marianna Valenti, incarcérée en plus des autres parce qu’elle a refusée l’assignation à résidence, C.C. Lorusso e Cutugno, Via Aglietta, 35 – 10151 Torino.

Nicco, Chiara, Claudio, frappés eux aussi de nouvelles mesures répressive, restent en prison aux mêmes adresses (rappelons la prochaine audience du procès NoTav pour terrorisme le 6 Juin) :

Claudio Alberto C.C. Via Arginone 327 – 44122 Ferrara ;

Niccolò Blasi C.C. Via Casale San Michele 50 – 15100 Alessandria ;

Chiara Zenobi C.C. Via Bartolo Longo 92 – 00156 Roma.

En première réaction hier soir mardi 3 Juin, trois manifestations ont eu lieu à Turin, Milan et Rome.

Le 4 juin 2014

expulsion du camps de Roms de la Parette prévue le 17 juin

Au moment où l’État mandate la société ADOMA chargée de la résorption des bidonvilles, nous apprenons l’expulsion programmée au 17 juin, du site de la Parette (Marseille XIe). Cette expulsion va jeter à la rue, malgré quelques solutions envisagées, la majorité des quelque 400 femmes, hommes et enfants, confrontés à une nouvelle errance.

JUSQU’OÙ LAISSERONS-NOUS les familles de migrants être désignées comme boucs émissaires coupables de tout, et notamment de la crise sociale que nous vivons en France et en Europe ? REFUSONS cette politique de l’exclusion et du rejet de ces personnes. RESISTONS aux discours haineux, racistes et xénophobes qui se propagent et se banalisent en France et en Europe! RESISTONS AUX EXPULSIONS!

Une conférence de presse est appelée par les assos et soutiens le mercredi 11 juin à 12h au camps de la Parette, 230 Chemin Saint Jean-du-Désert

Turquie : manifestations, affrontements et répression policière à Istanbul

23 mai 2014 : Gaz lacrymogène, balles en caoutchouc et balles réelles contre des opposants au gouvernement de Recep Tayyip Erdogan.

Une personne est morte et une dizaine d’autres ont été blessées à Istanbul dans la nuit de jeudi à vendredi, au cours de violents affrontements qui se poursuivaient encore au milieu de la nuit entre manifestants hostiles au gouvernement et policiers.

Les échauffourées ont repris ce vendredi à Istanbul, après la mort d’un deuxième manifestant dans de violents affrontements nocturnes entre la police et des manifestants anti-gouvernementaux

http://www.sudinfo.be/1012767/article/2014-05-23/un-deuxieme-mort-apres-les-affrontements-de-la-nuit-en-turquie

La police a fait usage jeudi d’armes à feu dans le quartier d’Okmeydani pour disperser des dizaines de manifestants venus dénoncer les morts de la mine de Soma et le décès en mars d’un adolescent victime de violence policière pendant le mouvement de Gezi.

Après avoir tiré en l’air, à balles réelles, les forces de l’ordre ont visé la population, ont rapporté des témoins sous couvert d’anonymat à l’AFP, confirmant des informations de presse.

 La police, en grand nombre dans les rues d’Istanbul, dresse un peu partout des barrages pour empêcher tout rassemblement et procède à de nombreuses interpellations.

31 mai 2014 : Turquie : la police disperse violemment les manifestants

La police turque est intervenue samedi 31 mai à Istanbul et à Ankara avec du gaz lacrymogène et des canons à eau contre des milliers de manifestants qui s’étaient réunis pour célébrer le premier anniversaire des rassemblements anti-gouvernementaux de juin 2013 qui avaient fait au moins huit morts et plus de huit mille blessés en Turquie.

http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/05/31/premier-anniversaire-de-la-revolte-en-turquie_4429711_3214.html

http://berthoalain.com/2014/06/01/anniversaire-affrontements-a-istanbul-et-ankara-31-mai-2014-avec-videos/

Barcelone : Émeutes suite à l’expulsion du centre sociale autogéré Can Vies

 2 juin 2014

Après d’importantes mobilisations et un gros soutien dans le quartier,
c’est aujourd’hui la cinquième journée d’émeute consécutive suite à
l’expulsion du centre Social autogéré Can Vies, occupé depuis 17 ans.  Cela a provoqué la solidarité de nombreux voisins de tous les quartiers de Barcelone ainsi que des villes de Catalogne et d’Espagne, où il y a des manifestations de soutien. Les pompiers se sont aussi solidarisé et n’ont pas voulu intervenir dans le délogement.. Vendredi des émeutes se sont étendues à toute la ville.

Cette expulsion  été suivi de charges sans précédent de la police catalane, qui se sont répétées pendant toute la semaine. Plus de 7000 personnes ont été brutalement dispersées la nuit de mercredi et la rédaction du journal « La Directa » a été détruite par la police. Les charges policières ont causé plus de 200 blessés parmi les manifestants, dont plusieurs dizaines ont dû être hospitalisés. La pression populaire a fait que la mairie de Barcelone ordonne l’arrêt de la démolition du centre. Aujourd’hui, une chaîne de plus de 500 personnes a commencé la reconstruction des lieux .

 
Quelques images pour l’ambiance et quelques liensen espagnol pour les infos:

http://www.youtube.com/watch?v=Vil_FtGHGtE

 
http://www.publico.es/actualidad/523176/los-mossos-cargan-tras-el-desalojo-del-centro okupado-can-vies-de-barcelona

 
http://www.youtube.com/watch?v=e-TGyT4VRbQ

 
http://www.lavanguardia.com/sucesos/20140528/54408422931/protestas-can-vies-extiende-barcelona.html

 
http://www.youtube.com/watch?v=Ttt5_dCXxMs

 

Barris en peu de guerra #EfecteCanVies [Contrainfos]

 

7.000 persones conflueixen a Sants en el tercer dia de protestes pel desallotjament de Can Vies

L’#EfecteCanVies desencadena una onada de manifestacions

Can vies desallotjament

La reconstrucció de Can Vies comença amb la retirada de 40 tones de runa

Site internet du squat Can Vies

Appel à toutes les squatteurs.ses, sans abris, antifascistes et toute autre personne motivée à venir soutenir la lutte à Calais

Situation urgente à Calais ! Tous les squats et camps vont être évacués dans les prochains jours !

Le 27 Mai, les trois campements, obtenus par les exilé.e.s en lutte après de longues séries d’expulsions et de harcèlement, abritant plus de 600 personnes seront détruits par la police sans qu’aucune solution ne soit proposée pour les personnes en transits. Par ailleurs, un centre social et deux autres squats sont expulsables à partir du 30 mai. Ce sont donc plus de 800 personnes qui vont se retrouver à la rue. Dans cette ville de passage avant l’Angleterre, le squat est la seule solution d’hébergement qui existe. C’est aussi un outil de lutte et de résistance pour protéger les exilé.e.s des violences et du harcèlement policier qu’ils.elles subissent dans les campements et dans la ville. Aujourd’hui une nouvelle étape dans la lutte contre les squats vient d’être franchie par la mairesse de Calais. Cette fois elle a décidé de faire une proposition de loi pour modifier les 48h (qui n’existent en fait pas en droit français). Nous avons très peu d’éléments sur le contenu de cette proposition de loi, mais savons qu’elle ira évidemment à l’encontre du droit au logement pour tous et toutes. Tous les futurs squats de France seront mis en danger par cette loi. Nous appelons donc dès maintenant tous.tes les squatteurs.ses à mettre en place dans leurs villes respectives des actions pour faire barrage à cette atteinte grave au droit au logement. Surtout, nous appelons tous.tes les squatteurs.ses, militant.e.s à venir combattre cette proposition de loi là où elle est née, à Calais. Nous appelons à venir résister à ces expulsions, et à squatter de nouveaux bâtiments vides à Calais. Nous appelons tous.tes ceux.celles qui pensent que ce jeu du chat et de la souris qui dure depuis des années à coup d’expulsions incessantes sans solution de relogement doit cesser. Antifascistes, militant.e.s, activistes, zadistes, marcheurs de la liberté : Venez soutenir la lutte à Calais !

Rassemblement en soutien à Dorsaf et Walid

lundi 2 juin à 14h Cour d’Appel Aix-en-Provence 

En juin 2013, Dorsaf et Walid, membres du comité Vérité et Justice pour Abdelhakim
Ajimi ont été condamnéEs à 4 mois de prison avec sursis et 300 euros chacunE de
dommages et intérêts, pour « outrage à une personne dépositaire de l’autorité
publique ». Cette accusation vient de deux policiers qui « assuraient la sécurité »
lors du procès des policiers coupables de la mort de Abdelhakim Ajimi qui s’est
tenu à Grasse en janvier 2012… Dorsaf et Walid ont reçu des peines presque
maximales et comparables à celles des policiers condamnés pour la mort de Abdelhakim Ajimi !

Dorsaf et Walid ont fait appel de cette condamnation et le procès aura lieu *lundi 2
juin 2014**à 14h* à la Cour d’Appel d’Aix-en-Provence. Le comité Vérité et Justice
pour Abdelhakim Ajimi appelle à un rassemblement devant la Cour d’Appel
d’Aix-en-Provence pour les soutenir lors du procès. Le comité lance également un
appel à soutien financier pour les aider à payer les frais d’avocat. Merci
d’adresser les chèques à l’ordre de l’UL CGT Grasse, en remplissant le bon
ci-dessous pour spécifier que c’est en soutien à Dorsaf et Walid.

En criminalisant des militantEs parmi nous, ils croient qu’ils vont nous faire
taire, mais c’est bien le contraire qui s’en suit : la lutte continue !

Le comité Vérité et Justice pour Abdelhakim Ajimi

Prochaine Assemblée de la Plaine Mardi 27 mai

La prochaine réunion de l’Assemblée de la Plaine aura lieu  le mardi 27 mai à 19h à l’Ache de Cuba (Place Paul Cézanne)

Au menu :
– Organisation d’un grand loto de la Plaine-Noailles en soutien au
Carnaval (2014 et 2015)
– Point sur les condamnés du Carnaval 2014 (frais de justice et amendes)
– Carnaval 2015 : fixer une date, ouvrir un blog, définir les contours et
exprimer nos envies, etc.
– Réalisation d’une fresque murale à la Plaine « sur le Carnaval de la
Plaine-Noailles
– Fête de la Boule Carli au jardin des chats, dimanche 15 juin
– Initiative « l’Art prend la rue », présentation
– Autres idées, propos et projets