de Calais qui abritent environ 700 personnes, avec pour seule perspective
pour ses habitants : une pilule contre la gale et la rue ! Hors de
question de revivre les évènements de 2009 avec la destruction de la
jungle afghane qui s’est soldée par l’arrestation de centaines de
migrants, leur placement en rétention dans toute la France et des
tentatives d?expulsions vers l?Afghanistan. Hors de question que les 5
années de chasse à l’Homme qui se sont passées depuis repartent à zéro et
que la machine répressive se remette en marche de plus belle ! Plus jamais ça !
En septembre dernier, période annuelle de grand nettoyage matérialisée par
des rafles et des expulsions intensives, les autorités se sont heurtées au
courage et à la détermination de la communauté syrienne de Calais qui,
pour s’opposer à cette répression et à l’entrave de leur liberté, a
organisé la lutte en occupant le port transmanche. Certain-e-s d’entre
nous se rappelleront de ces images où l’on voit deux d’entre eux, sur le
toit, menaçant de se jeter dans le vide pour contrer la cavalcade de CRS
déterminés à les expulser. Et les CRS de s’arrêter, les bras ballants,
impuissants, spectateurs d’un courage et d’une détermination contre
lesquels ils ne pouvaient rien…
Ces réfugiés syriens revendiquaient le droit d’aller et venir librement
dans ce monde, d’être traités comme des êtres humains, et, s’ils n’ont pas
eu la possibilité de passer en Angleterre, leur lutte a malgré tout porté
ses fruits, et a abouti dans le visage des multiples tentes du « syrian
camp ». Baptisé ainsi en référence à cet épisode, il a pu tenir jusqu’à
présent avec une pression policière plus discrète conditionnée par la peur
d’une nouvelle vague de contestation radicale. C’est ce « syrian camp » et
ses émules qui sont aujourd’hui menacés, mais aussi le campement sous le
pont. Les érythréens, expulsés mi-octobre de leur maison, ont décidé de
créer un camp dans le contrebas du beffroi de l?hôtel de ville. Quel culot
de venir se poser aux pieds de Bouchart, qui n?avait d?autre choix que de
voir les conséquences inhumaines de sa politique raciste.
Laisser ces camps être détruits en toute impunité serait une insulte à la
mémoire de cette lutte exemplaire pour laquelle des personnes étaient
prêtes à mourir. Laisser une vague de CRS piétiner en silence ces espaces
de vie, de résistance, de solidarité, c’est oublier ce pourquoi ces
syriens qui, pour beaucoup d’entre nous ont des visages et des noms qui
nous sont familiers, ont résisté, sont parvenus à enrayer les mécanismes
de destruction et de déshumanisation qu’ils subissaient.
Nous devons rendre hommage à leur courage et à leur détermination ! Les
syriens nous ont montré la voie, nous ont donné un aperçu très clair de la
puissance du combat et de la peur que nous sommes tous et toutes capables
d’instiller chez nos oppresseurs pour, pas à pas, grignoter du terrain.
Ils ont pris tous les risques et jusqu’au bout, ont montré qu’ils étaient
prêts à payer le prix que le respect de leur dignité coûterait.
Aujourd?hui dans ces camps ce sont des migrants de toutes nationalités qui
font vivre ces lieux de résistance au quotidien. Et nous devons nous
battre pour préserver ces espaces de luttes quand les autorités n?ont pour
seule obsession que de rendre invisible, détruire, harceler pour que les
exilés demandent gentiment à rentrer chez eux….Seule la lutte paie !
Nous appelons tout le monde à venir à Calais dès samedi pour définir la
stratégie de lutte avec les migrant-e-s, mais aussi le 26 dans la nuit ou
le 27 au petit matin pour résister à l’expulsion de ces camps ! Il fut un
temps où nous étions isolé-e-s, impuissant-e-s face à la machine
répressive, maintenant, après 5 ans de lutte, nous avons toutes les cartes
en main pour être un réseau opérationnel, alors mobilisons nous en force !
Venez lutter avec les migrant-e-s !
Il faut faire craquer les autorités et c’est maintenant ou jamais !