La traque policière menée par les autorités se poursuit depuis l’expulsion
du boulevard Plombières le 24 juillet, les associations appellent à la
mobilisation.
Elles sont encore plusieurs familles, quelques 60 personnes dont plus d’un
tiers d’enfants en bas âge, à continuer à subir une marche forcée dans les
rues de Marseille après avoir été délogées le 24 juillet dernier du
boulevard de Plombières. Depuis, la traque policière continue et aucun
répit n’est accordé aux familles expulsées dont l’état d’épuisement se
dégrade de jour en jour. Une situation jugée « désespérée » par les
associations qui soutiennent les Rroms au quotidien et dont les moult
rencontres en préfecture sont restées infructueuses. « Les autorités se
félicitent de la mise à l’abri temporaire de quelques familles, raconte
Caroline Godard de Rencontres tsiganes, mais elles sont encore nombreuses
à subir une marche forcée et sont de plus en plus épuisées. »
Une situation dramatique qui amène les associations militantes à se
mobiliser via l’interpellation prochaîne du Préfet et quelques actions
menées dans l’urgence par d’autres organisations pour dénoncer une «
situation humanitaire dramatique et intolérable » et « que
soit accordée une trêve jusqu’à la mise à disposition d’un terrain adéquat
», précise cette fois Framboise de l’association Arte Chavalo dont un
texte d’appel au rassemblement a été lancé hier en vue d’une manifestation
publique organisée dans les jours prochains. « Pas une seule journée n’est
passée sans que la police ne vienne les déloger du moindre bout de terre
où elles se sont posées. Jour et nuit elles sont pourchassées et la police
a reçu l’ordre de ne leur laisser aucun répit jusqu’à ce qu’elles quittent
la ville », raconte encore la militante d’Arte Chavalo à propos des
familles délogées chaque matin des différents parkings et squares jouxtant
le boulevard de Plombières. « Nous dénonçons la politique discriminatoire
qui est menée à leur encontre et qui génère pour la population dans son
ensemble de graves risques de troubles à l’ordre public auxquels sont
exposés des enfants et des personnes innocentes », indique-t-on encore en
sollicitant la Ville de Marseille afin que soit mis à disposition,
« en urgence et de manière provisoire, un terrain et des
conditions sanitaires acceptables pour recevoir ces familles et permettre
aux associations de faire leur travail de scolarisation et
d’accompagnement social vers les organismes spécialisés ». Devant
cette traque continue et l’absence totale de réponse face à la situation
humanitaire dramatique que connaissent ces personnes laissées sans toit ni
soin, l’organisation a décidé hier avec l’accord des familles d’occuper un
terrain vacant de la ville de Marseille « afin d’alerter les pouvoirs
publics, l’Etat et l’Europe en vue de demander la mise en place d’une
solution d’urgence afin de répondre à ce scandale humanitaire ». Une
initiative péniblement lancée en même temps que la célébration de la
mémoire des Gitans déportés dans les camps de concentration en août 1914.
sources : La Marseillaise