Occupation du Square Michel Levy

dran3 Appel à volontaires aujourd’hui mardi 27/01 à 16 heures pour tracter et expliquer/discuter avec les habitants du quartier.

Appel à volontaires pour présence solidaire dès 6 h tous les matins : risque d’expulsion par la police

Assemblée Générale tous les jours à 17 h sur le lieu

 

Communiqué des occupants du parc Michel Levy / lundi 26 janvier 

Nous, marseillais.e.s, riverain.e.s, citoyen.ne.s, habitant.e.s du quartier, parents, enfants, personnes âgées, boulistes, humain.e.s soucieux du vivre ensemble, déclarons nous réapproprier le parc Michel Levy par son occupation, pour la sauvegarde de ce bien commun, et pour empêcher le saccage d’arbres centenaires.

Ce lieu de vie historique du quartier, parc et centre d’animation, a été privatisé par la mairie de Marseille. Est avancé l’argument de la construction de logements sociaux et d’un parking : qu’on ne s’y trompe pas, il ne s’agit pas ici de loger les plus démuni.e.s !Dans un monde de plus en plus dénué de liens sociaux, nous avons plus que jamais besoin de lieux pour nous rencontrer et échanger, dans la mixité, en dehors de rapports marchands.

Au vu du démarrage des travaux et du massacre d’arbres centenaires, et en l’absence de concertation, nous occupons le parc. Nous sommes déterminé.e.s à y maintenir et y créer ensemble un lieu de partage, où les discriminations et les rapports de pouvoir n’ont pas leur place. Ici la place est à nous, à vous, pour nous réapproprier notre ville, et nos vies ! Nous vous invitons à nous soutenir, nous rencontrer, nous rejoindre dès à présent :

Assemblée Générale quotidienne à 17H  au parc Michel Levy

ZAD PARTOUT ET PAR TOUTES ! BOLEGAM & OCCUPY


Petit rappel des faits…

Depuis mai 2013, le collectif « Michel Lévy » a pris le relais des recours en justice intentés par des riverains du parc. Il se bat pour éviter que le square Michel Levy et ses arbres plus que centenaires disparaissent, notamment un arbre « remarquable » inscrit dans le fichier national de l’Association ARBRES.

Mercredi matin un tractopelle est entré en action et a commencé son œuvre destructrice ! Déjà CINQ petits arbres arrachés et toute une partie de la montée au parc démolie…

Face à la pression des habitants ils tentent de passer en force.
Nous ne pouvons laisser continuer un tel scandale, ni laisser place à d’autres engins, comme des tronçonneuses par exemple ! Jeudi au soir, un groupe de zadistes a pris place dans le parc pour assurer la défense de cet espace verdoyant et conviviale du centre ville.

Ce projet est un non-sens et comporte de nombreuses zones d’ombres et d’irrégularités légales. Le collectif « Michel Lévy » a dénoncé à maintes reprises, mais le Maire de Marseille, Madame Laure-Agnès Caradec adjointe aux espaces verts, Monsieur Yves Moraine maire du 6/8, comme son prédécesseur Monsieur Dominique Tian, s’en moquent, comme ils se moquent de protéger les quelques parcs du centre ville !

Ils restent sourds aux cris émanant de la population de tous les quartiers où des situations similaires se produisent. La politique d’urbanisme de la ville est à la merci des promoteurs immobiliers qui opèrent dans la ville entière une opération spéculative qui a pour effet de transformer l’âme de cette ville populaire. Nous nous devons de conserver cette espace de nature urbaine pour les générations présentes et à venir ! Nous lançons un appel à une mobilisation générale pour la sauvegarde des « espaces verts » que l’on détruit, et contre la logique immobilière spéculative, omniprésente jour aux quatre coins de la Ville !

Besoins de monde et de matos en tout genre à déposer sur place (cordes, outils, tentes, couvertures, vivre, peinture,…)!!!

Contact : collectifzadmarseille@ riseup.net

Infos : https://fr-fr.facebook.com/SauvonsLeSquareMichelLevy
https://fr-fr.facebook.com/LaisseBeton

Pétition : https://www.change.org/p/contre-le-projet-de-destruction-du-parc-michel-levy-et-l-abattage-d-arbres-centenaires

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Bien que très critique de l’occupation du parc, une réaction d’un internaute sur un forum de discussion nous a paru intéressante. Parce que cette réaction invite à se poser de bonnes questions sur les mobilisations auxquelles nous participons ou auxquelles nous ne participons pas, nous avons décidé de la publier. Nous informons tout de même le lecteur que nous ne savons rien du bien fondé de cette réaction et nous l’invitons à prendre ce texte avec des pincettes…

Publié le 27 janvier sur Mille Bâbords, par Sokol

Bonjour à tous,

Je m’interroge sur plusieurs points.

D’abord, je trouve très curieux que certains défenseurs du square omettent systématiquement de parler de la nature des logements projetés à cet endroit en insistant exclusivement sur le parking. Ils omettent en outre de préciser qu’un espace vert sera toujours accessible au public à cet endroit, en plus d’un équipement social. Certes sans les arbres centenaires et de taille plus limitée, mais ce point mérite il me semble d’être précisé. En outre, les appels à défendre le square présentent systématiquement le promoteur au même plan qu’un promoteur privé avide de faire de la spéculation foncière et de s’enrichir grassement. Hors, par nature, l’organisme qui projette de construire les logements n’a que de lointains rapports avec les mastodontes du BTP comme KB, Bouygues ou Vinci.

Cela implique du coup que le montage d’une telle opération est bien plus complexe puisque son équilibrage est forcément précaire. Un bailleur social a beaucoup moins de fonds et de capacité de dégager du bénéfice net qu’un bailleur privé. Partant, imaginer qu’ils n’ont qu’à acheter un immeuble ailleurs, le raser et reconstruire c’est méconnaître la lourdeur et le coût d’une telle opération, sachant que les marges d’un bailleur social sont bien plus limitées qu’un opérateur privé, et que de toute manière un bailleur social s’il dégageait des bénéfices, est obligé de les réinvestir dans l’entretien de son parc existant et/ou la construction de logements sociaux (pas de dividendes donc).

Je regrette donc la communication légèrement orientée autour du sujet, visant à présenter cette opération au même niveau par exemple que celle de l’aménagement du terrain de boule de Saint Victor qui, pour le coup, sera au bénéfice exclusif d’un promoteur privé (ADIM, filiale de Vinci) et qui va grassement s’enrichir sur l’espace public marseillais.

Sur la question de la hiérarchie des luttes, on peut s’interroger sur l’absence totale de réaction sur des aménagements urbains bien plus sujets à caution (pour ma part) dont se rend régulièrement complice la municipalité marseillaise, par exemple dans les quartiers nord ou est ou des bastides et leurs campagnes sont régulièrement ravagées au bénéfice de promoteurs privés. De fait, l’une des rares mobilisation à Marseille contre la construction de logements se fait à un endroit où sont prévus des logements sociaux dans un secteur très peu pourvu en la matière, malgré les dires d’une animatrice de la contestation qui estime, je le rappelle, avoir « déjà donné » en la matière.

Enfin présenter ce square comme un « poumon vert » ne contredit certes pas la réputation d’exagération des marseillais. Une narine tout au plus, absolument méconnue j’en suis persuadé de 90 % des gens qui se mobilisent aujourd’hui comme si on leur avait arraché un rein, d’autant que ce quartier est loin d’être le plus mal loti en espaces verts du centre ville de Marseille (un ¼ d’heure à pied du parc du XXVIème centenaire, accessibilité à de nombreux autres via une desserte en transports en commun exceptionnelle compte tenu de la desserte classique des quartiers marseillais), alors qu’il est l’arrondissement de Marseille dont le taux de logements sociaux est le plus bas en valeur absolue comme relative (3,7 % de logements sociaux dans le 6ème. il y en a 7,5 % dans le 8ème et plus de 40 % dans le 14ème et le 15ème)

De fait, il s’agit d’une initiative visant à empêcher la construction de logements sociaux, du moins dans cette zone, ni plus, ni moins. Cela ne veut pas dire pour autant qu’il ne faille pas en construire ailleurs, la ville de Marseille contrevenant de toute manière à ses obligations SRU en la matière (19 % de logements sociaux contre 25 % requis), le déficit étant largement du fait de la politique visant à construire les logements sociaux uniquement là où il y en a déjà. Ce n’est donc certes pas ce genre d’initiative qui viendra motiver l’action municipale à encourager la mixité sociale dans le logement. Il ne suffit pas de coller l’épithète « ZAD » à une action collective pour lui donner le vernis de la vertu et du progrès social.

Pour conclure, je ne remets pas en cause la sincérité de nombreuses personnes qui se mobilisent pour le site. Je trouve cependant qu’il manque une présentation réellement objective du projet prévu, dans tous ses aspects, et que beaucoup ignorent sa finalité. J’ai un peu l’impression que dans ce jeu de dupes, la mairie va trouver un solide argument pour expliquer pourquoi ils ne peuvent pas construire de logements sociaux dans le centre ville et pourquoi ils les concentrent dans d’autres endroits qui soulèvent moins de contestation.