Soirée de Présentation-Rencontres-Projections autour du livre La Cissexualité, ce douloureux problème : quand les minorités viennent nommer et questionner la norme
en présence de l’auteurE
Au local de Solidaires, 29 bd Longchamp, 13001 marseille
jeudi 25 septembre 2014 à 18h30Avant la présentation, projection de deux documentaires :
– Paroles de trans, réalisé par Raphaël Magnan, 2013 ( 45mn)
Reportage réalisé par Raphaël Magnan en 2013, portant sur des problématiques liées aux transidentités. L’idée était ne faire apparaître aucun-e expert-e cisgenre auto-proclamée, mais de laisser la parole à des personnes directement concernées : des personnes trans. Le rapport au féminisme, des questionnements autour de la psychiatrisation, le traitement des trans par l’Etat français et les impacts de la transphobie sur nos vies sont des thématiques abordées durant ce reportage. »
– chères personnes cisgenres ( 6mn) de Jayrôme C. robinet
Vidéo d’un activiste trans pour le TDoR 2013 en hommage au texte « Dear Straight People » de Denice Frohman, artiste et performeuse de spoken word US-américaine (http://www.denicefrohman.com) son texte est visible sur Youtube
Attention le local ferme à 22 heures, soyez à l’heure !
La Cissexualité, ce douloureux problème : quand les minorités viennent nommer et questionner la norme
Les questions fondamentales sont celles qu’on ne se pose jamais car relevant de l’Évidence, d’un pseudo « Ordre Naturel des Choses » et fonctionnant comme des vérités universelles (sans histoire et partout). NouEs sommes tousTEs « formaté.es » pour qu’elles restent hors du champ du « Questionnable ».
Ce livre, via la réalité de la fabrique du « transsexualisme », expose au grand jour la fabrique du Naturel (ici : la production, par un régime politique hétérosexiste, du sexe et du genre) et sa régulation institutionnelle, afin de nier/d’invisibiliser le potentiel social et politique de révolte des ditEs « A/normalEs », entendu.es comme « A/Naturel.les ». Cette biopolitique est un déplacement invisible du politique au privé.
Par la mise en scène photographique et des citations détournées des psychiatres les plus transphobes, il nomme LA Norme, entendue comme « LA Nature » (ici : les personnes CIS), la renverse, pour lui appliquer toute la répression psychiatrico-juridique qui s’exerce sur les personnes trans. Cette répression institutionnalisée ayant pour but de maintenir et de continuer à co-produire le régime politique de l’hétérosexualité en pathologisant, objectivant, stigmatisant, précarisant…les personnes trans ; tout en maintenant cette régulation/répression comme « Naturelle », voire « bienfaisante » et donc légitime.
Dès lors que « LA Nature », « l’Ordre Naturel des Choses » n’est qu’une Norme (qu’elle a donc une histoire qu’on peut retracer…), elle est variable, située dans un espace/temps précis ; elle est CONTESTABLE et n’a aucune LÉGITIMITÉ qui viendrait d’une pseudo « instance supérieure ». C’est en ce sens, que ces questions et pratiques de Naturalisation de rapports sociaux, nous concernent tousTEs.
Ce livre est un manifeste, une prise de parole, d’empowerment via des techniques de retournement, d’une minorité (les personnes trans), privée de parole, de droits élémentaires, soumise au pouvoir biopolitique (la psychiatrie et le système juridique) qui vient fracasser « l’Ordre Naturel des Choses », qui vient dénoncer « LA Nature » comme Norme. Il ne s’agit pas de quémander des droits, d’êtres toléré.es…, il s’agit de devenir sujets, acteurEs, expertEs de nos existences face notamment aux sciences bio-médicales qui n’ont rien de neutre.
Pour conclure, il ne s’agit pas que de nouEs mais de toute personne car toustEs sont, ont été ou seront soumis.es au Biopouvoir.