Beau comme un C.I.E. en flamme

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Les CIEs (Centres d’Internement des Étrangers) remplissent une fonction importante dans le système d’expulsions et de contrôle des flux migratoires. S’appuyant sur la Loi sur les étrangers, l’État espagnol, en harmonie avec l’union européenne, tente de définir qui a et qui n’a pas le droit de faire sa vie à l’intérieur des murs de la forteresse Europe. L’éternelle division entre migrants désirables et indésirables vient soutenir un système économique basé sur l’exploitation et le contrôle. L’existence des CIEs met en évidence la présence des frontières dans tous les recoins de l’État, dans une tentative continuelle de maintenir l’ordre et la soumission, sous la menace constante pour celles et ceux qui n’ont pas de papiers de tomber dans une rafle et de se voir enfermé jusqu’à 60 jours. Et ça seulement en arrivant à éviter une expulsion.

Pendant les années de prospérité, même le patronat avait compris l’utilité de l’existence de personnes sans papiers pour ainsi mieux les exploiter.
Depuis l’arrivée de la crise, les choses ont changé. Avec un chômage de 27% les migrant-e-s sont désignés plus que jamais comme les coupables de toutes les misères autochtones.
Le racisme, tant dans la société espagnole que catalane, se nourrit de cette misère.
L’État déploie tout sont appareil répressif à travers les prisons, les rafles et les expulsions.
Mais toujours, là où il y a enfermement, il y a résistance.
Tant dans l’État espagnol que dans le reste du monde la résistance fait partie du quotidien des détenu-e-s des CIEs.
Résistance qui prend différentes formes.
Résistance collective, individuelle, passive, radicale, silencieuse ou évidente :
Il y a celles et ceux qui refusent de rentrer en cellule à la nuit.
Il y a celles et ceux qui refusent la nourriture en solidarité avec un-e compagnon-ne maltraité-e.
Il y a celles et ceux qui brûlent leur matelas pour faciliter la fuite d’autres.
Il y a celles et ceux qui alimentent une révolte pour mettre des limites à l’arbitraire des matons et ne pas rester silencieux.ses face à leurs abus.
Celles et ceux qui montent sur les toits pour demander leur liberté ou protester contre la surpopulation.
Celles et ceux qui se mutilent pour empêcher une expulsion.
Celles et ceux qui transmettent des informations pour faciliter la solidarité depuis l’extérieur et que ne puisse pas se poursuivre silencieusement l’injustice des CIEs.
Celles et ceux qui décident de refuser l’expulsion en résistant à l’aéroport.
Il y a celles et ceux qui coupent les grillages, sautent les palissades et trompent la vigilance.
Il y en a tant, qui cherchent la liberté.
Dans n’importe quel lieu où il y a des CIEs, des frontières, des États, une restriction de mouvement, il y aura des personnes rebelles qui avec des petits ou des grands gestes démontrerons au pouvoir que le désir de liberté ne pourra jamais être abattu.

Solidarité avec les luttes des prisonniers.ères dans les CIEs.

À bas les murs et les frontières.

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[Traduction trouvée sur sanspapiersnifrontieres le 1er janvier 2014]