À nouveau carnaval en cavale…
Chaque année on craint que ce soit fini, toujours plus de pseudo zone artistique temporaire, toujours plus de flics, toujours moins d’espace où les gens peuvent se rencontrer, discuter, chanter, boire sans injonction à consommer.
Montpellier la ville où le soleil cesse de briller lorsque on ne gagne pas 3000 euros par mois.
Mais il reste quelque feu de joie, à l’ombre de l’étoile noire ()
Parce que Carnaval c’est le signe de vie, d’une ville pas encore soumise à l’eau de javel du tourisme, des opérations “grand cœur”, des arrêts anti mendicités, des “pas de bruits, pas de rire après 22h” sauf dans les boîtes ou les bars à cadre sup’.
Alors TOUT DOIT CIRCULER sans papiers, sans argent, sans propriétaires, sans organisateurs, sans consom-mateurs.
Parce que Carnaval c’est d’abord une fête sauvage qui ne se cache pas, mais c’est aussi une révolte qui ne dit pas son nom (elle préfère garder son masque).
Carnaval c’est toi, moi nous qui créons des chars, des rythmes de battucadas, des masques, et un partage.
À carnaval tout se renversent, les branché-es deviennent ringard, les riches pauvres, seules les flics restent des ordures.
Parce qu’ainsi nous tournons dans la nuit et le feu nous consument.
Monsieur Carnaval (qu’il brûle !) sera toujours le symbole des grincheux, des “j’appelelapolice”, des patrons, des réacs, et autres seigneurs de guerre… c’est pour cela qu’à la fin tout le monde danse autour de ce qui représente les cendres de ce que l’on maudit le reste de l’année.
Parce qu’encore les gueux-ses compte bien (et en musique !) retourner une fois dans l’année, la balance des classes sociales, des normes et morales, en attendant que le grand carnaval permanent les renverse pour toujours…
Comme une ombre au tableau, le carnaval de Montpellier reste… celui des gueux.
À Montpellier le 4 mars à partir de 19h30 au Peyrou….