Burkina Faso : le stupéfiant message de l’aéroport de Ouagadougou

publié le 2 novembre dans la presse officielle fRançaise :

http://lci.tf1.fr/monde/afrique/burkina-le-surprenant-message-de-l-aeroport-de-ouagadougou-8511391.html

Un texte mis en ligne vendredi sur le site de l’aéroport de Ouagadougou invite les voyageurs à ne pas annuler leurs déplacements… en utilisant un ton particulièrement surprenant.Un texte mis en ligne vendredi sur le site de l’aéroport de Ouagadougou invite les voyageurs à ne pas annuler leurs déplacements… en utilisant un ton particulièrement surprenant.

BURKINA-POLITICS-PROTEST-PARLIAMENT Le message vient-il du directeur de l’aéroport ? d’un employé persuadé d’être limogé ? ou d’un petit plaisantin capable de pirater un site officiel ?  On ne connait pas, à cette heure, l’auteur du texte mis en ligne vendredi sur le site de l’aéroport international de Ouagadougou au Burkina Fasso et repéré par Le monde. Un texte qui frappe par son humour irrévérencieux et sa liberté de ton au sujet des événements récents qui secouent le pays.

« Des troubles politiques sont en cours au Burkina-Faso et le dernier dénouement semble être la démission du Président Blaise Compaoré. Un pouvoir militaire dit « de transition » a pris en charge la gestion des affaires courantes (comme cela se fait au Mali, en Côte d’Ivoire, au Niger, en Guinée Conakry, en Guinée-Bissau, etc..). Comme cela se passe habituellement, les directeurs et présidents des différentes institutions publiques ou parapubliques seront prochainement remplacés : des amis et parents de Blaise Compaoré, ces postes seront confiés à des amis et parents du nouveau pouvoir. Ce sera le cas pour la direction de l’aéroport de Ouagadougou », indique le texte publié sous le titre « Programmation aéroport et troubles politiques. »

Des élections auront « peut-être » lieu

« Cela n’affectera en rien la programmation des vols et aucun désagrément ne devrait être subi par les passagers dans les jours à venir », précise encore le message. « Des élections auront peut-être lieu dans les mois qui viennent si le pouvoir de « transition » ne goûte pas trop aux joies du pouvoir. A défaut d’élection dudit « transitionnel », le Burkina Faso verra l’élection d’un ancien ministre puisque les partis dits « d’opposition » sont dirigés pour la plupart par d’ex-ministres de Blaise Compaoré qui ont déjà fait leurs preuves dans la prévarication et l’incurie. Voyageurs et investisseurs au départ et à destination de Ouagadougou n’ont donc pas à s’inquiéter d’un quelconque changement puisque ces anciens ministres ayant déclenché et organisant les troubles actuels sont ceux qui sont aujourd’hui à la table dite « des négociations ». Les Burkinabè de Ouagadougou semblent d’ailleurs enthousiastes à l’idée de confier le pouvoir aux descendants politiques directs de Blaise Compaoré. Les troubles devraient donc rapidement cesser. »

 » Il n’est donc recommandé d’aucune manière d’annuler vos voyages vers le Burkina Faso. Certaines compagnies (Air France, Brussels Airlines..) ont suspendu leurs vols d’aujourd’hui. Tout devrait rentrer dans l’ordre d’ici 24h et la plupart des compagnies régionales conservent leur programmation du jour. »

Appel à la mobilisation dans le pays

Dans la capitale, l’opposition et la société civile du  Burkina Faso appellent la population à une démonstration de force dimanche pour  contester le nouvel homme fort de la transition, le lieutenant – colonel Isaac Zida, adoubé par l’armée. Vingt-quatre heures après la chute et la fuite du président Blaise  Compaoré, chassé par la rue après 27 ans de pouvoir, les hauts gradés de  l’armée ont mis fin à leurs dissensions et ont désigné samedi « à l’unanimité »  le lieutenant-colonel Zida, 49 ans, numéro deux de la garde présidentielle,  comme chef d’un régime de transition, aux dépens de son rival, le chef  d’état-major des armées, le général Nabéré Honoré Traoré, qui briguait le poste.

Se voulant rassurants pour éviter le spectre d’une junte autoritaire, les  militaires ont affirmé que cette transition se ferait de manière démocratique,  en concertation avec l’opposition et avec la société civile, tout en restant  flous sur les modalités pratiques. Mais l’opposition et la société civile du petit pays sahélien ont refusé  catégoriquement une « confiscation » du pouvoir par l’armée et ont appelé à un  nouveau rassemblement dimanche à 08h00 heure locale sur la place de la Nation  dans la capitale Ouagadougou.