Carnaval 2014 est mort. Vive Carnaval 2015 !

lundi 17 mars 2014, par Primitivi

une assemblée extraordinaire des carnavaliers est convoquée lundi 24 mars à 19h dans les locaux de Marseille Trop Puissant, au 30, rue des Trois Mages, quartier de la Plaine.

Communiqué de presse du 17 mars 2014

Le Carnaval de la Plaine 2014 a été un vrai succès, mais a fini dans la violence. Pourquoi ?

Déjà, le Carnaval 2013, en pleine année « Capitale culturelle », avait subi une escorte policière disproportionnée et diverses entraves à son déroulement. Malgré les provocations, la fête avait bien eu lieu.

Cette année, le dimanche 16 mars a vu un cortège bigarré et festif déambuler de la Plaine à Noailles, puis de Noailles à la Plaine. Mais, alors que, de retour sur la place, une farandole dansait et chantait autour du Caramantran en flammes (comme le veut la tradition), les pompiers ont prétendu éteindre le feu de joie avant l’heure et, face aux protestations, la police a chargé. Des enfants ont été gazés, des passants matraqués, et 2 personnes ont été arrêtées (puis 4 autres lors d’un rassemblement de soutien devant le commissariat de Noailles), qu’on va accuser d’avoir agressé les policiers.

Il aurait pourtant suffi de laisser se consumer le Caramantran quelques minutes de plus pour que la fête s’achève dans la bonne humeur. Mais les forces de l’ordre ont provoqué le désordre, et assurément pas dans l’esprit du Carnaval !

Mardi 25 mars, la ministre de la Culture inaugurera une exposition au MuCEM, intitulée « Le monde à l’envers – Carnavals populaires d’Europe et de Méditerranée », où, paraît-il, une place sera réservée à notre Carnaval… Quelle ironie ! Pendant ce temps, dans la rue, dans la vraie vie, il semble interdit de célèbrer Carnaval.

Nous demandons donc la libération immédiate des six carnavaliers détenus.

Et nous allons préparer dès maintenant le Carnaval 2015, qui sera un Carnaval des Carnavals, populaire et international, où nous inviterons nos collègues carnavaliers de Dunkerque, Cadix, Naples et Tataouine à occuper avec nous l’espace public où respire l’âme de notre quartier.

Signé : des carnavaliers

p.s. : une assemblée extraordinaire des carnavaliers est convoquée lundi 24 mars à 19h dans les locaux de Marseille Trop Puissant, au 30, rue des Trois Mages, quartier de la Plaine.

COPEL, tunnels et autres apports de groupes autonomes

« La taule était juste sur l’allée Petxina, dans le vieil édifice qu’on aperçoit : La prison Modelo, ok ? Il y avait aussi des émeutes, les gens qui s’y intéressaient et l’entendaient accourraient immédiatement. La tactique la plus utilisée était de grimper sur les toits pour y déployer une banderole, et foutre le feu à la taule, ce qui était joli à voir. Ça pour ceux de l’intérieur. Dans les rues autour de la prison, il y avait de temps en temps des affrontements avec les flics qui à l’époque chargeaient directement. On élevait des barricades, par exemple de pneus enflammés. Bon, voilà en quelque sorte l’ébauche des événements dont on est supposé causer. À partir de là, il vaut mieux que vous posiez des questions. »

Télécharger COPEL, tunnels et autres apports de groupes autonomes
http://tumult.noblogs.org

Création d’un collectif autour de l’anti-psychiatrie

Pour discuter, se réunir autour des questions liés à la psychiatrie…

Rdv jeudi 13 à 19 heures à la Marmite

Pour ceu/celles qui ne peuvent pas venir on souhaite se rencontrer tous les jeudi même heure même endroit

Contact : paspareil@riseup.net
En projet : venue de G. Bucallo auteur de Dizionario anti-psychiatrico, projections, débats, …

Présentation du collectif :
Pourquoi parler de l’anti-psychiatrie ? Parce que nous nous sentons tou-tes malades de cette société normalisante et standardisée qui tend à rendre invisibles toutes les personnes qui cassent l’ordre « normal » de nos «schémas » dominants.Pour discuter collectivement afin de démonter ses propres clichés. Aussi pour rendre cette question visible et collective, et lutter contre le discours qui individualise le malaise social en général.C’est aussi le point de départ de la construction d’un collectif qui puisse faire émerger les contradictions et les liens entre la maladie mentale et le système capitaliste, sans la prétention de proposer une solution « alternative » et définitive face à une question si complexe.En refusant la position des prétendus expert-es, mais partant du constat que nous sommes touché-es ,face à un système qui génère toute sorte de maladies, comme par exemple l’amour ,de l’argent et du travail.Nous préférons plutôt une approche qui tende à déconstruire la catégorisation personne «malade » et personne «saine ».Parceque nous ne voulons pas nous adapter au système et nous nous confortons dans notre posture d’inadaptés.

Première
réunion ouverte du collectif : Jeudi 13 Mars à 19 heures à La
Marmite 38 cours Gouffé 13006 Marseille – métro Castellane

La nouvelle extrême droite : analyse d’une arnaque du discours de Soral à Dieudonné

Le contexte actuel de crise économique est propice à la propagation de discours fascistes. L’extrême droite française l’a bien compris et tente depuis quelques années un rapprochement de leurs différentes tendances à travers une occupation de l’espace publique : la « manif pour tous » ou les « jour de colère ». Le 5 avril prochain aura lieu la deuxième édition du« jour de colère », sorte de manif unitaire d’extrême droite, islamophobe, antisémite, homophobe, réactionnaire… Cette seconde édition est décentralisée. Il y en aura une à Marseille.
Dans ce contexte de campagne d’extrême droite et de banalisation du discours réactionnaire face à la crise, analyser la pensée d’un de leur théoricien populaire et médiatisé, Alain Bonnet , plus connu sous le nom d’Alain Soral, est important. En effet, ce genre de discours a d’autant plus de risques de gagner en influence que ladite crise a révélé la lâcheté, la veulerie, la trahison des partis de gauche et d’extrême-gauche. En outre, Soral est suffisamment habile pour saupoudrer ses diatribes de réflexions apparemment progressistes et de critiques relativement pertinentes de divers groupements politiques (le NPA, Bertrand Delanoë et son équipe municipale…) ou phénomènes de société (le communautarisme, le « féminisme» de la bourgeoisie…). Ce faisant, il espère endormir la vigilance de son auditoire et, ainsi, faire passer « en fraude » sa camelote d’extrême-droite.

Alain Soral, à l’état-civil Alain Bonnet (nom d’usage Bonnet de Soral) est un essayiste, militant politique et chef d’entreprise franco-suisse, né le 2 octobre 1958 à Aix-les-Bains. Militant du Parti communiste dans les années 1990, faisant une première carrière dans le monde du spectacle dans les années 1990 et au début des années 2000, il fonde en juin 2007, avec d’anciens membres du GUD (Le Groupe union défense est une organisation étudiante française d’extrême droite réputée pour son activisme), le mouvement Égalité et Réconciliation (E&R) — association présentée comme « nationaliste de gauche », mais généralement classée à l’extrême droite et considérée comme proche du Front national —, qu’il préside depuis lors. Il devient membre du comité central du FN en novembre 2007 jusqu’à son départ en février 2009. Il se présente ensuite aux élections européennes de 2009 en Île-de-France en cinquième position sur la « liste antisioniste » conduite par Dieudonné, dont il est devenu l’ami et l’« éminence grise », ce qui permet d’observer une continuité entre ses discours et les spectacles de l’humoriste. En mars 2011, il fonde la SARL « Culture pour tous » dont les activités gravitent autour d’E&R. Au cours des années 2000, il devient, aux yeux de la plupart des observateurs, un idéologue proéminent d’extrême droite, oscillant entre un antisémitisme traditionnel et le nouvel antisémitisme. Partageant des thèses à la fois nationalistes et de gauche, lui-même se définit comme « national-socialiste à la française ». Durant l’automne 2005, il rejoint l’équipe de campagne du Front national, où il est chargé des affaires sociales et du problème des banlieues. Ce ralliement n’est révélé par Soral que plus d’un an après, lors d’un entretien paru sur Internet le 29 novembre 2006. Il explique alors sa démarche en affirmant que le Front national constitue le seul parti qui lutte efficacement contre la « déferlante capitaliste et ultralibérale ». Parallèlement à son engagement au FN, Alain Soral lance en juin 2007 son propre mouvement, appelé Égalité et Réconciliation (E&R)[33]. Cette association, qui se présente comme « un club de réflexion politique trans-courants dans la tradition du cercle Proudhon des Berth et Valois », « entend convertir au nationalisme politique les jeunes des milieux populaires, et notamment ceux issus de l’immigration». Avec le soutien financier des anciens membres du GUD Frédéric Chatillon, Gildas Mahé et Philippe Péninque, et la participation de Serge Ayoub (Serge Élie Ayoub, plus connu sous le pseudo « batskin » est le leader du groupe d’extrême droite Jeunesses nationalistes révolutionnaires et du mouvement Troisième Voie des années 2010.), il ouvre Le Local, un bar associatif situé dans le 15e arrondissement de Paris. Néanmoins, cette association entre Soral et Ayoub fait long feu et ce dernier conserve seul la gestion du Local, « les JNR de Batskin n’appréciant pas vraiment les militants arabes d’E&R » selon Frédéric Haziza.
Le 18 novembre 2007, à l’occasion du congrès national du Front national à Bordeaux, Alain Soral, qui n’était pas candidat, est nommé au comité central par Jean-Marie Le Pen, réélu président du parti. Le 19 août 2008, Alain Soral annonce sa candidature à l’investiture comme tête de liste du Front national aux élections européennes de 2009 en Île-de-France. Six mois plus tard, le 1er février 2009, il décide de quitter le FN à la suite de sa relégation à une « place d’honneur » sur la liste. Il présente, avec Dieudonné et Yahia Gouasmi, alors président de la Fédération chiite de France, une « Liste antisioniste » recueillant 1,30 % des suffrages en Île-de-France (2,83 % en Seine-Saint-Denis) au terme d’une campagne émaillée d’incidents et d’échauffourées. La liste aurait été financée par la République islamique d’Iran de Mahmoud Ahmadinejad à hauteur de 3 millions d’euros.

1°) Doubles discours et contradictions

Soral a compris que, s’il veut « ratisser large », il doit avoir un discours flou et changeant, et savoir « s’adapter à son public ». Cette faculté d’adaptation lui permet, certes, d’espérer rencontrer du succès au-delà des seuls nostalgiques du IIIè Reich… mais c’est au prix de ridicules pirouettes théoriques et pratiques. Soral, qui n’hésite pas à se dire « marxiste », considère pourtant qu’il existe un « intérêt général des citoyens du monde » … Une négation en paroles de l’existence de la lutte des classes… Mais aussi et surtout un propos bien dans l’air du temps qui, n’en doutons pas, plaira aussi bien aux citoyennistes d’ATTAC qu’aux fachos partisans de l’association Capital/Travail!

C’est sans doute en qualité de « marxiste » que Soral qualifie le FN de «mouvement qui évolue vers la vraie gauche, la gauche sérieuse, la gauche économique » . Dans la foulée de cette affirmation hasardeuse, Soral conseille de lire « le programme économique » du Front National. Merci du conseil, Alain ! Une petite visite sur le site du FN peut toujours servir, effectivement ! Même si – crise économique oblige – le FN passe désormais sous silence ses propositions les plus ouvertement pro-patronales (sur la Sécurité sociale, notamment), il reste encore largement assez de « matière » sur leur site pour voir que ce parti est à 100% au service de la bourgeoisie. En vrac : « libérer au maximum l’entreprise des contraintes de toute nature qu’elle subit », « libérer le travail et l’entreprise de l’étatisme, du fiscalisme et du réglementarisme », « renégociation de la durée hebdomadaire du temps de travail par branches d’activité. Permettre en particulier de ‘gagner plus à ceux qui travaillent plus’ », «simplification du Code du travail », « créer un cadre favorable à l’entreprise, notamment aux PME », « baisser la pression fiscale » et notamment l’impôt sur la fortune et l’impôt sur les sociétés, développer les «régimes de retraite complémentaire par capitalisation», «assurer un service minimum dans les services publics», «obtenir des économies budgétaires en réorganisant la Fonction publique, par l’introduction du principe de mobilité et le non-remplacement d’une partie des départs en retraite». Ah ! c’est donc ça la « vraie gauche » ! ‘fallait y penser…
Avec une telle conception de la «gauche économique», il n’est pas étonnant que Soral puisse dénoncer la «société d’assistanat» tout en continuant à se prétendre «marxiste»…

Soral affirme, à propos de la police et de l’armée : « il y a très longtemps que ces gens-là n’ont plus aucun pouvoir en France, on peut leur cracher à la gueule tant qu’on veut » et qualifie les flics de « pauvres fonctionnaires qu’ont le plus haut taux de suicide de France » . Mais il affirme par ailleurs « nous sommes dans un régime totalement policier et totalitaire […] on est dans une société intégralement policière et dégueulasse » . La France, « régime totalement policier et totalitaire »… où les flics « n’ont plus aucun pouvoir » depuis « très longtemps » ? La contradiction est évidente, mais Soral espère probablement séduire les jeunes de banlieue et une partie de l’extrême-gauche avec sa rhétorique pseudo-libertaire et anti-keuf, tout en rassurant ses soutiens (et souteneurs) d’extrême-droite avec un discours plus traditionnel sur le thème de l’autorité qui n’est plus respectée. Au passage, nous ne saurions trop conseiller aux partisans d’Alain Soral de tester la validité des assertions de leur Grand Chef en « crachant à la gueule » de tous les flics qu’ils croisent. Avec un peu de chance, à force de coups de tonfa et de GAV, ils deviendront d’authentiques révolutionnaires.

Il y a quelques années, Soral évoquait « l’inculte – et désormais pas drôle – Dieudonné » (Alain Soral, Abécédaire de la bêtise ambiante, Jusqu’où va-t-on descendre ? , Pocket, Paris, 2003, p. 112). Il lui reprochait notamment de ne pas oser montrer du doigt cette « ‘communauté invisible’ certes surreprésentée dans le show-biz en termes de quotas, mais à laquelle il doit aussi son doux statut de rigolo » (Ibid., p. 114). « Communauté invisible », comprendre : les Juifs. Soral fait désormais liste commune avec « l’inculte » Dieudonné aux élections européennes de 2009… L’humoriste ( ?) est pourtant au moins aussi con aujourd’hui qu’en 2002, lorsque Soral écrivait ces lignes… en revanche, il est vrai qu’en matière d’antisémitisme, Dieudonné a accompli d’immenses « progrès » ces derniers temps !

Même type de revirement concernant les Arabes et/ou musulmans. Soral affirmait l’année dernière : « Aujourd’hui, on voit très bien que le Système diabolise les maghrébins. […] Vous Français arabo-musulmans et nous Français du Front National sommes diabolisés par le même système […] Toutes les saloperies qu’on raconte aujourd’hui sur les maghrébins de banlieue, sur les ‘kärchérisables’, c’est les mêmes qu’on a racontées sur Le Pen et les gens du
Front National… et elles sont aussi fausses!»

Soral souffre sans doute d’amnésie, il nous faut donc lui rappeler ses positions antérieures sur le sujet : «Leur seul espoir [aux Algériens], c’est qu’on y retourne [en Algérie]» ou « celui qui se comporte en colon, de plus en plus c’est le Beur » (Ibid., p. 99) ou : la France devient « un pays d’Anglo-Saxons névrosés envahis de Maghrébins hostiles » (Ibid., p. 124) ou encore, à propos de la situation en banlieue populaire dans les années 60 : « Les seuls qui posaient problème, déjà, c’étaient les Algériens qui se tenaient à l’écart dans la solitude, la peur, l’islam et la Sonacotra, et dont les jeunes, peu nombreux encore, foutaient déjà la merde » (Ibid., p. 40). Soral est démasqué par ses propres écrits : il fait partie de ce Système qui « diabolise les maghrébins », qui « raconte des saloperies sur eux » ! …Il est vrai qu’il a, depuis, changé radicalement de stratégie à leur égard : il espère même les incorporer à l’ « avant-garde » des bataillons d’extrême-droite : « Les premiers qui devraient se battre pour la préférence nationale, ça devrait être les Français d’origine immigrée, parce que c’est eux que [l’immigration] met le plus en danger. » Soral se plaît à répéter que leSystème « divise pour mieux régner » : c’est indéniable… Tout aussi indéniable que le fait que lui-même divise pour mieux régner ! Après avoir fait des maghrébins des boucs-émissaires, il leur conseille de se retourner contre les nouveaux arrivants en France et, au passage, il se dédouane de ses propres responsabilités en accusant un « Système » (impersonnel) d’être à l’origine de leur stigmatisation.
Dans cette même optique, lors d’une conférence à Fréjus en 2008, Soral a affirmé à propos des exactions commises aux Invalides lors d’une manifestation le 23 mars 2006 : « Moi j’étais très content de voir, effectivement, le ‘bolossage’ des petits cons du CPE… Tout ça est quelque part bon signe. » Le plus amusant est que les fafs présents dans la salle ont applaudi ces propos d’Alain Soral! Les mêmes qui, en d’autres circonstances, mettent en avant l’existence d’un racisme anti-blanc pour convaincre les électeurs d’accorder leurs suffrages à l’extrême-droite… Bonjour l’hypocrisie…

Ultime contradiction, à propos de ses opposants, Soral affirme : « ces gens-là ne vous sortent que des références des années 30 » … Or, lui-même ne se gêne pas pour « sortir des références des années 30 », en se réclamant notamment des pacifistes de cette période qui, se plaint-il, ont eu de gros problèmes après la guerre. De deux choses l’une. Ou bien les connaissances historiques de Soral sont très limitées (ce qui, après tout, n’est pas à exclure)… Ou bien il n’ose pas se réclamer trop explicitement de Jacques Doriot, Marcel Déat, Fernand de Brinon et autres « pacifistes des années 30 » qui ont été inquiétés à la Libération, non pas pour pacifisme mais… pour collaboration avec les nazis ! Soral fait parfois preuve d’un peu plus de discrétion et brouille les cartes en se faisant passer pour un «homme de progrès»…

2°) Récupération au profit de l’extrême-droite d’auteurs, de pratiques et de combats qui ne sont pas les siens

Les diatribes de Soral sont truffées de références, parfois explicites, à des auteurs qui ne sont pas d’extrême-droite. C’est bien connu : la culture, c’est comme la confiture, moins on en a, plus on l’étale. Soral tient donc à nous faire savoir qu’il a lu Guy Debord (tout en affirmant par ailleurs qu’il est « la partie de l’œuvre de Marx accessible aux publicitaires » , Ibid., p. 96 ), Jean-Claude Michéa, Michel Clouscard (référence à « l’idéologie du désir » ou dénonciation de la récupération de Nietzsche par des intellectuels de gauche), Pier Paolo Pasolini ( « codes intégralement fascistes de la mode » ), Pierre Clastres… De là où ils sont, Debord, Pasolini et Clastres ne risquent pas de protester… Concernant Michéa : les thèses qu’il développe dans ses essais sont contestables, mais il n’en reste pas moins évident que c’est de manière abusive que Soral se sert d’elles comme caution à sa prose d’extrême-droite. Nous ne pouvons que vous inviter à vous faire votre propre opinion en lisant. Quant à Michel Clouscard (dont les thèses sont, là aussi, contestables – mais, présentement, là n’est pas la question), dans une tribune libre dans L’Humanité (30 mars 2007), il a tenu à préciser qu’ « associer […] d’une manière quelconque nos deux noms [le sien et celui de Soral] s’apparente à un détournement de fonds. Il s’avère qu’Alain Soral croit bon de dériver vers l’extrême droite (campagne pour le FN). Il veut y associer ma personne, y compris en utilisant mes photos à ma totale stupéfaction. Je n’ai en aucun cas autorisé Alain Soral à se prévaloir de mon soutien dans ses menées prolepénistes. Le Pen est aux antipodes de ma pensée. » Clouscard étant décédé le 21 février 2009, gageons que le fossoyeur Soral va pouvoir reprendre tranquillement son « détournement de fonds ».

Soral se plaît également à affirmer que « Marx voterait aujourd’hui Le Pen. » Sans doute conscient que cet « argument » est trop visiblement spécieux, il prétend aussi que votent pour le FN « des branchés, des marginaux, […] des anciens d’Action Directe » … A défaut de correspondre à une quelconque réalité, cette façon de présenter l’électorat FN est bien plus sympatoche que celle qui dépeindrait les partisans de Le Pen sous les traits de bourges de la région PACA, de vieilles rentières, de boneheads alcooliques (ah ouais mais nan… eux, ‘faudrait déjà qu’ils trouvent le bureau de veaute) ou encore de petits patrons/commerçants/artisans (qui ont eu l’occasion de montrer, tout au long du XXe siècle, qu’ils constituaient le terreau de toutes les réactions).

Dans la même veine, Soral reprend à son compte le concept de décroissance, se dit « assez proche de certains écologistes » . Il évoque aussi « un processus de domination par l’intégration du flic » . Ce qui est juste, seulement voilà : ça sonne très « Mai 68 » (cf. les slogans du style « Tue le flic qui est dans ta tête. ») dont Soral est, comme chacun sait, un contempteur ! Plus fort encore, il s’imagine même rejoindre un jour « les anti-système radicaux qui vivent uniquement de récup’ dans les poubelles, et dans des endroits squattés » et il n’hésite pas à prendre la défense de Julien Coupat. Et puis quoi, ensuite ? Une apologie des black-block ? A un tel stade d’opportunisme et de démagogie, tout est possible… Démagogie toujours, lorsque Soral justifie son soutien aux PME en disant que des « économistes marxistes » prônaient un tel soutien dès les années 90. « Économistes marxistes » que, bien sûr, il ne cite pas. Et pour cause puisque soit ils n’existent pas, soit ils ne sont pas marxistes !

Alain Soral se réclame abusivement de la « dialectique. » En fait, il ne s’agit que d’un artifice rhétorique bien commode dont il use à chaque fois que son arrivisme ou sa médiocrité intellectuelle menacent d’éclater au grand jour. Ainsi, à ceux qui s’étonnent de sa trajectoire politique, Soral répond qu’elle est « dialectique ». Et sa fâcheuse tendance à faire de Karl Marx un apôtre de l’extrême-droite est – devinez quoi ? – « dialectique » !

Notons que cette tendance à la récupération de tout et n’importe quoi va au-delà du seul Alain Soral : c’est une véritable mode à l’extrême-droite depuis quelques temps. Presque tous se disent maintenant « révolutionnaires » (en période de crise économique, ça passe mieux que « contre-révolutionnaires » ou « royalistes »… mais il s’agit de « révolutionnaires » bien particuliers : des « révolutionnaires » qui sont anticommunistes primaires, qui soutiennent les contre-réformes du gouvernement et qui agressent les grévistes). Et pendant que certains fachos se réclament de Che Guevara, d’autres découvrent les situationnistes… Des identitaires se prétendent même « enfants de la Commune et du 6 février 1934 ». Comme s’il était possible d’établir une filiation entre le premier gouvernement prolétarien de l’Histoire et une tentative de coup d’Etat fasciste ! Cela étant dit, le 6 février 34, on leur le laisse et on confirme : ils en sont bien les héritiers!

3°) Fascisme et poujadisme

Dans sa préface à Jusqu’où va-t-on descendre ?, Soral supposait que le « libéral libertaire bourgeois bohème » trouverait ses écrits « poujadistes » ou encore « fascistes » (Ibid., p.12). Eh bien, si tel a vraiment été le cas en 2002 lorsque cet essai est sorti, force est de constater que le « li-li bo-bo » – que pourtant nous n’apprécions pas – aura cette fois-là eu raison. Puisque, quelques années plus tard, Soral se vantera d’avoir écrit certains discours de Jean-Marie Le Pen. Rien d’étonnant quand on voit à quel point les thématiques fascistes et poujadistes sont au cœur de la « pensée » soralienne. Dans une conférence de mars 2009, entre une référence à la propagandiste du IIIe Reich Leni Riefenstahl et une dénonciation de l’ « idéologie maçonnique » , Soral trouve quand même le temps de se montrer choqué par le tribunal de Nuremberg ( « On tue tous les nazis, parce que c’était le Mal donc on les raye de la planète terre.» ) et par l’épuration à la Libération… Cette conférence se déroulait pourtant à l’initiative du Parti Populiste (extrême-droite), dont le programme mentionne le rétablissement de la peine de mort pour les auteurs de « crimes de guerre, […] assassinats, actes de barbarie, tortures d’innocents », donc on ne voit pas trop pourquoi Soral s’indigne des exécutions de nazis et de collabos (à moins qu’il ne considère pas les Juifs, les Tsiganes et autres communistes qui ont été massacrés comme de « vrais » innocents ?). Soral estime aussi que « de toute façon, le métissage c’est la violence » … Assertion guère compatible avec celle-ci, également de son « cru » : « On [le peuple français ?] est un métissage réussi puisque cohérent, lent, accepté, etcetera. » Alors, le métissage c’est la violence, oui ou non ? Comme nous l’avons vu précédemment, Soral se fiche pas mal de s’empêtrer dans ses contradictions puisqu’elles sont « dialectiques ».
Soral nous offre encore un magnifique exemple de « dialectique » quand il déclare : « quand on est marxiste, on doit fonctionner sur des concepts marxistes, quand on abandonne tout ces concepts pour se fonder sur des concepts petits-bourgeois, on se casse la gueule » avant d’affirmer que « pour faire quoi que ce soit de subversif en politique » , il a plus confiance dans les « patrons de bistrot, les chauffeurs de taxi et ce qu’on appelle la petite-bourgeoisie » que dans les profs et les étudiants. Karl Marx voyait-il dans ces catégories de population une force révolutionnaire ? A-t-il prôné la dictature des patrons de bistrot ? Ou bien écrit « petits-bourgeois de tous les pays, unissez-vous » ? Soit Alain Soral a accès à des textes cachés de Marx, soit – c’est plus probable – il se sert, pour appuyer ses théories bancales, de ces mêmes « concepts petits-bourgeois » qu’il reproche à d’autres d’utiliser.Typiquement poujadiste est la défense soralienne du « petit patron », prétendue victime de la « persécution fiscale » et de la « méchanceté des prudhommes » . Soral se livre à cet exercice en se réclamant notamment de « Michéa » … On le comprend : pour réussir la prouesse de défendre ouvertement une fraction du patronat tout en restant « marxiste-compatible », il fallait au moins la caution d’un intellectuel qui se réclame du Socialisme (et pas de la « gauche » : dans l’esprit de Michéa, ce n’est pas la même chose… c’est même antinomique)… Au passage, Soral se livre à des reproches (malheureusement !!) infondés concernant Arlette Laguiller : selon lui, dans ses discours, elle ne ferait pas de différence entre petit patronat et grand patronat… En réalité, dans ses interventions, cette réformiste patentée de Laguiller flétrit presque uniquement le « grand patronat » … comme si les autres patrons étaient plus respectables !
Soral ressort également une ruse habituelle du fascisme pour servir de « paratonnerre » à la bourgeoisie en temps de crise économique : il dénonce régulièrement et avec insistance le « capitalisme financier spéculatif » et la « finance mondiale spéculative » , espérant que les exploités ne s’apercevront pas que le problème est plus global et que c’est toute la société de classe (Alain Soral compris) dont ils doivent se débarrasser. Dans « Qu’est-ce que le national-socialisme ? », texte daté de juin 1933, Trotsky remarquait déjà que « tout en se prosternant devant le capitalisme dans son entier, le petit bourgeois déclare la guerre à l’esprit mauvais de lucre. » Cette autre sentence soralienne participe de la même logique du « paratonnerre » : « Ce monde [du marché] est porté par les élites blanches occidentales judéo-protestantes » Il s’agit ici, en réduisant le capitalisme à ses seuls partisans juifs ou protestants, d’épargner le catholicisme (dont Soral se réclame – entre mille autres « étiquettes », il est vrai !) ainsi que les Arabes et/ou musulmans dont Soral veut se faire de nouveaux alliés, convaincu qu’il est que « dans l’imaginaire politique africain ou maghrébin, c’est un type de gauche Le Pen, hein… et même d’extrême-gauche parce que c’est pas des régimes très cools là-bas. » Au cas où vous en auriez douté, Soral manie fort bien la théorie du complot et a des talents certains en matière de réécriture de l’Histoire : « [Les Noirs] étaient issus de l’empire colonial qu’ils ne détestaient pas particulièrement d’ailleurs, en dehors de certaines élites financées souvent on sait pas trop par qui… » Comme dirait un chanteur sarkozyste : « Ah ! Le temps béni des colonies… » Eh oui, Soral, c’est bien connu : les colonisés ne détestaient pas particulièrement la puissance coloniale, cette dernière a décidé d’elle-même, spontanément et sans pression d’aucune sorte, de quitter le continent africain et, d’ailleurs, depuis la décolonisation, la France a totalement cessé de s’immiscer dans les affaires intérieures du Gabon, de la Côte d’Ivoire, du Tchad ou du Togo…
Enfin, dans la rubrique « comment, par la calomnie, l’extrême-droite assassine Jaurès une seconde fois », cette citation : « La position de Le Pen est très respectable et très cohérente, même sur le plan de l’immigration, du racisme, etcetera, elle est très saine, c’est une position de patriote français de gauche du début du siècle, c’est la position… il serait même à la gauche de Jaurès aujourd’hui ! » … Sûrement, oui !! Le Pen est à peu près autant à la gauche de Jaurès que l’était l’homme qui l’a abattu, Raoul Villain, qui fut membre du mouvement catholique du Sillon et du groupe d’étudiants «nationalistes» de la « Ligue des jeunes amis de l’Alsace-Lorraine ».

4°) Antisémitisme

L’antisémitisme, ce socialisme des imbéciles, est très apprécié d’Alain Soral. Il s’agit, là encore, de détourner la colère populaire vers des boucs-émissaires. Mais ce brave Soral, décidemment très prévoyant, n’a pas attendu la crise économique pour distiller son poison. En 2004, déjà, il déclarait : « Quand avec un Français, Juif sioniste, tu commences à dire ‘y a peut être des problèmes qui viennent de chez vous. Vous avez peut-être fait quelques erreurs. Ce n’est pas systématiquement la faute de l’autre, totalement, si personne ne peut vous blairer partout où vous mettez les pieds.’ Parce qu’en gros c’est à peu près ça leur histoire, tu vois. Ça fait quand même 2500 ans, où chaque fois où ils mettent les pieds quelque part, au bout de cinquante ans ils se font dérouiller. Il faut se dire, c’est bizarre ! C’est que tout le monde a toujours tort, sauf eux.
Le mec, il se met à aboyer, à hurler, à devenir dingue, tu vois. Tu ne peux pas dialoguer. C’est à dire, je pense, c’est qu’il y a une psychopathologie, tu vois, du judaïsme sionisme (sic !) qui confine à la maladie mentale. » …Puis, cette année : «Il y a quand même un milliard de chrétiens qui s’excusent face à 15 millions de Juifs… C’est quand même bizarre, il a dû se passer quelque chose pour qu’on soit obligés de s’humilier à ce point là, que notre pape soit obligé de demander pardon parce qu’il y a un évêque ultra-marginal qui a dit trois conneries » Les « conneries » de Richard Williamson étant « juste », pour rappel, ses déclarations selon lesquelles « 200 000 à 300 000 Juifs ont péri dans les camps de concentration, mais pas un seul dans les chambres à gaz. » Intéressante également, cette déclaration de Soral qui reprend le stéréotype, popularisé par le Protocole des Sages de Sion, du Juif fauteur de guerre : « M. Finkielkraut était pro-croate, M. Bernard Kouchner… euh… M. Cohn-Bendit… euh nan pas Cohn-Bendit… C’était Bernard-Henri Lévy, il était pro-bosniaque, ils ont chacun choisi leur camp afin d’attiser la haine et la violence. On ne sait pas trop pourquoi, ils ont dû tirer ça à pile ou face… » Au risque de décevoir Soral et ses groupies, il est important de souligner que l’anéantissement de la République fédérale socialiste de Yougoslavie a des causes multiples et complexes, n’ayant rien à voir ni avec Finkielkraut ni avec BHL. Pire encore : Finkielkraut et BHL n’auraient jamais existé que cela n’aurait strictement rien changé au sort des peuples des Balkans.
Courageux mais pas téméraire, Soral, peut-être lassé des agressions physiques et des décisions de justice défavorables, se replie la plupart du temps sur des propos plus allusifs visant « l’autre d’une telle communauté que je ne nommerai pas » , stigmatisant Daniel Cohn-Bendit en tant que « parasite de la société française… qu’il insulte ! » ou affirmant : « La France [que les mecs de banlieue] n’aiment pas, je ne l’aime pas non plus… C’est la France de Bernard-Henri Lévy, je ne l’aime pas non plus. » Que l’on soit bien clairs : les personnalités auxquelles Soral s’en prend sont souvent méprisables. Seulement, bien d’autres le sont tout autant et dont Soral ne pipe pourtant pas un mot. Et il n’est pas compliqué de comprendre quel est sans doute le but – et quel sera assurément le résultat – des envolées soraliennes visant Bernard Kouchner, Alexandre Adler, BHL, Jacques Attali, Laurent Fabius, Alain Finkielkraut, Élisabeth Lévy, etcetera. Ces diatribes permettent à Soral de passer pour un type qui ose s’en prendre aux « puissants » alors qu’elles ont pour fonction objective, en ne visant que des personnalités à l’origine ethnico-religieuse (supposée !) commune, d’épargner la bourgeoisie dans son ensemble en détournant le prolétariat des approches strictement classistes.

5°) Stalinisme

Soral a gardé de graves séquelles de son passage par le Parti dit « Communiste ». Il n’hésite pas à qualifier la CGT de « réseau de résistance ou d’opposition traditionnelle » alors que cela fait au moins sept bonnes décennies que la Confédération Générale de la Trahison est un obstacle aux tentatives d’émancipation des prolétaires. Pour Soral, « tout ce qui est de l’ordre de la violence […] et de la guerre civile, c’est forcément un truc qui affaiblit la France. » Ce Soral qui s’oppose à la violence et à la guerre civile au nom du salut de la France n’a, contrairement à ses prétentions, rien d’un marxiste… mais c’est un parfait stalinien ! C’est avec ce même type d’arguments, avec cette même dévotion envers l’unité nationale que le P « C » F a, à trois reprises, saboté des situations révolutionnaires : en 1936 (Maurice Thorez, secrétaire général du P « C » F : « il faut savoir terminer une grève » ), à la Libération (Thorez, toujours : « produire, produire, encore produire, faire du charbon c’est aujourd’hui la forme la plus élevée de votre devoir de classe, de votre devoir de Français » et « La grève, c’est l’arme des trusts. » ), en Mai 68 (Georges Séguy, secrétaire général de la CGT : « …ce mouvement lancé à grand renfort de publicité qui, à nos yeux, n’a pas d’autre objectif que d’entraîner la classe ouvrière dans des aventures en s’appuyant sur le mouvement des étudiants. » ). Il arrive aussi à Soral de s’attaquer au « Capital apatride » et au « Capital nomade » . C’est cette même idée qu’il développe lorsqu’il affirme dans une interview que « tous les internationalistes aujourd’hui sont des gens de droite, par essence, tu vois… » Notons en passant que, trois minutes plus tôt, dans cette même interview, il affirmait : « Je ne crois pas à l’essentialisme, les gauchistes essentialistes m’emmerdent, ce sont des crétins et des petits cons ». Pour en venir à ce que révèle, sur le fond, cette citation, Soral – ce « crétin » et ce « petit con » d’essentialiste (ce sont ses termes) – reprend à son compte la vieille antienne stalinienne qui affirme que, par opposition au Capital qui n’a pas de frontières, qui est « cosmopolite », les travailleurs se doivent d’être nationalistes. C’est ballot : Soral le stal’ a oublié que le Manifeste du parti communiste se termine par un appel à l’union des prolétaires de tous les pays…

6°) Apologie de régimes répressifs

Il n’y a pas besoin de creuser bien longtemps pour s’apercevoir que Soral est contre-révolutionnaire : il suffit de regarder quels régimes et quels chefs d’Etat il admire ! Saddam Hussein (entre autres) est rangé par ses soins dans la catégorie des « chefs d’Etat locaux de puissances alternatives » . Alternatives à quoi ? Sûrement pas au capitalisme, en tout cas ! Le premier fait d’armes de Saddam Hussein est la participation à une tentative d’assassinat, en 1959, du général et Premier ministre marxisant Abdul Karim Qasim qui, l’année précédente, avec d’autres militaires, avait renversé la monarchie iraquienne. Une fois arrivé au pouvoir (avec le soutien des Etats-Unis), à la tête du parti Baas, Saddam Hussein a réprimé férocement ses opposants, notamment les membres du Parti Communiste Irakien (ce qui n’a pas empêché Moscou de continuer à soutenir le régime baasiste… ça en dit long sur la teneur en socialisme de la bureaucratie stalinienne). Soral fait également l’apologie de Poutine, ex-membre du KGB et bourreau du peuple tchétchène qui, en fait d’« alternative », a surtout parachevé le rétablissement du capitalisme privé en Russie (ouverture à la concurrence du fret ferroviaire, baisse du taux d’imposition sur les sociétés…) et restreint les déjà peu nombreuses libertés démocratiques dont bénéficiaient les Russes ( journalistes assassinés, opposants emprisonnés, désignation par le Président et non plus élection des gouverneurs des sujets de la Fédération de Russie, grande impunité accordée aux membres des groupes fascistes/néonazis qui commettent de nombreuses exactions). Autre objet d’admiration de Soral : la République islamique d’Iran, régime théocratique où les militants des organisations de gauche ont été exécutés par milliers suite à la contre-révolution islamique et où les minorités (kurdes, arabes) sont soumises à de multiples brimades. Ce régime qui tente de fédérer sa population autour de discours hostiles à l’Occident, aux Etats-Unis, à Israël, sait pourtant miser sur plusieurs lièvres à la fois : dans les années 80, il n’a pas hésité à acheter des armes aux Etats-Unis (qui se sont servis de l’argent récolté grâce à ces ventes pour financer une guérilla d’extrême-droite au Nicaragua : c’est la fameuse affaire Iran-Contra) et à Israël. Les dirigeants iraniens sont également ravis de la décision des Etats-Unis et de la dictature européiste de classer comme organisation terroriste l’Organisation des Moudjahiddines du Peuple Iranien (OMPI), et ils ont sûrement vu d’un bon œil les perquisitions visant l’OMPI opérées en France en 2003. La « lutte contre le terrorisme » (c’est-à-dire, en réalité : le terrorisme d’État) est décidemment sans frontières…

7°) Arrivisme et haine de classe

Après avoir « adhéré » au mouvement punk, il rejoint le P « C » F. Il finit par quitter ce parti dans les années 90, une fois que l’Union Soviétique s’est cassé la gueule et qu’il s’est rendu compte – soixante ans après tout le monde, mais mieux vaut tard que jamais – que le P « C » F n’est pas révolutionnaire. Il qualifie son Abécédaire de la bêtise ambiante, paru en 2002, de « national-républicain » et paraît alors proche de Jean-Pierre Chevènement.
Passade de courte durée puisqu’il se rapproche ensuite à grandes enjambées de l’extrême-droite, jusqu’à rejoindre l’équipe de campagne de Jean-Marie Le Pen en vue des présidentielles de 2007. Mais il est vrai que, dans l’interview où il annonçait son rapprochement avec le FN, Soral affirmait que, faisant cela, il rejoignait un parti « qui pèsera demain 25% minimum » (forcément, puisque « Le Pen, c’est le plus grand résistant au Système de France » !!). Quelle déception au soir du premier tour des présidentielles quand Le Pen, doublé sur sa droite (extrême) par un Sarkozy vraiment très décomplexé, n’obtient « que » 10,44% des voix. Pas grave, Soral a l’explication : « Le Pen mérite la France, mais je ne suis pas sûr que la France et les Français tels qu’ils sont aujourd’hui méritent Le Pen. » Dit plus clairement : les Français sont des cons. Venant de quelqu’un qui passe son temps à glorifier démagogiquement le « Peuple » et la « Nation », c’est plutôt cocasse… A l’échec du FN aux présidentielles vient s’ajouter l’échec, plus net encore, des municipales en 2008, ce qui fait que Soral doit commencer à se demander s’il a misé sur le bon cheval (blanc).

Soral annonce finalement son départ du FN le 1er février 2009, le parti n’ayant daigné lui proposer, en vue des élections européennes, qu’une place d’honneur sur la liste en Ile-de-France. Une simple place d’honneur à lui, Alain Soral, lui qui est « rebelle depuis l’âge de seize ans » , vous vous rendez compte ?!?! Mais puisqu’il ne veut surtout pas sombrer dans l’oubli et qu’il tient à faire parler de lui à tout prix, Soral se contente finalement d’une place de numéro 5 sur la liste antisém… pardon… « antisioniste » de Dieudonné. On ne sait jamais, dès fois que… Après tout, « les gens sont tellement cons, ils en redemandent… ». Et peut-être même que c’est ces « cons » là qui iront voter…

Menotté dans le dos, il échappe aux policiers (bonne cavale)

mardi 11 mars à marseille

Un homme qui venait d’être contrôlé chemin de Fontainieu, à Saint-Joseph (14e) à Marseille, dans la nuit de samedi à dimanche, vers 0h30, au volant d’une voiture, a pris la fuite, avant d’être rattrapé dans un campement de gens du voyage.
Un attroupement s’est alors formé et le suspect est de nouveau parvenu à fausser compagnie aux policiers.

trouver dans la provence

la cantine pour cantiner c’est samedi !

Ce mois-ci exceptionnellement la « Cantine pour cantiner » aura lieu Samedi
15 Mars , toujours à la KUIZIN 36 rue Bernard à la belle de mai !

Michel G. est toujours incarcéré à la Centrale d’Arles et il se prépare à
demander une libération ayant 30 ans de placard au compteur… C’est donc
un nouveau chapitre qui s’ouvre … celui d’un processus de libération qui
peut être long, très long et qui s’accompagne souvent de chantage et de
pression diverses…

Alors une fois de plus , tous les sous récoltés serviront à payer son
mandat de 120 euros qui coûte quasi 130 E et le surplus éventuel sera mis
de côté pour préparer ce que coûte une libération.

onafainfrpetit

Brochure sur l’autodéfense informatique !

 

http://juralib.noblogs.org/files/2014/03/011.jpg

L’Informatique : Se défendre et attaquer

Cette brochure a été faite par désir de rassembler les connaissances théoriques et les outils pratiques actuellement les plus efficaces à nos yeux, pour utiliser l’informatique pour des activités sensibles, sans se faire avoir. Concrètement, ça implique d’être en mesure d’agir de manière anonyme, confidentielle et en laissant le moins de traces possible derrière nous. Sans ces précautions, inutile d’espérer déjouer longtemps la surveillance et la répression employées par les États et leurs classes dirigeantes pour continuer à exercer tranquillement leur domination.

Se réapproprier les outils informatiques, c’est comprendre pour mieux se défendre et… attaquer, mais c’est aussi se donner les moyens de pouvoir choisir en connaissance de cause, quand ne pas utiliser l’informatique.

Le texte est disponible en ligne sur le site infokiosques.net.

Christine, combats en détention et répression… énième épisode

Depuis son incarcération en novembre 2012, Christine proteste régulièrement contre l’arbitraire de la pénitentiaire et pour l’application des droits (théoriques !) des prisonniers et prisonnières. Ce qui lui vaut un enchaînement de conflits avec les surveillants et l’AP, de CRI (compte-rendus d’incidents), placements au mitard et au quartier d’isolement, transferts disciplinaires, et quelques procès… Tout ceci durcit et rallonge sa peine. L’Envolée et divers sites internet relaient ce qu’elle relate dans ses lettres*. Dès son arrivée au centre de détention de Réau, mi-octobre 2013, elle a refusé de prendre la carte de circulation nécessaire aux passages des multiples sas de sécurité en détention, ce qui lui a valu d’être directement placée en régime « portes fermées ». Le 5 mars, elle est passée en procès au TGI de Melun, accusée d’avoir mordu un surveillant au cours d’une prise de bec pour la réouverture de la « salle de convivialité » (voir lettre et compte-rendu ci-dessous). Elle re-passera bientôt devant le tribunal de Lyon, qui l’avait condamnée en février 2013 à trois mois de prison ferme pour 7 délits, dont : « refus de prélèvement ADN », « outrage et rebellion », « évasion » de garde à vue… Le parquet, souhaitant une peine plus lourde, avait fait appel. L’audience aura lieu à la cour d’appel de Lyon le 14 avril à 13h30, et la présence d’un public solidaire sera la bienvenue. Christine a été transférée à nouveau fin janvier 2014, elle est à l’heure actuelle au centre pénitentiaire pour femmes de Rennes.
Son adresse : Christine Ribailly écrou 7993,CPF de Rennes, 18 bis rue de Châtillon, 35031 RENNES Cedex
Bref compte-rendu du procès du 5 mars au TGI de Melun : Christine était accusée d’avoir mordu le surveillant Ha-o-kwi. Quelques personnes étaient venues la soutenir. Le procureur et les parties civiles réclamaient la peine plancher de un an pour récidive, et un dédommagement de 500euros pour le doigt du surveillant, insistant sur la nécessité de punir sévèrement cette détenue récalcitrante qui selon eux menaçaient la détention. Son avocat, Benoît David, de l’association Ban Public (voir http://prison.eu.org/), a tout d’abord plaidé la relaxe pour divers vices de procédures. Il a aussi insisté sur le fait que Christine ait été tabassée suite à la prise de bec avec Ha-O-kwi, qui curieusement n’a porté plainte que trois semaines plus tard… quand les images de vidéo-surveillance n’étaient plus visionnables ! Christine a terminé en parlant de la prison : « Je n’ai jamais avoué à ma grand mère que j’étais en prison, elle n’arrêtait pas de demander quand je viendrais la voir. Elle est morte avant que je sorte de prison. Voilà ce que c’est la prison. Je me demande en quoi cela protège votre société ? » Christine et son avocat ont eu la « bonne » surprise de ne la voir condamnée « que » à un mois de prison supplémentaire et 200euros d’amende. Une peine qui reste lourde, même si on s’attendait à pire, connaissant les habitudes de la justice dans ce genre d’affaires.
A suivre…
*Un des épisodes précédents est relaté ici : http://rebellyon.info/?Delibere-d-Arras-et-d-autres et une autre lettre de Réau est lisible ici : http://rebellyon.info/?Resistance-a-la-taule-de-Reau-un
Lettre de Christine au sujet des évènements survenus à Réau :
« CD de Rennes, jeudi 6 février 2014 Au Centre de Détention Femmes de Réau, les filles qui n’ont plus le droit au « régime de responsabilité »1 (donc que l’AP maintient en irresponsabilité avec la complicité de l’UCSA) ont quand même la possibilité de faire les deux premières heures de promenade de l’après-midi au chaud. Ils appellent ça « la salle de convivialité » et on peut y avoir accès à quelques jeux de société. Le 2 décembre, j’y étais juste avec Kaoutar (qui cartonne au scrabble!). Dans le couloir on a entendu du grabuge car une fille voulait y venir alors que la matonnerie le lui refusait (depuis, selon son souhait, elle a été transférée, elle devrait même être dehors à l’heure qu’il est). Le 3 décembre, on n’a pas eu accès à cette salle car elle sert aussi de vestiaire quand il y a des arrivantes. Et le 4 au matin, une affiche la déclarait fermée, sans explication et sur ordre de la direction. J’ai demandé aux surveillantes puis aux gradés pourquoi, aucun n’a voulu me répondre, tant il était évident que c’était juste une crise d’autorité injustifiée. Je suis alors allée demander à l’officier, dans son bureau. Il a encore forcé la dose sur l’autoritarisme et le mépris, m’envoyant, grâce à un CRI mensonger, au mitard pour 18 jours. Au prétoire du 6, la directrice a dit qu’elle ré-ouvrirait la salle « dans une semaine ». Mais quand je suis sortie du QD le 21 décembre, la salle était toujours fermée, sans plus de raison. On en a parlé en salle de muscu avec les filles du RDC et on a décidé de demander la ré-ouverture mais aussi une ouverture exceptionnelle le 1er janvier à midi « pour commencer l’année sous le signe de la bonne camaraderie », selon les termes de notre courrier signé par 11 d’entre nous (sur 13 au rez-de-chaussée!). Les chefs ont eu cette lettre collective le 24 au soir. Le vendredi 27, on n’avait toujours pas de réponse. J’ai insisté auprès des chefs qui m’ont refusé une audience mais ont pris 5 filles à part pour leur dire « Ne suivez pas Ribailly dans ses conneries. On peut très bien vous mettre un CRI car les pétitions sont interdites. C’est nous, et nous seuls, qui décidons si la salle sera ré-ouverte et quand ». Elles sont rentrées à fond dans la menace et m’ont dit qu’elles feraient rien qui risquerait de déplaire à la pénit’. Moi, j’ai chopé la directrice dans le couloir dès que j’ai pu, c’est à dire le lundi 30. Elle m’a dit, une fois qu’elle a compris que je lui collerai aux basques jusqu’à avoir une réponse, que la salle serait ré-ouverte le lundi 6 (c’est à dire à la fin des vacances scolaires, quand les activités reprendrons, logique,…) et qu’ils allaient décider en équipe pour l’ouverture de mercredi, qu’on en serait informées le lendemain en fin d’AM. Donc le mardi 31, à 15h, juste à la sortie du gymnase, je suis appelée au bureau des chefs. Il y avait 2 bricards, Ho-a-Kwie et Borde, une nouvelle. Il m’a dit : « Je t’ai appelé pour te donner la réponse pour la salle demain ». J’étais convaincue que c’était refusé et j’ai dit : « pourquoi juste moi ? On est 11 à l’avoir signé cette lettre, il y a une semaine ! » Il a essayé d’expliquer que j’étais la seule à avoir mis une affiche (c’est vrai et ça m’a valu un CRI de plus, à mettre sur la pile), à avoir alpagué la dirlo, donc que j’étais la porte-parole. J’ai refusé ce terme et il m’a dit qu’il préviendrait chacune des filles individuellement. Après, ils m’ont passé des documents administratifs, en partie périmés que j’ai bâclé, et je suis partie. Une dizaine de minutes plus tard, j’étais de retour, un peu calmée et j’ai demandé un imprimé pour répondre aux papiers que j’avais jetés. Et (et c’est juste à ce moment-là que j’ai eu tort car je savais qu’ Ha-o-kwie est un sale menteur), avant de partir, je me suis retournée vers lui : – Tu préviens les filles une par une, hein ? Parce que depuis 10 min, tu n’as rien fait, alors que la moitié sont à la biblio où tu pourrais nous parler à toutes en même temps. – Je fais ce que je veux ! – Non, foutu psychopathe, tu ne fais pas ce que tu veux ! Tu as pris un engagement, tu le tiens ! Si t’as un problème avec la « toute puissance », vas donc voir le psychiatre que vous m’avez balancé dans les pattes alors que je réclamais la radio au mitard ! – Tu t’en vas de ce bureau ! – Et pourquoi ? Pour te laisser le temps de rédiger un CRI pour l’affiche, alors que tu dois nous répondre ? – J’ai dis que je te répondrais. Je le ferai si je veux, c’est ça la liberté d’expression ! – Sale menteur ! Vous passez votre temps à ça : mentir et menacer. Comme quand vous avez dit aux filles de se méfier de moi… – On sait bien que c’est toi qui a écrit cette lettre. Et il n’y a que toi qui fait chier… – Quoi ? J’ai pas écrit cette lettre ! Je l’ai rédigée, c’est tout ! On est 11 à l’avoir signée ! – Ouais, t’as même fait signer les filles qui savent pas écrire ! – Qu’est ce que tu dis là ? C’est vous qui menacez les filles, pas moi ! Y a des filles qui t’ont dit qu’elles avaient signé alors qu’elles ne voulaient pas manger ensemble, peut être ? – On m’a dit que tu leur faisais peur… Là, ça a été trop ! J’ai fait un pas en avant, bien vif, dans sa direction, mais sans le toucher. Borde et deux matonnes qui s’étaient approchées à cause du bruit de l’engueulade, m’ont saisie par le bras, lui a bondi de son siège, effrayé. Je n’ai pas bougé, j’ai juste ricané : « C’est toi qu’a peur, minable menteur ! ». Alors qu’elles étaient trois à me tenir sans que je me débatte, il a pointé son index sur moi pour me menacer : « c’est une agression sur personne ! Tu vas manger ! ». Je l’ai laissé délirer trente secondes puis, lassée, j’ai fait mine de le lui happer le doigt. Je sais que je n’ai pas serré les dents, mais il est aussi douillet que lâche et l’alarme a été lancée. Ils m’ont foutue au sol et menottée dans le dos pendant que ce [biiiiip] m’envoyait des coups de poing au visage. Au mitard, ils m’ont arraché mon survêt’ (avec lacet) et m’ont laissée à poil et menottée pendant près d’une heure. Je n’ai eu l’ensemble de mes affaires que 36h plus tard. Je n’ai vu le toubib que 72h après, c’est à dire après le prétoire qui a eu lieu le 2 janvier. Le prétoire a été dégueulasse. Il y avait un vice de procédure énorme (je n’ai pas eu le dossier 24h avant ) mais mon commis d’office était minable. Il n’y avait pas non plus les images de la caméra qui donne sur le bureau des chefs et qui devaient montrer les coups de poing au visage (confirmés par le certificat médical, 3 jours après). Il n’y a même pas le Compte Rendu Professionnel (CRP) d’une matonne qui dit que j’ai crié au chinois « c’est toi qui a peur ! » et qu’elles me tenaient quand je l’ai « mordu », mais la dirlo n’en a pas tenu compte. Il n’y avait aucun certificat médical constatant cette « grave blessure » que je lui avais infligé. Bref, sans originalité, j’ai pris 30 jours avec une promesse de dépôt de plainte et de transfert disciplinaire à la clef. Le lendemain, le mitard étant très proche de la cour du RDC, les filles m’ont saluée et m’ont dit qu’on leur avait proposé à 11h d’aller à la salle de convivialité. À sept, elles ont partagé le sac que j’avais préparé pour ça (soda, gâteaux, bonbons, saucisson). Elles n’y sont pas restées à midi parce que c’est interdit d’y fumer. Depuis, je ne les ai pas ré-entendues dans la cour mais l’aumônière m’a dit qu’elles me saluaient bien. Une autre bonne nouvelle : mercredi, bien sûr, quand j’ai pu aller en promenade, j’ai dit : « je rentrerai quand il y aura un transistor ». Ils sont venus, comme d’habitude, avec casques et boucliers. Jeudi, ils m’ont laissée en promenade de 11h à 14h30 ! Mais quand je suis rentrée en cellule, en plus de la gamelle froide, il y avait un petit poste de radio FM. On ne capte que Radio Autoroute, ce qui n’a rien d’exaltant, mais c’est quand même une victoire. Ma voisine de QD qui était là depuis 12 jours, a eu aussi le sien. Elle n’a pas compris l’ironie quand j’ai lancé « El pueblo unido jamás será vencido » en guise de chant de victoire. […] Les 30 jours sont passés, lentement bien sûr, mais sans trop de provo, à part le refus de courrier interne, commun à tout le CPSF (Centre Pénitencier Sud Francilien), de leur part. J’avais la radio et j’ai eu un parloir de 2h30 avec ma mère. J’appréciais les visites des aumônières ou autre pour le break, pour voir des gens sans uniforme. J’attendais aussi la GAV. Elle n’a eu lieu que le 28, à la toute fin. Contrairement aux gendarmes de Bapaume, les flics de Moissy on été bien cons durant la GAV, singeant la paranoïa des matons, même après 2 heures d’audition. J’ai appris, quand j’ai pu lire le dossier avec l’avocat de la comparution immédiate, que ce pauvre maton violenté, qui a récupéré 1 jour d’ITT (alors qu’il était au boulot le lendemain), n’a été déposer plainte au comico de Moissy Cramayel que le 22. Au tribunal, à 20h30, j’ai refusé d’être jugée sans un avocat correct et avec plein de pièces manquantes (notamment le témoignage de la matonne du 31 décembre, mon certificat médical du 3 janvier et les images de la caméra de la coursive). Bref, je repasse le 5 mars à 13h30 au TGI de Melun et Ha-o-Kwi sera partie civile (pour avoir un 13ème mois). Le lendemain, j’étais, après 30 jours de QD, transférée à Rennes. Là, je suis au quartier arrivante du CD. L’architecture ici est très différente des prisons Bouygues. Il y a moins de caméras et pas de sas. Les matons ne sont pas cachés dans leurs aquariums à déclencher des portes à distance. Donc ils sont moins paranos, donc ils sont moins dangereux, donc ça va mieux. Bon, je ne me fais quand même pas d’illusion, j’attends de voir où se niche leur perversité… en profitant de l’herbe dans la cour de promenade et en retournant au sport. »

Sortie de l’Envolée n°38

COUV finalAlors quoi ?

Dire à un être humain qu’il va rester en prison toute sa vie est une chose ; le lui faire accepter en est une autre.
Christophe Khider et Philippe Lalouel ont récemment dit à l’issue de leur procès que les peines auxquelles ils venaient d’être condamnés étaient inacceptables et qu’ils ne les feraient pas ; même pas en cauchemar. Certes, dans un éclair de lucidité, des médias, des politiques et certains ­intellectuels ont applaudi la libération de Philippe El Shennawy, âgé de 58 ans, après trente-huit ans de prison ! Mais après quels combats ­a-t-il été libéré, et à quel prix ? À sa sortie, il dénonce « une ­liberté au rabais » : deux ans de bracelet électronique, dix-huit de conditionnelle, c’est la prison ­dehors ! Et au moindre pet de travers, il retournera derrière les barreaux. Il évoque les milliers d’autres qui attendent la fin d’une peine infinie, empêtrés dans le calcul d’hypothétiques remises de peine, dans les conditionnelles et les périodes de sûreté… sans compter l’administration pénitentiaire qui les cache­tonne pour les faire ­végéter dans l’insupportable et le dénuement.
Nous répétons que l’abolition de la peine de mort en 1981 a abouti, logiquement, à un allongement interminable des peines. Depuis, le code pénal n’a cessé de s’alourdir et les lois sécuritaires s’accumulent. Le droit arrive au bout de l’impasse dans laquelle il s’est engouffré. Ceux qui avaient été condamnés à l’époque à des peines de vingt-cinq ou trente ans les purgent encore aujourd’hui, et ils sont rejoints tous les jours par de nouveaux condamnés jusqu’à la mort. Comment faire exécuter ces peines  ? Comment faire pour que des hommes et des femmes à qui on refuse tout avenir se tiennent tranquilles ? L’État a sa réponse : il construit et expérimente deux nouvelles prisons ultra-sécuritaires. Celle de Vendin-le-Vieil n’est pas encore inaugurée que ça pète déjà à Condé-sur-Sarthe, ouverte il y a dix mois. Alors quoi  ?
Déjà en 1985, les émeutes de Fleury, Saint-Maur, ­Ensisheim dénonçaient toutes le mécanisme des peines de sûreté et l’allongement des peines. Les prisonniers avaient compris que l’abolition était une supercherie. Ils ont à peine été entendus.
En 2001, quand Badinter organise lui-même la commémoration de l’abolition, de nombreux prisonniers longues peines en sont déjà à vingt ans d’incarcération. À cette occasion, certains font sortir de plusieurs centrales des vidéos, des textes, des cartes postales, des affiches… pour dire haut et fort que la prison n’a jamais autant tué depuis la fin de la seconde guerre mondiale, que les peines sont de plus en plus longues et les libérations conditionnelles de plus en plus rares.
Toujours pas entendus.
En 2006, dix prisonniers de la centrale de Clairvaux rédigent un appel dans lequel ils demandent le rétablissement de la guillotine pour eux-mêmes, pour en finir avec l’hypocrisie du système ­judiciaire et carcéral. Ignorés.
En 2014, Taubira, ministre des tribunaux et des prisons, prépare sa réforme pénale qui n’améliore en rien le sort des personnes sous main de justice. Certains commencent à réaliser que tout espoir est vain, car les condamnations délirantes des cours d’assises assassines, eh bien, il va falloir les endurer jusqu’au bout. Les plus longues peines ont pour seule perspective une sortie vers 65-70 ans, voire au-delà…
C’est pas pour rien que des révoltes individuelles et collectives se multiplient depuis quelques mois. Il faudra bien que les prisonniers longues peines finissent par se faire entendre, pour eux et pour tous les prisonniers, parce que l’allongement infini des peines nous concerne tous. Comment y parvenir ? Comment briser enfin l’isolement ? Comment les prisonniers peuvent-ils s’organiser pour porter et assumer des revendications collectives ? Comment faire en sorte qu’elles soient entendues ? À l’extérieur, quel écho ­saurons-nous leur donner ?

L’envolée

Retour de Bosnie

J’étais parti, en revenant de Bosnie-Herzégovine, pour écrire un texte plus complet et plus fouillé sur l’ensemble des aspects que j’avais vus  ou réfléchis. Et je me suis retrouvé, après mon retour, à devoir choisir entre l’utilité de proposer rapidement des clefs de lecture sur les derniers événements, et l’idée plus laborieuse d’écrire jusqu’au contentement petitement intellectuel d’une belle production. Heureusement, je fus rattrapé par un bon principe prolétarien : le travail est le premier ennemi du travailleur. Le projet d’une production sans productivité, celle qui abolira l’économie que nous haïssons, m’a ramené à la raison que l’utilité bien partagée d’une activité vaut plus que sa qualité abstraite. Ce récit aura donc une suite si l’utilité  s’en fait sentir ; je n’ai pas envie, pour l’instant, de m’enfermer dans une activité qui ne m’est pas aisée d’écrivain.

              Vive la révolution                                           A bas le travail

Cependant…, je pense également que des aspects nombreux et intéressant soulevés par ces évènements méritent des développements, également pratiques, qui gagneraient à être plus collectifs.

à lire sur Des Nouvelles Du Front

[Ceuta & Melilla] Une des plus grosse tentative de passage et une voiture bélier

4 mars 2013. Après les assauts menés contre la frontière espagnole à Melilla en février, on apprend de la presse qu’une nouvelle tentative de passage a eu lieu à Ceuta mardi 4 au matin. 1200 migrants se sont lancés à l’assaut de la forteresse Europe. Un premier groupe a tenté de passer par le poste-frontière de Tarajal. Le second, un kilomètre plus loin tandis qu’un troisième groupe rebroussait chemin. Un peu plus tard dans la matinée, un quatrième groupe, d’environ 450 migrants, a une nouvelle fois essayé de passer en force par le poste-frontière.Cette fois personne n’est passé et aucune info n’a filtrée sur d’éventuels blessés.

6 mars 2013. A Melilla, 17 migrants ont tenté de forcer un poste frontière à coup de voiture bélier, mais ne sont pas parvenu à en ressortir avant d’être arrêtés par les flics garde frontière. Une vidéo sur le site d’euronews.

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