Un jeune vendeur de téléphones, accusant notamment un policier de l’avoir maltraité en présence de son épouse au commissariat, a « menacé de se suicider s’il ne parlait pas au procureur du roi« , a indiqué Atika Daïf, un responsable local de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH, indépendant). Il a grimpé près de six mètres sur une des antennes du commissariat, provoquant un attroupement de plusieurs centaines d’habitants. Il s’en est suivi une intervention des forces de l’ordre pour disperser la foule, qui a dégénéré en affrontements jusque dans la soirée, a affirmé M. Daïf. « La police est intervenue de manière musclée, en poussant la foule, et les heurts ont ensuite été violents« , a déclaré Mohamed Elmsiah, un militant associatif joint par téléphone.
Contacté par l’AFP, un responsable de la police de Tiflet a pour sa part évoqué, sous couvert d’anonymat, des jets de pierres et affirmé que « quatre » membres des forces de l’ordre avaient été blessés. Des boutiques ont été endommagées ainsi qu’une banque, et au moins 13 personnes ont été interpellées selon les responsables associatifs, qui ont par ailleurs précisé que le vendeur avait été « grièvement blessé au niveau des hanches et des épaules » en chutant. Selon l’AMDH, le jeune homme, accusé par la police de vendre des exemplaires volés, a porté plainte auprès du procureur du roi contre le policier qui l’aurait maltraité: il affirme en outre que celui-ci lui a acheté un téléphone et lui doit quelque 1.500 dirhams (120 euros).
Située à une cinquantaine de kilomètres de Rabat, dans l’intérieur des terres, Tiflet est considérée comme l’une des villes les plus pauvres du Maroc.