Sur la classe et le sens du mot « prolétariat ». Traduit de Proletariwhat ? du collectif américain prole.info.
Prol ou Prolo est l’abréviation de « prolétaires ». Le mot a au départ été utilisé par Karl Marx pour décrire les membres de la classe exploitée dans le capitalisme. Nous sommes, dans cette société, ceux et celles qui ne possèdent pas de propriété ou d’entreprise de laquelle nous puissions extraire un profit, une plus-value. Nous sommes donc forcés de vendre notre temps et notre énergie pour un patron : nous sommes obligés de travailler. Notre travail est la base de cette société.
Nous ne sommes pas une catégorie sociologique. Le travail, et la société qui prospère grâce à lui, sont aliénants et misérables pour nous. Nous sommes constamment en lutte contre nos conditions d’existence. Le simple fait de se mouvoir pour nos propres intérêts nous jette irrémédiablement dans le conflit avec les patrons, les bureaucrates, les propriétaires, la police et les politiciens de toutes sortes. Ces luttes quotidiennes sont le point de départ pour la destruction du capitalisme. Nous ne sommes pas simplement la « classe ouvrière », nous sommes la classe qui travaille et lutte pour en finir avec le travail et la classe, et la société sur laquelle ils reposent.
L’expérience de ceux et celles qui sont obligés de travailler, et qui luttent contre la société basée sur le travail, crée certains types d’idées et de pratiques. Quand nous sommes activement en lutte pour nos propres intérêts, ces idées se solidifient en une perspective de subversion, une perspective anticapitaliste. Cela a parfois été appelé « communisme » ou « anarchisme ». Nous n’avons pas besoin de groupuscules politiques pour nous apporter ces idées, mais nous avons besoin de réfléchir à la manière dont nous devons nous battre pour nous-mêmes, et par nous-même.
P.-S.
Le collectif prole.info vient de sortir un nouveau pamphlet illustré « The housing monster » qui n’existe pas encore en version française. Par contre les deux précédents ouvrages du collectif, A bas les restaurants et Guerre de classe, ont été traduits et publiés en novembre 2012.